Joe Lon est un sale type qui a grandi aux côtés d'une soeur folle et d'un père brutalisant ses chiens. La mère a disparu. Les potes se défoncent, attendent le soir et cherchent dans les excès un espoir d'ailleurs qui ne vient pas. Joe Lon est leur meneur égaré qui, un jour, pour écrabouiller l'ennui, noya dans le fleuve un voyageur perdu. Il habite désormais le camping avec ses deux gosses et tabasse sa femme. Joe Lon attend comme une bombe, caresse ses crotales et maudit l'univers. Un jour, il le sait, Berenice reviendra. Ce jour sera celui de la foire aux serpents. De purs déjantés arriveront de partout. La fête sera folle et ce sera la mort, l'hystérie et le sang. Berenice, alors, le capturera de nouveau de son regard d'absinthe et tout redeviendra possible:le pire, la passion brute, ce qui n'arrive qu'avec elle et fascine pourtant...
Ce livre est le récit inoubliable des premières années d'Harry Crews. À la fois choquant, attendrissant et drôle, Des mules et des hommes raconte les débuts d'un écrivain dans un monde où « survivre est suffisant comme triomphe ».
Une jeune fille au nom improbable de Dorothy Turnipseed quitte sa ville natale avec des projets plein la tête. Sous la férule implacable de l'entraîneur Russell «Muscle» Morgan, gourou du body-building, elle devient Shereel Dupont, une des principales candidates au titre de Madame Univers.
C'est alors que la famille de Shereel, des péquenots qui promènent joyeusement leurs masses graisseuses, débarque dans l'hôtel de grand luxe où se tient le concours de Monsieur et Madame Univers...
Dans une prose tendue et efficace, Harry Crews nous conte une hallucinante histoire d'excès et de limites qu'il mène jusqu'à son final explosif.
Herman Mack est un rêveur. C'est du moins ce que pense sa famille : son père, Easy Mack, son frère, Mister, et sa soeur, Junell. Ensemble, ils s'occupent d'une casse automobile de Jacksonville, en Floride. Herman est un rêveur, certes, mais il a enfin trouvé ce qu'il veut faire de sa vie. Il ne veut pas passer son temps à gravir des montagnes de carcasses rouillées. Il a compris une vérité fondamentale. Partout où il y a des Américains, il y a des voitures. Et parce qu'il y a des voitures partout, il va en manger une. Morceau par morceau, du pare-chocs avant au pare-chocs arrière, en public. Le rêve américain, une bouchée à la fois.
Marvin Molar aurait de quoi l'avoir mauvaise. Muet de naissance, sourd par accident, abandonné à l'âge de trois ans et recueilli par un vieux lutteur bizarre qui s'est fait rouler sur la tête par un camion, Marvin est également nain, une curiosité de foire au buste puissant et aux bras monstrueux. Pire, il ne pèse rien et ses jambes de sept centimètres traînent sous son ventre comme les résidus d'une mue de têtard. Ses amis, boxeurs schizophrènes ou sonnés par les coups, vivent avec lui dans un gymnase saturé de testostérone et fréquenté par des fous de la fonte. Un monde à part. Fragile. Un univers dans lequel débarque une très jeune femme, a priori normale, belle à rendre idiot ; une femme à laquelle il ne manque rien. Rien? Sauf peut-être le coeur...
Harry Crews écrit toujours à hauteur d'homme. Qu'il nous entraîne au bord du ring pour assister à un match de Mike Tyson en compagnie de Madonna et de Sean Penn, qu'il nous raconte quelques jours passés avec David Duke, le trop charismatique "Grand Sorcier" du Ku Klux Klan, ou avec un redoutable télévangéliste, il le fait toujours avec une humanité et une justesse incomparables. Même chose quand il se penche sur son enfance pauvre dans une ferme du comté de Bacon, Géorgie, qu'il évoque la noyade de son fils dans la piscine des voisins, ou ses tourments d'écrivain alcoolique, la pudeur affleure toujours.
Il fait naître l'émotion, il nous touche et nous rappelle, s'il en était besoin, qu'il fut un des grands écrivains américains de sa génération. Harry Crews avait établi le manuscrit de ce recueil quelques années avant sa mort en 2012. Resté dans un tiroir, il ne fut jamais publié aux Etats-Unis. Byron Crews, le fils d'Harry, nous l'a confié. Nous en sommes fiers.
Harry Crews arrive en terres hostiles en 1974 pour écrire un reportage sur l'oléoduc trans-Alaska. Une météo très rude, des autochtones peu accueillants et des rencontres rocambolesques lui font vivre une aventure hors du commun.
Il y a L'Huître, un être de pouvoir à la voix aussi sèche que sa peau et qui, la tête prise dans un collier, déambule au bout d'une laisse. Il y a ces salles emplies d'hommes et de femmes vociférants, triés sur le volet et venus assister, en d'orgiaques soirées, à des spectacles indicibles. Rien ne peut être ordinaire dans le monde d'Eugene. Étonnamment beau, mat, le nez décentré à force d'avoir été cassé, le jeune homme a juste ce qu'il faut de balafres pour se faire remarquer. Il est, à La Nouvelle-Orléans, un phénomène des boîtes underground. Riche, il se déteste mais fascine les foules. Combien de temps avant que le dégoût amène la révolte? Eugene, il n'y a pas si longtemps, avait au bout des doigts un tout autre destin...
Cela fait vingt-cinq ans que Hickum Looney vend du savon au porte à porte. Vingt-cinq ans qu'il fait le concours de vente et qu'il voit la Cadillac, le voyage à Disney World et les 2 000 dollars en cash lui passer sous le nez au profit du chef, un horrible nabot à bec-de-lièvre qui a créé sa société, il y a juste vingt-cinq ans.
Mais cette année, grâce à Ida Mae, il gagne. Comment aurait-il pu se douter que c'était le début de l'enfer ?
Au lieu de se joindre à sa famille pour pleurer la mort de son neveu, George Gattling se consacre compulsivement à la capture, au dressage et à l'entraînement d'un faucon... Que dire de plus sur cette oeuvre aussi lumineuse que mystérieuse ? Que le petit monde gothique et déjanté d'Harry Crews est à nouveau rassemblé dans un petit bled du Sud et que c'est sur la mort qu'il se penche une nouvelle fois.
On connaît le Harry Crews romancier dont les oeuvres (La foire aux serpents, Car, Body...) sont peuplées de freaks, de red-necks, de ces gars du Sud qui servent de miroir à une Amérique tiraillée entre violence et respectabilité. Mais une facette du bonhomme restait inconnue en France: Crews journaliste.
On est du côté du «nouveau journalisme» de Tom Wolfe, ou du «journalisme Gonzo» de Hunter Thompson, de la «narrative non-fiction» comme on dit en français. Crews a publié de nombreux reportages dans Esquire et Playboy et le présent recueil regroupe ses papiers parus entre 75 et 77.
Qu'il nous entraîne dans sa quête d'une vasectomie, dans l'univers des forains, ou encore sur un tournage en compagnie de Charles Bronson, Harry Crews fait toujours mouche: il nous arrache un sourire ou un frisson.
À Enigma, Géorgie, on guette depuis des mois l'arrivée d'une Cadillac. On attend l'enfant prodigue du pays, le Chanteur de Gospel, une sorte de messie dont chaque passage s'accompagne de mystères...
Garden Hill est un petit village abandonné depuis le départ de Jack O'Boylan, le propriétaire des mines de phosphates qui assuraient jusque là la prospérité de la ville. Depuis, seules quelques familles résistent, perdues entre l'espoir de voir Jack revenir et la colère face au nouvel héritier des terrains : Fat Man, un obèse ignorant. Entre complots, manigances amoureuses et trahisons, Dolly, une ancienne reine de beauté va tout mettre en oeuvre pour abattre les vieilles idoles et convertir Garden Hill à ce qu'elle considère être l'avenir : le tourisme et la débauche.
Après avoir vagabondé à travers les États-Unis, John Kaimon arrive en Floride, où il fait la connaissance d'une petite communauté de karatékas fanatiques. Ceux-ci exercent leur art dans la piscine vide du motel désaffecté où ils ont élu résidence. Plus qu'un simple art martial, c'est un véritable culte auquel s'adonne cette tribu, dont chaque membre a renoncé à sa vie passée ainsi qu'à toute possession matérielle. Seule compte pour eux la pureté de l'esprit. Si Kaimon y trouve d'abord une philosophie de vie satisfaisante, son attirance pour Gaye, une magnifique karateka, va bientôt l'entraîner dans de sulfureuses aventures. Car si l'esprit se doit d'être fort, la chair est parfois bien faible...
Publié en 1971, Le karaté est un état d'esprit est le quatrième roman d'Harry Crews. On retrouve dans ce récit irrésistible, plein de compassion et d'ironie, les obsessions de l'auteur pour la sexualité carnivore, les freaks, la violence, mais aussi toute sa tendresse pour les âmes perdues qui tentent de survivre dans une société qui leur est contraire.
Que faire quand on est un boxeur doté d'un punch à devenir champion du monde, mais d'une " mâchoire en verre " qui vous fait mordre le tapis à la moindre caresse ? La réponse de Crews est simple : on devient un phénomène de foire qui se met K.
O. tout seul dans les boîtes underground de La Nouvelle-Orléans. Mais le jour où Eugene Talmadge Biggs en a marre de jouer les Knockout Artists, il vaut mieux dégager le ring. tout le ring.
B>b>For the first time in Penguin Classics, Harry Crewss highly acclaimed, evocative literary memoir of his Depression-era childhood in the rural South./b>br/> b>/b>br/>b>A Penguin Classic/b>br/>;/b>br>br>Considered by Mary Karr as the most overlooked of the best memoirs ever written, A Childhood by Harry Crews captures the first six years of his life among impoverished tenant farmer families in rural southern Georgia. Crews shares details of farm life, his fathers death, his friendship with the son of a Black hired hand, his bout with polio, his mother and stepfathers failing marriage, his near-fatal scalding at a hog killing, and a five-month sojourn in Jacksonville, Florida.br/> ;br/> The best introduction to Crewss acclaimed fiction, his memoir, A Childhood, in its portrait of the people, locales, circumstances, and Bacon County lore that shaped him, offers a foundation of the writers outlook; the refuge he found in his storytelling imagination; and his reverence and affection for the outsider, the outcast, and those considered freakish.br/>;
Cumseh est une petite ville de Géorgie où il ne se passe jamais grand-chose. Hormis à la maison de retraite. C'est en effet dans cet établissement, tenu d'une main de fer par l'imposante Axel, que semblent s'être donné rendez-vous les personnalités les plus excentriques de la région. Un jour, trois nouveaux arrivants en ville se retrouvent à la porte du « Club des seniors », Sarah Nell Brownstein, une géante amoureuse du masseur nain de la maison de retraite, Bledsoe, représentant d'une entreprise de pompes funèbres, et Carlita Rojas Mundez, une adepte du vaudou. Entre eux un drame va très vite se nouer et les précipiter dans une tragi-comédie aussi déchirante qu'irrésistible.
Avec ce roman, dont l'action est concentrée sur vingt-quatre heures, Harry Crews s'attaque à tous les tabous de la vieillesse : abandon, solitude, misère sexuelle, etc., et nous offre un tableau poignant et sans concessions de la condition humaine. On y retrouve toute la noirceur et l'humour légendaire de l'auteur de La Foire aux serpents.