En 1930, l'architecte Léon Claro, grand-père de l'auteur, fait bâtir, au pied de la Casbah d'Alger, une « maison indigène », à la fois hommage au style néo-mauresque et célébration du centenaire de l'Algérie française .De cette maison (qui existe toujours) ce livre est une «visite» - intime, historique, littéraire, politique - une « boîte noire » dont Claro extrait la mémoire, laquelle inclut Albert Camus, Le Corbusier, le poète Jean Sénac ou Lucchino Visconti, tous fascinés par la ville blanche ou pris dans la tourmente de la guerre d'Algérie - et chacun détenant, à sa façon, une clé de la « maison mauresque ». Ce livre force donc des serrures, pousse des portes, dont une, inattendue, qui donne sur une pièce que l'auteur croyait vide : celle du père.
Echappés de l'univers mythique du Magicien d'Oz, quelques orphelins du siècle traversent, des tranchées de 14-18 au champignon atomique d'Hiroshima, un demi-siècle de barbarie. CosmoZ, une anti-féerie pour revisiter, à l'aune d'un merveilleux qui se rêve résistance, la mortelle illusion des utopies qui, sous mille visages, nous gouvernent.
C'est l'histoire d'un fou d'amour qui défait le monde comme d'autres le font : furieusement. A l'insu de Flaubert, certes, mais du fond de son gueuloir. Encore sous le choc de sa rupture avec une certaine Estée, le narrateur s'abandonne corps et âme à la lecture, jetant son dévolu sur Madame Bovary, un roman qui lui est familier. Le voici aspiré par Flaubert, Emma, Charles et Homais. Tomber dans Madame Bovary, c'est s'abandonner au vertige des mots, aux vices des personnages ; c'est aussi retrouver à chaque page Emma, prototype de la garce dont la désistée Estée n'est peut-être que l'un des avatars. Tour à tour puce, domino, cravache ou pied-bot, dans la peau d'Homais, dans celle d'Hippolyte, le narrateur traverse le miroir, déformant au dernier degré. Le texte l'habite et lui le hante, fantôme hurleur, démiurge délirant. Dans une prose à l'inventivité explosive, le narrateur et son roman culte s'entre-vampirisent tandis que Claro, audacieux écrivain du XXie siècle, défie sans faillir le génie flaubertien qu'il vénère.
Frédéric Léger, correcteur pour une boîte d'édition spécialisée dans les ouvrages défendant un libéralisme sauvage, se trouve filé, puis passé à tabac, par deux types patibulaires qui veulent récupérer un jeu d'épreuves lui ayant été confié... Un vrai polar politique, égayé par un humour irrésistible, qui rappelle qu'aucun écrit n'est complètement innocent.
Propulsé dans le siècle du LSD et de la guerre froide après avoir mangé un morceau de «pain maudit» pendant l'été 1951 à Pont-Saint-Esprit, le jeune Antoine va découvrir un monde où l'improbable est réel et le réel improbable, et entamer un chaotique chemin de croix, qui le mènera des mirages du désert algérien aux sex-shops du Paris de l'après-1968.
Tombé dans le siècle du lsd et de la guerre froide en mangeant un morceau de «pain maudit» un jour de 1951 à Pont-Saint-Esprit, un jeune mitron, Antoine, entame un improbable et convulsif voyage au terme duquel, après diverses escales dans la rade de Toulon et le désert algérien, hanté par des rêves de Madones, il échoue, à Paris, en 1969, dans le sex-shop de Lucy Diamond, ex-junkie américaine.
De la France profonde au Paris post-révolutionnaire, en passant par «l'été de l'amour» californien, Tous les diamants du ciel dévoile, sur fond de sexe, drogue et rock'n'roll et à l'heure où l'homme marche enfin sur la Lune, la face cachée de l'utopie psychédélique et le rôle qu'y joua la cia.
Dans ce roman tout en chausse-trapes que travaille une écriture violente, amoureuse des vertiges, Claro chorégraphie les distorsions et les ténèbres du psychisme, emportant le lecteur, de la Terreur à la Pitié, dans une expérience d'une inquiétante et bouleversante intensité.
Orphelin recueilli par une tante qui cuisine du matin au soir des plats extravagants, le jeune Benoit aimerait donner un sens à sa vie mais comment y parvenir quand on doute de tout et qu'on se demande si l'on est vivant ou mort, si l'on n'a pas été un légume avant de naître, et que faire de ce don étrange qui vous permet de communiquer avec l'au-delà ? Perdu dans la forêt des ectoplasmes, Benoit tente d'échapper à ses cauchemars en fricotant avec les morts, mais sa rencontre avec Marguerite, plusieurs fois enlevée par des extraterrestres, va l'obliger à s'aventurer au bout de sa propre nuit. Entre vertige de l'indécidable et farce funéraire, «Substance» entraîne le lecteur de "l'autre côté", à moins que ce ne soit dans le cruel secret des choses.
Un employé affecté aux «crash-tests» chez un constructeur automobile, une strip-teaseuse se jouant de ses voyeurs mâles, un adolescent qui échappe à la cellule familiale en découvrant l'auto-érotisme dans des BD pour adultes : trois personnages en quête d'un point de rupture, d'une forme d'accident, et qui tous dansent sur le fil du rasoir au centre du sanctuaire que Claro édifie ici à Eros et Thanatos.
Le caïmantoultan est un drôle d'alligator, du genre râleur mais pas méchant... Avec lui, on a toujours tort, aussi préfère-t-il rester seul à bouder sous son gros tas de feuilles ou dans les eaux troubles du fleuve.