De Raymond Roussel (1877-1933), écrivain, dramaturge et poète français, le grand public ne connaît que vaguement la légende : sa richesse immense (mais il meurt ruiné) ; ses manies étranges (tous les repas quotidiens pris en un seul, ses chemises portées une seule fois) ; ses caprices (la première roulotte automobile de grand luxe) ; ses dépenses énormes pour faire imprimer ou pour faire jouer ses pièces ; sa dernière passion : les échecs ; sa mort mystérieuse.
Pour André Breton, Raymond Roussel est « Le plus grand magnétiseur des temps modernes » ; pour Proust : « Un prodigieux outillage poétique » ; pour Aragon : « Une statue parfaite du génie » tandis que Paul Eluard écrivait : « Il nous montre tout ce qui n'a pas été ; cette réalité seule nous importe ». Nouvelles Impressions d'Afrique de Raymond Roussel est fondamental pour l'écriture : possibilité de lectures multiples et livre précurseur des réalités virtuelles que nous connaissons aujourd'hui.
La poésie n'est plus ce qu'elle était.
Traditionnellement corsetée de contraintes et d'interdits, elle devait tant bien que mal et bon gré mal gré, pour être entendue, en passer par les inflexibles fourches caudines du signifiant-Mètre et de ses arts poétiques: instrument du transcendant Verbe et moule unidimensionnel de la Parole communautaire, prédéterminée et comminatoire. Retrait de la Transcendance et montée en puissance de la subjectivité individuée lui infligèrent le vertige de l'indétermination et de l'absolue singularité, marquées à divers titres du sceau de la lettre, élémentaire et protéiforme signifiant: modernement autonomisée au risque d'une atomisation des formes et des discours, et d'une radicalisation du côté de l'incommunicable.
Bien sûr, dira-t-on, il s'agit là d'expériences-limites.
Mais elles contribuent fortement, et irrémédiablement, à redistribuer les cartes et à réinventer les règles d'un jeu immémorial, celui de l'homme dans le monde et dans la langue, et à en ajouter de nouvelles indéfiniment: dérèglement systématique, perpétuelles redéfinitions de la poésie, de ses fonctions et, à travers elle, du langage et des siennes...
J.-P. B.
Récit anatomique et métaphysique de l'auteur qui passe en revue neuf parties de son corps (cicatrices, cheveux, voix, main...), lui permettant de décrire sa vie et les événements marquants de son existence.
Liste d'indices Et Hop :
- de la défictionnalisation à donf, - des constats navrants, - des missions flux tendus, - des observations, des révolutions, - une fiction qui va plus vite que vous.
Lire M.A.J.
C'est bien. M.A.J. est un run/freeride/visite/shot/incruste au pays des flux énergisants combinant mélodies de l'ère de l'information (capitalisme phases 3 et 4), fictions divertissantes (entertainment et modèles fictionnalisants) et dynamiques d'interactions, d'optimisation, de motivation...
La langue doc(k)s a révolutionné la poésie du xxe siècle.
Revue internationalement reconnue, crée par julien blaine puis poursuivie par akenaton, doc(k)s a fait plusieurs fois le tour du monde donnant lettre, corps, image aux poésies expérimentales du xxe siècle. philippe castellin - poète et spécialiste des poésies expérimentales contemporaines - développe ici des outils d'analyse originaux : sémiologiques, linguistiques. propres à appréhender des oeuvres se caractérisant par l'appel explicite à des signes qui relèvent de systèmes de règles et de codages hétérogènes : verbaux, certes, mais aussi typographiques, graphiques, iconiques, plastiques.
Théorisant ces enjeux poétiques récents et essentiels, doc(k)s mode d'emploi propose également un index complet et une riche bibliographie permettant de multiples lectures. outil total, doc(k)s mode d'emploi ou l'aventure polymorphe d'une poésie vivante toujours en devenir.
Le livre s'ouvre et se ferme sur une carte du monde.
Un périple en trois parties, qui toutes se terminent sur le mot " étoile ", comme les trois parties du livre de Dante. Mais, cette fois, il est question de Roussel. Ce seront donc des étoiles théâtrales et artificielles. Pour ses biographes, Raymond Roussel apparaît comme un révélateur : ce n'est pas lui le fou littéraire, c'est son lecteur.