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Peter Szendy
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Lorsque je lis, une voix en moi m'intime de lire ( lis ! ), tandis qu'une autre s'exécute, prêtant sa voix à celle du texte, comme le faisaient les antiques esclaves lecteurs que l'on rencontre notamment chez Platon. Lire, c'est habiter cette scène qui, même lorsqu'elle est intériorisée dans une lecture apparemment silencieuse, reste plurielle : elle est le lieu de rapports de pouvoir, de domination, d'obéissance, bref, de toute une micropolitique de la distribution des voix.
L'écoute attentive de la polyphonie vocale inhérente à la lecture conduit vers ses zones sombres : là où, par exemple chez Sade ou dans des jurisprudences récentes, elle peut devenir un exercice violent, punitif. Mais en prêtant ainsi l'oreille aux rapports conflictuels des voix lisant en nous, on est aussi conduit à revisiter l'idée, si galvaudée depuis les Lumières, selon laquelle lire libère. Les zones sombres de la lecture sont ses zones grises : là où lectrices et lecteurs, en faisant l'épreuve des pouvoirs qui s'affrontent dans leur for intérieur, s'inventent, deviennent autres. Aujourd'hui plus que jamais, à l'ère de l'hypertexte, lire, c'est faire l'expérience des puissances et des vitesses qui nous traversent et trament notre devenir.
Cette archéologie du lire dialogue avec nombre de théories de la lecture, de Hobbes à de Certeau en passant par Benjamin, Heidegger, Lacan ou Blanchot. Mais elle s'attache aussi à ausculter, d'aussi près que possible, de fascinantes scènes de lecture orchestrées par Valéry, Calvino ou Krasznahorkai. -
Comment entendre le projet d'une écologie des images ? Lorsque Susan Sontag l'ébauche pour la première fois à la fin de son ouvrage de 1977 sur la photographie, il résonne comme une exhortation à la vigilance face au débordement d'images qui menace d'engloutir notre capacité de voir. Plus récemment, derrière ce souci d'une économie de l'attention, une autre inquiétude a percé, concernant cette fois les retombées environnementales de la circulation et du stockage des images numériques.
Cet essai tente d'explorer une troisième voie : sous l'immédiateté du visible, il s'agit de laisser affleurer les temporalités dissonantes et les vitesses contrastées qui font la tension, le ton des images dans leur venue à l'apparaître. Non seulement celles qui furent faites de la main de l'homme, mais aussi toutes les autres, depuis les infinies variations mimétiques du règne animal jusqu'aux vues produites par les machines ou le divin.
Le chemin parcouru conduit de l'histoire de l'ombre (elle commence avec Pline) jusqu'à ce que Bataille aurait pu appeler une iconomie à la mesure de l'univers. En cours de route, on s'arrête sur l'iconogenèse selon Simondon, la mimétologie de Caillois, les papillons de Nabokov, le ralenti d'Epstein, une gravure de Hogarth et le développement de la photographie aérienne.
P. Sz -
écoute, une histoire de nos oreilles
Peter Szendy
- Éditions du Minuit
- Paradoxe
- 30 Décembre 2000
- 9782707317315
L'écoute est peut-être l'activité la plus discrète qui soit. C'est à peine une activité : une passivité, dit-on, une manière d'être affecté qui semble vouée à passer inaperçue. Quelqu'un qui écoute, ça ne s'entend pas.
J'ai pourtant rêvé d'une archéologie de nos écoutes musicales : une histoire de nos oreilles de mélomanes, de maniaques de mélodies en tout genre.
J'ai voulu savoir d'où elles me venaient, ces oreilles que je porte et que je prête. Quel était leur âge ? Que devais-je, que pouvais-je faire avec elles ? De qui les tenais-je, à qui en étais-je redevable ?
J'ai donc traqué tous les indices possibles.
Il y a une criminologie de l'écoute (des auditeurs se retrouvent au tribunal, accusés ou plaignants). Il y a des écritures de l'écoute (certaines oreilles laissent des traces durables de leur passage). Il y a des instruments d'écoute (des prothèses enregistreuses, des machines à entendre). Enfin, il y a une polémologie de l'écoute, avec ses guerres, ses stratégies organisées ; bref, tout un champ de bataille où nos oreilles, plastiquement, se conforment à des lois et gardent, tel Don Juan face au Commandeur, l'empreinte de l'écoute de l'autre.
Et puis, il y a toi. Toi à qui mes écoutes sont adressées. Toi qui parfois, c'est si rare, m'écoutes écouter. (P. Sz.) Écoute est paru en 2001.
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Sur écoute ; esthétique de l'espionnage
Peter Szendy
- Éditions du Minuit
- Paradoxe
- 11 Janvier 2007
- 9782707319852
L'actualité politique, nationale et internationale, ne cesse d'apporter son lot d'affaires et de scandales liés à ce qu'on appelle des écoutes : celles de l'Élysée, celles qui ont touché l'Onu au plus haut niveau... D'où vient cette surenchère de et dans l'écoute, d'où nous arrive cette surécoute généralisée ? C'est ce qu'il s'agit d'analyser ici, en suivant d'abord le cours d'une longue histoire des taupes : depuis la Bible jusqu'au récent réseau d'espionnage nommé « Echelon », en passant par les projets « panacoustiques » de Jeremy Bentham au XVIIIe siècle. Mais, parallèlement à cette archéologie de la surveillance auditive, il y a aussi sa représentation, sa mise en scène dans des oeuvres : tels opéras de Mozart, tels films de Hitchcock, de Fritz Lang ou de Coppola... Les « grandes oreilles » des taupes y sont réfléchies ; comme dans Le terrier de Kafka, elles s'y retrouvent, à leur tour, sur écoute.
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Le Supermarché du visible : Essai d'iconomie
Peter Szendy
- Éditions du Minuit
- Paradoxe
- 5 Octobre 2017
- 9782707343482
Ce qu'il s'agit d'analyser, d'ausculter, c'est ce que Walter Benjamin, en 1929 déjà, décrivait comme un espace chargé à cent pour cent d'images. Autrement dit : cette visibilité saturée qui nous arrive de partout, nous entoure et nous traverse aujourd'hui.
Un tel espace iconique est le produit d'une histoire : celle de la mise en circulation et de la marchandisation générale des images et des vues. Il fallait ébaucher sa généalogie, depuis les premiers ascenseurs ou escalators (ces travellings avant la lettre) jusqu'aux techniques actuelles de l'oculométrie traquant les moindres saccades de nos yeux, en passant par le cinéma, grand chef d'orchestre des regards.
Mais, sous-jacente à cette innervation du visible, il y a une économie propre aux images : ce qu'on tente d'appeler leur iconomie. Deleuze l'avait entrevue lorsqu'il écrivait, dans des pages inspirées par Marx : « l'argent est l'envers de toutes les images que le cinéma montre et monte à l'endroit ». Une phrase que l'on n'entendra dans toute sa portée ontologique qu'à condition de se souvenir que « cinéma » veut aussi dire ici : « l'univers ».
C'est pourquoi, tout en se laissant guider par des séquences d'Hitchcock, de Bresson, d'Antonioni, de De Palma ou des Sopranos, ces pages voudraient frayer la voie qui conduit d'une iconomie restreinte à ce qu'on pourrait nommer, avec Bataille, une iconomie générale.
Peter Szendy -
Le philosophe Peter Szendy propose une réflexion très originale sur ce que signifie « écouter ».
En prenant l'exemple de la lecture, il montre avec beaucoup de subtilité et d'humour qu'on n'écoute pas seulement avec ses oreilles, mais aussi, avec son corps, et avec son esprit.
Il s'appuie aussi dans sa démonstration sur des films comme Ratatouille ou Harry Potter.
Il propose au lecteur de s'interroger de façon ludique et formidablement intelligente sur ses propres pratiques d'écoute.
Ne sommes-nous pas tiraillés souvent entre une écoute du dedans et une écoute du dehors ?
Comment écoutons-nous et quelles sont les conséquences de cette écoute ?
Quand on écoute, on fait quelque chose.
Et, forcément, quand on fait quelque chose, cela a toujours des conséquences, bonnes ou mauvaises.
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Tubes : la philosophie dans le juke-box
Peter Szendy
- Éditions du Minuit
- Paradoxe
- 9 Octobre 2008
- 9782707320421
C'est Boris Vian qui semble avoir inventé l'usage argotique du mot tube, pour désigner une chanson à succès. C'est-à-dire, le plus souvent, une chanson quelconque, qui ressemble à toutes les autres et qui chante volontiers sa banalité même.
Or, ces mélodies, ces airs comme ça nous hantent, prolifèrent en nous comme des vers d'oreille. Jusqu'à devenir parfois la bande-son de notre vie, commémorant tel moment passé, tel vécu singulier.
Comment penser cette conjonction paradoxale, propre sans doute aux tubes, entre le plus banal et le plus singulier ? Comment le cliché musical qui circule jusqu'à l'usure peut-il être porteur de l'unique, d'un affect à nul autre pareil ?
À ces questions, ce sont d'une part les tubes eux-mêmes qui répondent, si on sait leur prêter l'oreille : les histoires que racontent nombre d'entre eux (Je suis venu te dire que je m'en vais ou Parole, parole, parole, parmi tant d'autres qui habitent ces pages) parlent indirectement de leur propre pouvoir, des obsessions qu'ils suscitent.
Mais, d'autre part, les tubes demandent aussi à être pensés, à être élevés à la dignité d'objets philosophiques. Aussi est-ce en lisant Kierkegaard, Kant, Marx, Freud ou Benjamin que l'on tente ici d'interpréter leurs rapports avec l'argent, ainsi que l'épreuve de la reprise dont ils nous font faire l'expérience.
Enfin, pour les voir à l'oeuvre dans leur manière unique d'articuler la psyché et le marché, il fallait se rendre au cinéma. De Fritz Lang à Alain Resnais, en passant par l'incontournable Hitchcock, les tubes apparaissent comme cette production inouïe du capitalisme avancé : un hymne intime à l'échange.
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La musique invente, construit, fait des corps.
Nos corps, mais qu'il nous reste à lire et relire.
Ce sont non seulement des corps techniques - ces prothèses, ces artefacts que forment les instruments -, mais aussi des corps vivant d'une vie étrange, fantomatique et survivante : aussi inouïs qu'une main avec plus de cinq doigts, que des pieds qui respirent tels des poumons, qu'un toucher à distance et sans contact.
L'organologie, cette respectable discipline qui recense les corps sonores, est ici interrogée et quelque peu malmenée dans son corpus séculaire, pour qu'elle livre ce qu'elle recèle et préfère généralement cacher : des organes inédits, des hybridations et des greffes sorties d'une fiction agissante, des monstres et des chimères qui guettent l'occasion pour prendre corps, en effet(s).
Au-delà de ces corps singuliers que la musique compose et dépose, ce sont enfin des figures d'un corps collectif, " social ", qui surgissent au milieu d'un appareillage d'innervations à distance, télépathiques.
P Sz.
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à coup de points ; la ponctuaction comme expérience
Peter Szendy
- Éditions du Minuit
- Paradoxe
- 3 Octobre 2013
- 9782707323033
La ponctuation, on le sait, a une longue histoire, depuis les livres de comptes des scribes de l'Égypte antique jusqu'aux récents smileys. Tout en accordant la plus grande attention à l'art de ponctuer dans ses formes classiques ou contemporaines, ce livre voudrait toutefois ouvrir un champ plus vaste : celui de la stigmatologie (du grec stigmê : « point »), qui analyse les effets ponctuants partout où ils apparaissent.
Dans l'expérience esthétique, d'abord : écouter, regarder, c'est chaque fois ponctuer l'image ou le son, comme en témoignent exemplairement la pratique de l'auscultation (qui est loin de se limiter à la médecine) ou celle du boniment au cinéma.
Dans le récit et dans la production autobiographique de soi, ensuite : le sujet n'est que le contrecoup d'une série de ponctuations, comme le donnent à penser la psychanalyse et la littérature, de Tristram Shandy à Lacan en passant par cette extraordinaire nouvelle de Tchékhov qu'est Le Point d'exclamation.
Pour décrire tous ces effets ponctuants, on tente enfin de construire philosophiquement avec Hegel, Nietzsche et quelques autres un concept de ponctuation attentif au rythme et à la pulsation du phrasé, ainsi qu'aux portées politiques inhérentes à tout coup de point.
P. Sz.
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L'apocalypse cinéma ; 2012 et autres fins du monde
Peter Szendy
- Capricci
- La Premiere Collection
- 1 Octobre 2012
- 9782918040514
L'apocalypse-cinéma, ce n'est pas seulement la fin des temps sisouvent donnée à voir, à grand renfort d'effets spéciaux. Lephilosophe Peter Szendy avance l'hypothèse que c'est aussi sapropre limite que le cinéma travaille et affronte là : l'apocalypse-cinéma, c'est à la fois, d'un même et terrible coup double, la fin dumonde et la fin du film.
Circulant entre le cinéma et la philosophie, Steven Spielberg, LarsVon Trier ou Martin Heidegger, empruntant ses exemples à dessuperproductions récentes comme 2012, Le Jour d'après,Watchmen ou Terminator, mais aussi à des films plus singulierscomme Blade Runner, Melancholia, Cloverfield ou L'Armée desdouze singes, il montre que ce que ses fans surnomment « apo »n'est pas un simple genre parmi d'autres. Il s'agit pour le cinéma, des'exposer.
Penser la fin du monde, c'est donc toujours aussi porter le cinémaau bord de sa disparition. Au bout du compte, à la fin du décompte,le cinéma rêve de se reconstituer en se perdant. Tel est le propos dece livre à la fois érudit et passionné, aussi brûlant et actuel que lesujet qu'il aborde.
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Coudées ; quatre variations sur Anri Sala
Peter Szendy
- Mousse Publishing
- 6 Décembre 2019
- 9788867493869
Le philosophe et musicologue Peter Szendy présente quatre essais sur l'oeuvre récente d'Anri Sala. Szendy y souligne le rôle clé joué par la musique et le son au coeur des installations sensorielles de l'artiste.
Cet ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition « Anri Sala. Le Temps coudé » présentée au Mudam à l'automne 2019, comprend quatre essais du philosophe et musicologue Peter Szendy consacrés aux travaux majeurs de l'artiste depuis 2013. Manifestant les liens intellectuels forts qui se sont développés au cours de leurs collaborations, Szendy s'appuie sur l'expérience sensorielle que proposent les oeuvres d'Anri Sala pour explorer la porosité des liens entre l'image et le son, et leur relation à l'espace, à l'histoire et au temps.
Publié à l'occasion de l'exposition « Anri Sala. Le Temps coudé », Mudam, Luxembourg, du 11 octobre 2019 au 5 janvier 2020.
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Kant chez les extraterrestres ; philosofictions cosmopolitiques
Peter Szendy
- Éditions du Minuit
- Paradoxe
- 3 Février 2011
- 9782707321473
" Kant, oui, a parlé des extraterrestres. " Ainsi pourrait s'ouvrir ce petit traité de philosofiction (comme on parle de science-fiction).
Ce qu'il s'agit avant tout d'interroger, avec ces aliens que Kant a dû prendre au sérieux comme nul autre dans l'histoire de la philosophie, ce sont les limites de la mondialisation. C'est-à-dire ce qu'il nommait le cosmopolitisme.
Toutefois, avant de lire les considérations kantiennes sur les habitants des autres mondes, avant de suivre son aliénologie raisonnée, on en passe par l'analyse de la guerre des étoiles qui fait rage au-dessus de nos têtes. Et l'on envisage d'abord les actuels traités internationaux réglant le droit de l'espace, ainsi que la figure de ces cosmopirates que Carl Schmitt a pu évoquer dans ses écrits tardifs.
À suivre ensuite les allées et venues des extraterrestres dans l'oeuvre de Kant, il apparaît qu'ils sont la condition nécessaire pour une introuvable définition de l'humanité. Infigurables, échappant à toute expérience possible, ils sont pourtant inscrits au coeur même du sensible. Ils en sont le point d'Archimède, depuis lequel se trame son partage.
Lire Kant, le lire en le faisant dialoguer avec des films de science-fiction qu'il semble avoir vus d'avance, c'est le faire parler des questions qui nous pressent et nous oppressent : notre planète menacée, l'écologie, la guerre des mondes... Mais c'est aussi tenter de penser, avec lui ou au-delà, ce qu'est un point de vue.
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Arranger, c'est transcrire : de l'orchestre au piano, du piano à l'orchestre, de tel effectif instrumental à tel autre. Cette pratique, qui a connu son " âge d'or " au XIXè siècle, a largement déserté le paysage de la musique dite " contemporaine ". Pourquoi ? Et pourquoi certains continuent-ils d'arranger malgré tout ? C'est que l'arrangement dérange. Il dérange la stabilisation des oeuvres, leur rigidification en formes canoniques. Il prend le parti de les rendre plastiques : élastiques, déformables, en vue d'une autre expérience d'écoute.
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Tristan Murail est, avec Gérard Grisey, un des deux grands représentants de ce qu'il est convenu d'appeler la "musique spectrale ". L'expression indique une référence constante à la structure microscopique des spectres sonores : c'est la vie intérieure des sons, avec leur harmonicité ou leur inharmonicité, leur transitoire d'attaque ou d'extinction, qui constitue chez Murail le modèle par excellence pour construire des formes musicales. Cet ouvrage est le premier entièrement consacré à l'oeuvre de Murail.
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Enseigner la composition ; de Schoenberg au multimédia
Peter Szendy
- L'Harmattan
- Cahiers De L'ircam
- 3 Mai 2000
- 9782738466464
Lorsque György Ligeti commente les travaux de ses étudiants, lorsque Brian Ferneyhough parle des exercices simples qu'il donne à ses apprentis-compositeurs, lorsque Pierre Boulez décrit son désarroi devant le face-à-face pédagogique, on ne fait pas que réfléchir avec eux sur les méthodes de l'enseignement de la composition : on touche du doigt la notion de cohérence musicale telle qu'elle s'est définie au cours de ce siècle ; on la voit à l'oeuvre, dans la fabrique de la musique en train de se faire, et au-delà des querelles de style (sériel, répétitif, complexe, aléatoire.
). En amont de ces fenêtres sur cours, les essais de Theodor W. Adorno ou Hugues Dufourt situent la constitution du champ de la composition dans l'histoire récente, notamment en revisitant le projet du Bauhaus. Enfin, des musiciens confrontés aux nouvelles technologies (comme Philippe Manoury ou Brice Pauset) réfléchissent sur ce qu'elles déplacent (ou non) de la tradition artisanale du cours d'écriture.
Le florilège qui clôt ce volume donne à ce titre des témoignages de Schoenberg, Stravinsky, Dallapiccola, Messiaen, Cage, Huber, Kagel ou Berio.
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A plusieurs voix, à travers nombre de documents, de notes inédites et de témoignages, les auteurs ont machinés quelque étrange encyclopédie autour et à partir de Machinations, un spectacle musical de Georges Aperghis créé à l'Ircam en juin 2000.
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Compositeur portugais vivant en France, reconnu aujourd'hui comme l'un des musiciens les plus importants de sa génération, Emmanuel Nunes a aussi exploré les possibilités extrêmes d'une mise en espace dynamique de la musique. Lichtung I, une de ses partitions majeures, dissémine les sons dans la salle de concert pour les faire vivre au rythme d'une fascinante polyphonie de lieux, de parcours, de points et de pulsations. C'est cet univers que tente de saisir la présente monographie, qui constitue aussi le premier ouvrage d'envergure sur une pensée musicale incontournable.
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Musica practica : Arrangements et phonographies de Monteverdi à James Brown
Peter Szendy
- L'Harmattan
- 15 Juin 1997
- 9782738453259
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Né en 1943, le compositeur britannique Brian Ferneyhough sillonne le monde pour enseigner son art. Autodidacte, il est parmi les professeurs de composition les plus recherchés. Ces textes ici réunis permettent de découvrir une des musiques des plus marquantes de cette fin de siècle sous des angles divers : depuis l'approche la plus intuitive ou auditive jusqu'à la visite guidée de l'atelier du compositeur, dévoilant pas à pas la fabrique de la " complexité " en musique, à l'aide des outils récents de la " Composition assistée par ordinateur ".
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L'écoute de la musique : on la pratique, on en parle beaucoup ; on la pense peu dans ses enjeux ou dans son histoire. Or bien au-delà des question de genres ou de styles musicaux, l'écoute a connu, au XXè siècle, des mutations radicales. L'écoute est-elle donc inscrite dans les oeuvres musicales ? Qui est celui qui écoute ? Est-il un sujet à l'écoute ? Et si oui, comment est-il sujet de ou à cette activité étrangement passive qui l'affecte ?
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LES ÉCRITURES DU TEMPS (Musique, rythme, etc.)
Peter Szendy
- L'Harmattan
- 1 Novembre 2003
- 9782747511100
Pour marquer le passage à l'an 2000, le Centre Pompidou avait organisé une sorte d'exposition-manifeste : le temps, vite. Outre la conception des aspects sonores de l'exposition, l'Ircam accompagnait l'événement par un cycle de conférences intitulé Les écritures du temps. Les textes ici en constituent la trace écrite. Ce sont, du XIIIe au XXe siècle, et de l'Occident jusqu'à Bali, des études sur la manière dont le temps s'écrit en musique. Mais ce sont aussi des regards sur la façon dont la musique écrit le temps : comment elle en invente de nouvelles formes, figures ou représentations.
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La Voix, par ailleurs : Ventriloquie, Bégaiement et autres accidents
Peter Szendy, Laura Odello
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 2 Mars 2023
- 9782707348449
La voix est une énigme. Même tonitruante, elle est cette sonorité fragile qui s'élève depuis nos cavités intérieures, depuis les vides ou les creux qui nous habitent.
Pour tenter d'en sonder l'énigme, nous nous sommes tourné·e·s vers les accidents de la voix. Lorsqu'elle se détache du corps auquel elle semblait appartenir. Lorsqu'elle se désynchronise d'avec ce qu'elle était censée dire. Lorsqu'elle verse dans le sans-mesure du chuchotement ou de la vocifération.
Nous nous sommes donc attardé·e·s dans les marges de la voix. Nous avons ausculté les résonances de la caverne de Platon et de l'antre où complotent les sorcières de Purcell. Nous avons écouté les ventriloques, dans la Bible comme au cinéma. Nous avons prêté l'oreille aux bégaiements de Ghérasim Luca ou de MC Solaar, aux murmures de Carmelo Bene, aux cris silencieux chez Hitchcock et Dante, aux hurlements saccadés de Bill Viola.
Notre exploration de ces altervocalités reconduit chaque fois vers une hypothèse : c'est lorsque la voix déraille que l'on commence à entendre ce qui la rend possible.
L. O. et P. Sz -