La synthèse définitive de l'enseignement d'Ibn 'Arabî est contenue dans Al-Futûhât al-Makkiyyâ (Les Illuminations de La Mecque), ouvrage dont le maître andalou entreprit la rédaction lorsqu'il arriva dans la ville sainte au terme de longues pérégrinations, et qu'il acheva peu de temps avant sa mort. De ce monument de la sagesse soufie, seuls quelques chapitres sont ici traduits, ayant trait aux relations subtiles qu'établit Ibn 'Arabî entre la Loi et l'Amour, ou à la science mystérieuse des lettres. Éclairés par les commentaires de grands spécialistes du soufisme, sous la direction de Michel Chodkiewicz (1929-2020), ancien directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, ces extraits nous donnent quelques éclats du diamant le plus pur de la mystique musulmane.
Dans cette épître dont le destinataire n'est autre que lui-même, Ibn 'Arabil aborde l'une des questions les plus délicates du soufisme : l'union sans confusion aucune entre l'humain et le divin.
L'Homme universel, qui a réalisé cette union, est symbolisé ici par l'Arbre essentiel, créé et incréé, lieu des contraires. Sur ses branches se tiennent les quatre Oiseaux, symboles des principes, actif, passifs, le corporel, qui régissent tout être. Principe de la manifestation, l'Homme universel est aussi l'imam, par qui s'accomplit la palingénésie, le retour à l'Origine.
Ce petit traité aborde les éléments essentiels de la métaphysique de Ibn 'Arabî et témoigne de ses rapports avec la philosophie en même temps que de l'introduction dans le soufisme d'éléments externes empruntés à la scolastique et à la philosophie péripatéticienne.