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Richard Texier
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Richard Texier raconte ici une expérience essentielle de sa vie d'artiste : sa pratique de l'atelier nomade, qu'il a conçue comme une stratégie de renouvellement périodique. À New York, à Moscou, à la villa Noailles d'Hyères, au phare de Cordouan ou encore à Shanghai, il s'agit chaque fois de s'imprégner de l'esprit d'un lieu, de produire des oeuvres qui traduisent cette immersion, de tisser des liens avec les personnalités et artistes locaux. Tout un pan de l'histoire de l'art est évoqué au gré de ces rencontres : du tout jeune Keith Haring à son ami Zao Wou-ki, mais aussi Basquiat, Arman, Yayoi Kusama...Le récit de ces cinq ateliers nous invite à partager la joie hédoniste, l'émerveillement, le vagabondage artistique d'un grand amoureux de la vie.
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L'oeuvre de Richard Texier ne cesse d'interroger les mystères de l'univers. Malgré l'apparente modestie utilitaire des objets de bronze présentés ici - chandelier, lampadaire, coupe, guéridon, plateau... -, l'exploration des riches possibilités d'un art du quotidien relève d'une aussi haute ambition que celle affirmée par les grands tableaux ou les sculptures monumentales. L'artiste semble puiser son matériau dans la glaise originelle des marais où il a grandi, donnant aux objets des formes poétiques surgies de l'enfance et des rêves. L'univers de Richard Texier, peuplé d'arbres et d'animaux légendaires, offre la vision d'un monde dans lequel la nature aurait retrouvé sa puissance cosmique. C'est ce qui permet à Michel Onfray, dans un texte d'ouverture particulièrement pénétrant, de définir la mythologie quantique de Richard Texier.Ce livre est le prolongement de l'exposition Richard Texier, Lumière qui s'est tenue à la Galerie Downtown, à Paris, en décembre 2019.65 oeuvres en bronze reproduites - à la fois objets usuels et objets d'art.
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Noir d'ivoire / Violet cardinal / Indigo / Vert cinabre / Ocre jaune / Rouge vermillon / Blanc d'argent.
Richard Texier livre ici sa gamme de couleurs, matrice imbibée de vie et d'imaginaire d'où a jailli sa pratique picturale. En sept récits, la couleur délivre peu à peu la vérité de la mémoire intime du peintre. Cet art poétique fonde sa vision du monde et en retrace la genèse. En dressant un répertoire de couleurs identitaires, il raconte la naissance de l'oeuvre à travers la matière et nous offre la possibilité d'entrer, avec une joie communicative, dans une compréhension charnelle du geste pictural.
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"Chacun d'entre nous, sans l'avoir vraiment décidé, nage depuis l'enfance vers les rives de terres inconnues que l'expérience de la vie révèle peu à peu ; elles deviennent des mythes fondateurs. Ils écartent les plaques tectoniques de l'esprit, laissant grandir une cosmologie personnelle, faite de rencontres, de hasards et d'éblouissements.
Je me souviens de ce jour, à mes débuts, où je souhaitais peindre une oeuvre de moyen format, sur une toile enduite d'un apprêt blanc. Je regardais la surface vierge, sans aucune idée préalable. Je fouillais mon esprit, cherchais une piste, en vain, rien ne venait. Un mot m'est alors apparu, puis un autre, et des brassées, des phrases même. J'ai noté cet étrange message venu de mes profondeurs mentales, qui nageait mollement vers la surface, telle la carpe albinos du père Achu, aux yeux rouges et hallucinés." Roman de la construction de l'imaginaire, Nager associe les évocations sensibles de l'enfance et les réflexions subtiles sur l'art, dans une vision panthéiste, unanimiste que l'on retrouve dans toute l'oeuvre de l'artiste.
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François de Clerq, jeune universitaire, vit un amour sans ombres avec Laure. Mais un jour, elle lui annonce qu'elle le quitte, laissant pour seule explication une carte postale reproduisant un tableau de Dalí, Le Grand Masturbateur, qu'ils ont vu ensemble à Madrid et qui les a sidérés. François tente de comprendre. Peu à peu il s'aperçoit que cette oeuvre est en train de prendre le pouvoir sur leurs esprits. L'un et l'autre sont frappés d'hallucinations, comme possédés par le génie du peintre. C'est la raison de la fuite de Laure. Ils vont décider de se battre contre cette emprise.
Richard Texier, en exprimant avec sensualité et intelligence son rapport à la peinture, tente de rendre compréhensible la genèse du geste artistique. Le Grand M, à la fois roman et confession d'un peintre amoureux de la vie, nous fait partager sa passion pour l'art et pour ses puissances.
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Les cinq textes de ce recueil retrouvent la veine autobiographique, sensuelle et vivante de Nager. Richard Texier y retrace les brèves apparitions de cette lueur bienfaisante, qu'il identifie comme la source de son inspiration. Les deux premiers textes évoquent la figure fascinante de son oncle Henri, « le maître des cercles » qui avait des dons de divination et de guérison. Le grand-père de l'auteur, personnage puissant et raisonnable, avait en charge le cimetière de la petite ville, au milieu duquel il occupait une maison avec toute la famille. C'est le décor du deuxième texte « L'office du lundi ». « Le syndrome de la vasière » revient sur l'expérience angoissante d'une quasi-noyade, « Le bout de la queue » fait revivre le personnage d'Elie, dans le village de son grand-père, violoniste amoureux de la vie et de son chat. Le dernier texte « Dame nature » est un voyage dans le sud de la France où Richard Texier fait la découverte du goût succulent d'un abricot, parabole lumineuse et redoutable de l'inspiration, cette lumière palpitante et fragile qu'il faut savoir chercher et cultiver.
Richard Texier puise dans sa mémoire les éblouissements esthétiques qui ont nourri son travail d'artiste. Il croque avec malice et tendresse des personnages sortis de l'enfance chez lesquels on sent vibrer, comme en lui-même, un puissant amour de la vie et de ses surprises. L'auteur comme le peintre se sont assigné la même mission : restituer grâce à l'art les émerveillements fugaces afin de les soustraire à l'emprise du temps.
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La Nature est prudente. Elle s'applique à cacher ses méthodes sous la splendeur de ses productions.
L'émerveillement, la beauté, la diversité des formes qu'elle invente, sont en réalité des stratégies de dissimulation. L'art, par mimétisme, procède de même. Il surprend, choque, éblouit, capte l'attention pour imposer souterrainement ses vues, établir ses thèses les plus radicales, ses modèles les plus raffinés.
Dans le passé, Ingres, que les surréalistes adoraient, déformait les silhouettes des personnages qu'il peignait. Il ajoutait des vertèbres au dos de ses odalisques, dilatait les corps alanguis et les chairs voluptueuses. Pourtant ces mensonges anatomiques disaient la vérité élastogénique du monde.
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"Cet ouvrage a été publié pour la première fois en 2008, chez Biro éditeur, sous le titre de Rouge très très fort. Il se présente sous la forme d'un coffret dépliant composé : d'un livre en version bilingue (français/anglais), où un remarquable texte de la romancière Christine Montalbetti accompagne la reproduction d'une trentaine d'aquarelles parmi les plus récentes peintes par Zao Wou-Ki ; d'un DVD (commentaire en français sous-titré en anglais) proposant le très original film de Richard Texier sur son ami Wou-Ki. Cette nouvelle édition sera augmentée des toutes dernières aquarelles du Maître.
Le film montre Zao Wou-Ki en train de peindre (notamment des oeuvres reproduites ici), dans son propre atelier parisien puis chez Texier, sur l'île de Ré. Ces images sont incroyables, le Maître ayant toujours refusé de se laisser filmer au travail. On entend également cet immense artiste expliquer que toute sa vie, il n'a souhaité que « peindre les nuages »."
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"La rêverie de Texier n'est pas seulement nourrie par la contemplation hantée des traités et des cartes du ciel, quelque chose d'autre l'anime et la soutient, une force incomparable qui ne vient pas simplement de l'être et des archives humaines. La rencontre des images et la fulguration des formes, au-delà d'une virtuosité, d'un métier magnifique, suppose une immersion constante dans une autre matière, dans le bain du monde et le chant du cosmos. Comme pour les grands aînés la cosmographie, la science, l'observation vigilante, le glanage des atlas et des cartes palimpsestes ne suffisent pas, il faut autre chose, une écoute, une symbiose, une entrée en résonance. Il faut soi-même avoir vu les astres s'allumer sur les courants de l'Atlantique, le bestiaire fabuleux se dessiner au bout des nuages et d'une obscurité d'encre pour qu'ensuite, dans un atelier transformé en creuset des germinations du ciel, toute une poésie du monde et de l'élément vienne habiter l'espace même de la vision."