Les Venterniers
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Ferme ta gueule s'il te plaît je suis en train de l'écrire un beau poème d'amour
Thomas Vinau
- Les venterniers
- 1 Février 2018
- 9791092752212
Où la tendresse, l'humour, la séduction et la provocation se sont donnés rendez-vous et se bousculent comme des enfants dans la cour de récré. Des billets doux parsemés au quotidien à l'attention de l'être aimé. Dans toutes les pièces de maison, à tout moment de la journée. Le moindre geste de la main, la moindre expression bizarre, donnant lieu à la joie.
On est loin des déclarations cérémonieuses ! Ce livre, c'est de la triche, non ? Ce ne sont même pas des haïkus, ça n'a rien d'un recueil de poèmes et ce n'est peut-être même pas un vrai livre. Oui, plutôt jeux de style, ces faux-haïkus rompent avec le déjà-lu et exercent une magie nouvelle. Une expression singulière, qui tire sa force de sa simplicité et de sa délicatesse.
Un livre de poche fait main : reliure japonaise et motif de kimono en couverture. -
Depuis toujours, Thomas Vinau s'intéresse aux choses « sans importance » et aux trucs « qui ne poussent pas droit ». Ce livre a poussé, sauvage, marginal et a priori anecdotique. Ici, on se penche sur le discret, le fragile, le désordonné, l'inattendu et les saveurs secrètes d'un quotidien enchanteur. Jadis paru chez les éditions de la Pointe Sarène, Thomas Vinau rallume ce petit chant tordu et décalé d'hommages en mauvaises herbes.
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Papier plié. Récit d'une incursion en forêt, poétique et initiatique.Extrait : Il caressa, hors de tout temps, le sommier grouillant et humide du monde en respirant profondément. Parfaitement vaincu, il eut l'impression de pouvoir enfin commencer à penser normalement. Les mots n'étaient plus des clous qu'il s'enfonçait dans la tête mais des portes qui ouvraient sur de nouvelles pièces.
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Où la tendresse, l'humour, la séduction et la provocation se sont donnés rendez-vous et se bousculent comme des enfants dans la cour de récré.
Des billets doux parsemés au quotidien à l'attention de l'être aimé. Dans toutes les pièces de maison, à tout moment de la journée. Le moindre geste de la main, la moindre expression bizarre, donnant lieu à la joie.
On est loin des déclarations cérémonieuses ! Ce livre, c'est de la triche, non ? Ce ne sont même pas des haïkus, ça n'a rien d'un recueil de poèmes et ce n'est peut-être même pas un vrai livre. Oui, plutôt jeux de style, ces faux-haïkus rompent avec le déjà-lu et exercent une magie nouvelle. Une expression singulière, qui tire sa force de sa simplicité et de sa délicatesse.
Rendre hommage à l'être aimé, à son unicité, dans sa toute parfaite injustice, dans sa grande sensualité, dans sa toute belle maladresse. Placer à tâtons les contours de la vie à deux, du quotidien, de l'intimité. Jouir de sa présence souveraine. « La princesse qui rote » est l'unique motif de ce livre. Pourtant le temps de l'écriture est celui de son absence. Qu'elle aille donc un peu au loin, dans le silence, qu'il lui fasse un beau poème d'amour, qui parlera d'elle toute proche ; qu'elle se taise un peu maintenant, pour qu'éclosent les aveux, un joli bouquet d'aveux amoureux.
« La princesse qui rote », son seul mobile, est la première destinataire du livre. Et pourquoi pas l'unique ? Pourquoi le publier ? Non pas, partager avec les lecteurs le plaisir contagieux d'aimer, mais bien plutôt susciter chez eux cette attention à l'être. C'est une vision de la relation amoureuse qui est livrée ici : dans ce rapport à l'autre, on n'exige pas qu'elle soit une super-héroïne et on ne prétend pas être un sur-homme, on n'attend pas qu'il ou qu'elle corresponde en tout point à nos désirs ; mais on accueille, et même on souhaite, avec une joie étonnée, comme un cadeau de la vie, ses déséquilibres, sa beauté particulière, sa fondamentale altérité.
Le poète Thomas Vinau apprécie le minimalisme ; touche à touche il nous donne pourtant l'impression d'un vaste panorama de l'amour. Touche à touche, rayonne comme une boule à facettes la joie de l'autre (non pas sa joie à lui, mais la nôtre, la joie de connaître, de reconnaître), la joie vive d'être en présence de l'autre. -
La petite mécanique de la ville et de ses habitants s'enraye étrangement depuis que cette volée d'ailes s'est incrustée sur l'horizon. Les oiseaux sont arrivés sans prévenir ; désormais, les voilà qui attendent, perchés sur les lignes téléphoniques ou les toits - bizarre. L'enchantement insolite des premiers instants tourne bientôt à la mauvaise farce. Ils effraient les pigeons. Ils jonchent le sol de leur fiente, repeignant la ville en jaune, blanc, vert et noir. Ils attendent toujours. Quoi ? Pourquoi si nombreux ? Pourquoi si longtemps ? Bientôt leur seule présence rend le quotidien insupportable, impossible. Les premiers jours, la radio donne les nouvelles d'autres villes, d'autres pays. Puis elle se tait peu à peu, muette devant la rumeur assourdissante des oiseaux. Et les gens... Ah la folie humaine !
Au jour le jour, un témoin de la dégringolade a retranscrit ces événements hors-du-commun. À chaque page, avec sobriété et concision, avec un regard parfois innocent, parfois poétique, il complète scrupuleusement l'état des lieux. C'est un carnet de bord, ou plutôt un compte-rendu, une sorte de journal tout de même. Quand cela a-t-il été écrit et dans quelle intention ? Les questions autour de ce récit inclassable soulèvent le mystère qui entoure ce diariste. Ni nom, ni âge, ni métier mentionnés. Il serait un homme comme un autre, l'homme moderne, animal social anonyme, la banalité dans chaque rue de nos villes. Il est là sans être là, il ne laisse rien paraître - juste les faits - ; il faut deviner l'écriture de l'intime, ses émotions, sa personne, dissimulées derrière les nuées d'oiseaux ou trop longtemps étouffée - jusqu'à leur arrivée...
Entre ciel et sol, entre ces oiseaux (qui n'attaquent pourtant pas) et la jungle urbaine, la menace plane, et les hypothèses en tout genre fusent. Châtiment divin ? Alors l'homme aurait fini de rompre les liens qui l'unissaient à la nature...? L'« humus » est menacé d'extinction. La narration évoque une métaphysique de l'écologie en liant poésie et efficacité du mot : la merde des oiseaux devient fléau mythique.
Ainsi plus que le ciel, les oiseaux hantent les consciences. La véritable scène, c'est la vie intérieure, le véritable drame se joue dans le coeur du personnage, tient dans ses tripes. Tandis que l'intrigue se resserre autour de son salon, elle étrangle une conscience dans laquelle le Moi, menacé de toutes parts, n'est plus maître dans sa propre maison. A-t-il perdu la raison ? Dans un monde couvert de plumes et de goudron, dans ces circonstances cauchemardesques - apocalyptiques ! -, le narrateur se métamorphose en hussard désenchanté pour vaincre la ville dénuée de sens, l'égarement collectif, pour s'arracher à un monde devenu infâme et parvenir à un geste pur et essentiel. La survie, le rachat, la réconciliation n'adviendront qu'en se salissant les mains, dans la merde et dans le sang : « Tout ça finira mal ou alors, horreur absolue, tout ça ne finira pas. » (avec 24 illustrations de Léa Chevrier) -
Objet magique de l'enfance pour les uns, véritable institution pour les autres, le babyfoot traverse le temps en suscitant toujours un fervent enthousiasme. Ce livre, qu'il s'attache à l'imaginaire qui se déploie autour de la partie, aux situations coquaces ou aux existences énigmatiques de ces petits joueurs de bois, lui rend un hommage ému et complice.
Ici le jeu est tout particulièrement propice à la création : le dispositif du babyfoot encadre l'écriture du recueil. Eduardo Berti prend la composition des équipes comme contrainte, met en dialogue ses poèmes et entraîne son lecteur au plein coeur d'une partie.
Le travail graphique des Monobloque (Dorothée Billard et Clemens Helmke), par des photographies et des dessins accompagne et illustre la démarche littéraire : ils ont placé une mine aux pieds de chaque joueur, leur donnant ainsi la possibilité d'inscrire le temps d'un match leur histoire. -
Badaboum ! Aïe. Bienvenue chez les vivants. Ici, on trébuche, on glisse, on s'écroule, on n'en finit pas de se casser la binette... Et on continue d'être surpris. Certains en rougiront, d'autres s'en prendront au tragique de l'existence. Entre les deux, il y a ce livre de Thomas Vinau et Lulu Skopi. Ce n'est pas un petit traité de la gamelle - qu'importe ici (ce) qui cause la chute, ou ce qu'elle produit -, ni un comment garder l'équilibre en toutes circonstances ? - pour ça, il suffirait de « rester assis » - mais quelques variations sur cette suite de dégringolades qu'est la vie. Avec un peu de bol et pas mal d'entraînement, on saura peut-être reconnaître ce qui tombe vraiment de nous quand nous tombons et, qui sait, apprécier le changement de perspective.