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Julien Blanpied
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Brognon Rollin ; l'avant-dernière version de la réalité
Jean-michel Attal, Julien Blanpied, Anne Ellegood, Eric Fassin, Axelle Grégoire
- Musees D'Art Contemporain De Val De Marne
- 20 Août 2020
- 9782900450109
Brognon Rollin - L'avant-dernière version de la réalité Textes : Jean-Michel Attal, Julien Blanpied, Anne Ellegood, Eric Fassin, Axelle Grégoire, Lucien Kayser, Frank Lamy, Pierre-Olivier Rollin 256 pages Bilingue français-anglais 200 reproductions Format : 23 x 17 cm Broché Graphisme : Granduchy (Fred Thouillot) Editions du MAC VAL - En coédition avec le BPS22 Musée d'art de la Province de Hainaut ISBN : 978-2-900450-10-9 Office : 20 août 2020 25 euros Le MAC VAL propose la première exposition monographique muséale du duo d'artistes Brognon Rollin (né-e-s respectivement en 1978 et 1980, en Belgique et au Luxembourg), réunissant oeuvres existantes et nouvelles productions.
L'avant-dernière version de la réalité : derrière ce titre, emprunté à Borges, se développe une interrogation simple et néanmoins vertigineuse... Le réel existe-t-il en dehors de ses représentations ? Qu'en est-il du temps et de sa perception ? De sa relativité ? De sa dimension spatiale ? Comment donner forme à l'expérience de la durée ? De l'attente ? Du suspendu ? De l'équilibre ? Les projets de Brognon Rollin condensent des narrations enchevêtrées qui s'inscrivent dans l'histoire de l'art minimal et conceptuel.
Combinant symboliques, faits, objets, anecdotes, a priori disjoints et parfois rocambolesques, les oeuvres sont fortement polysémiques, supports à dérouler des lignes de fuite empreintes de mélancolie et de poésie. Ce que l'on voit n'est que la partie émergée de l'iceberg. Une horloge se fige à l'approche du spectateur dans l'espace contraint d'une cellule, un line sitter occupe l'espace du musée jusqu'au départ volontaire d'une personne en fin de vie, le duo décalque l'île de Gorée à échelle 1 pour l'enfermer fragment par fragment dans une étagère, des enfants calculent le juste emplacement du rond central d'un terrain de foot à la géométrie contrariée à Jérusalem...
Attente, enfermement, statu quo et fragilité des frontières sont au coeur des obsessions des artistes, les conduisant à explorer les espaces intermédiaires : addictions, prisons, îles... Le duo, en déplaçant ces curseurs, en mobilisant un changement de perspective, postule qu'une chute peut ressembler à un envol et inversement. Entre Philip K. Dick, Stefan Zweig et Jorge Luis Borges, Brognon Rollin explorent les interstices du temps.
Les oeuvres de l'exposition se donnent à expérimenter comme autant de failles spatio-temporelles, engageant au final une méditation sur la disparition programmée de toute chose. Riche de nombreuses contributions, en coédition avec le Musée d'art de la Province de Hainaut, le BPS22 à Charleroi, qui présentera une exposition du duo à l'automne 2021, le catalogue, première publication rétrospective des artistes en France, documentera toutes les oeuvres présentées dans les deux lieux, irradiant l'ensemble de leur production.
Exposition au MAC VAL : 7 mars-30 août 2020
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Matthieu Laurette : une monographie dérivée (1993-2023)
Julien Blanpied, Inès Champey, Dorothée Dupuis, Alex Farquharson, Cédric Fauq, Nicolas Surlapierre
- Musees D'Art Contemporain De Val De Marne
- 1 Décembre 2023
- 9782900450161
Matthieu Laurette est né en 1970 à Villeneuve-Saint-Georges. Après des études dans les écoles d'art de Rennes puis de Grenoble, il entame sa carrière artistique au milieu des années 1990. Emblématique de sa génération, il est lauréat du prix Ricard en 2003. Son travail, entré dans nombre de collections publiques et privées, a été exposé internationalement dans les plus prestigieuses institutions. Il a précédemment participé à trois expositions collectives au MAC VAL (Situations, Cherchez le garçon et Lignes de vie).
Artiste protéiforme, Matthieu Laurette utilise les médias de masse et l'industrie du divertissement comme lieu et outil de production, décalant ainsi l'idée même d'atelier : le réel est son atelier. Véritablement multimédias, ses oeuvres balaient un vaste spectre de mises en formes : de l'intervention télévisée à l'installation en passant par les récents développements sur Instagram, il dessine de nombreuses stratégies d'infiltrations alliant art conceptuel, culture populaire, critique institutionnelle, réflexions économiques et problématiques sociétales. Matthieu Laurette recourt à des mécanismes existants (marketing, médias de masse, industries culturelles...) pour créer ses propres oeuvres.
Celles-ci interrogent, entre autres, la notion même de valeur. Elles mettent en questions le rôle et la place de l'art et de l'artiste à l'heure du spectacle généralisé et mondialisé. Pétri d'histoire de l'art, il oeuvre à la croisée du réel et du symbolique. Ce travail, à bien des égards annonciateurs de questionnements ultracontemporains (décroissance, approche décoloniale), se construit selon une logique de projets au long cours. Jonglant avec les mécanismes de La Société du Spectacle de Guy Debord, les oeuvres de Matthieu Laurette jouent sur les processus auto-réalisateurs, créant ainsi des sortes de boucles de feedback au sein des dispositifs informationnels à grande échelle.
Sous le commissariat de Cédric Fauq, l'exposition rendra compte de trente années de création en une scénographie qui mettra en évidence la dimension rhizomatique de ce travail, des Apparitions (depuis 1993) infiltrant le régime télévisuel aux Produits remboursés (1991-2001) menant une réflexion aiguë et en acte de la consommation, du Citizenship project (depuis 1996) interrogeant l'idée même d'identité nationale aux Je suis un artiste (depuis 1998), Things et Demands and Supplies (depuis 2010) interrogeant le statut et la fonction de l'art et de l'artiste...
La monographie rétrospective qui accompagne l'exposition a été conçue en étroite collaboration avec les graphistes Syndicat (Sacha Léopold et François Havegeer), qui explorent l'interaction entre métier et économie dissimulée derrière la production et la distribution de textes et d'images. Déjà à l'origine de l'exposition MATTHIEU : Une rétrospective dérivée, 1993-2015, présentée au festival Chaumont design graphique en 2015, ils avaient alors reproduit des images des oeuvres de l'artiste sur des objets fabriqués en masse, personnalisables à la demande sur internet. Cette rétrospective dérivée est à la lointaine origine de cette actuelle « Monographie dérivée », riche de plus de 800 illustrations, qui revient sur l'ensemble de la production de l'artiste, invitant des auteurs qui suivent pour certains son travail depuis ses débuts