Nous sommes en Sicile, en 1860 : Garibaldi débarque à Marsala, la bourgeoisie en profite pour évincer l'aristocratie fidèle aux Bourbons. C'est sur cette scène que se tissent les rapports du prince Salina, astronome renommé, et de son neveu Tancrède, dont les noces avec Angelica, fille d'un parvenu, sanctionnent l'avènement des temps nouveaux. L'atmosphère pessimiste dans laquelle baigne ce grand roman historique dénonce, avec une authentique force lyrique, l'immobilisme d'une société consciente de son déclin. L'aventure éditoriale du Guépard est passionnante puisqu'il fut refusé par les plus grands éditeurs avant de devenir un des classiques de la littérature italienne. Le texte, publié après la mort de l'auteur par Bassani en 1958 ? et à partir duquel avait été faite la traduction française ? a été depuis corrigé à plusieurs reprises, pour donner lieu en 2002 à une nouvelle version supervisée par le neveu de Tomasi di Lampedusa, Gioacchino Lanza Tomasi ; établie sur le manuscrit que l'auteur avait corrigé peu avant de mourir, cette dernière édition est enrichie en appendice de matériaux autographes récemment retrouvés, tous liés à la rédaction de l'oeuvre, et d'une postface qui en raconte la gestation et les différentes étapes de la publication.
En quelques mots : Une nouvelle traduction, oeuvre d'un des plus grands traducteurs de l'italien, rend justice à ce chefd'oeuvre de la littérature contemporaine. Si l'histoire du Guépard nous est connue, on découvrira ici un rythme, une écriture que la précédente version française avait allègrement adaptée.
L'auteur : Giuseppe Tomasi, duc de Palma, prince de Lampedusa, a vécu jusqu'à soixante ans la vie d'un aristocrate sicilien de haute culture européenne. Un jour de 1955, il se mit à écrire un livre auquel il pensait depuis toujours. Le livre achevé, il mourut. C'était au printemps de 1957. En novembre 1958 paraissait Le Guépard, aujourd'hui traduit dans toutes les langues et partout avec un succès sans précédent. Visconti a adapté le roman au cinéma, et le film, Palme d'or au festival de Cannes, est l'un des sommets de son oeuvre.
Ce recueil rassemble tout ce que Lampedusa a produit au cours de l'intense saison créatrice qui coïncida, à peu près, avec les deux dernières années de sa vie : trois nouvelles précédées d'un long récit autobiographique, publiés après sa mort par Giorgio Bassani en 1961. La nouvelle traduction se base sur une édition plus scrupuleuse du texte italien, réalisée en 1988 par le neveu adoptif de Lampedusa, Gioacchino Lanza Tomasi. Le texte qui ouvre le recueil, «Souvenirs d'enfance», en particulier, a été rétabli conformément aux notes de l'auteur, alors que dans la version précédente la veuve avait supprimé toutes les références personnelles. Le lecteur entre, en quelque sorte, dans le laboratoire de l'auteur: Lampedusa y décrit les lieux de son enfance, ces vastes demeures siciliennes évoquant les immenses palais du Guépard. Dans «La matinée d'un métayer», premier chapitre d'un texte qui aurait dû être la suite du Guépard, on retrouve les personnages du roman, ou leurs descendants, et les thèmes de la décadence et de la mort. «La joie et la loi» est un court texte naturaliste dans lequel un panettone devient l'image des différences sociales, économiques et humaines de la Sicile. La plus longue nouvelle du recueil, «Le professeur et la sirène», est le point fort de l'ensemble. On y trouve mêlés élans mythologiques et froideurs d'un café turinois. Et les thèmes de prédilection de Lampedusa y sont explorés : la mort, le néant, la décadence, la beauté. Le professeur évoque le Prince Salina, qui lui-même nous rappelle Lampedusa : fiction et autofiction sont comme toujours intimement mariés.
The Vintage Classics Europeans series - with covers provided by textile design firm Wallace Sewell, these are must-have editions of European masterpieces, celebrating the warp and weft of a shared literary treasury It is the spring of 1869 and there is talk of revolution in Sicily, by day the rattle of firing squads and by night the flickering lights of bonfires lit by rebel bands. Prince Fabrizio knows that beneath these outward signs of transformation, the sensuality, languor and corruption of his native land will never change. But can his family's ancient power endure? Lampedusa's macabre myth remains astounding relevant, reflecting any modern edifice of power and money just as surely as it shows us a corner of Italy long ago.
TRANSLATED FROM THE ITALIAN BY ARCHIBALD COLQUHOUN 'Beguiling...irresistible...The Leopard will continue to ensnare minds, and not only in Italy' Guardian