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Tianjin cosmopolis ; une autre histoire de la mondialisation
Pierre Singaravélou
- Seuil
- L'univers Historique
- 20 Avril 2017
- 9782021219197
La mondialisation n'est pas un vain mot pour désigner ce qui survient au tournant du XXe siècle à Tianjin, capitale diplomatique de l'empire du Milieu. Cette ville chinoise méconnue suscite alors la convoitise de toutes les puissances de la planète en quête de concessions territoriales.
Des hommes du monde entier s'y aventurent pour faire fortune. L'audacieux vice-roi Li saisit l'occasion pour transformer le siège de son pouvoir en un laboratoire de la « modernité » urbaine. La guerre des Boxeurs durant l'été 1900 transforme brutalement la ville en une commune insurrectionnelle : les sièges des concessions étrangères puis de la cité autochtone détruisent des quartiers entiers et, suite à la victoire inattendue des forces alliées, de nombreux civils chinois sont massacrés. Avec la volonté affichée de moderniser Tianjin et sa région, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, les États-Unis, la Russie, le Japon, l'Italie et l'Autriche-Hongrie fondent sur-le-champ le premier gouvernement international de l'époque contemporaine.
En analysant ici tous les aspects d'une expérience politique unique, Pierre Singaravélou offre une vision renouvelée des origines de la mondialisation actuelle qui fut, dès l'origine, une coproduction entre puissances européennes, asiatiques et états-unienne.
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La discipline historique est présente au musée d'Orsay depuis sa préfiguration : musée d'art, Orsay est aussi un musée qui donne à voir dans la diversité de ses collections une époque de révolutions, politiques, économiques, sociales, médiatiques, artistiques. C'est dans la continuité de ce lien originel entre histoire et histoire de l'art et pour rendre compte de cette période fondamentale aujourd'hui, que cet ouvrage, constitué de quatre-vingts notices, classées par ordre chronologique (du XIXe siècle au début du XXe), propose de réinsérer les collections du musée dans un contexte mondial. L'auteur propose un commentaire d'oeuvre célèbre ou méconnue (peinture, mobilier, sculpture, photographie...), suivant la méthode de l'histoire mondiale. Apparaîtront ainsi les grands mouvements qui traversent un monde bien plus connecté qu'on ne le croyait - hier et aujourd'hui. Une rubrique «Pour aller plus loin» associée à chaque notice rassemble des ouvrages de référence.
Quelques exemples : Jean-Léon Gérôme, Jeunes Grecs faisant battre des coqs, 1846 ; Thibault, La Barricade de la rue Saint-Maur, 1848; Paul Gauguin, Palette de l'artiste, 1848-1903 ; Thomas Abiel Prior, La Reine Victoria inaugurant l'Exposition universelle, 1851-1886 ; Maxime Du Camp, Egypte moyenne. Le Sphinx vu de face, 1852 ; Lars Kinsarvik, Fauteuil, 1900 ; Cunio Amiet, Paysage de neige, 1904 ; Anonyme, Quatre hommes condamnés à la cangue, Pékin, 1905 ; Alfred Stieglitz, The Steerage, 1911 ; Anne Brigman, Dawn, 1912 ; Adolphe de Meyer, Nijinsky et une danseuse, 1914 ; Louise Abbema, Portrait de Sarah Bernhardt, 1921 ; François Pompon, Ours blanc, 1923-1933...
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Pour une histoire des possibles ; analyses contrefactuelles et futurs non advenus
Quentin Deluermoz, Pierre Singaravélou
- Seuil
- L'univers Historique
- 11 Février 2016
- 9782021034820
Et si l'histoire, ou la vie, avait suivi un autre cours ? Ce que l'on appelle le raisonnement contrefactuel surgit spontanément dans les conversations pour nourrir des hypothèses sur les potentialités du passé et les futurs non advenus. Il traverse la littérature, les réflexions politiques et toutes sortes de divertissements. Que serait-il advenu si le nez de Cléopâtre avait été plus court ? Si Napoléon avait remporté la bataille de Waterloo ?
Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou prennent la question à bras le corps. Ils mènent l'enquête au sein d'une vaste littérature pour saisir la diversité des usages de l'analyse contrefactuelle ? des fictions uchroniques les plus loufoques aux hypothèses les plus sérieuses. Ils s'attachent à cerner précisément les conditions d'un usage légitime et pertinent pour les sciences sociales, repensant les enjeux de la causalité et de la vérité, des rapports entre histoire et fiction, entre déterminisme et contingence. L'enquête dévoile peu à peu la richesse d'un travail sur les possibles du passé, et ouvre sur des expérimentations dans le domaine de la recherche comme de l'enseignement.
Une réflexion ambitieuse et novatrice sur l'écriture de l'histoire, sa définition et sa mise en partage.
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La décolonisation commence au premier jour de la colonisation. Dès l'arrivée des premiers Européens, les peuples d'Afrique et d'Asie se soulèvent. Personne n'accepte de gaîté de coeur d'être dominé. Mais pour recouvrer un jour la liberté, il faut d'abord rester vivant. Face aux mitrailleuses des Européens, les colonisés reprennent la lutte sous d'autres formes : de la désobéissance civile à la révolution communiste, en passant par le football et la littérature. Un combat marqué par une infinie patience et une détermination sans limite. Cette longue lutte constitue l'objet de ce livre qui, restituant le foisonnement des recherches universitaires, propose avant tout un nouveau récit entraînant. Une épopée inoubliable qui nous fait découvrir des héroïnes et des héros inconnus ou oubliés de cette histoire douloureuse : Manikarnika Tambe, la reine de Jhansi qui mena ses troupes à l'assaut des Britanniques en Inde, Mary Nyanjiru, l'insurgée de Nairobi, Lamine Senghor, le tirailleur sénégalais devenu militant anticolonialiste à Paris. Au fil des pages, nous rencontrons des personnages plus familiers : l'Algérien Kateb Yacine, l'Indien Gandhi, les Vietnamiens Giap et Ho Chi Minh. Avec eux, un vent de résistance emporte le monde et aboutit à l'indépendance de presque toutes les colonies dans les années 1960. Mais à quel prix ? Dans l'Inde atomique d'Indira Gandhi, dans le Congo soumis à la dictature de Mobutu ou dans un Londres secoué par les émeutes des jeunes issus de l'immigration, cette histoire des décolonisations démontre à quel point il est crucial de la raconter aujourd'hui.
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Le monde vu d'Asie ; une histoire cartographique
Pierre Singaravélou, Fabrice Argounès
- Seuil
- 31 Mai 2018
- 9782021375008
Ce beau livre relate une autre histoire du monde, centrée sur l'Asie à travers des chefs d'oeuvre cartographiques et iconographiques, célèbres ou méconnus, qui témoignent des échanges féconds entre les différentes régions asiatiques, ainsi qu'entre l'Asie et le reste du monde du XVe au XXe siècle. Après avoir présenté les univers cosmographiques hindou, jaïn, bouddhiste et taoïste qui constituent la matrice des cartographies religieuses, les auteurs nous invitent à suivre certains explorateurs comme l'amiral Zheng He, des moines tel Xuanzang et ses fameuses Pérégrinations vers l'Ouest, et les commerçants partis sur les routes des «grandes découvertes» asiatiques. Les nouveaux pouvoirs royaux et impériaux mettent en scène leur autorité sur le territoire grâce à la cartographie, à travers la représentation des conquêtes, des frontières, des grands travaux et des capitales. Longtemps, les mappae mundi chinoises, coréennes et indiennes confondent le monde avec l'Asie et relèguent l'Europe et l'Afrique dans les marges des cartes. À partir de la fin du XVIe siècle, la coopération entre les jésuites européens et les savants chinois induit un décentrement, qui ouvre des perspectives géographiques aux élites autochtones, tout en situant l'Asie au coeur du monde. Au XIXe siècle, la présence coloniale européenne apparaît sur les cartes qui traduisent d'autres formes d'hybridation des savoirs. Les Occidentaux se sont alors réapproprié ces savoirs cartographiques asiatiques et une grande partie de ces oeuvres ont été déplacées notamment dans certaines collections françaises.