Inspiré d'un fait-divers survenu en 1856, Beloved exhume l'horreur et la folie d'un passé douloureux. Sethe est une ancienne esclave qui, au nom de l'amour et de la liberté, a tué l'enfant qu'elle chérissait pour ne pas la voir vivre l'expérience avilissante de la servitude. Quelques années plus tard, le fantôme de Beloved, la petite fille disparue, revient douloureusement hanter sa mère coupable. Loin de tous les clichés, Toni Morrison ranime la mémoire, exorcise le passé et transcende la douleur des opprimés.
Pour reprendre le contrôle de sa vie, Dalva s'installe dans le ranch familial du Nebraska et se souvient : l'amour de Duane, les deuils, l'arrachement à ce fils nouveau-né qu'elle cherche obstinément. Meurtrie mais debout, elle découvre l'histoire de sa famille liée à celle du peuple sioux et d'une Amérique violente. Chef-d'oeuvre humaniste, Dalva est un hymne à la vie.
«Le roman des grands espaces : la preuve, par la littérature, que l'on est ce que l'on fait. Une invitation à la sculpture de soi.».
François Busnel, L'Express
À trente ans passés, Ignatus vit encore cloîtré chez sa mère, à La Nouvelle-Orléans. Harassée par ses frasques, celle-ci le somme de trouver du travail. C'est sans compter avec sa silhouette éléphantesque et son arrogance bizarre. Chef-d'oeuvre de la littérature américaine, La Conjuration des imbéciles offre le génial portrait d'un Don Quichotte yankee inclassable, et culte.
« Écrit au début des années soixante par un jeune inconnu qui devait se suicider en 1969, à l'âge de trente-deux ans, parce qu'il se croyait un écrivain raté, La Conjuration des imbéciles n'a été éditée qu'en 1980. Le plus drôle dans cette histoire, pour peu qu'on goûte l'humour noir, c'est qu'aussitôt publié, le roman a connu un immense succès outre-Atlantique et s'est vu couronné en 1981 par le prestigieux prix Pulitzer. Une façon pour les Américains de démentir à retardement le pied de nez posthume que leur adressait l'écrivain, plaçant en exergue à son livre cette citation de Swift: "Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui." » - Bernard Le Saux, Le Matin
Dans les années 70 à Kaboul, le petit Amir, fils d'un riche commerçant pachtoun, partage son enfance avec son serviteur Hassan, jeune chiite condamné par sa race à exécuter les tâches les plus viles. Liés par une indéfectible passion pour les cerfs-volants, les garçons grandissent heureux dans une cité ouverte et accueillante. Ni la différence de leur condition ni les railleries des camarades n'entament leur amitié. Jusqu'au jour où Amir commet la pire des lâchetés...
Été 2001. Réfugié depuis plusieurs années aux États-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan. « Il existe un moyen de te racheter », lui annonce la voix au bout du fil. Mais ce moyen passe par une plongée au coeur de l'Afghanistan des talibans... et de son propre passé.
Un adolescent, Kafka Tamura, quitte la maison familiale de Tokyo pour échapper à une malédiction oedipienne proférée par son père. De l'autre côté de l'archipel, Nakata, un vieil homme amnésique, décide lui aussi de prendre la route. Leurs deux destinées s'entremêlent pour devenir le miroir l'une de l'autre, tandis que, sur leur chemin, la réalité bruisse d'un murmure envoûtant.
Sous la baguette d'un enchanteur qui puise ses sortilèges dans les pires noirceurs de la condition humaine, Kafka sur le rivage est le roman le plus ambitieux, le plus envoûtant de Murakami.
André Clavel, Lire Traduit du japonais par Corinne Atlan
Après quarante ans d'une vie confortable, sans éclat ni passion, Ella n'imaginait pas un jour changer sa destinée. Engagée comme lectrice, elle découvre un manuscrit retraçant la rencontre au XIIIe siècle du poète Rûmi avec le plus célèbre derviche du monde musulman. C'est la révélation. Transcendée par cette histoire, elle s'initie au soufisme et à la splendeur de l'amour...
Avec Soufi mon amour, Elif Shafak signe son meilleur roman.
Isabelle Vramian, Elle Traduit de l'anglais (Turquie) par Dominique Letellier
Empruntant largement à l'histoire de ses grands-parents, déportés comme des centaines de milliers de citoyens américains d'origine japonaise, après l'attaque de Pearl Harbour, Julie Otsuka retrace le destin d'une paisible famille de Berkeley. Dans ce climat de psychose et de peur collectives où chacun est soupçonné d'être un traître au service de l'empereur, commence une lente descente aux enfers... Alors que le père est déjà interné, la mère et ses deux jeunes enfants sont envoyés dans un camp de l'Utah aux confins du désert. Un exil fait de privations et de souffrance, où les pires sévices sont perpétrés dans l'indifférence générale. Trois ans plus tard, lorsque le monde sort de sa folie et qu'arrive le temps des retrouvailles, c'est une famille brisée qui doit réapprendre à vivre avec ses voisins.
Toujours plus loin. Toujours plus seul. Inspiré par ses lectures de Tolstoï et de Thoreau, Christopher McCandless a tout sacrifié à son idéal de pureté et de nature. Après deux années d'errance sur les routes du Sud et de l'Ouest américain, il rencontre son destin (à vingt-quatre ans) au coeur des forêts de l'Alaska. Un parcours telle une étoile filante dans la nuit froide du Grand Nord.
C'est un voyage à travers une Amérique très petite et très grande, à travers des paysages aussi beaux que les avait rêvés un jeune homme qui prit juste le temps de les atteindre. C'est un voyage absurde et exaltant, qui commence par un geste de folle liberté et s'achève par une mort de haute solitude. Bref, c'est une histoire. Et elle a le mérite et la tristesse d'être vraie.
Danièle Heymann, Marianne Traduit de l'anglais (Etats-Unis) Par Christian Molinier
Un manoir, une famille puissante, un sombre secret...
À Augsburg, près de Munich, en 1913, la jeune Marie est embauchée en cuisine à la Villa aux étoffes, la résidence des Melzer, propriétaires d'une imposante usine de textile. Alors que la jeune orpheline tente de tailler sa place parmi les serviteurs, les maîtres anticipent le début de la saison des bals hivernaux qui permettra à la belle Katharina, la cadette de la famille, de briller de tous ses feux en société. Paul, l'héritier principal, se tient loin de ce genre de mondanités, car il préfère de loin sa vie d'étudiant à Munich. Du moins jusqu'à ce qu'il croise Marie... Lorsque la Première Guerre mondiale déchire l'Europe et le reste du monde, la Villa et ses habitants seront aux premières loges du conflit et subiront des bouleversements dont les effets feront trembler toute la maisonnée, l'usine ainsi que ses employés. De quoi l'avenir de Marie et de tous ces gens qui sont devenus sa famille sera-t-il fait ?
Un énorme chien à tête d'ours, obsédé et très mal élevé, débarque un soir dans la famille en crise d'Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé. Dans leur coquette banlieue californienne de Point Dume, ce monstre attachant s'apprête à semer un innommable chaos.
Un joyau d'humour loufoque et de provocation tapageuse.
"tous les thèmes de la s.-f.
Semblent s'être donné rendez-vous, dans ubik, pour y être tournés, déformés, dévoilant ces questions ultimes : la télépathie, le voyage temporel ou la mort. le foisonnement de l'imagination, la richesse et la complexité de l'intrigue sont un défi au résumé cohérent du monde où évolue joe chip, monde dans lequel on saute de 1992 à 1939, où les morts vivent en état d'animation suspendue, rêvant leurs pseudo-vies dans un univers onirique.
Entre l'univers où le temps se dégrade et le monde instable des morts, ubik est le piège final des réalités, qui marque une étape définitive dans l'oeuvre de dick. c'est sans doute une de ses productions les plus achevées qui vient couronner un cycle spirituel commencé avec le maître du haut château, continué avec le dieu venu du centaure et qui culmine avec le présent roman."
1946, alors que les Britanniques soignent les blessures de guerre, Juliet Ashton, écrivain en manque d'inspiration, entreprend une correspondance avec les membres attachants d'un cercle de Guernesey. De confidences en confidences, la page d'un nouveau roman vient de s'ouvrir pour la jeune femme, peut-être aussi celle d'une nouvelle vie.
« Absolument délicieux ! » Anna Gavalda Traduit de l'américain par Aline Azoulay
« Les romans de Harrison font entrevoir en chacun de nous l'ombre portée du criminel, du tricheur et du saint. Au surplus, le style est à lui seul un chef-d'oeuvre, une leçon pour les auteurs français plus habiles à sodomiser les mouches de la ponctuation, à sacraliser des arguties qu'à livrer une inspiration urgente. Le roman, pour Harrison, c'est la religion du délire. Il enivre les mots, les soûle à mort ; il écrit à tue-tête et bâtit des phrases où se devinent encore les ahans et les suées. Jim Harrison est un écrivain passionné donc il nous passionne. »
Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans de Jane Austen. Son histoire, sa question, est en apparence celle d'un mariage : l'héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett, qui n'est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ? Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui encore, l'épousera-t-elle ? Mais il apparaît clairement qu'il n'y a en fait qu'un héros qui est l'héroïne, et que c'est par elle, en elle et pour elle que tout se passe.
Dans un petit village de Catalogne, à l'orée des Pyrénées, Les Voix du Pamano s'élèvent.
Nées dans la douleur au cours de la Guerre civile de 1936, l'écho de leurs cris ne s'est jamais tu. Traversant les années, entredéchirant amis et amants, il résonne encore au nom d'Elisenda, archange maudit, qui n'hésita pas à séduire et trahir pour assouvir sa soif de vengeance...
Martin eden, le chef-d'oeuvre de jack london passe pour son autobiographie romancée.
Il s'en est défendu, disant que martin n'était pas socialiste mais individualiste et que son histoire avait été écrite en protestation contre la philosophie de nietzsche. il y a plus d'une ressemblance entre l'auteur et le héros : ouvrier devenu romancier célèbre, invité dans les salons, amoureux d'une riche jeune fille qui ne le comprend pas, ex-prolétaire ne se reconnaissant pas dans le prolétariat et qui n'aura jamais sa place chez les bourgeois.
Ressemblance poursuivie jusque dans leur échec et dans leur fin prématurée. imitant martin eden, jack london s'est suicidé en 1916.
À Kaboul, Mariam endure un mariage contraint avec un homme violent. L'arrivée de la jeune Laila sous son toit est une épreuve de plus. Mais, entre ces femmes que tout oppose, la rivalité va bientôt faire place à une indéfectible amitié... Et à l'espoir d'une autre vie. Par l'auteur des Cerfs-Volants de Kaboul, un chant d'amour poignant pour l'Afghanistan, déchirée par la barbarie.
Khaled Hosseini convoque des sentiments universels. [...] En hommage à ce peuple courageux qui prend appui sur ses drames pour se relever.
Jeanne de Ménibus, Le Figaro Traduit de l'anglais (États-Unis) par Valérie Bourgeois