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Jean louis Backès
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« Tchoudak. Un mot magique.
Sibylle est fière de le connaître. Qui peut le lui avoir appris, sinon Béloroukov ? Elle le prononce avec jubilation, comme elle prononce le prénom Zossima.
Ne t'étonne pas si je te dis qu'elle me le révèle. Bien entendu, je le connais depuis longtemps. Il m'est arrivé de pester, parce que je ne lui trouvais pas d'équivalent. Les dictionnaires sont bavards ; ils ressemblent à ces marchands importuns qui veulent te vendre ce dont tu n'as que faire. Ils te proposent : excentrique, original, fantaisiste, hurluberlu... Ce n'est pas ça. Pas tout à fait ça.
Sibylle me le fait comprendre par son exemple. Si une femme admire un homme, si elle en est amoureuse, elle ne dira pas de lui : « C'est un excentrique, un original, un fantaisiste, un hurluberlu. » Est-ce que je me trompe ? Il n'y a pas de tendresse dans ces mots-là. Il ne peut pas y en avoir.
Il peut y en avoir dans tchoudak. Ce n'est pas nécessaire, mais possible.
C'est un mot qui fait chaud au coeur. Il pourrait fasciner parce qu'il a, en russe, des frères ou des cousins tout resplendissants de joie : « tchoudny » qui veut dire « merveilleux » ; « tchoudo », qui veut dire « miracle ».
Ne t'y trompe pas : un tchoudak ne fait pas de miracles ; il en rêve seulement. »
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À la suite du narrateur, c'est toute une galerie de tchoudaks que le lecteur découvre dans ce roman labyrinthique. À commencer par Zossima Béloroukov, peintre et écrivain rencontré en Russie au début des années soixante et qui ressurgit, trente-cinq ans plus tard, déguisé en valet de comédie au début d'une représentation d'opéra organisée en grand secret par des amateurs de musique baroque.
Au fil des pages, Christophe Langlois, dit « le sage Melchior », jardinier érudit issu d'une Afrique où vécurent ses ancêtres mais qu'il ne connaît guère qu'en imaginaton, Théophile Saran, prêtre catholique féru de mythologie antique, Gildas Deslandes, joueur de théorbe hanté par la quête du Graal, Joël Charron, passionné d'égyptologie, sans oublier plusieurs femmes tout à fait dignes du titre de tchoudatchkas, sont autant de figures inoubliables réunies par une intrigue en forme d'enquête sur un compositeur italien oublié : Bontempi, auteur du premier opéra représenté en Allemagne au XVIIe siècle. Lui aussi, au fil des pages, prend vie par le pouvoir de la rêverie - et s'avère avoir été un tchoudak de la plus belle eau.
Le roman de Jean-Louis Backès, éblouissant de virtuosité, ne se résume pas. On y goûte à chaque page un plaisir devenu rare : celui de s'abandonner avec délices au bonheur de la fiction. -
Aleksandr Blok ; l'horizon est en feu
Jean-louis Backès
- Aden
- Le Cercle Des Poetes Disparus
- 16 Mars 2006
- 9782848400778
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A travers de nombreux exemples tirés des romans de Dostoïevski, dont le texte originale figure en notes, Jean-Louis Backès explore le rapport que Dostoïevski entretient avec la logique. Dostoïevski ne nie pas la valeur de la logique. Il choisit plutôt de la critiquer, c'est-à-dire de tracer les limites de son pouvoir. Et il décrit impitoyablement les effets de certaine idéalisation de la logique, qui met en jeu les prestiges de l'imaginaire et les charmes douteux de l'hyperbole. Agregé de russe et Docteur ès Lettres, Jean-Louis Backès signe de nombreuses traductions et commentaires de classiques de la littérature russe (Eugène Onéguine, Les Démons...).
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Crime et châtiment de Fedor Dostoïevski (essai et dossier)
Jean-louis Backès
- Folio
- Foliotheque
- 24 Janvier 1995
- 9782070386185
«Crime et châtiment est-il un roman? Quand on lit certains critiques, on pourrait être induit à en douter. Il est incontestable que le livre est profondément ancré dans l'actualité, que Dostoïevski l'a voulu ainsi. Faut-il pour autant n'y voir qu'un document? Ne peut-on le commenter qu'en décrivant la société russe vers 1866 et en examinant si la reproduction est fidèle? Une autre question se pose - mais c'est au fond la même - quand on suit ceux qui veulent décrire la pensée de Dostoïevski. Ils semblent prendre le livre pour une fable, dont la morale importerait plus que l'anecdote. Pour un peu, ils y verraient un roman à thèse. Il est certain que divers personnages reprennent des formules qui se retrouvent dans des textes non romanesques que Dostoïevski a publiés. Faut-il en déduire que ces personnages sont les porte-parole de l'auteur, et que les autres personnages ont tort? Faut-il admettre que les idées priment tout? [...]» Jean-Louis Backès.
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Le vers et les formes poetiques dans la poesie francaise
Jean-louis Backès
- Hachette Education
- Les Fondamentaux
- 1 Janvier 2000
- 9782011450562
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Litterature et musique dans la france contemporaine - actes du colloque des 20-22 mars 1999 en sorbo
Jean-louis Backès
- Pu De Strasbourg
- 1 Janvier 2001
- 9782868201768
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La collection est dirigée par Michel Delon, professeur à l'Université de Paris X - Nanterre et Michel Zink, titulaire de la chaire de littérature médiévale au Collège de France. Elle souhaite accompagner et rendre visible la transformation des études littéraires grâce à l'histoire des idées et des mentalités, il s'agit d'ouvrir des perspectives, de rendre possible de nouveaux objets de recherche.
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Le poème narratif dans l'Europe romantique
Jean-louis Backès
- Puf
- Ecriture
- 4 Février 2003
- 9782130511533
La collection " Écriture " dirigée par Béatrice Didier, professeur à l'École normale supérieure - Ulm, publie des essais sur divers problèmes théoriques concernant la littérature au sens large, témoignant de différentes sensibilités et approches du monde littéraire.
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Homère, l'Odysée Tome 2 ; le chant des sirènes
Jean-louis Backès
- Pu De Bordeaux
- 14 Juin 2012
- 9782867817175
Le principe novateur de la collection« Translations » est de publier un texte étranger et ses différentes traductions, figurant sur des fiches détachables, que l'on peut dès lors, dans une optique comparatiste, mettre en regard du texte original et confronter.
Il s'agit de :
- répondre à une demande : l'usage de textes étrangers en traduction dans l'enseignement en France, en anticipant sur les pratiques, par une généralisation de la comparaison de traduction ;
- sensibiliser ainsi aux enjeux de la traduction, ce qui revient à sensibiliser aux enjeux de l'écriture et de la lecture, par l'expérience et l'écoute.
Les fiches de traduction sont accompagnées d'un appareil critique, présentant les circonstances de chaque traduction.
Le volume 2 est consacré au Chant des Sirènes, qui constitue un des plus fameux passages du récit de l'Odyssée d'Homère. -
Carènes est un embarquement pour le songe, une invite à l'aventure.
Ce roman aurait pu s'appeler De nulle part, parce que Homère ignore d'où il vient. Où est-il né ? A Mytilène ? A Colophon ? Sous un arbre où se dessinait un visage aveugle, en tout cas. De cela, sa mère est certaine. Mais, hormis ce présage, que peut-il savoir ?
A l'époque où, un soir, au bord de la mer, il raconte ses aventures, qui sait écrire ? Ce sont les vagues, les arbres, les nuages, les vents qui tracent les signes, les repères, les voies de chacun. Et la petite Nausicaa, dont il n'oubliera jamais la chevelure rehaussée de pavots sombres, voyait comme lui les dieux tout près d'eux. Il l'a perdue. Il perd Alilat la Petite Dorée, et d'autres aussi. Et il entre dans l'égarement, dans la démence, dans la sauvagerie la plus effroyable. Quelqu'un (un homme ? un dieu ?) le tire de ce sortilège.
Alors, un matin, Homère s'embarque, part loin, haut vers le nord...
De retour des brumes, le voici sur un rivage. Il est aveugle. Mais des images passent devant ses yeux : des scènes, des histoires, d'étranges cérémonies. Sa vie est comme une légende d'autrefois. -
La Souterraine existe-t-elle ? C'est une ville, évidemment, que certains situent dans la Creuse. Mais c'est peut-être aussi une société secrète. Le narrateur rencontrera toutes sortes de gens (à commencer par le druide qui le mettra sur la piste). On lui parlera d'une reine morte en Afrique du Nord voici deux mille ans, d'un poète péruvien ou argentin qui un beau jour aurait décidé d'écrire en français parce qu'il ne savait pas ce qu'était une chrysolithe, d'un chef d'Etat qui aurait (mais où ?) organisé les funérailles de Dieu. On lui racontera des histoires de vampires, de pierres sacrées, d'anthropophagie rituelle. Il erre à travers la France, va voir de vieux amis, découvre par hasard de curieux hurluberlus. Hurluberlus, ou sages ? Il n'en sait rien. Il s'embrouille dans son propre récit, parce qu'il y a aussi ce dont il ne veut pas parler et qui revient : une chute en montagne, deux corps déchiquetés. Est-ce que tout cela tient ensemble ? Est-ce qu'une secte mystérieuse, à laquelle appartiennent ses amis d'enfance, a décidé de lui faire subir, progressivement, une initiation ? Est-ce qu'il se raconte des histoires ? Est-ce qu'il se fait des illusions ? La Souterraine existe-t-elle ?
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«L'Iliade est toujours vivante. Après trois mille ans d'existence - ou peu s'en faut - elle a toujours ses lecteurs, ou des auditeurs, qui ne se recrutent pas tous parmi les érudits. Des témoignages divers l'attestent depuis longtemps:malgré mille obstacles qui s'opposent à la lecture, on reste sensible à cette impression que les générations ont décrite chacune à sa manière, à cette naïveté, à cette simplicité, à cette voix toujours émouvante. Voix inimitable, semble-t-il, malgré la discrétion du narrateur.» Jean-Louis Backès.