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Dominique Barbéris
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«Il n'était pas très grand ; des cheveux bruns, peignés en arrière et crantés, le front haut, une chemisette avec des pattes sur l'épaule. Il sourit en fumant. Puis tendit la main à Madeleine : Vous dansez ? Elle s'excusa : Non, je danse très peu, je ne danse pas bien. Mais il insista et il la tira vers la piste.» Quand Madeleine, beauté discrète et mélancolique des années cinquante, quitte sa Bretagne natale pour suivre son mari au Cameroun, elle se trouve plongée dans un monde étranger, violent et magnifique. À Douala, lors d'un bal à la Délégation, elle s'éprend d'Yves Prigent, mi-administrateur, mi-aventurier. Mais la décolonisation est en marche et annonce la fin de partie... Tendu entre la province d'après-guerre et une Afrique rêvée, Une façon d'aimer évoque la force de nos désirs secrets et la grâce de certaines rencontres. Par petites touches d'une infinie délicatesse, c'est toute l'épaisseur d'une vie de femme qui se dévoile.
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Le titre, Un dimanche à Ville-d'Avray, est un lointain écho du film féérique - et mystérieusement inquiétant -, sorti en 1962, qui a marqué, tel un météore, le cinéma français. Même sentiment d'inquiétude dans le livre de Dominique Barbéris : deux soeurs se retrouvent, alors que fléchit la lumière, dans un pavillon de Ville-d'Avray, avec chacune dans le coeur les rêves et les terreurs de l'enfance, le besoin insatiable de romanesque, de landes sauvages dignes de Jane Eyre et d'un amour fou, tout cela enfoui dans le secret d'une vie sage.
L'une se confie à l'autre. Elle lui raconte une invraisemblable rencontre avec un amant mystérieux, dans le décor en apparence paisible de Ville-d'Avray. L'autre découvre, stupéfaite, son errance dans les bois de Fausse-Repose, les étangs de Corot, les gares de banlieue et les dangers frôlés... Les grands fonds de l'âme humaine sont troubles comme les eaux des étangs.
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«Je n'ai rien vu que le reflet brillant des marronniers, la blouse blanche d'un ambulancier à l'intérieur de la voiture. L'ambulance a tourné à droite, suivie par plusieurs fourgons. Les gens ont parlé de l'hôpital. Puis tout le monde s'est tu. Avec la grille ouverte, le parc semblait immense, inquiétant, et personne n'osait s'avancer. On devinait à des amas un tas invraisemblable de feuilles mortes.» Une femme a été retrouvée morte dans l'ancienne propriété de sa famille où elle était revenue pour la nuit. Que s'est-il passé ce soir de pluie et d'automne au bord de la Loire entre le restaurant des Chaînes d'Or, le musée communal et l'étroit chemin qui sépare le cimetière du mur de la propriété ?
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La Ville Dominique Barbéris Un soir pluvieux dans une ville de province, au bord d'un fleuve. Des silhouettes se croisent. La vie est là, simple et tranquille. Les destins entrecroisés, entr'aperçus laissent deviner, au fil des rencontres et des monologues, des obsessions parfois saugrenues, l'échec, l'exil, la solitude sans amour, toutes les provinces reculées de nous-mêmes, qui nous habitent et que nous habitons sans toujours nous l'avouer. De la pâtisserie Pasdeloup au parc Albert, du centre commercial aux lotissements de la périphérie, la géographie de La Ville dessine une province essentielle , une province intérieure, qui se révèle au long de ce tendre pèlerinage.
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L'année de l'Education sentimentale
Dominique Barbéris
- Gallimard
- Blanche
- 11 Janvier 2018
- 9782072767746
Muriel, Anne et Florence, anciennes amies de fac, se retrouvent après des années dans le jardin de Muriel, à la campagne. C'est la fin de l'été ; elles parlent de tout et de rien, de leur vie. Que faire d'autre dans un jardin ? Il fait très chaud, l'orage menace, le soir porte aux confidences, aux souvenirs, à une angoisse vague comme la vie. Elles étaient jeunes au temps de la mort de Claude François, de l'élection de Mitterrand. Elles avaient une bande d'amis, elles suivaient un cours sur L'Éducation sentimentale. Maintenant, elles ont des enfants, des maris avec qui elles se disputent ou qui les quittent ; elles ont l'âge où l'héroïne de Flaubert vient se jeter, trop tard, à la tête de son grand amour, Frédéric.
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«Elle passait sous un porche. Sur le mur, en face d'elle, un dessin au pochoir représentait une femme de bande dessinée, décolletée, arrogante et brune. En dessous était écrit : Il est regrettable de ne pas essayer de retenir un peu ce qui s'enfuit. "Ce qui s'enfuit", relut Lydia Kaddish. La femme ressemblait à Florence, avec son air sophistiqué, ses cheveux noirs et lisses. C'est bien son style, pensa Lydia Kaddish, mais maintenant, elle est certainement colorée. Ses racines sont beaucoup trop noires. Probablement cette gamme de L'Oréal avec une crème adoucissante et du jus de pamplemousse pour ce qu'ils appellent l'"effet brillance". Mais elle ne devrait pas ; ça durcit le visage. Je n'ai pas osé le lui dire. Florence, elle, n'aurait pas tant de scrupules. De toute façon, elle n'avouerait pas qu'elle se teint. Elle tient à sauvegarder les apparences, faire comme si rien n'avait changé. Tout Florence. L'idée qu'avec de la volonté, du travail... Et jusqu'au Panthéon qu'elle atteignit par des rues montantes et étroites, entre les immeubles vieillots aux portes vermoulues qui avaient toujours l'air humide, elle se répéta doucement : "Ce qui s'enfuit, ce qui s'enfuit, ce qui s'enfuit."»
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«Je revoyais aussi les kangourous. Ils ne regardaient pas en face - une manie qu'ils ont de se présenter de profil, comme les lapins. Je n'en avais jamais vu d'aussi près. Je ne savais pas de quel animal les rapprocher ; ils avaient des oreilles écartées, des yeux sombres et inquiets, moins veloutés que ceux des biches ; leur museau était plus ingrat et plus court. En fait, c'était à l'homme qu'ils faisaient penser davantage (je me le suis dit tout à coup). On aurait dit qu'ils n'osaient pas me regarder. (C'était curieux parce que je m'étais tenue devant eux ; je les avais observés à travers les trous du grillage). Et tout à coup je me suis dit qu'ils n'avaient pas non plus dû regarder le meurtrier en face ; mais certainement ils l'avaient vu. Aussi nettement qu'ils me voyaient. Le crime s'était passé tout près. Ils avaient entendu les cris. Ils étaient prudemment restés posés sur leur pelouse, un peu maladifs et tremblants, lorsque la femme avait crié, ils n'avaient pas dû bouger davantage. Mais ils sentaient ; avec ce flair des animaux, ils avaient bien senti qu'il se passait quelque chose de contre-nature. Et ils se cachaient le museau. Et depuis, ils restaient assis dans cette position tellement inconfortable, ils n'osaient pas nous regarder, leurs mains d'infirmes pressées contre leur ventre, dans le geste impuissant que font certains vieillards quand ils se rappellent le passé.» Dominique Barbéris.
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«Il faisait chaud, c'était le coeur de l'après-midi. Sous l'avancée du toit, sous les branches immobiles, on sentait se concentrer cette obscure noirceur qui couve au coeur des beaux jours. Il y avait une barre d'ombre sous les poiriers en espaliers, un carré d'ombre sous le siège de la balançoire. Les pneus de la bicyclette appuyée au garage étaient tout ramollis. Les arums suaient un pollen jaune citron. La petite fille n'avait pas le droit de sortir sans chapeau. On lui versait un verre de citronnade. Elle y plongeait le museau jusqu'aux yeux, comme la cigogne de la fable, et tandis qu'elle buvait, ses cils, qui tremblaient toujours légèrement, sensibles et fureteurs, frôlaient doucement le bord. L'enfance est là. La sensation perdue, si délicate.»
Grand format 13.15 €Indisponible
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Une femme a été retrouvée morte dans l'ancienne propriété de sa famille où elle était revenue pour la nuit. Que s'est-il passé ce soir de pluie et d'automne au bord de la Loire entre le restaurant des Chaînes d'Or, le musée communal et l'étroit chemin qui sépare le cimetière du mur de la propriété oe
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« On entendit soudain des aboiements. Ils étaient très distincts, comme s'ils venaient non pas de la route qui menait au village, mais du lac à côté de nous, ou d'une vallée derrière celle où nous nous trouvions, un des puits silencieux que dessinaient les pentes verticales. Ils paraissaient lugubres sous le ciel menaçant.
Serge eut l'air de les écouter. Ils s'arrêtaient de temps à autre, prolongés par leur écho plus faible, mais chaque fois le chien recommençait, comme si, ignorant le phénomène de l'écho, il s'était répondu à lui-même.
- C'est ce chien, avais-je dit. Le chien de l'ancien abattoir. Il aboie sans arrêt. On dirait que le bruit vient du lac.
J'y jetai un coup d'oeil. L'eau était grise. Elle ne reflétait rien. Où nous étions, les parois empêchaient de voir le ciel. Les premières gouttes, que j'aperçus au même moment, dessinaient des centaines de circonférences à la surface, des milliers de circonférences, diluant le reflet des parois, faisant trembler la couronne jaune er renversée des arbres. » Beau Rivage est un petit hôtel de montagne, comme il y en a des milliers, quelque part, pas très loin de la frontière, au bord d'un lac.
S'y retrouvent par hasard deux couples et un homme seul. Il s'appelle Serge (ou il dit s'appeler Serge).
C'est le moment où l'été montagnard bascule dans l'automne.
Grand format 16.15 €Indisponible
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«Tout immobile. Les hommes assis dans leurs jardins comme les dieux de l'ancienne Grèce. On dirait que plus rien ne nous sépare du coeur de nos désirs. Le soleil descendu avec un mouvement régulier sur cette campagne rase, avec ses champs bien clôturés, ses merisiers, ses noisetiers serrés, et les haies du bocage sur lesquelles les mûres de saison commençaient déjà à noircir ; le mouvement, sur la côte de la Châtaigneraie, de l'éolienne. Le soleil rejoignant sa base, atteignant son point le plus bas, ce point d'obscure connaissance, d'obscure tangence, se couchant dans nos coeurs plats comme des champs, dans nos coeurs secs et remués comme de la terre.» Un soir d'été en province, de la fermeture de la boucherie du village au coucher des enfants. Tel est le «motif» sur lequel travaille l'auteur, à la manière de Monet, de Ravel, de Téchiné, une certaine tradition française de la description fine. Le registre est celui du secret, de l'intime, de l'émotion furtive. De la musique avant toutes choses.
Grand format 13.70 €Indisponible
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Langue et litterature. 3. anthologie xixe-xxe siecles
Dominique Barbéris
- Nathan
- 3 Août 1992
- 9782091720340
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Le roman se passe dans le Jura, à la frontière suisse, dans les jours qui précèdent et qui suivent immédiatement l'arrivée de l'an 2000 et de la neige.
La narratrice, une infirmière libérale, parcourt la région pour rendre visite à ses malades. Les routes sont peu sûres à cause des brouillards, de la neige annoncée, des bois à traverser et de la présence en ville d'un drôle d'individu, dénommé Richard Embert, qui tantôt se présente comme voyageur de commerce , tantôt comme ingénieur EDF, et qui semble chercher à passer en Suisse. Lorsqu'une jeune femme, Anne-Marie, fraîchement mariée, est portée disparue, la police fait le lien avec une autre disparition, celle de Michelle Cormier, employée en bijouterie, avec qui le rôdeur a entretenu une liaison deux ans plus tôt. Cerné par la police, le suspect tente de s'échapper en sautant sur les rails et est happé par un train, au moment même où la narratrice, enceinte, perd conscience dans l'ambulance qui l'emmène.
Bâti sur un fait divers, ce livre est un roman d'atmosphère. Une atmosphère lourde et diffuse à la fois, savamment entretenue par une écriture fluide et maîtrisée qui installe le trouble chez le lecteur et le tient en haleine.
Grand format 15.90 €Indisponible