Hoebeke
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Mystères est son premier roman à paraître dans la Série Noire. " Ceci est le livre des premières fois. Tout a connu une première fois. Tout. Il y eut la première fois où un Singe perdit sa queue, la première fois où un Homme rencontra un Cheval, la première fois où il rencontra une Femme (il regretta bien de ne pas l'avoir rencontrée avant le Cheval, les ruptures sentimentales ne sont jamais agréables...), bref, de première fois en première fois, l'Homme progressa (retenez ce mot). Il cessa d'être Singe. Il fut Con. Aujourd'hui, il fait le fier. Il ne copule plus bêtement derrière un dos tourné, comme font les Hérissons et les Tortues, mais en faisant face à sa partenaire, comme le Sandwich au Pâté. Il a inventé la poésie tout en taillant des silex avec ses dents et en les polissant avec ses fesses. Il s'est fabriqué des bons dieux en bois d'arbre et leur a offert des sacrifices en viande d'homme... " D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Vous aimeriez bien le savoir. Cavanna vous le dit.
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Collecte méthodique de nombreuses plongées en apnée au tréfonds de l'enfer des archives de Hara-Kiri, ce recueil représente une tentative de sonder l'insondable.
Qu'on se le dise, l'ouvrage exhume les pièces maîtresses d'un type de mauvais goût revendiqué, absolu, radical et explosif. Dès lors, ses déflagrations risquent d'éprouver sévèrement les esprits délicats. Miscellanées de vingt-cinq ans de grossièretés, Jusqu'à l'os!, il est vrai, ne sent pas que la rose : il convient donc de l'explorer comme des annales barbares, la chronique d'une belle époque révolue, lorsque le principe de précaution n'était pas encore coulé dans le bronze...
Dans un souci pédagogique, Jusqu'à l'os! s'applique à dégager les thématiques essentielles à la bonne compréhension de ses propos. C'est ainsi que l'oeuvre de Hara-Kiri est ici abordée selon une dizaine d'entrées représentatives du grand dessein ayant animé cette publication, dont une sensibilité écologique avant-gardiste ("Torchez-vous avec des arbres pour éviter la déforestation ") ou encore une défense pointilleuse des valeurs républicaines ("Liberté, Egalité, Poing dans la gueule ").
La bienséance nous interdisant de détailler la conception de la sexualité et de l'amour courtois selon Hara-Kiri, nous renvoyons les lecteurs aux chapitres concernés : Les Bas Morceaux et Les Salopes. En revanche, les suggestions régulièrement délivrées aux aficionados de la bande à Cavanna (chapitre Vie pratique) méritent d'être lues de 7 à 77 balais. Cette mine d'inventions - telle " la cafetière à vin blanc pour ceux qui n'aiment pas le café au réveil" - s'avère en effet toujours aussi pertinente pour transfigurer le morne quotidien en petit paradis.
Enfin, c'est avec un plaisir sans mélange que chaque lecteur découvrira la montre Hara-Kiri, objet-culte dont on comprend aisément que personne n'osa jamais le rééditer. Une aubaine, car cette tocante finement ouvragée permettra à tous de briller avantageusement en société... en attendant qu'une Rolex tombe du camion.
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Hara Kiri 1960-1985 ; la pub nous prend pour des cons ; la pub nous rend cons
François Cavanna
- Hoebeke
- 15 Octobre 2009
- 9782842303617
Le premier numéro du mensuel Hara-Kiri paraît en septembre 1960, c est à dire pendant la décennie qui vécut une croissance fulgurante pour la publicité, en plein essor dans la presse écrite, comme à la radio et très bientôt à la télévision. La réclame, qui bat son plein avec son lot d arguments naïfs pour ne pas dire navrants, fait surgir des enzymes gloutons des paquets de lessive et métamorphose les chips en Blondes à croquer... Ces trompettes de la renommée qui s appliquent impunément à faire croire au public que les vessies font de merveilleuses lanternes irritent les francs tireurs d Hara Kiri. «La publicité nous prend pour des cons, la publicité nous rend cons», proclame le journal avec sa diplomatie légendaire. Les fougueux rédacteurs du journal, Cavanna en tête, dénoncent la publicité en la présentant comme la future aliénation d une société de consommation qui s éveille : il faut abattre la bête ! Et tandis que les marques s efforcent de composer avec soin un monde idéal supposé le plus attractif possible, le bras vengeur d Hara Kiri invente le détournement de publicité. Une mise en garde lucide et visionnaire. Affreux, méchants et bien entendu drôles, les protagonistes de ces falsifications outrancières transgressent tous les interdits du genre publicitaire dans un maelstrom de provocations où l absurde et le saugrenu rivalisent volontiers avec l indélicat. Dans cette entreprise de destruction sauvage, les produits en prennent pour leur grade, mais c est également les mécanismes de la publicité qui sont joyeusement éreintés, l envahissement des marques non seulement sur nos écrans mais aussi sur nous-mêmes, le racisme des campagnes qui normalisent les blondes, les jeunes, les riches, le faux progrès vanté par les annonceurs... Tout ça pour rire bien entendu, mais aussi pour réfléchir un peu... Ce qui après tout est toujours bon à prendre !
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Photographies de Jean-Philippe Charbonnier, Robert Doisneau et Willy Ronis
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Sur les murs de la classe
François Cavanna
- Hoebeke
- Illustration ; Humour ; Arts Graphiques
- 16 Octobre 2003
- 9782842301842
«Sur les murs de la classe, il y a des images très belles tout en couleurs : il y en a une avec toutes les mesures, grandes comme en vrai, une autre c'est une carte de géographie. Quand c'est la leçon de choses le maître sort d'un étui un grand carton épais qu'il déroule avec soin pour l'accrocher par-dessus le tableau noir en passant les deux crochets dans les trous avec du cuivre autour juste prévus pour ça. On est contents, dans la classe, on sait que ça va être la leçon de choses. On aime bien ces images, celles qui sont aux murs tout le temps, on les regarde même quand c'est pas l'interrogation. Et on se raconte des histoires.»Cet album réunit plus de cent cinquante planches pédagogiques ou tableaux didactiques publiés entre le milieu du XIXe siècle et les années 1960.Chacun se souvient de ces planches qui rythmaient les leçons tout au long de la journée de l'écolier. Les plus anciennes illustraient la «leçon de morale» qui ouvrait la classe avant que l'instituteur ne les commente par quelques histoires édifiantes.D'autres aidaient à comprendre les délicates règles d'orthographe et de calcul. Quant aux grandes cartes de géographie, elles étaient la porte ouverte aux rêves, aux désirs d'évasion, et seule la baguette du maître ramenait brutalement à la réalité.Il y avait aussi les planches de «sciences nat'», celles sur l'Histoire de France et ses héros, et pour les plus petits, les planches d'élocution pour bien apprendre le vocabulaire et la prononciation...François Cavanna, s'aidant de ses propres souvenirs de la communale, retrace avec humour la vie des différents écoliers qui ont été à tout jamais marqués par ces images. Avec lui vous allez redécouvrir ces planches qui ont traversé les générations, véritables petits chefs-d'oeuvre de minutie et de poésie souvent involontaireUn album qui fait revivre de nombreux souvenirs et une grande page de notre histoire commune.
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Les doigts pleins d'encre
Robert Doisneau, François Cavanna
- Hoebeke
- Photo Doisneau
- 27 Septembre 2013
- 9782842304829
Le grand photographe Robert Doisneau (1912-1994) s'est toujours attaché à sauver de l'oubli la vie quotidienne des faubourgs et de leurs habitants. Avec un regard vif et tendre, il a su rendre la poésie des rues, son humour aussi. Parmi les milliers de clichés pris par lui, certaines images sont devenues de véritables icônes modernes, tel «le Baiser de l'Hôtel de ville». Mais sur l'ensemble de son oeuvre, les photographies qui ont toujours eu sa préférence, celles qu'il continuait à regarder avec plaisir, sont ses photos d'enfants. Les Doigts pleins d'encre nous invite à fouiller dans notre mémoire : les empoignades dans la cour de récréation, les exploits des terrains vagues et les courses folles en patins à roulettes ; tous les plaisirs de l'enfance sont ici restitués et les enfants d'aujourd'hui découvriront, grâce à ces photos, que leurs grands-parents aussi ont eu dix ans. Ce que Doisneau photographiait avant et après-guerre en se rendant dans les classes ou en saisissant dans la rue des images inoubliables, Cavanna l'avait vécu. Il aurait pu être n'importe lequel de ces gosses photographiés en rang, au tableau noir, installé à un pupitre en bois ou s'enfuyant après avoir tiré une sonnette dans la rue. Toutes ces images émouvantes et drôles lui ont inspiré un texte où il nous raconte la vie des gosses de Doisneau en culottes courtes et genoux couronnés.
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Le pire de Hara Kiri 1960-1985
François Cavanna, Delfeil De Ton, Georges Wolinski, Jackie Berroyer, Jean-Marie Gourio
- Hoebeke
- 21 Octobre 2010
- 9782842303921
Fidèle à son credo de bêtise et de méchanceté, le journal Hara-Kiri s'est joyeusement évertué à éreinter la moralité et les valeurs sociales les plus élémentaires. Un projet essentiellement motivé par la dénonciation obstinée de l'hypocrisie ambiante tricotée d'exclusions sociales. Au cours de ces vingt-cinq années d'existence (septembre 1960-décembre 1985), il n'est donc pas un numéro de cet ovni de la presse qui ne s'applique à ajouter une pierre à son entreprise de destruction des tabous. Objectif ? Dépasser les limites du supportable pour réveiller les consciences endormies en visant prioritairement les plus faibles, les plus démunis, les plus éprouvés... Voilà ici réuni "le pire " de Hara-Kiri, l'épicentre de sa légende où le trivial se mêle à l'irrespect le plus radical, un cocktail bien frappé, relevé à l'occasion d'un filet de scatologie car ce serait franchement dommage de s'en priver. Handicapés, chômeurs, personnes âgées et enfants figurent donc au premier plan des victimes de ce mauvais goût militant. Oui, le journal ose préconiser "le sac-poubelle à vieux" (pour des trottoirs propres) et la tronçonneuse (pour une peine de mort plus humaine). II recommande aussi d'apprendre le caniveau aux femmes (puisqu'elles sont des chiennes) et envisage de compléter l'usage du rouge à lèvres par celui du "rouge à cul". Pour Choron, Cavanna et Gébé, entourés de Wolinski, Reiser, Delfeil de Ton, Berroyer et Gourio, rien ne sera jamais assez fort pour se marrer, ni trop violent pour dénoncer leur dégoût des machos, des pédophiles, des conformistes, en bref de tous les égoïsmes et inhumanités. Mais ce n'est pas tout: Hara-Kiri a été aussi une force de proposition concrète invitant ses lecteurs à descendre dans la rue pour pratiquer la " Hara-Kiri attitude ", en leur proposant une série de cartes: la Carte de flic, la Carte bleue tout à l'oeil, la Carte officielle de con, etc. Ces cartes (8 au total), à détacher, reproduites en fac-similé, sont insérées dans ce livre.