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Romans & Nouvelles
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Composé en août 1959, l'entretien dans la montagne, l'un des très rares écrits en prose de celan, occupe une place centrale dans son oeuvre.
Sa rédaction intervient quelques mois après la parution de grille de parole, son troisième recueil ; sa publication en revue l'année suivante précédera de peu l'attribution à celan du prix büchner, qui lui donnera l'occasion d'écrire le célèbre discours de darmstadt intitulé le méridien. l'entretien dans la montagne fut écrit en souvenir d'une rencontre manquée avec theodor w. adorno, qui aurait dû avoir lieu en juillet 1959 à sils maria.
Dans le méridien, évoquant le lien entre ce texte et le lenz de büchner, celan le définit comme un chemin " de moi vers moi ". dans l'étude qui accompagne la traduction que nous publions aujourd'hui, stéphane mosès montre comment ce bref texte accomplit, sur l'horizon de cette absence, " un trajet à travers la forêt des mots, trajet au cours duquel un langage anonyme se transforme peu à peu en parole de sujet, un il en je et tu, un récit en discours ".
Avec cette métamorphose, ce dont il s'agit ici, c'est de répondre à la formule qu'avait risquée adorno (et sur laquelle il fut amené à revenir), estimant qu'il était " barbare " d'écrire des poèmes après auschwitz. " pour celan au contraire, écrit stéphane mosès, le langage frappé au plus intime de ses pouvoirs peut renaître, mais à condition d'assumer jusqu'au bout sa propre culpabilité. ".
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Le temps du coeur ; correspondance
Ingeborg Bachmann, Bertrand Badiou, Paul Celan
- Le Seuil
- La Librairie Du Xxe Siècle
- 13 Octobre 2011
- 9782020970235
ÿþLes deux êtres qui se rencontrent dans la Vienne de 1948 encore occupée par les troupes alliées, sont issus de cultures et d'horizons différents, voire opposés : Ingeborg Bachmann est la fille d'un instituteur, protestant, ayant adhéré au parti nazi autrichien avant même l'accession de Hitler à la chancellerie du Reich (1932) ; Paul Celan, né dans une famille juive de langue allemande de Czernowitz, au nord de la Roumanie, a perdu ses deux parents dans un camp allemand et a connu l'internement en camp de travail roumain pendant deux ans.Cette différence, le désir et la volonté de renouer sans cesse le dialogue par delà les malentendus et les conflits déterminent leur relation et la correspondance qu'ils échangent du premier jour, en mai 1948, où Paul Celan fait cadeau d'un poème à Ingeborg Bachmann jusqu'à la dernière lettre adressée en 1967.L'écriture est au centre de la vie de chacun des correspondants, dont les noms apparaissent dans les comptes rendus critiques, dès le début des années 1950, souvent au sein d'une même phrase, comme étant ceux des représentants les plus importants de la poésie lyrique allemande de l'après-guerre. Mais écrire n'est pas chose simple, ni pour l'un ni pour l'autre - et écrire des lettres n'est pas moins difficile. L'imperfection du dire, la lutte avec les mots, la révolte contre le mutisme, occupent une place centrale dans cet échange épistolaire.Correspondance augmentée des lettres échangées par Paul Celan et Max Frisch ainsi que par Ingeborg Bachmann et Gisèle Celan-Lestrange.Édition de Bertrand Badiou, Hans Höller, Andrea Stoll et Barbara Wiedemann.
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