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Guy Le gaufey
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L'objet a de Lacan est aussi célèbre qu'ignoré dans sa teneur.
D'où vient-il ? Guy Le Gaufey suit d'abord les conditions textuelles et conceptuelles de son émergence au fil des séminaires. Le mystère n'est pas pour autant levé. Relique, zéro algébrique, point de fuite perspectif, objet de l'hypnose sont appelés à ta rescousse. Tel l'objet a, chacun participe d'un ordre qu'il subvertit, en bouleversant la consistance de l'ensemble où il opère. Cette stratégie indirecte tout à ta fois respecte et éclaire l'impossibilité d'une définition canonique de cet objet que Lacan inventa.
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Le cas en psychanalyse ; essai d'épistémologie clinique
Guy Le gaufey
- Epel
- Essais
- 8 Octobre 2020
- 9782354275037
Le cas en psychanalyse relève du traquenard logique.
Là où l'on pourrait croire que la séance analytique se prête à merveille au cas, elle ne cesse d'y objecter : elle invalide quiconque viendrait s'offrir comme témoin entre ses deux acteurs, et jusqu'à ce tiers que serait un but poursuivi en commun. Transfert oblige.
Cette situation d'exception a un double mérite sur le plan épistémologique : elle éclaire les conditions d'élaboration du cas dans les autres savoirs (droit, médecine, grammaire, micro-histoire, etc.), et elle rend compte de la consistance propre à l'acte analytique.
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Une archeologie de la toute puissance ; d'où vient A ?
Guy Le gaufey
- Epel
- 21 Novembre 2014
- 9782354271619
La toute-puissance a mauvaise presse : on l'envisage soit comme pur mirage, soit comme dévoiement d'une surpuissance, alors qu'elle a d'abord été une façon d'affirmer une altérité irréductible.
Théologique, elle a contribué à établir la liberté de Dieu au-delà de l'ordre dont il était le garant. Politique, elle a été au fondement de l'absolutisme royal à la française. Juridique, elle s'est immiscée dans l'état d'exception, en plein coeur des systèmes démocratiques. Dans tous les cas, elle repose sur l'existence d'une volonté tenue pour insondable, et donc : toute Autre.
En destituant l'Autre d'une quelconque qualité subjective, Jacques Lacan a creusé l'espace d'une question inédite au regard de cette tradition : et si le monde de la toute-puissance ne recelait aucun agent ? Ne serait-ce point là le véritable athéisme ?
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La règle de trois foulcaldienne : une étude stylistique
Guy Le gaufey
- Epel
- Essais
- 13 Octobre 2022
- 9782354275143
Lire Foucault procure souvent un indéniable agrément.
Cependant, à ce jour, peu se sont attardés sur les figures caractéristiques du style de Foucault, sur cette sorte de bercement phrastique qui le fait hésiter devant un mot, se lancer dans des énumérations, tripler ses verbes et ses adjectifs, bref : tenir son lecteur dans le fil de sa parole.
Cette approche stylistique prend appui sur deux études de Leo Spitzer, l'une relative à l'«effet de sourdine» chez Racine, l'autre traduite par Foucault lui-même en 1962 : «Art du langage et linguistique».
Le goût foucaldien pour un trois stylistique, aussi discret qu'insistant, serait-il le ressort de l'énoncé négatif qui vient clore Les Mots et les Choses sur l'incommensurabilité de l'« être de l'homme » et de l'« être du langage » ? -
Alors qu'il entend dire l'essentiel de l'homme en tant qu'animal rationnel, le mot « sujet » sert aussi bien à désigner un cadavre en anatomie. De la liberté à la servitude, son spectre sémantique est si large qu'il frise l'homonymie. Le droit, la politique, la médecine, les lettres, les arts ne sauraient s'en passer. Sa carrière philosophique ? Prestigieuse !
Jacques Lacan en a fait d'emblée un leitmotiv de son enseignement. En lançant par la suite sa formule nouvelle d'un sujet représenté par un signifiant pour un autre signifiant, il ne lui a plus accordé identité ni réflexivité. Cette subversion, dont les étapes constitutives sont ici examinées, l'a placé dans de curieuses compagnies, tantôt avouées (Maine de Biran), tantôt inaperçues (averroïsme latin), parfois de circonstance (Foucault). En recoupant ces références disparates, le présent essai redonne à la trouvaille de Lacan son espace épistémique singulier. Et sa puissance d'appel.
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Pour avoir porté l'accent sur le signifiant, Lacan a-t-il du même pas fondé une nouvelle acception du signe ? On le saura en élucidant le concept d'"effet de sens", présent ici et là dans quelques séminaires, puis en le faisant jouer au travers d'espaces discursifs parfois fort éloignés de l'analyse. Cela, Freud l'a rendu possible, car l'association d'idées va bien au-delà de la relation thérapeutique où elle est censée s'exercer.
Guy Le Gaufey poursuit ici son exploration de cette question pour lui première : Freud et Lacan ont-ils en partage le même "objet" ?
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Hiatus sexualis ; du non-rapport sexuel selon Lacan
Guy Le gaufey
- Epel
- Essais
- 25 Septembre 2013
- 9782354270612
Comment concevoir ce " rapport sexuel " que Lacan déclarait inexistant en écartant le sens trivial de " copulation " au profit de celui, plus sophistiqué, d'un lien discursif qui articulerait deux entités dénommées " homme " et " femme " ?
Déjà Freud, en desserrant le lien entre pulsion et objet, s'était démarqué d'une psychiatrie acharnée, elle, à soutenir l'existence d'un " instinct génésique " censé pousser l'homme vers la femme et réciproquement. Mais d'où venait pareille version normative du rapport sexuel ? De la théologie morale forgée tout au long de la réforme grégorienne (XIe-XIIIe siècles), avec son invention du mot même de " sodomie " pour désigner tous les comportements sexuels dans lesquels " la semence n'atteint point le bon vase ".
Ce qui, du sexe, s'avérait étranger à la pure procréation, touchait alors au crimen majestis, portait atteinte autant au pouvoir du roi qu'à celui de Dieu. L'étude de ce prisme théologico-politique permet d'apprécier comment, en affirmant qu'il n'y a pas de rapport sexuel, en martelant que ni procréer ni jouir ne fondent un tel rapport, Lacan a porté le fer à la jonction entre sexe et pouvoir.
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Ce livre entreprend de replacer Freud dans l'épistémé classique en montrant qu'au moment de penser la nature du lien, Freud en est venu à épouser la position adoptée sur ce point par Newton : tous deux prennent appui sur la même figure logique d'une origine d'où procède le lien.
Tout au contraire, avec l'entrée en scène de la relativité générale d'Einstein, un nouvel espace de pensée s'est ouvert, et c'est dans cette brèche que Lacan a pu mettre en place un père qui soit autre chose que le lointain reflet d'un père originaire. Le lien se pense désormais sans souci d'une origine.
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Le lasso spéculaire ; une étude traversière de l'unité imaginaire
Guy Le gaufey
- Epel
- 1 Septembre 1997
- 9782908855289
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" L'analyste ne s'autorise que de lui-même ", tel fut le verdict de Lacan sur la très délicate question de l'autorisation.
Scandale et incompréhension garantis. Pourtant, dans cet écart grammatical discret entre " analyste " et " lui-même ", gît peut-être la source inépuisable du transfert, mis ainsi en relation, par la seule vertu de cette notion d'" autorisation ", avec la détermination centrale de la personne fictive chez Hobbes. D'où l'idée d'aller enquêter sur la troisième personne, aussi bien au niveau de la constitution de l'Etat moderne, que dans l'" irréductible ambiguïté " (Lacan dixit) du transfert.
Car entre le " il " de " il a dit " et le " il " de " il pleut ", aux frontières de la persécution et du destin, psychanalyse et pouvoir d'Etat développent des stratégies incompatibles, qui les rendent sourds l'un à l'autre. Pourquoi ?
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Le pastout de lacan : consistance logique, consequences cliniques
Guy Le gaufey
- Epel
- 22 Juin 2006
- 9782908855821
y a-t-il, à dignité égale, deux entités dites homme et femme, séparées par le grand canyon de la différence sexuelle ? ou faut-il penser cette différence comme un pur relatif, chaque être humain se situant sur un continuum de plus ou moins homme à moins ou plus femme ? sigmund freud a établi de quelle étrange façon la sexualité détermine l'être humain : sa pulsion n'est plus l'instinct sexuel hétéronormé des psychiatres d'alors.
avec son surprenant énoncé " il n'y a pas de rapport sexuel " et les formules de la sexuation qui le soutiennent, jacques lacan est intervenu dans cet embrouillamini entre logique et sexes, inventant un nouvel opérateur, un pastout, qui pointe l'incomplétude de la chose sexuelle. guy le gaufey étudie ici comment ces formules ne sont lisibles qu'au regard de contraintes formelles propres à l'enseignement de lacan - avant tout l'invention d'un " objet partiel " sans précédent dans la psychanalyse.
relève de cette même partialité l'armature logique des formules de la sexuation, à savoir une valeur de la proposition particulière explicitement laissée de côté par aristote et toute la tradition logique classique. cette particularité permet de dégager la logique sous-jacente aux vignettes cliniques, brefs récits de cas censés illustrer un fragment théorique jugé par trop abstrait. le pastout de lacan fait valoir comment, derrière l'apparente modestie de leur naïveté empirique, ces vignettes en viennent à faire du savoir une référence inquestionnable.
l'opérateur pastout réaffirme au contraire la partialité foncière et sans totalité de l'être parlant sexué.