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Bruce Bégout
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Il serait difficile de nier que les ruines occupent une place de plus en plus grande dans l'imaginaire de notre temps. Nous ne parlons pas ici des ruines antiques et gothiques, mais de l'espace délabré des villes contemporaines, comprenant les usines désaffectées, les gares abandonnées, tous les lieux oubliés de la modernité. L'aura noire d'une ville comme Detroit, Pompéi actuelle de la désindustrialisation, nimbe chaque bâtiment délaissé du monde. Elle est devenue en quelque temps la Mecque de l'exploration urbaine, dont le Detroit's Michigan Theater transformé en parking représente le cube de la Kaaba autour duquel tournoient les nouveaux pèlerins du Hajj de la dévastation urbaine. La ruine industrielle appartient encore pour une grande part au culte classique du monument effondré. Elle en rejoue la grandeur passée, l'évocation nostalgique de la civilisation fragile et mortelle. Dans les colonnes d'un temple ruiné ou dans les usines en friche, ce sont encore les beaux restes d'un Empire que l'on loue. Nous sommes entrés dans le troisième âge de la ruine. Après le temps des ruines antiques, puis celui ces ruines modernes, voici l'ère de la ruine instantanée, de la ruine du présent lui-même qui, née de l'urgence et vaincue par elle, ne dure plus, mais s'efface au moment même de son édification.
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Cet essai de philosophie, d'une grande originalité, porte sur une dimension fondamentale de l'existence, restée jusqu'à présent peu élaborée au plan conceptuel : le fait que nous vivons toujours au sein d'ambiances, « dôme invisible sous lequel se déroulent toutes nos expériences ».
Bruce Bégout croise les perspectives et les disciplines avec virtuosité. En portant attention à l'immersion des hommes dans leur environnement, à leur coappartenance à un fond commun, il ouvre la voie à une « écophénoménologie » qui montre l'irréductibilité de l'ambiance à un objet que l'on pourrait façonner de toutes pièces par un « design atmosphérique ». La perte d'un sentiment d'harmonie cosmique, ressentie par l'homme moderne, s'est accompagnée de multiples phénomènes compensatoires, dont la recherche de pauses, de bulles, d'ambiances qui forment un abri contre les processus effrénés et contre la manipulation marchande des émotions.
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Quelle ville contemporaine, parmi la myriade des cités qui ont connu une explosion démographique sans pareille ces cinquante dernières années, devrions-nous choisir pour accéder au sens de notre époque, afin d'espérer entrevoir le secret de notre présence au monde ? Los Angeles, ville indéfinie et précaire, «helldorado» urbain. Avec ce livre, Bruce Bégout achève son oeuvre critique sur les grandes métropoles qui font le contemporain.
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La philosophie et le quotidien entretiennent depuis toujours des rapports difficiles. Ce livre tente de comprendre les raisons de ce divorce historique, mais surtout de proposer une véritable compréhension philosophique du monde quotidien qui dépasse à la fois sa critique méprisante et son apologie naïve. Depuis l'époque des Lumières, la philosophie a eu pour ambition première de redescendre du ciel à la terre, c'est-à-dire de prendre le monde concret pour objet de ses recherches et de ses projets de réforme. Malheureusement, depuis deux siècles, ce voeu d'un rapprochement avec le monde de la vie quotidienne n'a pas tellement été suivi d'effets. C'est pourquoi il nous faut redécouvrir le quotidien, au-delà des images éculées qu'il véhicule lui-même (la grisaille, la banalité, la trivialité), pour retrouver sous sa surface en apparence monotone et superficielle l'énigme même de la condition humaine. L'ambition de ce livre est donc de dévoiler l'essence cachée de la quotidienneté, ce qui fait que toute vie humaine est, qu'elle le veuille ou non, toujours aussi une vie quotidienne.
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Dans cet essai concis, historique et philosophique, Bruce Bégout passe en revue le rapport complexe des situationnistes à la question urbaine. Les relations des situationnistes et de la ville forment, selon la belle image qu'emploie Debord, une sorte de « Pompéi inversée », les « reliefs d'une cité qui n'a pas été édifiée ». Comme un archéologue peu soucieux de son temps, qui baguenaude, inspecte et collecte ici et là, ce texte examine les magnifiques ruines de cette utopie avortée qui prit naissance au début des années cinquante et stupéfia, pour une grande part, l'esprit d'une époque.
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C'est à l'Institut médico-légal, surnommé L'Hôtel, que se croisent les personnages interlopes de ce roman noir. Le narrateur, directeur de ce lieu déroutant, décrit la lente dépravation de son institution.
Suite à sa rencontre avec Valère, producteur de films pornographiques, il accepte une étrange proposition :
Que l'Institut abrite un club clandestin... Dehors, un mal jaune se propage.
«Cloaque nauséabond», l'Institut devient l'antre d'une véritable fête des morts. La succession de chapitres courts et nerveux dit l'ascension irrémédiable du récit vers une apothéose de la folie. Aussi affutée que le scalpel du narrateur qui dissèque les cadavres, la plume de Bruce Bégout nous entraîne aux confins d'une extase ultime, d'une décomposition totale : celle des corps, des êtres et du récit.
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La clarté totale aveugle.
Dans un afflux direct de lumière, on ne voit plus rien. un phénomène pur, à savoir un phénomène saturé d'intuition, provoque un effet contraire : l'obscurcissement. l'excès du visible reconduit à l'invisible, à la nuit noire où tout disparaît sans laisser de traces. sans l'ombre qui le constitue, le phénomène lui-même n'est donc plus visible. l'avenir de la phénoménologie ne réside pas dans cette expérience aussi vaine que creuse d'un absolu de la manifestation.
Elle consiste plutôt dans l'exploration du clair-obscur, du monde contrasté des phénomènes et de leurs ombres à chaque fois relatives et particulières.
Le premier tome des présentes recherches, qui portent sur la phénoménologie husserlienne, a paru en novembre 2007 sous le titre l'enfance du monde.
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Lorsqu'il arrive, en août 1938, à Fribourg-en-Brisgau, Leo Van Breda, jeune père franciscain et étudiant en philosophie à l'Université de Louvain, est loin de se douter de ce qui l'attend. S'il se rend dans l'Allemagne nazie, c'est qu'il veut consulter pour son travail de thèse des inédits de Husserl, philosophe d'origine juive, mort quelques mois plus tôt. Mais la situation est difficile. La veuve de Husserl vit à l'écart, isolée par les mesures antisémites du régime, nous sommes à la veille de la crise de Munich, tout est imprégné par un climat de paranoïa et de terreur.
Lorsqu'il parvient enfin à rencontrer Malvina Husserl, il se rend compte de la masse énorme des écrits que son mari a laissée. Plus de quarante mille pages de manuscrits. Alors, sous le coup d'une impulsion soudaine, il décide de les sauver de la destruction probable et, abandonnant son travail de recherche, se lance dans le tourbillon de l'Histoire. Il ne sait pas que la Gestapo est déjà sur ses traces.
Romancier, Bruce Bégout est notamment l'auteur de On ne dormira jamais (Allia, 2017). Egalement philosophe, et spécialiste de la phénoménologie de Husserl, il s'empare dans Le sauvetage d'un de ces fascinants détails de l'histoire, dont ce sont parfois des héros méconnus qui détournent le cours.
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Les Enfants du Monde (expression de Husserl) est un ensemble d'études sur le concept de vie. Sa première partie porte thématiquement sur Husserl, la seconde sur les philosophes contemporains (Paul Ricoeur, Jan Patocka, Michel Henry, Renaud Barbaras). Le livre ne s'adresse pas seulement aux étudiants puisqu'il est à la fois historique et philosophique, et qu'il développe une authentique réflexion sur le statut de la méthode phénoménologique lorsqu'elle est confrontée au plus élémentaire : la vie.
Bruce Bégout est maître de conférences à l'université de Bordeaux. Il dirige la collection « Matière étranngère » aux éditions Vrin.
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Révéler ce que l'extraordinaire a d'ordinaire : voici ce qui relierait les nouvelles de ce recueil. Chacune s'attache à des personnages singuliers, souvent seuls et désarmés, aux prises avec l'époque dans ce qu'elle a de plus excessif et de violent. Portraits de maniaques, de désaxés, d'originaux qui luttent contre "le dispositif", ainsi qu'ils nomment la combinaison d'airain de la marchandise, de la technologie et du spectacle. Bruce Bégout procède à l'inverse du film d'horreur : il désigne ce que l'insane lui-même a d'ordinaire. D'où les situations paradoxales ici mises en scène. Dans Signes particuliers : néant, un architecte conçoit, à la solde de l'État, un édifice destiné à aider les gens à se suicider. Dans Le Compteur des féminicides, suite à une injonction ministérielle, un homme dénombre les femmes tuées dans les séries, films ou vidéos. Certaines nouvelles nous plongent dans le malaise quand d'autres flirtent avec le fantastique.
Bégout invente ici un ton, qu'il qualifie de "post-gothique". Dans ces récits, l'effroi, le mal, la terreur n'expriment pas seulement la fragilité psychologique des personnages face aux forces des ténèbres, mais aussi le potentiel de nuisance de l'époque. Ses vampires prennent la forme d'appareils, de produits, d'architectures mais aussi de représentations sociales, d'injonctions et de tics de langage. Bruce Bégout traque les démons non pas dans les châteaux hantés, les ruines, les églises, les forêts et les cimetières mais dans les parkings, les centres commerciaux, les banlieues pavillonnaires, la suburbia mondiale. Mais qu'en est-il de la résistance, volontaire ou non, de ces personnages dans le contexte morbide qui les broie ? Bégout manie l'humour noir, qui peut parfois triompher du réel. La raison reprendra-t-elle néanmoins ses droits ? Parviendra-t-elle à expliquer la part de fiction et de non-sens qui régit le quotidien ?
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Pensées privées ; journal philosophique, 1998-2006
Bruce Bégout
- Millon
- 30 Octobre 2007
- 9782841372218
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Exposition présentée à la Villette d'avril à août 2010.
Catalogue de l'exposition du Parc de la Villette, le présent ouvrage rassemble les dernières oeuvres du sculpteur Duane Hanson, considéré de nos jours comme une fi gure majeure de l'hyperréalisme américain. Il a ainsi représenté «le rêve américain» à travers quinze personnages grandeur nature, qui donnent l'illusion de présences humaines, à la fois attirantes et inquiétantes : femmes de ménage, ouvrier, étudiants.... Figées dans leurs pensées, le regard absent, ces incarnations semblent résignées au vide de leur existence et de leur isolement. Bruce Bégout off re sont point de vue original sur le travail de l'artiste.
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La généalogie de la logique ; Husserl ; l'antéprédicatif et le catégorial
Bruce Bégout
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 7 Octobre 2002
- 9782711614325
Si le concept husserlien de passivité a fasciné toute une génération de philosophes (Merleau-Ponty, Landgrebe, Levinas, Henry), il a rarement fait l'objet d'une étude qui adopte la perspective du fondateur de la phénoménologie. Husserl considère que la passivité appartient sans reste à la sphère de la constitution et qu'elle consolide par conséquent son transcendantalisme. Loin d'être un domaine de sens irréductible à la rationalité, elle représente même le fondement des opérations de la pensée catégoriale. C'est en son sein que doivent être cherchées les "sources" des formes supérieures de la logique. Toute passive et préconsciente qu'elle soit, l'expérience antéprédicative appartient donc pour Husserl au sujet transcendantal.
Ce travail s'attache ainsi à montrer que la genèse du catégorial à partir de l'expérience passive entre dans le projet général de Husserl d'asseoir la phénoménologie sur le socle originaire de l'expérience du monde. -
" quelle qu'elle soit, l'expérience d'une nuit passée dans un motel oscille sans cesse entre la sécurité et l'insécurité, entre la volonté de se recroqueviller et celle de s'exposer, de rester dans son lit et d'écouter aux portes, voire de les ouvrir pour faire l'expérience de l'intimité interdite.
On s'y sent à la fois protégé par les cloisons blanches qui nous entourent et vaguement inquiété par l'environnement souvent désolé que l'on devine au-delà. on voudrait se soustraire au monde et l'on sent pourtant qu'il pourrait, un moment ou à un autre, frapper à la porte. " bruce bégout
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Histoires sans chute, amorces de récits, nouvelles tronquées, expériences vécues et inventées, impressions et réflexions, ce livre rassemble, tel un carnet de voyage métaphysique et charnel, quelques facettes de la route américaine : chambres de motel, stations-service, restoroutes, parkings, centres commerciaux, etc. C'est là, dans cette banlieue illimitée, dévastée par la misère culturelle et la barbarie marchande, que l'auteur traque le presque rien de nos existences standardisées, non sans y découvrir encore des possibilités de rencontres inopportunes, d'errances libératrices, de réveils enchanteurs.
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Notre douloureux présent : La phénoménologie face aux temps modernes
Bruce Bégout
- Promotion De Phenomenologie
- 19 Avril 2023
- 9782916484211
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Nous sommes dans la suburbia lorsque nous prenons la voiture pour aller acheter notre pain. Nous sommes dans la suburbia là où les livreurs de pizzas errent le soir sans fin dans des rues mal éclairées. Nous sommes dans la suburbia quand tous les bâtiments commencent à ressembler à des stations-services. Nous sommes dans la suburbia lorsque les galeries marchandes constituent le lieu favori de promenade dominicale.
Bruce Bégout signe un essai inédit sur la suburbia, ces banlieues infinies où sont massés les habitants des sociétés contemporaines. Philosophe et écrivain français, il est maître de conférences à l'université de Bordeaux. Il a publié plusieurs ouvrages philosophiques, quatre essais aux éditions Allia (Zéropolis : L'expérience de Las Vegas, 2002 ; Lieu commun : Le motel américain, 2003 ; La Découverte du quotidien : Éléments pour une phénoménologie du monde de la vie, 2005 ; De la décence ordinaire, 2008), mais aussi un "documentaire fiction" à la manière de certains cinéastes tiré de son roman L'Éblouissement des bords de route (Éditions Verticales, 2004).
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Depuis près de 10 ans, les photographies de Jérémie Lenoir construisent une anthropologie des paysages contemporains.
En observant leurs évolutions, il nous livre un regard distancié et objectif sur nos territoires et un minutieux travail de composition tendant vers l'abstraction. Entre 2014 et 2015, le plasticien se focalise sur un espace géographique entre Nord-Pas-de-Calais et Flandres, le long d'un axe Arras-Anvers. Pendant ces deux années, Jérémie Lenoir s'est tout autant intéressé au bassin minier qu'à la métropole transfrontalière, aux enjeux de l'extension urbaine et à ceux de la reconversion du patrimoine industriel.
Le projet NORD est profondément ancré dans le réel. Jérémie Lenoir sélectionne les lieux ici représentés pour ce qu'ils racontent sur les transformations de notre société. Aussi insiste-t-il sur le fait que rien dans ses photographies n'est truqué, retouché, effacé ou ajouté.
Son protocole de prise de vues vient renforcer ce désir de neutralité dans le traitement des paysages : les lieux sont choisis au préalable et sont survolés plusieurs fois pour en saisir l'évolution, et ses vues aériennes sont toujours réalisées à la même heure, à la même altitude et avec la même focale.
Pourtant, le photographe prend le parti de nous faire voyager dans un monde abstrait qu'il nous impose de décrypter. La conjugaison du point de vue aérien et des influences picturales qu'il puise dans la peinture (Soulages, Rothko, Noland, Malevitch...) remettent aussi bien en cause la capacité du médium photographique à reproduire le réel que celle de nos paysages à s'inscrire à un principe d'identité. NORD est ainsi une relecture des territoires contemporains dans laquelle dialoguent le réel et l'imaginaire, la présence et l'absence, le retrait et l'attrait, le recul et l'abandon. Pour Jérémie Lenoir, c'est de cette ambivalence que l'oeuvre acquiert son autonomie, et de cette autonomie que peut naître une nouvelle possibilité du paysage.
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Psychorama
Patrick Weidmann, Bruce Bégout, Nathalie Hersdorfer, Bertrand Tappolet
- Loco
- 17 Novembre 2023
- 9782843140921
Le livre Psychorama réunit un ensemble de plus de 200 photographies que Patrick Weidmann a recueillies au cours de ces vingt dernières années. Son regard singulier s'est toujours porté sur un monde composé d'objets, d'espaces dévolus à la consommation, de lieux intermédiaires, de salles d'attentes, le tout clinquant de mille feux et de miroirs à facettes. Sans plus aucune présence humaine...
Comme si l'artiste faisait traverser son spectateur de l'autre côté d'un écran publicitaire et le projetait dans un monde où de l'humain ne resterait plus que l'empreinte commerciale et les vanités.
La succession des images et leur montage dans le livre renforcent notre impression d'être immergés dans un univers familier tout autant que dystopique. Une plongée dans un monde où la surconsommation aurait pris le dessus...
Psychorama est un récit d'anticipation composé uniquement de photographies reproduites dans un format suffisamment important pour que le lecteur puisse avoir le plaisir de rentrer dans les plus infimes détails de l'image et d'en apprécier toutes les puissances formelles. -
Taysir Batniji. Quelques bribes arrachées au vide qui se creuse
Bruce Bégout, Julien Blanpied, Marie-claire Caloz-tschopp, Alexia Fabre, Antonio Guzman, Frank Lamy
- Mac Val
- 5 Mars 2021
- 9782900450123
Taysir Batniji
Quelques bribes arrachées au vide qui se creuse
Textes : Bruce Bégout, Julien Blanpied, Marie-Claire Caloz-Tschopp, Alexia Fabre, Antonio Guzman, Frank Lamy, entretien avec l'artiste
304 pages
Bilingue français-anglais
260 reproductions
Format : 29 x 22 cm
Broché
Graphisme : Jérôme Saint-Loubert Bié
Éditions du MAC VAL
ISBN : 978-2-900450-12-3
Office : 5 mars 2020
25 euros
Le MAC VAL propose la première exposition monographique muséale de Taysir Batniji (né à Gaza, en Palestine, en 1966), réunissant oeuvres existantes et nouvelles productions. Diplômé en arts à l'université nationale An-Najah de Naplouse, Taysir Batniji a poursuivi des études en France à l'École nationale d'art de Bourges entre 1995 et 1997. Depuis, il vit et travaille entre la France et la Palestine où, dans cet entredeux géographique et culturel, il développe une pratique artistique pluridisciplinaire (photo, vidéo, dessin, installation, sculpture, performance...). L'oeuvre de Taysir Batniji, souvent teintée d'impermanence et de fragilité, puise son inspiration dans son histoire subjective, mais aussi dans l'actualité et l'histoire, naviguant entre Moyen-Orient et Occident, sphère intime et espace public. Par le biais d'une approche distanciée, il détourne, étire, joue avec son sujet initial, de manière à proposer un regard poétique, parfois grinçant, sur la réalité. Déjà présent sur la scène artistique palestinienne depuis les années 1990, il multiplie, depuis 2002, les participations à de nombreuses expositions, biennales et résidences en Europe et dans le monde. Il a été le lauréat du programme Immersion de la Fondation Hermès en alliance avec la Fondation Aperture en 2017 et du Prix Abraaj en 2012.
Quelques bribes arrachées au vide qui se creuse : avec ce titre, emprunté à Georges Perec, Taysir Batniji écrit une définition en mouvement de sa propre identité. Riche de nombreuses contributions, le catalogue, première publication rétrospective de l'artiste en France, documentera toutes les oeuvres présentées dans l'exposition, irradiant l'ensemble de sa production, se focalisant au fil des pages sur la trace, la mémoire d'une forme, un geste, le souvenir d'une traversée, l'absence d'un être cher, l'arrachement à une terre, la disparition d'une image...
Exposition au MAC VAL : 5 mars-29 août 2021 -
Fantaisies malsaines.
Trente-quatre nouvelles ou textes courts et un épilogue composent ce livre dont le projet vise à adapter des thèmes de la littérature décadente au contexte de la suburbia du XXI° siècle. Inscrit dans une esthétique de la cruauté chère aux écrivains du XIX°, il prolonge dans ces fictions un travail entamé avec l'Eblouissement des bords de route. Chaque texte cherche à mettre en évidence des moments - comme des éclats visuels - de chute dans la terreur, le ridicule ou le bizarre. Il y est le plus souvent question d'obsessions, de monomanie, d'un jeu dangereux avec la folie et le dérèglement, avec pour toile de fond cet univers urbain si peu utilisé dans la littérature française : hôtels discount, centres commerciaux, banlieues pavillonnaires mornes, lieux anti-romanesques par excellence.
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Penser l'histoire ; de Karl Marx aux siècles des catastrophes
Christophe Bouton, Bruce Bégout
- Eclat
- Philosophie Imaginaire
- 22 Septembre 2011
- 9782841622313
La recherche historique a pris des formes nouvelles depuis la « révolution » qu'ont constituée les apports de l'école des Annales. Ce sont ces formes qui sont analysées ici par différents chercheurs français, allemands ou américains (du nord et du sud) en un volume où l'approche philosophique prend une place particulière.