Depuis son livre-enquête Dans quelle France on vit, Anne Nivat a continué de parcourir la France, rencontrer et écouter des centaines de personnes issues de générations, de parcours et de milieux différents.
À Denain, Givors, Alès, dans la vallée du Diois, à Saint- Maixent-l'École, Fégréac, Andernos-les-Bains ou Châlons-en- Champagne, elle a observé La France de face. Ni de haut, ni d'en bas.
Elle a vécu des scènes intimes, surprenantes, drôles, inquiétantes, obtenu des témoignages inattendus, émouvants, parfois dérangeants. Tous illustrent l'état de notre pays traversé par la défiance et les colères, mais aussi parcouru d'élans d'humanité.
Dans ce « road-movie » palpitant et empathique, Anne Nivat nous invite à plonger en nous-mêmes, sans hystérie, préjugé ou concession. Elle rappelle à quel point la démocratie se mérite. L'observer, y compris quand elle semble dysfonctionner, c'est aussi la choyer.
Anne Nivat est reporter de guerre indépendante. Habituée aux terrains de guerre les plus lointains et dangereux, elle est l'auteure d'une dizaine de livres, dont Chienne de guerre (Fayard), prix Albert-Londres 2000.
La France. La connaît-on ? Comment la raconter ?
Pour cette immersion dans six villes de France, à l'heure oùles journalistes sont parfois taxés d'arrogance, la reporter de terrain se place à hauteur de ces femmes et de ces hommes côtoyés durant des semaines, chez qui elle a vécu.
À Évreux, Laon, Laval, Montluçon, Lons-le-Saunier, Ajaccio, tous lui ont confié leurs préoccupations, leurs projets, lui ont donné à voir leur vie.
Qui sont ces Français « oubliés » que l'on accuse parfois de « mal voter » et qu'on ne va jamais rencontrer ? Ils ont évoqué ensemble le sentiment de déclassement et celui d'insécurité, le poids du chômage, le malaise des jeunes, le questionnement sur l'identité. Reconversions réussies, humour, espoir jalonnent aussi cette enquête.
À mille lieues des discours stéréotypés charriés par la campagne électorale de l'année 2017, ce récit dénué de préjugés sonne « vrai » parce qu'il a été recueilli sans hâte et sans tabou, avec honnêteté, respect et minutie.
Anne Nivat est reporter de guerre indépendante. Habituée aux terrains de guerre les plus lointains et dangereux, elle est l'auteure d'une dizaine de livres, dont Chienne de guerre (Fayard), prix Albert-Londres 2000.
Depuis l'extrême-est jusqu'à la partie européenne de la Russie, Anne Nivat est allée à la rencontre des habitants. À la veille de l'élection présidentielle de 2018, elle a interrogé les ressorts, les préoccupations et les craintes pouvant influencer le choix du peuple russe. À l'époque, l'« opération spéciale » en Crimée avait déjà mis la Russie au ban des nations mais, inlassablement, Anne Nivat s'appliquait à traquer la « petite réalité » dans la « grande » pour entrevoir la société dans son quotidien.
Sans parti pris ni vision stéréotypée, avec humanité, la reporter a écouté les voix d'une population réduite au silence, dévoilant sa complexité. Un document nécessaire et éclairant face à une actualité tragique.
« Ce livre est le récit de mes différents séjours dans la Tchétchénie en guerre, entre septembre 1999 et mi-février 2000. La guerre telle que je l'ai vue : il s'agit là d'un pur témoignage.
J'ai agi en tant que journaliste free-lance, correspondante de deux quotidiens français, Libération et Ouest-France. Dès le début du conflit, j'avais fait la demande d'une accréditation ad hoc du côté russe ; ne l'ayant pas obtenue, j'ai décidé de regarder la guerre du côté tchétchène.
Cet affrontement qui ne cesse de saigner et d'épuiser les camps en présence n'est malheureusement pas terminé et peut-être ne finira jamais. Aussi faut-il continuer de se rendre sur place pour dire ce qu'il en est.
À moi qui n'avais fréquenté la guerre que dans les livres d'histoire, elle a appris son poids de cruauté, de désespoir et de mort. Au lecteur, j'espère que ces pages auront mieux fait percevoir l'enchaînement tragique des événements, mieux fait comprendre aussi ce peuple, ces hommes et femmes tchétchènes avec qui j'ai partagé l'impartageable. » A.N.
L'auteur, journaliste en poste à Moscou, est allée au Pakistan, en Afghanistan et en Irak interroger les populations (musulmans, moudjahidine, talibans, militants islamistes) sur leur mode de vie, leurs préoccupations depuis le 11/9/2001, et surout la façon dont elles perçoivent les Occidentaux. Un objectif : déceler si un dialogue est possible.
« En tant qu?envoyée spéciale en Tchétchénie, je suis fière, mais également profondément triste d?avoir pu apporter mon témoignage sur ce sombre conflit. En 1999, c?était mon devoir de journaliste ; aujourd?hui, cela reste mon devoir tout court. C?est pourquoi j?ai décidé de publier ces nouvelles pages sur cette guerre qui se perpétue dans l?indifférence quasi générale et dont on pourra bientôt dire qu?elle n?aura pas eu lieu. »
Dans l´URSS du lendemain de la Révolution, Staline prend la décision (rendue officielle en 1934) de créer une entité régionale pour les juifs : ce sera le Birobidjan, à la frontière chinoise. Il est difficile aujourd´hui de se représenter les espoirs soulevés par cette promesse d´un "Yiddishland" pour les populations juives libérées des contraintes de la Russie tsariste et d´un passé de confinement et de pogroms.Propagande ou pas, des dizaines de milliers d´individus sont du voyage, arrivant principalement d´Ukraine, mais aussi d´Argentine, d´Allemagne et d´Amérique. La révolution bolchevique pensait-elle avoir trouvé au Birobidjan la solution de son " problème juif " difficilement compatible avec la conception léniniste des nationalités? Toujours est il que ce territoire autonome juif où le yiddish a été choisi comme langue nationale (avec le russe), existe toujours au fin fond de l´Extrême-Orient russe ! A priori, c´est une province de la Russie profonde comme une autre, mais, à y regarder de plus près, la tonalité juive est très présente, dont les autorités locales usent et abusent pour obtenir subventions et privilèges. Si, depuis que les portes de l´ex-Union soviétique se sont ouvertes, les juifs du Birobidjan ont - presque tous - émigré en Israel, ils sont davantage revenus de la Terre promise plutôt que le contraire. Pour tenter de mesurer le succès du projet Birobidjan et ce qu´il en reste, Anne Nivat a longuement enquêté sur place, mais aussi en Israël, où elle s´est introduite chez des Birobidjanais, et dans la ville chinoise de Harbin, vers laquelle les autochtones se sont toujours davantage tournés plutôt que vers Moscou.
Interrogée lors d'une émission de télévision québécoise sur ses reportages hors normes dans des guerres où il ne fait pas bon être journaliste, Anne Nivat séduit si bien son auditoire que, le lendemain, elle est invitée par un officier canadien, sur le point de partir en mission de combat en Afghanistan, à venir parler à ses hommes. Non seulement elle accepte, mais elle obtient de le rejoindre sur le théâtre d'opérations dans la très hostile zone de Kandahar, ex-capitale mythique des taliban, qu'elle connaît bien pour l'avoir sillonnée à sa façon depuis dix ans, intégrée dans la population locale et protégée par celle-ci.
Sur place, Anne Nivat, troque avec courage et discrétion le gilet pare-balles contre un châdri qui la soustrait aux regards sans l'empêcher d'observer, et multiplie les allers-retours entre les acteurs de cette drôle de guerre : militaires alliés, armée locale à l'incertaine loyauté, administration hypercorrompue du président Hamid Karzai, sympathisants taliban, ex-moudjahidine, profiteurs de guerre en tous genres, candidats à l'exil, qui lui font partager leur vision du conflit. Grâce à elle, nous nous glissons dans l'envers du décor, loin des images officielles ou convenues.
A travers ce double regard unique et troublant - côté militaire et côté population - qui aide enfin à en saisir les rouages et les enjeux, Anne Nivat, encore sur le terrain en mai 2011, livre ici un grand document sur l'interminable guerre d'Afghanistan.
Anne Nivat est grand reporter indépendante. En 2000, elle a obtenu le prix Albert-Londres pour Chienne de guerre, son récit de la seconde guerre de Tchétchénie. Depuis le 11-Septembre, elle arpente seule et sans protection les théâtres d'opérations les plus dangereux, de l'ex-URSS à l'Asie centrale, de l'Afghanistan à l'Irak. Auteur de nombreux livres, tous publiés aux éditions Fayard, elle collabore, entre autres, au Point, à l'International Herald Tribune à la revue de reportages Feuilleton, et participe à l'émission AgÔra sur France Ô.