En 1860, une aristocratie décadente et appauvrie, sourde aux bouleversements du monde, règne encore sur la Sicile. Mais le débarquement des troupes de Garibaldi amorce le renversement d'un ordre social séculaire. Conscient de la menace qui pèse sur les siens, le prince de Salina se résigne à accepter l'union de son neveu Tancrède avec la belle Angélique, fille d'un parvenu. Ultime concession qui signe la défaite du Guépard, le blason des Salina...
Nostalgique d'une Sicile baignée de lumière, le narrateur raconte le royaume perdu de son enfance, les vastes demeures aristocratiques aux mille recoins cachés. La même mélancolie heureuse traverse le récit de ce professeur célèbre, jamais remis de son histoire d'amour avec une sirène... À travers des nouvelles où la beauté et la mort s'entrecroisent, l'auteur prépare Le Guépard, son chef-d'oeuvre.
Parmi les milliers d'études qu'ont suscitées la personne et l'oeuvre de Shakespeare, il en est certainement peu d'aussi réjouissantes que celle de Lampedusa, texte d'une conférence donnée devant quelques amis dans son palais sicilien. Par son absolue liberté de ton, son humour plein de désinvolture, son art consommé de la digression - qui s'appuient sur une connaissance et un amour profonds de l'oeuvre -, l'auteur du Guépard a réussi à faire de ce bref essai l'une des meilleures invitations qui soient à la lecture de Shakespeare.
À Palerme, retiré dans son palais, l'auteur du Guépard aimait à donner des conférences privées devant un public choisi. Principalement consacrées aux écrivains anglais, elles furent publiées après sa mort. Lampedusa s'y dévoile comme un fabuleux conteur, plein d'humour et d'érudition. L'essai qu'il consacra à Lord Byron compte parmi les plus développés et les plus aboutis de ces textes.