Cette année-là, Billy passe l'été chez son oncle Sagamore. Entre les visites du shérif, persuadé que Sagamore distille de l'alcool clandestinement, et le lac où il apprend à nager, le garçon ne va pas s'ennuyer. Mais ses vacances deviennent véritablement inoubliables au moment où Choo-Choo Caroline, strip-teaseuse pourchassée par des gangsters, se réfugie dans la propriété. Lorsque celle-ci disparaît, l'oncle Sagamore décide d'orchestrer comme la plus lucrative des fêtes foraines une chasse à l'homme pour la délicieuse Caroline uniquement vêtue de son bikini de diamants.
Porté sur grand écran sous le titre Fantasia chez les ploucs, Le Bikini de diamants est un monument de drôlerie et un inégalable roman noir.
En lune de miel, Ingram et Rae naviguent sur l'océan Pacifique, mais un calme plat retient leur voilier. Un canot s'approche, mené à la rame par un jeune homme à bout de force. Il raconte que son équipage est mort d'une intoxication alimentaire et que son yacht est en train de couler. Méfiant, Ingram décide d'aller inspecter le bateau en détresse. Là, une très mauvaise surprise l'attend, surtout quand il s'aperçoit que son propre voilier a levé l'ancre. Sans radio et sans mazout, il ne peut compter que sur un miracle.
Ou plutôt sur la ténacité de Rae. Mais celle-ci n'en mène pas large non plus.
Madox, un vagabond pas vraiment recommandable, arrive dans une petite ville paumée du Texas où il se trouve un emploi de vendeur de voitures. Mais pourquoi s'échiner ainsi, alors que la banque locale paraît si vulnérable ? Comme si de telles idées ne suffisaient pas à risquer de lui attirer des ennuis, Madox se sent vite tiraillé entre deux femmes dont l'une est merveilleusement innocente et l'autre dangereusement torride. Très vite, les nuages s'accumulent au-dessus de lui.
Une des réussites les plus jubilatoires de Charles Williams, grand spécialiste des atmosphères sudistes, des machinations qui tournent mal et des femmes fatales.
Que se passe-t-il dans la tête des gens qui donnent des coups de téléphone anonymes ? la voix que j'entendais était celle d'une femme, et elle m'accusait tout bonnement d'avoir assassiné son petit ami par jalousie.
- quelqu'un a perdu un briquet chez lui. un briquet plaqué or avec des initiales de fantaisie. f. et w. c'est un dunhill. ça ne vous rappelle rien ?
Elle raccrocha. je frissonnais. le briquet qu'elle venait de décrire était celui de frances, ma femme.
«Il n'y a pas que les chiens qu'on promène en laisse. Les hommes aussi, parfois. Tel mon père, ce cavaleur, ce vieux loup de mer, ce dur à cuire que des ordures avaient promené en laisse, jusqu'à l'assassiner, et après l'avoir soulagé de toutes ses économies. Mais de quoi était faite cette laisse mystérieuse, invisible, incompréhensible ? C'est ce que je résolus de découvrir au risque de me faire piéger à mon tour.»
" un monde de paysans durs au mal, oú les seules distractions sont la chasse et la distillation clandestine de whisky.
Un monde qui serait simple, et même hospitalier, s'il n'y avait angelina, belle comme le diable, les formes épanouies sous une méchante robe de coton, un défi permanent au fond des yeux. lee, séducteur impénitent, désoeuvré et veule, n'y résiste pas. et la violence éclate avec la soudaineté d'un orage trop longtemps contenu. c'est le premier roman de l'auteur de fantasia chez les ploucs. williams y fait déjà preuve d'une maîtrise de vieux routier.
Tension, sensualité, humour, tout est là. " bertrand audusse, le monde.
Jack Marshall est adjoint au shérif d'une petite ville du Sud profond, à qui il sert d'exécuteur des basses oeuvres. Il n'a guère d'états d'âme, reste avec sa femme alors qu'il ne l'aime plus et s'enlise dans l'insatisfaction. Après une énième chamaillerie sordide avec Louise sur des questions d'argent, il part se calmer dans le marais, désert de calme et de silence où il peut pêcher tranquille. A cause d'un accident, il est obligé de délaisser un instant sa solitude et de partir chercher de l'aide dans un campement qu'il avait justement repéré. Mais au lieu de tomber sur un autre pêcheur, il rencontre Doris, jeune femme étrange et séduisante qui très vite commence à l'obséder. Elle « appartient » à un fugitif réfugié dans ces marais labyrinthiques. Cette rencontre électrique chamboule son existence. Décidé à se débarrasser de tout ce qui contrarie sa passion pour Doris, Jack concocte un plan pour enlever sa belle...
Le téléphone retentit.
Sa sonnerie eut sur la jeune femme un effet surprenant. elle s'était pétrifiée, comme si elle avait reçu une giclée d'eau glacée dans le dos. la sonnerie se prolongeait, aiguë, insistante ; et, lentement, péniblement, la femme allongea le bras, décrocha.
- magnolia lodge, annonça-t-elle d'une voix incertaine.
Puis le sang quitta son visage. elle vacilla, et je tendis la main par-dessus le comptoir pour la retenir, croyant qu'elle allait s'évanouir ; mais elle se laissa tomber sur un tabouret, derrière elle.
Elle tenta en vain de raccrocher le récepteur sur ses griffes. alors elle le posa sur le sous-main. il continuait à émettre des sons étouffés, mais la femme, le visage caché dans ses mains, frissonnait, sans le toucher.
Tabac à chiquer, whisky de contrebande et superbes créatures vêtues de probité candide et de nylon.
C'est l'oncle sagamore qui régale. c'est sa campagne électorale. ceux qui aiment les boissons fortes et les faibles femmes voteront pour lui !.
Jack Marshall mène la vie tranquille d'un policier de province. Une femme jolie et dépensière, un boulot stable, un salaire minable que quelques pots-de-vin rendent décent, et du temps pour aller pêcher dans le bayou, une sorte de lac entre étang et fleuve. Oui, les choses iraient plutôt bien pour lui si, au fond de ce bayou, Jack n'était tombé sur une sirène blonde qui lui tourne la tête, et dont le mari violent et alcoolique, lui, est bien réel. La sirène a un nom, Doris. Elle se montre d'abord farouche, puis finit par se laisser séduire. Autant dire que ce jour-là, Jack aurait mieux fait de se casser les deux jambes, car ce coup de foudre va déclencher une véritable tornade. Charles Williams réussit le superbe portrait d'un homme à la personnalité ambiguë. Les difficultés de la vie, sa faiblesse de caractère transforment ce brave type en ciminel. Ce qui ne nous empêche pas, et là est la force de Williams, de lui conserver toute notre sympathie.
Sewell est grand, costaud, tout en nerfs et puissance concentrée.
C'est un homme précis, élevé à la dure dans les campagnes du sud. il est aussi l'ennemi public numéro un de toute une région et ne reculera devant rien pour gagner sa liberté et remettre la main sur sa femme. celle-ci, joy, belle et froide comme une photo sur papier glacé, reste prête à tout pour un peu d'amour et beaucoup d'argent. mari et femme. deux félins pour un compte à régler dans un décor tout droit sorti de steinbeck.
L'amérique profonde laisse transpirer sa misère dans les pages de ce qui restera, dans l'oeuvre de charles williams, le pendant tragique de fantasia chez les ploucs. un classique.
«J'avais tué un inspecteur et ridiculisé la police pendant quatre jours. Le journal ne parlait d'aucun autre suspect. Pour les flics, il n'y avait aucun doute, c'était moi le coupable. Il ne leur restait qu'à me mettre la main dessus pour considérer l'affaire comme classée.Il n'y avait plus entre eux et moi qu'une fille, Suzy, que mon histoire distrayait de sa solitude et de son ennui...»
Ah, ça ! pour un été, c'était un fameux été ! comme dit pop (pop, c'est papa), les fermes, c'est fortifiant, et pour ce qui est d'en trouver une plus fortifiante que celle à mon oncle sagamore, on peut chercher.
Il y avait un lac où on pouvait attraper des poissons vivants, j'avais un chien, et puis il y avait les chasseurs de lapins avec leurs mitraillettes, et aussi miss harrington. miss harrington ? c'est elle qu'avait le liseron qu'a été la cause de tout ce raffut. vous savez bien ! c'est passé dans tous les journaux...
Que faire quand un fou vous a volé votre bateau et que vous errez sur l'Océan Pacifique, à bord d'un yacht prêt à couler ? Pomper, écoper ? Mais l'eau gagne plus vite qu'on ne l'écope. Mettre les gaz ? Mais il n'y a plus d'essence. Naviguer à la voile ? Le rafiot chavirerait. Attendre la noyade ? Ce serait le plus raisonnable.
Mais John Ingram n'est pas un garçon raisonnable...
" le second, un vieux marin au visage buriné, avança vers le réchaud à essence, tâta de la main la cafetière posée sur l'un des brûleurs.
Le métal était tiède. moins d'une heure plus tôt, quelqu'un se trouvait encore à bord. " dans le voilier intact trouvé dans le golfe du mexique par un pétrolier, traînent deux gobelets, un habit de femme, un sac ouvert bourré de billets de banque. que s'est-il passé ? on ne le saura jamais. le capitaine responsable de cette découverte donne l'ordre de reprendre la route avec, entre les mains, le carnet de bord du voilier ouvert à la première page.
Jamais en quarante ans de métier il ne lui fut donné de lire pareille histoire. un récit splendide et terrifiant débuté par un matin tranquille sur le bord d'un quai. l'un des chefs-d'oeuvre de charles williams.
" dans mon rêve, elle agite trois doigts de la main gauche, continue à se baguenauder dans la rue, me dépasse puis disparaît, tandis que je reste bloqué dans la voiture, au milieu de la circulation, en plein midi, dans une ville de quatre cent mille habitants oú deux cents policiers attendent que je mette un pied dehors pour me sauter dessus.
Et c'est alors que je me réveille. hurler ? il y a de quoi ! ".
J'étais grand, rapide et habile, je me faisais plus de fric en un an comme professionnel du rugby qu'un type moyen s'en fait en dix.
Eh bien ! tout cela est fini maintenant. un salaud de chauffard m'a embouti et esquinté les pattes. un accident, peut-être bien. mais je n'en crois rien. n'empêche que le gars qui conduisait et qui seul connaissait le fin mot de l'histoire, est mort.
Madox ne fut pas séduit par la fatale créature blonde, aux lèvres exigeantes.
Il aimait une sage jeune fille brune. Il gagnait sa vie, sagement, en vendant des voitures d'occasion. Il se croyait à l'abri des coups durs. Et ce n'est qu'après mille déconvenues qu'il dut se rendre à l'évidence : le destin en jupon l'attendait à chaque tournant.