BEAUX-ARTS
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Bien présent dans la nature, le rose n'a été fabriqué par l'Homme qu'assez tard, que ce soit en peinture ou en teinture. En Europe, avant le XIVe siècle, il est rare dans la culture matérielle comme dans la création artistique. Il devient plus fréquent dans le vêtement à la fin du Moyen Âge grâce à l'emploi d'une teinture importée des Indes puis du Nouveau Monde : le bois de brésil. Sa vogue atteint son apogée vers la fin du XVIIIe siècle, lorsqu'il devient tout à la fois romantique et féminin, symbole de douceur, de plaisir et de bonheur. À la même époque, les horticulteurs parviennent à créer des roses roses : cela plaît tellement que la fleur finit par donner son nom à cette couleur qui jusque-là n'en avait pas.
Aujourd'hui, le rose est moins présent dans la vie quotidienne qu'il ne l'a été à l'époque romantique. Tantôt jugée trop voyante ou de mauvais goût, tantôt appréciée comme couleur emblématique de la modernité (pop art, pink culture), cette demi-teinte fait l'objet d'une reconnaissance ambivalente. L'ouvrage de Michel Pastoureau retrace la longue et turbulente saga du rose en Europe, de l'Antiquité grecque à nos jours, en s'appuyant sur de nombreux documents et sur une riche iconographie. -
La biographie impossible d'une icône du XXe siècle.
Nusch était-elle une muse ou une artiste à part entière ?
Durant les années 1930, Nusch Eluard a occupé une place centrale dans la vie et l'imaginaire du groupe surréaliste. Pourtant, elle nous apparaît aujourd'hui comme un corps sans voix, sans histoire. Sa postérité dans les dessins et les toiles de Picasso, les photographies de Man Ray, Dora Maar, Roland Penrose ou Lee Miller, mais aussi dans les poèmes de son mari Paul Eluard, nous a empêchés de prendre conscience de son effacement. Ses portraits, comme
ceux d'autres femmes qui gravitaient autour des surréalistes, l'ont offerte à notre regard sans que nous ne sachions rien d'elle.
Dans ce livre, Joana Masó retrace le parcours de Nusch Eluard en collectant les fragments qui, un à un, composent la mémoire d'une courte existence, entièrement vouée à la création artistique. À l'heure où l'on questionne l'héritage surréaliste, elle s'interroge : comment recevoir la présence de ces femmes, dites sans oeuvre, dans la production photographique et picturale des hommes ?
Au terme d'une réflexion passionnante et grâce à une abondante iconographie, dont de nombreux documents inédits, elle nous engage à dire enfin le rôle de celles que notre histoire de l'art a longtemps considérées comme de simples inspiratrices, muses ou égéries, et qui peuplent les livres d'art. -
Les femmes photographes sont dangereuses
Clara Bouveresse, Laure Adler
- Flammarion
- Les Femmes Qui...
- 9 Octobre 2024
- 9782080437815
«Femmes à toutes mains, femmes petites mains, femmes réduites au silence pendant des décennies même quand elles créaient : on connaît désormais les rouages du processus implacable d'invisibilisation des femmes dans le monde de l'art et dans le monde en général. Mais ce qui est singulier dans cet art majeur qu'est la photographie c'est que, justement, et depuis son origine, il a été considéré, et en premier lieu par son inventeur, comme une activité si simple qu'elle pouvait être à la portée des femmes et des enfants.» Laure Adler Le métier de photographe a toujours été ouvert aux femmes car il n'était pas normalisé, c'était une profession jeune, instable, pas forcément prestigieuse ou excluante. Dès le XIX? siècle, de nombreuses femmes s'emparent de la photographie naissante. Présentes dans tous les domaines, de l'art au journalisme en passant par la mode, la science ou la publicité, elles se heurtent pourtant trop souvent à un manque de reconnaissance et de visibilité. Laure Adler les met à l'honneur à travers une sélection de choix personnels, réunissant des pionnières incontournables, des figures oubliées et de jeunes découvertes. Certaines s'engagent en politique ou dans le militantisme féministe, d'autres s'aventurent sur les terrains de guerre ou rompent avec les normes et les conventions. Toutes prennent des risques, s'émancipent des cadres établis et inventent des formes inédites, de nouvelles façons d'être et de travailler. Ces femmes sont «dangereuses» parce qu'elles remettent en cause les attentes et les présupposés entourant leur profession et leur statut : elles nous invitent à imaginer de nouveaux mondes.
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J'invente tout dans ma peinture et ce que j'ai vu ou ressenti, je le stylise.
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Caillebotte, peindre les hommes
Allan Scott, Gloria Groom, Paul Perrin
- Éditions Hazan
- 2 Octobre 2024
- 9782754117074
Le catalogue de l'exposition « Caillebotte, peindre les hommes » met au jour, pour la première fois, la prédilection de Gustave Caillebotte (1848-1894) pour les figures masculines et les portraits d'hommes, et interroge la modernité si radicale des chefs-d'oeuvre de l'artiste au prisme du nouveau regard que l'histoire de l'art porte sur les masculinités du XIXe siècle.
Dans sa volonté de produire un art vrai et neuf, Caillebotte prend pour sujet son environnement immédiat (le Paris d'Haussmann, les villégiatures des environs de la capitale), les hommes de son entourage (ses frères, les ouvriers travaillant pour sa famille, ses amis régatiers, etc.) et en fin de compte sa propre existence. Répondant au programme « réaliste », il fait entrer dans la peinture des figures nouvelles comme l'ouvrier urbain, l'homme au balcon, le sportif ou encore l'homme nu dans l'intimité de sa toilette. À l'époque du triomphe de la virilité et de la fraternité républicaine, mais aussi de première crise de la masculinité traditionnelle, la nouveauté et la puissance de ces images questionnent aussi bien l'ordre social que sexuel. Au-delà de sa propre identité, celle d'un jeune et riche parisien, Caillebotte porte au coeur de l'impressionnisme et de la modernité une profonde interrogation sur la condition masculine.
Cet ouvrage réunit les plus importants tableaux de figures de Caillebotte mais aussi des pastels, dessins, photographies et documents. -
« J'ai prévenu tout le monde, je leur ai dit que j'allais traîner dans les lieux, les salles d'exposition, peut-être dans les bureaux, on m'a montré comment fonctionne le complexe tableau électrique qui ressemble à un ready-made de Duchamp, on a coupé les alarmes partout... » Depuis ce jour de juin 1982 où, pour la première fois, Thierry Frémaux a découvert la « Villa Lumière » dans le quartier de Monplaisir, à Lyon, il ne l'a pratiquement plus jamais quittée. Passer une nuit à l'endroit précis où Auguste et Louis ont donné le coup d'envoi du cinématographe moderne ; là où a été tourné le premier film de l'histoire ; là où Bernard Chardère a inauguré l'Institut Lumière ; là où Bertrand Tavernier lui a offert un statut international ? L'opportunité tombait sous le sens. Une façon pour Thierry Frémaux de boucler la boucle et d'exprimer à la fois sa dette et sa passion pour cet art si particulier qui donne à voir le monde en même temps qu'il l'imagine.
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Connecter les mondes
Léa Saint-Raymond, Sylvie Ramond, Gérard Bruyère, Salima Hellal
- In Fine
- 3 Juillet 2024
- 9782382031995
L'exposition « Mondes connectés » présente un ensemble de formes artistiques d'hier et d'aujourd'hui qui ne connaissent pas réellement de frontière ou de limite géographique. Si les artistes, les techniques, les objets n'ont jamais cessé de circuler, l'histoire de ces échanges se mêle à celle, douloureuse, des conquêtes et des dominations. Dans un même temps, la fascination, l'appropriation ou l'assimilation d'autres cultures ont construit les regards et les sensibilités des artistes et des spectateurs. À l'aune d'une société plurielle plongée dans la globalisation, l'exposition « Mondes connectés » sera l'occasion d'apporter un nouvel éclairage sur ce dialogue artistique, à partir d'un ensemble de peintures, dessins, installations 2/3 et vidéos, issu des collections du musée des Beaux-Arts de Lyon et du Musée d'art contemporain, et enrichi par des prêts exceptionnels.
L'exposition, programmée du 21 juin au 1er septembre 2024, sera présentée au moment du Congrès international d'histoire de l'art qui se déroulera à Lyon du 23 au 28 juin 2024. Elle sera l'occasion d'échanges avec les chercheurs, universitaires, conservateurs de musée, doctorants qui participeront à cet évènement. -
Surréalisme
Didier Ottinger, Marie Sarré
- Centre Pompidou
- Catalogues Du Mnam
- 28 Août 2024
- 9782844269881
Le surréalisme d'abord et toujours : exposition, Paris, Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025.
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Exposition :
Galerie de photographies - Centre Pompidou, Paris
10 septembre-31 décembre 2024
Photographe américaine de renommée internationale, Barbara Crane (1928-2019) a développé une oeuvre plurielle qui s'étend sur plus de soixante ans. Profondément marquée par l'art conceptuel, Crane est fascinée par les potentialités de répétition et de déconstruction de l'information visuelle. Ses images explorent tous les possibles offerts par les techniques du médium photographique : tirages au platine-palladium, épreuves gélatino-argentiques et numériques, tirages instantanés (Polaroid), transferts photographiques... sont organisés en séquences, grilles ou diaporamas. Formée auprès d'Aaron Siskind - maître de l'expressionisme abstrait photographique -, à l'Institute of Design de Chicago dans les années 1960, elle découvre très tôt le travail de Laszló Moholy-Nagy et sa rigueur formelle. Les images de Crane opèrent une synthèse entre la tradition de la straight photography américaine et une sensibilité plus expérimentale, héritée des avant-gardes européennes, typique des enseignements de l'école de Chicago. Crane associe ainsi une liberté totale envers le médium à un perfectionnisme technique qui la démarque de ses contemporains. Son approche photographique de la ville, Chicago en premier lieu, et de ses habitants anonymes en devient particulièrement singulière. Sa curiosité et son goût de l'expérimentation ont guidé sa longue carrière.
Réalisée en partenariat avec l'Estate Barbara Crane (à Chicago), l'exposition présentée au Centre Pompidou sera la première exposition monographique d'envergure consacrée en Europe à cette artiste. Elle réunira plus de 200 photographies, dont une partie est entrée récemment dans les collections du musée. Centrée sur les vingt-cinq premières années de sa carrière, l'exposition réunira certaines de ses oeuvres majeures, dont plusieurs inédites. L'ouvrage qui l'accompagne replacera la production de Crane dans le contexte artistique de son époque et dans l'histoire du médium, à travers deux entretiens, réalisés avec l'artiste dans les dernières années de sa vie, et des essais mis en écho avec une sélection d'oeuvres iconiques et d'autres jamais publiées. Conçu dans la même démarche exploratoire que Crane, ce livre déploira l'univers d'une photographe majeure. -
Louvre Pop up
Anne-Florence Lemasson, Dominique Ehrhard
- Des Grandes Personnes
- Albums
- 22 Août 2024
- 9782361937461
Le Louvre entre vos mains ! Visitez l'un des plus grands musées du monde à travers quelques-unes de ses oeuvres essentielles merveilleusement mises en volume : un taureau ailé du palais de Khorsabad, le cercueil de la dame Madja et un modèle de barque funéraire, la Victoire de Samothrace, le Sarcophage des époux, Psyché ranimée par le baiser de l'Amour, La Joconde et Le Radeau de la Méduse.
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Wagon-bar : Une petite histoire du repas férroviaire
Arthur Mettetal
- Textuel
- Textuel Photographie
- 26 Juin 2024
- 9782386290190
Rencontres d'Arles 2024
Ce réjouissant recueil d'archives photo met en scène une histoire de la restauration ferroviaire, mêlant joyeusement patrimoine et kitsch. Depuis les très chics wagon-restaurants de la fin du 19e au bar TGV au design orange des années 70 se dégage de ce corpus une tendre nostalgie. Un petit livre-objet décalé qui évoque le plaisir et l'excitation que l'on a tous ressenti à l'idée de manger à bord du train. -
Femmes photographes japonaises : Des années 1950 à nos jours
Pauline Vermare
- Textuel
- Textuel Photographie
- 18 Juillet 2024
- 9782386290107
Rencontres d'Arles 2024
Ce livre-événement comble une grande lacune historiographique. Alors qu'il existe une véritable passion française pour la photographie japonaise, cet ouvrage démontre que la virtuosité des artistes femmes n'a rien à envier à celle de leurs homologues masculins. 535 images couleur et noir & blanc rythment cette somme étourdissante de 500 000 signes. -
Ishimoto : Des lignes et des corps
Yasuhiro Ishimoto
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 27 Juin 2024
- 9782365114011
Figure exceptionnelle de l'histoire de la photographie, Ishimoto Yatsushiro a su allier l'approche formelle du New Bauhaus de Chicago à la quintessence de l'esthétique japonaise.
Cette alchimie singulière résulte d'une expérience de vie unique : né aux États-Unis de parents japonais, il passe son enfance sur l'île de Shikoku, au sud de l'archipel nippon, avant de partir étudier la photographie auprès des nouveaux maîtres du médium que sont Harry M. Callahan et Aaron Siskind, qui poussent leurs étudiants à photographier autrement le monde : d'apparence très formelles, leurs images résonnent d'une grande puissance émotionnelle. Scènes de rues, portraits d'enfants déguisés pour Halloween, panneaux publicitaires, façades d'immeubles de quartiers populaires... : les images d'Ishimoto témoignent de sa maîtrise du cadrage, de sa perception sensible des textures et des motifs.
Sans pour autant renoncer à un regard critique sur les questions sociales et politiques de son époque, Ishimoto réalise aussi de nombreuses expérimentations visuelles : séries de jambes sur la plage, de voitures enneigées, de portes d'immeubles de Chicago, de feuilles mortes devenues compositions abstraites. Largement considéré comme " étranger " par ses pairs, Ishimoto a permis d'importer une perspective " formaliste " au sein de la scène photographique japonaise de l'époque.
Conçu en étroite collaboration avec le Centre photographique Ishimoto Yasuhiro et coédité avec LE BAL, l'ouvrage présentera environ 180 photographies représentatives des premières décennies de l'oeuvre d'Ishimoto constituée entre Chicago et Tokyo, avec une attention particulière à sa célèbre série sur la villa Katsura. -
Le 31 mai 2023, Ellsworth Kelly (1923-2015) aurait eu 100 ans. A partir de l'observation de son environnement direct, il a redéfini l'abstraction dans la seconde moitié du XXe siècle, conduisant ses formes épurées, aux couleurs souvent éclatantes, au-delà des attendus de la peinture et de la sculpture.
Près de dix ans après sa disparition, ses oeuvres exercent toujours la même fascination, par leur intensité et leur équilibre, la qualité de leurs adresses visuelles, les espaces qu'elles créent, leur sensualité paradoxale exprimée dans la rigueur. La Fondation Louis Vuitton a la chance de témoigner quotidiennement de cela grâce à la présence dans son auditorium d'une installation pérenne, une des toutes dernières réalisations de l'artiste.
Cet ouvrage offre une introduction et un panorama de son oeuvre, à l'image de l'exposition qu'il accompagne et qui se tient à la Fondation Louis Vuitton du 7 mai 2024 au 9 septembre 2024. Première exposition en France à aborder son oeuvre avec un spectre chronologique aussi large, elle est composée de plus de centaine d'oeuvres, peintures, dessins photographies et collages. Comme elle, ce livre permet d'appréhender pleinement le travail accompli par l'artiste. Ses travaux sont reproduits ici accompagnées d'études de familiers de son oeuvre (Jean-Pierre Criqui, Suzanne Hudson) ou d'apports sur des aspects moins connus (Corey Keller sur la photographie, Alex da Corte sur la liberté se son oeuvre, Sarah Rogers sur sa réception au Moyen-Orient). Il comporte aussi une chronologie richement illustrée. Peter Eeleey y revient notamment sur le séjour décisif de Kelly en France dans l'immédiate après-guerre, son apport à la scène américaine au tournant des années 1950 et 1960. Et plus en aval, il suit le développement et les ramifications complexes d'une oeuvre abordant toutes les échelles de la perception, du trait sur une feuille, à l'intervention dans l'espace architectural. -
Miró : Un brasier de signes ; La collection du Centre Pompidou
Sophie Bernard, Guy Tosatto, Aurelie Verdier, Anne Foucault, Juan josé Lahuerta, Guitemie Maldonado
- In Fine
- 2 Mai 2024
- 9782382031810
Au même titre que celle de Picasso, l'oeuvre de Joan Miró, par sa liberté créatrice et son iconoclasme latent, occupe au XXe siècle une place inédite qui lui confère la stature du mythe et l'élève au rang de l'universalité.
Ancrée dans la terre catalane de son enfance, elle voit le jour dans les années 1910 avec les peintures dites « détaillistes » de Montroig, scènes réalistes et paysannes qui retiennent la leçon de l'art naïf et du cubisme naissant.
Miró connaît la consécration au milieu des années 1920 avec ses « peintures de rêve » dont la magie poétique séduit les surréalistes tels que Robert Desnos et Michel Leiris. Posant un regard tantôt émerveillé, tantôt plus sombre sur le monde qui l'entoure, Miró donne progressivement corps à ce que son biographe, le poète Jacques Dupin a élégamment quali²é de « Mirómonde ».
À partir de 1954, l'installation à Palma de Majorque marque un nouveau tournant dans l'oeuvre de Miró. Dans cette période de créativité intense, sa peinture se métamorphose, devient de plus en plus gestuelle, directe et n'est pas sans évoquer les «¨Peintures sauvages» nées dans les années 1930 dans le contexte de la montée du nazisme.
Portant sur un ensemble de près de 90 oeuvres réalisées dans les années 1960-1970, la dernière période de création de l'artiste est particulièrement bien représentée dans les collections du Musée national d'art moderne/Centre Pompidou. -
Stephen Shore a passé sa vie à photographier les paysages ruraux et urbains de son pays et à documenter leur évolution. Publié à l'occasion d'une grande exposition rétrospective à Paris, ce livre aborde le travail de Shore à travers un prisme inexploré : celui du véhiculaire.
Figure de proue de la scène américaine, Stephen Shore a passé sa vie à photographier les paysages ruraux et urbains de son pays et à documenter leur évolution. Publié à l'occasion d'une grande exposition rétrospective à Paris, ce livre aborde le travail de Shore à travers un prisme inexploré : celui du véhiculaire. Il montre comment le photographe a utilisé les différents moyens de locomotion (voiture, train, avion et même drone) pour explorer, visiter et expérimenter le territoire, et comment ses voyages ont façonné son travail. Le territoire, thème majeur de la photographie américaine en raison de la géographie si particulière du pays et de ses grands espaces, est intimement lié à la société américaine elle-même.
Depuis l'une de ses premières séries en noir et blanc, Los Angeles
en 1969, jusqu'aux célèbres American Surfaces et Uncommon Places, Stephen Shore accorde une place importante à l'automobile, qui passe du statut de sujet à celui de moyen photographique. La voiture sera toujours utilisée pour la photographie, et cette relecture de l'oeuvre de Shore vise à observer comment le vernaculaire américain, le mode de vie des Américains, est rendu visible par Stephen Shore grâce au véhicule. L'ouvrage explore une dizaine de séries importantes jusqu'à son travail le plus récent. Le photographe s'est engagé dans une expérimentation continue, notamment en utilisant le drone dans les années 2020 pour témoigner des traces de l'aménagement du territoire qui façonne de nouveaux espaces. Les images du livre sont accompagnées d'un entretien inédit entre Clément Chéroux, directeur
de la Fondation Henri Cartier-Bresson, et Stephen Shore, qui apportera un éclairage nouveau sur le travail du photographe. -
Alfred Latour : Un regard sur la forme
Christian Lacroix, Mattieu Gafsou, Aziza Gril-Mariotte
- Actes Sud
- Arts
- 24 Avril 2024
- 9782330189389
Regard sur la forme présente l'oeuvre et les recherches menées par Alfred Latour (membre de l'UAM - Union des Artistes Modernes) entre 1928 et 1964 dans deux des modes d'expression qu'il employa tout au long de sa carrière : la photographie et le dessin pour imprimés textiles.
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Jean Hélion, la prose du monde : Musée d'Art moderne de Paris
Collectif
- Paris-Musees
- 3 Avril 2024
- 9782759605767
Une exposition au Musée d'Art Moderne de Paris, du vendredi 22 mars 2024 au dimanche 18 août 2024.
Le Musée d'Art Moderne propose une exposition rétrospective de l'oeuvre de Jean Hélion (1904 - 1987), peintre et intellectuel dont l'oeuvre traverse le XXe siècle. Organisée de manière chronologique, l'exposition rassemble plus de 150 oeuvres provenant de grandes institutions françaises et internationales ainsi que de nombreuses collections privées. Jean Hélion, La prose du monde est une exposition incontournable pour les amateurs d'art abstrait et de peinture. -
Paris 1874 : inventer l'Impressionnisme
Anne Robbins, Sylvie Patry,
- Rmn Éditions
- 20 Mars 2024
- 9782711880164
Il y a 150 ans, le 15 avril 1874, ouvre à Paris la première exposition impressionniste.
Pour célébrer cet anniversaire, le musée d'Orsay présente quelque 130 oeuvres, et porte
un regard neuf sur cette date-clé, considérée comme le coup d'envoi des avant-gardes.
« Affamés d'indépendance », Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore
Cézanne ont décidé de s'affranchir des règles en organisant leur propre exposition,
en dehors des voies officielles : l'impressionnisme est né. Que s'est-il passé exactement
en ce printemps 1874 à Paris, et quel sens donner aujourd'hui à une exposition devenue
mythique ? « Paris 1874. L'instant impressionniste » propose de retracer l'avènement d'un
mouvement artistique surgi dans un monde en pleine mutation
« Paris 1874 » fait le point sur les circonstances ayant mené ces 31 artistes à se réunir pour
exposer ensemble leurs oeuvres. Le climat de la période est celui d'un après-guerre,
faisant suite à deux conflits : la Guerre franco-allemande de 1870, puis une violente guerre
civile. Dans ce contexte de crise les artistes repensent leur art et explorent de nouvelles
directions. Un petit « clan des révoltés » peint des scènes de la vie moderne, ou des
paysages aux tons clairs et à la touche enlevée, croqués en plein air. Comme le note
un observateur, « ce qu'ils semblent rechercher avant tout, c'est l'impression ».
Une sélection d'oeuvres ayant figuré à l'exposition impressionniste de 1874 est mise en
perspective avec des tableaux et sculptures montrés au même moment au Salon officiel.
Cette confrontation inédite permet de restituer le choc visuel des oeuvres alors exposées
par les impressionnistes, mais aussi de le nuancer, par des parallèles et recoupements
inattendus entre la première exposition impressionniste et le Salon. Elle montre ainsi les
contradictions et l'infinie richesse de la création contemporaine en ce printemps 1874,
tout en soulignant la modernité radicale de l'art de ces jeunes artistes. -
Façonné par son activisme militant et son mode de vie nomade qui la mène de son Italie natale à la Russie, le parcours incandescent de Tina Modotti (1896-1942) suscite la fascination. Essentiellement produite entre 1923 et 1930, son oeuvre frappe par son caractère fulgurant, de la photographie d'art de ses débuts à une approche plus personnelle tournée vers la dénonciation des conditions de vie des défavorisés. C'est au sein du Mexique postrévolutionnaire que se forgent tant sa conscience politique que le style particulier, à la fois sensible et critique, avec lequel elle saisit sur le vif les mouvements sociaux et les inégalités sans jamais négliger la qualité de la photographie. Ses images fortes, parfois teintées de propagande, de la précarité des travailleurs, des symboles de l'émancipation de la classe ouvrière, de la misère des zones urbaines, ainsi que des femmes et de leur rôle au sein de la communauté, en font l'instigatrice du photojournalisme dans le pays. Croisant l'analyse du travail de Tina Modotti avec les mouvements historiques qu'elle a traversés et l'étude de la diffusion de ses tirages dans les revues illustrées de l'époque, cet ouvrage entend rompre avec le récit romancé que certaines biographies ont véhiculé à son sujet pour révéler le regard précurseur dont est dotée cette citoyenne du monde engagée dans les luttes de son temps.
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Lettres sur la lumière
Emanuele Coccia, Paolo Roversi
- Gallimard
- Livres D'art
- 14 Mars 2024
- 9782073054357
Le photographe Paolo Roversi et le philosophe Emanuele Coccia ont choisi le genre épistolaire pour nous livrer leurs pensées. Cette correspondance s'articule autour de la lumière, prenant comme point de départ des considérations du photographe, parfois techniques et toujours poétiques, auquel le philosophe répond en élargissant au champ plus vaste offert par sa discipline. Au fil des échanges, ponctués par des photographies emblématiques de Paolo Roversi, les auteurs se dévoilent, laissant apparaître deux personnalités singulières.
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L'ouvrage Les formes de la ruine a pour ambition d'établir un dialogue entre tous les types de ruines. Il investigue autant les traditions multiséculaires, qui ont permis en Occident et en Orient l'apparition d'une culture des ruines monumentales devenue dominante, que celles des sociétés qui ignorent jusqu'à la notion de monument.
Toutes les formes de pratiques des ruines sont convoquées, qu'il s'agisse de la collecte de fragments d'activités humaines sur et dans le sol, de l'aménagement d'espaces naturels à des fins mémorielles ou cultuelles, ou encore de la construction d'édifices comme les mégalithes, les pyramides et les ouvrages d'art des grands empires.
Sont mises en lumière les diverses expériences de la ruine, depuis la récupération des édifices du passé, si chère aux Égyptiens, aux Mésopotamiens ou aux Américains, jusqu'aux Chinois et aux Japonais qui refusent en partie le culte monumental si prisé par leurs contemporains d'Asie, d'Europe et d'Amérique. L'étude des pratiques de mémoire des Indiens, des Africains et des Océaniens montrent que ceux-ci privilégient une sorte de pacte avec la Nature plutôt qu'un assujettissement à des architectures grandioses et parfois même mégalomanes.
Ainsi, l'ouvrage propose une sorte de périple des ruines, à travers les civilisations et l'histoire, jusque dans nos sociétés industrielles contemporaines. Il est enrichi d'une anthologie et d'un « ruinier » de 75 entrées (lieux, artistes, théoriciens, concepts). -
De la vida mia est un voyage dans la vie et l'oeuvre de Miquel Barceló, peintre catalan foisonnant et internationalement reconnu. Ce pourrait être le titre d'un de ses tableaux. Pour la première fois, il se raconte et construit son autoportrait à travers ses carnets, ses peintures, ses dessins, ses différents ateliers : à Paris, à Majorque et pendant longtemps au Mali, en pays dogon. On y trouve des couleurs et de la terre, des visages, des poissons, des fruits, du sable, des animaux, des grottes, des livres, des objets, un rhinocéros. Et aussi la Méditerranée, un corps et sa mémoire, un enfant et son bateau, un peintre questionnant ses gestes et son art. Miquel Barceló nous invite à entrer dans les coulisses de son oeuvre : «Majorque est mon île de naissance, je suis né d'elle. J'ai tout appris de mon enfance. La mer, c'est ma respiration. Mon corps fait partie de la nature.»
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LE LIVRE A la lisie re entre l'essai personnel et la recherche, cet ouvrage e tudie les rapports qu'ont entretenu les artistes avec le visage au cours des xxe et xxIe sie cles. Si la dimension chronologique n'est pas absente de cette re flexion, le parcours du livre est toutefois the matique et e taye de points monographiques, plus particulie rement consacre s a l'analyse d'oeuvres d'artistes repre sentatifs : Giacometti, Bacon, Bonnard, Spillaert, etc. Au xxe sie cle, portrait ou visage, miroir social ou miroir de l'a me, semblent s'effacer partiellement. Les artistes proce dent plus par allusions que par descriptions : traces ou fragments, effacements ou recouvrements, fanto mes e vanescents. A l'e preuve de l'histoire des conflits et ge nocides du xxe sie cle, les visages s'ane antissent en forme spectrale ou s'e rigent en images de me moire. Paradoxalement, dans les anne es 1960, aux visages en voie de disparition s'opposent ceux qui sont omnipre sents, c'est le « retour au visage » ope re par le Pop Art et l'hyperre alisme ou la figure humaine devient l'e le ment d'un imagier de cline en se rie. Pour clore sa re flexion, l'auteur interroge les visages de l'absence : ceux qui n'ont pas droit a la parole ou pluto t a la repre sentation. Ces « visages d'exil » illustrent la violence d'un sie cle marque par les exodes. Masques, caricatures, portraits, faces, photomatons, se ries, selfies, transhumanisme, les visages repre sente s par les artistes n'ont pas fini de se transformer et de nous surprendre.