À la mort d'un père qu'elle n'a jamais connu, Rose arrive au Japon pour la première fois afin d'y entendre son testament.
Accueillie à Kyoto, elle est conduite dans la demeure de celui qui fut, lui dit-on, un marchand d'art contemporain, et dans cette proximité soudaine avec un passé confisqué, la jeune femme ressent tout d'abord amertume et colère. Mais Kyoto l'apprivoise et, chaque jour, guidée par Paul, l'assistant de son père, elle est invitée à découvrir un itinéraire imaginé par le défunt, semé de temples et de jardins, une étrange cartographie d'émotions et de rencontres qui vont l'amener aux confins d'elle-même.
Ce livre est celui de la métamorphose d'une femme placée au coeur du paysage des origines, sur un chemin qui l'emporte vers cet endroit unique où se produisent parfois les véritables histoires d'amour.
Haru, un marchand d'art japonais, un homme solitaire, séducteur, amant le temps de dix nuits de Maud, une Française de passage à Kyoto, perd sa légèreté le jour où celle-ci lui interdit d'approcher l'enfant née de leur liaison. Littéralement bouleversé, Haru éprouve un sentiment paternel irrépressible. Il accepte pourtant la cruelle injonction. Par l'entremise d'un photographe dont il achète les services et la discrétion, il va dorénavant passer sa vie à observer sa fille Rose au fil des images volées. À travers cette histoire se dessine la vie d'un Japonais habité de beauté et d'invisibles, un personnage d'une grande intériorité entouré d'amis avec lesquels il traverse désastres, désespoirs et commencements.
Les lecteurs de "Une rose seule" reconnaîtront le personnage de Haru et celui de Rose, sa fille tant aimée, du magnifique Keisuke, de Beth, Sayoko et Paul, les complices. Si "Une heure de ferveur" peut composer un diptyque avec "Une rose seule" (72 000 ex. en édition courante, parution en Babel ce mois de mai), ils peuvent se lire totalement indépendamment.
«Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.
Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.»
Par un soir de neige, deux nouvelles-nées sont déposées sur le perron d'une ferme bourguignonne et sur les marches d'une église des Abruzzes. Baptisées Maria et Clara, les orphelines grandissent sur leurs terres d'adoption respectives, parmi les paysans et les gens simples des montagnes. Bientôt, on suspecte qu'elles sont dotées de pouvoirs singuliers.
C'est le plus grand critique culinaire du monde, le Pape de la gastronomie, le Messie des agapes somptueuses. Demain, il va mourir. Il le sait et il n'en a cure : aux portes de la mort, il est en quête d'une saveur qui lui trotte dans le coeur, une saveur d'enfance ou d'adolescence, un mets original et merveilleux dont il pressent qu'il vaut bien plus que tous ses festins de gourmet accompli.
Alors il se souvient. Silencieusement, parfois frénétiquement, il vogue au gré des méandres de sa mémoire gustative, il plonge dans les cocottes de son enfance, il en arpente les plages et les potagers, entre campagne et parfums, odeurs et saveurs, fragrances, fumets, gibiers, viandes, poissons et premiers alcools... Il se souvient - et il ne trouve pas. Pas encore.
Qui est Petrus, cet affable rouquin surgi de nulle part dans la cave du castillo où Alejandro de Yepes et Jesús Rocamora, jeunes officiers de l'armée régulière espagnole, ont établi leur campement? Voici que dans la sixième année de la plus grande guerre jamais endurée par les humains, ils sont appelés à quitter leur poste et à traverser un pont invisible. Bientôt, ils découvrent le monde de Petrus, ses brumes, son étrangeté, sa grâce. Ils arpentent ses chemins de nature, s'émerveillent de son harmonie et connaissent l'ivresse de la rencontre avec des êtres insolites. Cependant, dans cet univers légendaire qui lutte contre le désenchantement, le conflit fait rage aussi et la dernière bataille approche. Personne ne sait encore lequel, du meurtre ou de la poésie, l'emportera en cet étrange pays où se joue le destin des vivants.
Rene is the concierge of a Parisian apartment building. She is passionate about culture and the arts. Several floors up, 12-year-old Paloma Josse is determined to avoid the pampered and vacuous future laid out for her. But unknown to them both, the sudden death of one of their privileged neighbours will dramatically alter their lives forever.
Translated by Alison Anderson. France's greatest food critic is dying, after a lifetime in single-minded pursuit of sensual delights. But as Pierre Arthens lies on his death bed, he is tormented by an inability to recall the most delicious food ever to pass his lips, which he ate long before becoming a critic. Desperate to taste it one more time, he looks back over the years to see if he can pin down the elusive dish. Revealing far more than his love of great food, the narration by this larger-than-life individual alternates with the voices of those closest to him and their own experiences of the man.
L'écrivain... quel être mystérieux ! Pourtant, à interroger ses chats, on le comprendrait bien mieux. Au travers des voix de ses alliés aux pattes de velours, Muriel Barbery dévoile les coulisses de la création littéraire. Chacun de ses quatre chartreux a son caractère : Ocha, le chef de bande, un dur au coeur tendre ; sa soeur, l'affectueuse Mizu, avec ses pattes tordues ; le placide et raffiné Petrus, qui aime les fleurs ; enfin, la narratrice, la gracieuse Kirin.
Mais chacun a aussi son rôle à jouer dans la bataille de l'écriture : car, mécontents de n'être que des compagnons de délassement, les chats de l'écrivaine ont poussé le dévouement jusqu'à apprendre à lire, devenant, dans l'ombre, les conseillers littéraires de leur maîtresse. Un texte délicieusement léger sur l'éternelle poésie du quotidien, pétillant d'humour félin et de philosophie nippone, accompagné des illustrations raffinées et aériennes de Maria Guitart.