Littérature
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De Czernowitz à Paris en passant par Vienne, de l'amour pour l'allemand transmis par la mère à la réappropriation juive de cette langue, devenue entre-temps la langue de ses bourreaux, les poèmes de Celan retracent le chemin de l'une des oeuvres poétiques majeures de l'après-guerre en Europe. Édition bilingue.
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Cette édition propose un choix de poèmes réalisé par Celan lui-même. C'est le parcours de l'auteur dans son oeuvre. L'extrême dispersion des éditions de Celan en français confère à ce livre une fonction d'éclaireur, de viatique. Celui-ci invite à plus qu'à la découverte d'un poète majeur de ce siècle : il favorise une approche qui se change en reconnaissance.À l'effrayante question : comment écrire après Auschwitz ? Celan répond : en usant du langage de la mort. Car il eut à affronter et à vivre l'un des plus tragiques paradoxes qui soit : sa langue maternelle, l'allemand, est à la fois celle qui fonde sa culture et son identité, mais aussi celle qui régit le camp d'extermination où disparaissent ses propres parents. Et pourtant, Celan ne peut sans «mentir» (c'est lui qui le note) se soustraire à cette langue de l'enfance et de l'oppression mêlées.
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« Un rien.
Nous étions, nous sommes, nous.
Resterons, en fleur :
La rose de rien, de.
Personne ».
Au plus près des bouleversements qui affectent son existence et son époque, Paul Celan signe avec La Rose de personne son livre souvent considéré comme le plus important. Sa dimension politique est affirmée dès la dédicace liminaire en souvenir du poète juif russe Ossip Mandelstam, victime du stalinisme.
Dans ces poèmes qui tiennent à la fois de la ballade, de la satire, de la romance, de l'ode et de l'élégie, Celan fait entendre sa voix à la mémoire des voix assassinées à Auschwitz. -
C'est après la publication de La Rose de personne que Paul Celan écrit Renverse du souffle. Cette période coïncide avec une phase difficile de sa vie, (première hospitalisation dans un établissement psychiatrique). La poésie de Paul Celan, dense et parfois ardue, garde une puissance d'évocation peu ordinaire qui lui vaut d'être tenue pour l'une des oeuvres fondamentales de la littérature allemande.
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Composé en août 1959, l'entretien dans la montagne, l'un des très rares écrits en prose de celan, occupe une place centrale dans son oeuvre.
Sa rédaction intervient quelques mois après la parution de grille de parole, son troisième recueil ; sa publication en revue l'année suivante précédera de peu l'attribution à celan du prix büchner, qui lui donnera l'occasion d'écrire le célèbre discours de darmstadt intitulé le méridien. l'entretien dans la montagne fut écrit en souvenir d'une rencontre manquée avec theodor w. adorno, qui aurait dû avoir lieu en juillet 1959 à sils maria.
Dans le méridien, évoquant le lien entre ce texte et le lenz de büchner, celan le définit comme un chemin " de moi vers moi ". dans l'étude qui accompagne la traduction que nous publions aujourd'hui, stéphane mosès montre comment ce bref texte accomplit, sur l'horizon de cette absence, " un trajet à travers la forêt des mots, trajet au cours duquel un langage anonyme se transforme peu à peu en parole de sujet, un il en je et tu, un récit en discours ".
Avec cette métamorphose, ce dont il s'agit ici, c'est de répondre à la formule qu'avait risquée adorno (et sur laquelle il fut amené à revenir), estimant qu'il était " barbare " d'écrire des poèmes après auschwitz. " pour celan au contraire, écrit stéphane mosès, le langage frappé au plus intime de ses pouvoirs peut renaître, mais à condition d'assumer jusqu'au bout sa propre culpabilité. ".
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on a pu dire de schneepart que ce sont les " poèmes de 1968 ", en donnant à ce moment sa signification historique liée aux révoltes étudiantes, aux mouvements sociaux et au printemps de prague.
au plus près de son époque et de lui-même, paul celan y réinvente sa diction.
en janvier 1970, dans une lettre à ilana shmueli, celan évoque, avec une fierté lucide, ces poèmes, qui ne seront publiés qu'après sa mort: " [ce volume] est sans doute ce que j'ai écrit de plus fort et de plus audacieux."
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Grille de parole est le livre des Voix, de la Main, de l'oeil ouvert. Sa « Matière de Bretagne » répond à notre temps, celui des dévastations et de la bombe atomique, évoquées dans l'époustouflante Strette finale. D'un lyrisme sans aura, ce livre fait naître un langage minéral de la douleur, de ce qui est mort dans les étoiles et les pierres, langage qui structure par la suite l'oeuvre de Paul Celan.
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Le coffret regroupe les deux volumes de Correspondance.
Volume 1 : Lettres.
« Vois-tu, j'ai l'impression, en venant vers toi, de quitter un monde, d'entendre les portes claquer derrière moi, des portes et des portes, car elles sont nombreuses, les portes de ce monde fait de malentendus, de fausses clartés, de bafouages. Peut-être me reste-t-il d'autres portes encore, peut-être n'ai-je pas encore retraversé toute l'étendue sur laquelle s'étale ce réseau de signes qui fourvoient - mais je viens, m'entends-tu, j'approche, le rythme - je le sens - s'accélère, les feux trompeurs s'éteignent l'un après l'autre, les bouches menteuses se referment sur leur bave - plus de mots, plus de bruits, plus de rien qui accompagne mon pas - Je serai là, auprès de toi, dans un instant, dans une seconde qui inaugurera le temps ».
Paul.
Volume 2 : Commentaires et illustrations.
« Je vous écris, mon Amour, je vous écris - cela fait vivre. Mon Aimée ! J'ai sorti, de votre petit Pascal, votre photo d'il y a onze ans. Gisèle de Lestrange, je vous aime. Ma souriante d'alors ! Ma si éprouvée ! Ma si courageuse ! Je pleure, mais oui. Mais, dans ces larmes, je vous rejoins, vous et notre fils Eric, vous et notre vie à nous, à nous trois, et qui, n'est-ce pas, garde et gardera ses clartés, ses étoiles, ses soleils, sa Maison. » Paul.
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La bibliothèque philosophique : Die philosophische Bibliothek
Paul Celan
- Rue D'Ulm
- 8 Novembre 2004
- 9782728803217
Ce catalogue recense près de 500 ouvrages, soit environ un sixième de la bibliothèque de Paul Celan. Il inventorie des livres et des gloses écrits en six langues et enregistre toutes les annotations de la main de Celan. Organisé en six chapitres suivant l'histoire de la philosophie, il retrace dans toute sa complexité le parcours intellectuel du poète, des présocratiques à Derrida. On y reconnaît ses grandes préoccupations : la Shoah, l'antisémitisme, le nihilisme, le dialogisme de la parole.
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Strette / Méridien / Entretien dans la montagne : Poèmes
Paul Celan
- Mercure de France
- Poesie
- 19 Avril 2002
- 9782715209138
Paul Celan est né en 1920 en Roumanie, et mort à Paris en 1970. Originaire d'une famille juive parlant allemand, il fait des études de littérature et de langues romanes en Roumanie. En 1942 ses parents sont déportés. Après la guerre, qui l'a profondément marqué, il quitte son pays pour Vienne, puis Paris où il devient lecteur à l'ENS et traducteur. Bien que Celan ait publié ses premiers poèmes vers 1948, c'est en 1952 avec Pavot et Mémoire qu'il commence à atteindre une certaine célébrité. Il est par la suite consacré comme le plus grand poète de langue allemande de l'après-guerre : en 1958, il reçoit le prix littéraire de la ville de Brême, et en 1960, le prix Georg Büchner.
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Une anthologie thématique réunissant les poèmes sur la nuit écrits par Paul Celan. Un recueil enrichi par de nombreuses oeuvres du peintre Marc Feld, dont le travail a été inspiré en partie par l'oeuvre de Paul Celan et traduit par le poète Jean Portante.
- " Bleue fleurit la nuit : pour qui ? pour qui ? " La nuit est entrée dès les premiers poèmes dans la poésie de Paul Celan et n'en est plus jamais ressortie. Puis est arrivée cette nuit d'automne 1942 où les nazis sont venus frapper à la porte de ses parents pour les déporter vers la mort. La tragédie fondatrice de l'oeuvre de Celan a frappé de nuit.
- Une nuit qui a mangé sa mère et son père. Une nuit aussi, devenue champ arable, moissonnable, fertile donc. Il y a toujours, chez Celan, couche sous la couche, sens sous le sens, mot sous le mot. Nuit sous la nuit. -
Le temps du coeur ; correspondance
Ingeborg Bachmann, Paul Celan, Bertrand Badiou
- Seuil
- La Librairie Du Xxe Siecle
- 13 Octobre 2011
- 9782020970235
ÿþLes deux êtres qui se rencontrent dans la Vienne de 1948 encore occupée par les troupes alliées, sont issus de cultures et d'horizons différents, voire opposés : Ingeborg Bachmann est la fille d'un instituteur, protestant, ayant adhéré au parti nazi autrichien avant même l'accession de Hitler à la chancellerie du Reich (1932) ; Paul Celan, né dans une famille juive de langue allemande de Czernowitz, au nord de la Roumanie, a perdu ses deux parents dans un camp allemand et a connu l'internement en camp de travail roumain pendant deux ans.Cette différence, le désir et la volonté de renouer sans cesse le dialogue par delà les malentendus et les conflits déterminent leur relation et la correspondance qu'ils échangent du premier jour, en mai 1948, où Paul Celan fait cadeau d'un poème à Ingeborg Bachmann jusqu'à la dernière lettre adressée en 1967.L'écriture est au centre de la vie de chacun des correspondants, dont les noms apparaissent dans les comptes rendus critiques, dès le début des années 1950, souvent au sein d'une même phrase, comme étant ceux des représentants les plus importants de la poésie lyrique allemande de l'après-guerre. Mais écrire n'est pas chose simple, ni pour l'un ni pour l'autre - et écrire des lettres n'est pas moins difficile. L'imperfection du dire, la lutte avec les mots, la révolte contre le mutisme, occupent une place centrale dans cet échange épistolaire.Correspondance augmentée des lettres échangées par Paul Celan et Max Frisch ainsi que par Ingeborg Bachmann et Gisèle Celan-Lestrange.Édition de Bertrand Badiou, Hans Höller, Andrea Stoll et Barbara Wiedemann.
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Correspondance (1954-1968) ; correspondance René Char - Gisèle Celan-Lestrange (1969-1977)
Paul Celan, René Char
- Gallimard
- Blanche
- 29 Octobre 2015
- 9782070143115
Cette correspondance rapproche deux hommes, deux écrivains, et aussi deux lecteurs, bien qu'ils ne fussent ni de la même langue ni du même monde ni du même âge. Leur voisinage, leur rencontre n'a en fait rien pour surprendre. L'échange entre René Char et Paul Celan semble aller de soi et apparaît d'emblée sous un jour des plus prometteurs; il laisse augurer d'une certaine égalité des voix; d'un dialogue nourri d'expériences comparables:celui du poète du maquis de Provence avec le poète juif d'Europe orientale qui, contrairement à ses parents, ne subira que les camps de travail roumains et échappera à la machine d'extermination nazie. Tous deux connurent, jeunes, la clandestinité, la disparition de proches, le sentiment de l'imminence de la mort, la haine absolue des politiques mortifères. Tous deux ont écrit et pensé dans des situations extrêmes. Les poèmes de Celan nés dans les camps, qui constituent le socle de toute son écriture, sont encore, quand s'ébauchent leurs échanges, quasiment inconnus en France. Char et Celan ont trempé pour toujours leur parole dans ces multiples épreuves. Une parole qui devait assumer sa part obscure, issue des méandres et des gouffres du siècle. L'obscurité de leur dire résulte de la coagulation et de l'élaboration d'expériences limites, d'un passage par l'abîme et non d'un hermétisme délibéré, au sens d'un cryptage volontaire de quelque chose de préalablement clair, destiné à on ne sait quels initiés! C'est à travers le filtre ou l'optique des événements vécus que les deux poètes mettent à l'épreuve leurs lectures, s'approprient ce qu'il leur faut pour situer leur propre voix tôt fondée en nécessité.
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