Semblable à une lettre adressée à un ami, cet essai fulgurant hisse l'oralité comme condition de la raison. Pour que je puisse formuler clairement ma pensée, il me faut une oreille. Mieux encore : un visage. Quand la relation à autrui nous anime, nous sollicite, nous excite, nous pousse aux improvisations les plus éhontées, sources des idées les meilleures. Que vous bafouilliez, émettiez des sons inarticulés ou oubliiez quelque liaison, peu importe : la clarté peu à peu se fait dans votre esprit et vous encourage à poursuivre. L'interaction oblige à puiser en soi, à faire preuve d'audace, à développer une stratégie prompte à se tirer d'affaire. À la lumière de sa propre expérience, Kleist écrit là une véritable plaidoirie en faveur de l'expression orale et de ses ressorts cachés.
Kleist publie Sur le théâtre de marionnettes en 1810, peu avant sa mort. Dans cet essai devenu célèbre, il narre sa rencontre avec un artiste fameux, qui lui explique voir dans les danses qu'on fait exécuter aux marionnettes une forme d'art supérieure les plus grands danseurs ne lui semblent pas pouvoir l'égaler. L'affectation détruit la grâce, la conscience de soi est l'ennemie de tout charme vrai ; seules des connaissances infinies ou une ignorance totale sont à même de faire retrouver aux hommes un peu de leur originelle beauté. Ce texte est suivi de L'élaboration progressive de la pensée par la parole.
Le prince de Hombourg remporte la victoire à la tête de son armée, mais en désobéissant aux ordres du Souverain. Emprisonné, il doit passer en jugement. Sa fiancée tente de le sauver. Le souverain lui laisse le choix, qu'il dise lui-même si sa condamnation était injuste. Le prince est sauvé de ce dilemme par une nouvelle invasion et un nouvel appel aux armes.
"La langue de Kleist, idiome singulier au coeur de la langue allemande, nous aura forcés à rechercher dans la nôtre l'équivalente étrangeté de l'original. Car traduire, c'est toujours la passion d'écrire et de rendre justice au poète par la justesse de nos choix raisonnés. Une justesse propice au jeu, nous le savons désormais d'expérience. Oui, ce théâtre intime projeté sur le monde est d'abord destiné à la scène. Et il importe de donner aux acteurs la partition la plus juste leur permettant d'affronter l'énigme." Tel est l'enjeu énoncé par les traducteurs dans leur avant-propos. Fruit de dix ans de travail et de réflexion sur l'oeuvre théâtrale de Kleist, cette traduction intégrale en vers libres rend à l'auteur sa liberté de ton, son désespoir, sa violence, son ironie et, malgré tout, son allégresse.
L'intégralité du théâtre de Kleist : La Cruche cassée, Penthésilée, Le Prince de Hombourg, La Famille Schroffenstein, La Petite Catherine de Heilbronn, Amphitryon, La Bataille d'Arminius et des fragments de Robert Guiscard.
Le marchand de chevaux Kohlhaas, figure légendaire du XVIe siècle ressuscitée par le génie inventif de Kleist, est un homme simple et droit aux façons de paysan. Il mène dans l'aisance une vie familiale exemplaire et s'est forgé au contact des hommes et des choses un courage toujours égal. Mais face à l'iniquité, sa bonhomie disparaît soudain pour laisser place à la colère. Faisant fi du bonheur domestique, de la fortune et de l'avenir, il arme son propre bras pour se faire justice, met les villes à sac, incendie, pille et ravage, bouleversant la société comme elle a bouleversé son existence.
Lorsque Kleist commence à écrire Michel Kohlhaas, vers 1805, il a vingt-neuf ans. Il a passé les premières étapes d'une vie de voyageur errant et inquiet et se trouve au seuil d'une brillante carrière littéraire. Mais déjà, il semble atteint par le «mal du siècle». Aussi son romantisme passionné et suicidaire vient-il se refléter dans la destinée de Michel Kohlhaas, dans sa solitude superbe et son héroïsme désespéré.
En 1808, sous le choc de l'équipée napoléonienne qui, en traversant l'Europe, défait le saint Empire romain germanique, Kleist publie en feuilleton l'une de ses plus beaux romans courts, Michael Kohlhaas est l'histoire d'un honnête homme, maquignon de son état, victime d'un préjudice que lui a fait subir un hobereau. Ne parvenant pas à faire reconnaître le bien-fondé de sa plainte par les recours judiciaires habituels, il sollicite le prince-électeur, qui pratique lui aussi le déni. Harcelé pour avoir voulu en appeler au droit, ayant épuisé tous les recours et perdu sa famille dans un noir acharnement contre lui, il décide de se faire justice tout seul... Aucune circonstance atténuante ne lui sera accordée, Kohlhaas sera condamné à mort. C'est son amour de la justice qui l'a conduit au crime, il accepte la sentence de mort.
Roman politique, qui voit s'affronter deux logiques, deux conceptions, celle du Moyen-Âge et celle de l'Absolutisme (Etat moderne), qui broient l'individu Kohlhaas, il était l'un des livres préférés de Franz Kafka. Ernst Bloch dira de son héros qu'il est le « Don Quichotte du rigorisme moral bourgeois ».
Ce drame de Kleist, adapté par Julien Gracq en 1953, à la demande de Jean-Louis Barrault, s'inspire de la mythologie et de la tragédie grecque. Reine des Amazones, une tribu guerrière de Scythie, Penthésilée participe aux combats qui opposent les Grecs aux Troyens. Elle s'éprend lors d'un combat d'Achille qu'elle sauve. Dès lors que chez les Amazones l'amour n'a d'autre fin que la procréation pour perpétuer leur race, cette passion n'aura de résolution que dans la mort des deux héros.
Julien Gracq revendique le fait qu'il ne s'agit ni d'une traduction véritable, ni d'une adaptation mais bien d'une traduction libre : « La sonorité et le volume de la phrase au théâtre imposent de chercher souvent des équivalences à un texte poétique, plutôt qu'une transcription littérale qui, étant donné les différences de valeurs d'une langue à l'autre, sonne comme un instrument désaccordé. »
Semblable à une lettre adressée à un ami, cet essai fulgurant hisse l'oralité comme condition de la raison. Pour que je puisse formuler clairement ma pensée, il me faut une oreille. Mieux encore : un visage. Quand la relation à autrui nous anime, nous sollicite, nous excite, nous pousse aux improvisations les plus éhontées, sources des idées les meilleures.
Que vous bafouilliez, émettiez des sons inarticulés ou oubliiez quelque liaison, peu importe :
La clarté peu à peu se fait dans votre esprit et vous encourage à poursuivre. L'interaction oblige à puiser en soi, à faire preuve d'audace, à développer une stratégie prompte à se tirer d'affaire. À la lumière de sa propre expérience, Kleist écrit là une véritable plaidoirie en faveur de l'expression orale et de ses ressorts cachés.
Les nouvelles de Kleist sont d'une violence extrême. Quelles que soient les époques et les lieux où elles sont situées, toujours on se bat : pour faire reconnaître son droit, son innocence, son amour... Le monde de Kleist est un monde en guerre : combat de l'individu contre la loi, qu'elle soit administrative ou judiciaire (Michael Kohlhaas), sociale (La Marquise d'O...), religieuse (Le Tremblement de terre au Chili), ou simplement la loi du plus fort (L'enfant trouvé). Dans cette guerre ouverte, Kleist se révèle être un stratège des sentiments. Les mouvements du coeur motivent les actions et les réactions, les attaques et les replis.L'incroyable complexité syntaxique donne à ces textes leur allure si particulière faite de brusques accélérations succédant à de lentes spirales, plongeant le lecteur au plus profond de sa propre inquiétude. Les corps suivent au rythme des pulsations d'un coeur qui «cogne si fort dans la poitrine qu'on pourrait l'entendre» ; rougissement et pâleur, pleurs, évanouissements, révolte. Entre braise et glace, les huit nouvelles de Kleist nous découvrent le sadisme inhérent à l'univers inextricablement pétri d'ambiguïté et de doute, où l'homme, tiraillé entre les contraires et ses propres contradictions, se débat, seul devant l'horizon toujours fuyant de sa propre liberté, instrument et objet d'un destin qu'il ignore.
«Au moment où Kleist écrit Frédéric, Prince de Hombourg, les jours les plus sombres sont venus:échec personnel, solitude, angoisse, écrasement de son pays sous la domination napoléonienne. Et dans Weimar règne Goethe, le maître, le modèle admiré devant lequel Kleist a cru tomber au néant... C'est alors qu'il rassemble tous ses rêves d'homme et de poète, ses élans - brisés - vers la grandeur - la sienne propre et celle de son pays - et leur donne vie en la personne du jeune (pas si jeune dans la réalité historique) prince Frédéric de Hombourg, rêveur éveillé, dont l'insubordination lors de la bataille de Fehrbellin (1675) entraîne pour son souverain, le Prince Électeur, la victoire qui assure l'avenir de la maison de Prusse, et pour lui, qui lança la cavalerie à l'assaut des retranchements suédois sans en avoir reçu l'ordre, une sentence de mort, rachetée par la gloire finale - autre rêve éveillé. Du Fehrbellin historique, Kleist a fait sa propre bataille:il est le jeune prince pour qui les étoiles préparent une couronne de feu dans la nuit, il est fort, il est aimé - il a ce que la vie lui a refusé:l'action historique, la gloire du poète. Est-ce chimère? Le Fehrbellin de Kleist est plus réel pour nous que l'obscure bataille sur les marches de Prusse. Kleist, déchiré entre la vérité du réel et celle de l'âme inapaisable, nous est peut-être plus proche aujourd'hui que Goethe. La pièce ne fut jouée qu'en 1821 - dix ans après la mort de Kleist -, sans succès, et ses quelques représentations au cours du XIX? siècle ne furent pas plus heureuses. Dans notre siècle livré à la violence et aux chimères, elle trouve enfin son heure.» Henri Thomas.
Ce premier volume des Oeuvres complètes de Kleist contient ce que l'on a coutume de rassembler sous le titre de Petits Écrits, ainsi que, pour la première fois, tous les poèmes.On trouvera dans ces textes souvent publiés dans des revues et des journaux, et dont la diversité ne doit pas cacher l'importance des essais admirables, le célèbre Sur le théâtre de marionnettes, mais aussi De l'élaboration progressive des idées par la parole, Considérations sur le cours du monde, De la réflexion, Impressions devant un paysage marin de Friedrich, etc.La phrase de Kleist faite d'appels, de piétinements, d'élans avortés et repris, est souvent rebelle, et c'est dans les ramures tantôt torturées, tantôt jaillissantes, de cette écriture que la pensée prend son essor. Mouvement complexe que tente de rendre la présente traduction en suivant au plus près cette langue inimitable, entre glace et granit, envolées paniques et pointes d'humour, car si Kleist fut un des plus grands écrivains de son époque, il ne fut jamais l'homme d'un seul style.
Parce que les Schroffenstein sont liés par un contrat d'héritage, le soupçon, cette maladie noire de l'âme, s'insinue dans les esprits et engendre la mort. Ce qui devait régir, pour le bien de tous, la vie d'une communauté, se retourne contre elle.
La bienveillance et la bonté ne peuvent-elles exister qu'à l'état de nature ? L'innocence s'acquiert-elle par le meurtre ? Ceux qui s'aiment doivent-ils être sacrifiés pour que la paix revienne, condition de tout bonheur ?
A vingt-quatre ans, Kleist s'interroge sur l'origine radicale du mal, et pour son entrée en littérature, s'élève d'emblée au firmament du théâtre.
" SOSIE. La vérité. Sur ma vie, maître, je ne vous mens pas. Ce Moi était arrivé avant moi. Et dans ce cas, sur mon âme, j'étais là-bas avant d'y être arrivé. AMPHITRYON. D'où viennent ces propos insensés ? Ce tissu d'absurdités ?... SOSIE. Maître, je suis le plus sérieux du monde, et sur ma parole, vous m'accorderez créance si vous le voulez bien. Je vous jure que le Moi qui est tout simplement parti du camp est tombé sur un Double à Thèbes. Que je me suis rencontré moi-même avec des yeux hagards. Que le Moi que voici, qui est devant vous et que la fatigue et la faim ont complètement épuisé, a trouvé l'autre sortant tout guilleret de la maison, un vrai démon. " (Acte II, scène I) Un siècle et demi après Molière, la version de Kleist de cette histoire immémoriale où les dieux se sont faits les doubles des hommes.
La correspondance de Kleist se lit comme un roman : le roman d'une vie. Rédigées dans une écriture serrée et penchée, ce sont presque toujours de très longues lettres où Kleist se livre dans un mélange de virulence et de naïveté. Génie polymorphe, il se révèle autant attaché à la philosophie qu'à la politique, aux sciences qu'au journalisme, au drame qu'au récit, à la gloire qu'à la solitude.Toute la correspondance de Kleist n'est pas parvenue jusqu'à nous ; bien des lettres ont disparu. Wilhelmine von Zenge, son éphémère fiancée, en a brûlé une grande partie. Il nous reste quand même plus de deux cents lettres échelonnées sur quatorze ans. À partir de 1799, date à laquelle Kleist prend la décision de quitter l'armée et de se consacrer à l'étude et à l'écriture, le flot est ininterrompu jusqu'à son suicide en 1811 sur les bords du Wannsee, à Berlin.Il est symptomatique de voir que, durant les premières et les dernières années, ses lettres sont presque exclusivement adressées à des femmes ; Kleist a manqué d'amour et ce manque lui fut fatal. La correspondance s'ouvre sur une recherche effrénée du bonheur et se clôt sur une sérénité pathétique. «La vérité, c'est qu'on ne pouvait pas m'aider sur terre», écrit-il à sa soeur Ulrike, la veille de sa mort.
In M..., einer bedeutenden Stadt im oberen ltalien, ließ die verwitwete Marquise von O..., eine Dame von vortrefflichem Ruf, und Mutter von mehreren wohlerzogenen Kindern, durch die Zeitungen bekannt machen : daß sie, ohne ihr Wissen, in andre Umstände gekommen sei, daß der Vater zu dem Kinde, das sie gebären würde, sich melden solle ; und daß sie, aus Familienrücksichten, entschlossen wäre, ihn zu heiraten. Die Dame, die einen so sonderbaren, den Spott der Welt reizenden Schritt, beim Drang unabänderlicher Umstände, mit solcher Sicherheit tat, war die Tochter des Herrn von G..., Kommandanten der Zitadelle bei M... Sie hatte, vor ungefähr drei Jahren, ihren Gemahl, den Marquis von O..., dem sie auf das innigste und zärtlichste zugetan war, auf einer Reise verloren, die er, in Geschäften der Familie, nach Paris gemacht hatte. Auf Frau von G...s, ihrer würdigen Mutter, Wunsch, hatte sie, nach seinem Tode, den Landsitz verlassen, den sie bisher bei V... bewohnt hatte, und war, mit ihren beiden Kindern, in das Kommandantenhaus, zu ihrem Vater, zurückgekehrt. Hier hatte sie die nächsten Jahre mit Kunst, Lektüre, mit Erziehung, und ihrer Eltern Pflege beschäftigt, in der großten Eingezogenheit zugebracht : bis der... Krieg plotzlich die Gegend umher mit den Truppen fast aller Mächte und auch mit russischen erfüllte. [...] «À M..., ville importante du nord de l'Italie, la marquise d'O..., une dame veuve de la meilleure réputation et mère de plusieurs enfants bien élevés, fit connaître par Ia voie des journaux : que, à son insu, elle s'était trouvée dans une position intéressante, que le père devait se présenter pour l'enfant dont elle accoucherait ; et que, par égard pour sa famille, elle était résolue à l'épouser. La dame qui faisait avec une telle assurance une démarche si étrange, provoquant la risée du monde, sous la pression d'une situation inéluctable, était la fille du seigneur de G..., gouverneur de la citadelle près de M... Elle avait perdu, à peu près trois ans auparavant, son époux, le marquis d'O..., pour lequel elle avait l'attachement le plus profond et le plus tendre, dans un voyage qu'il avait fait à Paris pour des affaires de famille. Sur le désir de Mme de G..., sa digne mère, elle avait, après sa mort, quitté la résidence qu'elle avait jusqu'alors habitée près de V..., et elle était revenue avec ses deux enfants dans la maison du gouverneur, chez son père. Elle avait passé là les années suivantes à s'occuper d'art, de lecture et d'éducation et à soigner ses parents dans l'isolement le plus grand : jusqu'à ce que, subitement, la guerre de... vînt inonder la région de troupes de presque toutes les puissances, y compris celle de la Russie.» [...]
« A M..., ville importante de haute-Italie, la marquise d'O, dame d'excellente réputation, veuve et mère de plusieurs enfants fort bien élevés, fit savoir par la presse qu'elle était, sans savoir comment, dans l'attente d'un heureux événement, que le père de l'enfant qu'elle allait mettre au monde devait se faire connaître, et que, pour des considérations d'ordre familial, elle était décidée à l'épouser. » H.v.K.
Adam, surpris de nuit dans la chambre d'Eve, casse une cruche dans sa fuite. La mère d'Eve porte plainte auprès du juge qui n'est autre qu'Adam. 7 hommes, 5 femmes / durée estimée : 3 h.
Heinrich von Kleist veröffentlichte Über das Marionettentheater vom 12.-15. Dezember 1810 in seiner Tageszeitung »Berliner Abendblätter«. Ob der hintergründige Dialog mit Fragen zum Theater, zur Geschichtsphilosophie und Ästhetik als philosophische Miniatur oder lediglich als verhüllte ironische Polemik gegen den damaligen ›Theaterpapst‹ August Wilhelm Iffland zu betrachten, ob er Schlüssel zum Werk oder nur journalistische Gelegenheitsarbeit ist, beschäftigt die Forschung bis heute. Die vorliegende Studienausgabe liefert Materialien zum journalistischen Umfeld, zu Hintergründen, Kontexten und zur Rezeption des vielgedeuteten Kleist-Textes.
«Les deux récits réunis dans ce volume font partie des derniers écrits par Kleist ; ils ont été rédigés en 1811, l'année de son suicide avec Henriette Vogel au bord du Wannsee à Berlin. Ils sont imprégnés de cette même violence que l'on retrouve non seulement dans ses récits (tous écrits entre 1805 et 1811) mais aussi dans son théâtre : cette violence qui est une part de son être et qu'il a fini par retourner contre lui.»Pierre Deshusses.
Heinrich von Kleists ungefähr 1808 entstandenes Drama Die Hermannsschlacht um den Cheruskerfürsten Hermann bzw. Arminius, der 9 n. Chr. im Teutoburger Wald ein römisches Heer besiegte, war auf die aktuellen politischen Ereignisse hin geschrieben. Wie mit seiner politischen Lyrik, seinen Leitartikeln und Manifesten rief Kleist zum Befreiungskampf gegen die Franzosen auf, die Preußen besetzt hielten. Doch gerade die politische Aktualität machten die Aufführung und den Druck des Dramas, das erst 1821 in den Hinterlassenen Schriften Kleists erschien, unmöglich. Im 20. Jahrhundert wurde das Drama von deutschnationalen Kreisen und vor allem von den Nationalsozialisten stark vereinnahmt.
Heinrich von Kleists in den Jahren 1809-1811 geschriebenem Schauspiel Prinz Friedrich von Homburg liegt ein bedeutendes Ereignis der preußischen Geschichte zugrunde: der Sieg des Großen Kurfürsten Friedrich Wilhelm über die schwedische Armee in der Schlacht von Fehrbellin im Jahr 1675. Jedoch veränderte Kleist die Ereignisse und Charaktere der Personen. Wegen der ideologisch untragbaren Szene, die den Prinzen von Homburg, der einen Befehl missachtet, in nackter Todesangst kurz vor seiner Hinrichtung zeigt, konnte das Stück lange Zeit nicht aufgeführt werden (Uraufführung erst 1821). Hinter der Geschichte um Staatsräson, um die Herrschaft des Gesetzes anstelle von Willkür, um individuelle Entscheidungsfreiheit und Selbstbestimmung liegt die somnambule Welt des Prinzen, aus der heraus er zu seinen intuitiven Entscheidungen in der Wirklichkeit angetrieben wird. Das auffälligste Strukturmerkmal des Schauspiels ist die Rahmung der eigentlichen Handlung durch parallel gebaute Anfangs- und Schlussszenen, in denen der Prinz das Geschehen im Traum erlebt.