Les régimes autoritaires restent une réalité douloureuse pour des milliards de gens. Ceux dont les libertés et les droits sont bafoués. Quelle est la nature de la dictature ? Comment s'implante-t-elle ? Et comment les dictateurs conservent-ils le pouvoir, même lorsqu'ils sont méprisés et moqués par ceux qu'ils gouvernent ? Dans ce bref texte, Alaa El Aswany examine la dictature comme une véritable maladie et s'attache à démontrer que, pour comprendre le syndrome de la dictature, nous devons d'abord examiner les circonstances de son émergence, ainsi que ses symptômes, tant chez le peuple que chez le dictateur.
Un texte mordant sur la genèse de tout totalitarisme. Concret, précis, volontiers provocateur, toujours libre, Alaa El Aswany, qui s'attaque aux racines du mal, et rappelle ce faisant que la dictature est loin d'être l'apanage des pays arabes, délivre également un message d'espoir, professant sa confiance en l'humanité. Et fait, en filigrane, une nouvelle déclaration d'amour à son pays, l'Égypte, et à ses compatriotes.
Qui nourrit l'humanité ? 70 % des aliments que nous consommons proviennent des petits exploitants, qui travaillent sur des parcelles de taille modeste, soucieux d'assurer la continuité avec des traditions anciennes, en harmonie avec la nature. Vandana Shiva, docteur en physique quantique et en philosophie, figure de l'écoféminisme, nous démontre comment cette agriculture, le plus souvent portée par des femmes, respectueuse de l'économie de la nature, produit de la nourriture de meilleure qualité en abondance et préserve la santé et le bien-être des communautés.
ON NE PEUT NOURRIR L'HUMANITÉ SANS SOIGNER LA PLANÈTE, l'agroécologie paysanne est la clé. La synthèse de 30 ans de recherche et d'actions menées en faveur de l'agroé cologie paysanne sur le terrain ; un ouvrage inspirant grâce à la pédagogie par l'exemple de Vandana Shiva, cheffe de file du mouvement altermondialiste, référence incontestée en matière d'agroécologie.
«Le Travail» est au programme des Prépas scientifiques de 2022-2023, ce texte constitue une parfaite introduction à la pensée de Marx.
Premier chapitre du «Capital», ce texte explore un concept au coeur de notre société de consommation contemporaine. Ce chapitre parut en France en 1872, aux prix de dix centimes. Ainsi publié sous forme de petits fascicules, en livraisons périodiques, «Le Capital», oeuvre immense mais chère, «sera plus accessible à la classe ouvrière, et pour moi, déclare Marx à son éditeur français, cette considération l'emporte sur toute autre». Il se trouve en outre que «La Marchandise» contient l'une des trouvailles les plus importantes du «Capital», plus que jamais d'actualité dans ce monde où tout est devenu marchandise.
Janvier 2014, en Russie, les hauts fonctionnaires, les gouverneurs, les cadres du parti Russie unie reçoivent un singulier cadeau de Nouvel An de la part de l'administration présidentielle : des ouvrages de philosophie ! Des oeuvres de penseurs russes du XIXe et XXe siècle.
Si Gogol revenait, il décrirait ces imposants personnages en train de peiner sur la lecture de pages emplies de spéculations sibyllines. Le président lui-même a récemment cité ces auteurs dans des discours décisifs, et il faut essayer de comprendre ce qu'il a voulu dire. Les plus persévérants trouvent d'ailleurs dans ces livres des formules qui résonnent étrangement, et sentent comme une concordance des temps...
Dans cet essai, Michel Eltchaninoff tente de répondre à la question que chacun se pose depuis l'annexion de la Crimée, l'intervention en Syrie, et plus encore en 2022 : qu'est-ce que Poutine a dans la tête ?
Ce prince, qui a bouleversé durablement l'idée de la politique, qui l'a creusée jusqu'à ses sources les plus obscures et les plus inquiétantes, a été rédigé en quelques mois, avec la fougue et l'emportement de stendhal écrivant la chartreuse de parme.
Ce livre "diabolique" est l'oeuvre d'un homme anxieux de servir sa patrie, la cité bien-aimée de florence, et aussi de sortir, en devenant le conseiller du nouveau gouvernant, d'une "grande et continuelle malignité de fortune".
Point n'est besoin d'être un seiziémiste patenté pour savourer la cocasserie de cette fatrasie menée allegro con brio, avec un clin d'oeil de temps en temps pour nous rappeler que l'insensé produit du sens.
C'est ainsi que Claude Barousse présente ce classique des classiques qui, dans la pensée de la Renaissance, occupa une place fondamentale. La folie elle-même décline ses différents avatars, décrit ses manifestations, dit son indignation - en cela servie par une nouvelle traduction décapante, provocatrice et résolument vivante.
Dans cet opus qui part du constat que l'éducation souffre d'une crise aux multiples causes, Edgar Morin prolonge sa réflexion sur la politique de l'éducation. Il mobilise la compréhension humaine et intellectuelle afin de proposer une véritable réforme de l'apprentissage en vue d'un enseignement repensé, efficient et adapté au monde d'aujourd'hui, pour que, enfin, on «enseigne à vivre».
1946. Un journaliste erre dans les ruines des villes allemandes anéanties par les bombardements. Il se nomme Stig Dagerman, il est là pour les besoins d'un reportage mais il est avant tout écrivain. Quelques semaines durant, il va observer, questionner, descendre dans les caves à la rencontre de ceux qui s'y terrent, s'interrogeant lui-même, méditant sur la souffrance et l'angoisse, la haine et la culpabilité. Peu à peu prend forme Automne allemand, ce livre qui, depuis sa parution chez Actes Sud en 1980, n'a cessé de s'imposer comme un témoignage de première force sur les conséquences de la défaite allemande et le destin de l'Europe.
Qu'est-ce qui distingue l'esprit d'un homme de celui d'un animal ? La capacité de concevoir des outils ? La conscience de soi ? L'emprise sur le passé et le futur ? Au fil des dernières décennies, ces thèses ont été érodées ou même carrément réfutées par une révolution dans l'étude de la cognition animale. Ce livre d'un éthologue mondialement reconnu nous amène à réexaminer tout ce que nous croyions savoir sur l'intelligence animale... et humaine.
Notre modèle économique est en guerre contre la vie sur Terre. Nous ne pouvons infléchir les lois de la nature, mais nos comportements peuvent et doivent radicalement changer sous peine d'entraîner un cataclysme. Tant par l'urgence du sujet traité que par l'ampleur de la recherche effectuée, Naomi Klein signe sans doute son livre le plus important à ce jour.
Des printemps arabes aux attentats de Paris, Bamako et Tunis, des élections présidentielles algériennes à la crise des réfugiés, cette sélection de chroniques de Kamel Daoud publiées pendant six années donne à entendre une voix libre, puissante et provocante dont l'audience ne cesse de s'étendre dans le monde.
La réplique de Naomi Klein à l'arrivée au pouvoir de Donald Trump à la Maison Blanche. Dans ce nouveau livre, la journaliste de renommée mondiale analyse les faits et gestes du président des États-Unis et propose une série d'outils précis et tranchants pour comprendre cette nouvelle stratégie du choc, mais surtout pour y résister.
Traduction de Colette St-Hilaire et Véronique Dassas.
Pourquoi notre monde est-il en train de devenir fou ? Bernard Stiegler signe un livre fondamental sur les ressorts d'une société qui a vendu le souci d'humanisation au diable d'une technologie aveugle. Avec la connexion planétaire des ordinateurs, des smartphones et des foules, les organisations sociales et les individus qui tentent de s'approprier l'évolution foudroyante de la technologie arrivent toujours trop tard - à tel point qu'ils sont à présent au bord de l'effondrement. C'est ce que l'on appelle la disruption. Cette immense puissance installe un immense sentiment d'impuissance qui rend fou.
À la suite des attentats de Paris et Bruxelles, David Van Reybrouck, écrivain, anthropologue et archéologue, rencontre son ami Thomas d'Ansembourg, psychothérapeute, auteur d'ouvrages sur le développement personnel et formateur en communication non violente. Pour eux, le constat est clair : face au déferlement d'actes guerriers et barbares, appeler la paix de ses voeux ne suffit pas, il faut la préparer, la construire à l'intérieur de nous-mêmes et dans nos structures sociales.
Dans ce petit opuscule, Pierre Rabhi expose les motivations profondes qui les ont poussés, lui et ses proches collaborateurs, à lancer une campagne parallèle lors de l'échéance électorale française de 2012. Toutefois, cette décision ne répond pas à un acte de politique politicienne ; bien au contraire, elle doit permettre à tous ceux qui oeuvrent concrètement pour un changement bénéfique de la société d'être enfin entendus. Face aux événements planétaires générateurs de détresse et de violence, Pierre Rabhi affirme que le temps des consciences éclairées, déterminées, agissantes et tranquilles est venu. Hors de tout précepte ou dogme, et s'appuyant sur sa propre expérience de vie, il soutient qu'en dépit des apparences nous pouvons faire advenir le monde auquel nous aspirons si nous le voulons de tout notre être.
Tous, chaque jour, dans chacun de nos choix les plus quotidiens, nous sommes les meilleurs candidats à la construction d'une société respectueuse des êtres humains et de la nature.
Notre société de la norme, même travestie sous un hédonisme de masse et fardée de publicité tapageuse, fabrique de l'imposture, soeur siamoise du conformisme. De cette civilisation du faux-semblant, notre démocratie de caméléons est malade, enfermée dans ses normes et propulsée dans l'enfer d'un monde qui tourne à vide. Seules l'ambition de la culture et l'audace de la liberté partagée nous permettraient de créer l'avenir.
Depuis plusieurs années, David Van Reybrouck, auteur de Congo, Une histoire (Prix Médicis Essai 2012) s'intéresse de près à la vie politique de son pays, la Belgique, et notamment à la question de la participation des citoyens à la gestion du pays. Et si c'étaient les élections qui mettaient en péril la démocratie ? Ses réflexions ainsi que les solutions qu'il propose tombent à pic au moment où l'on prépare en France les élections municipales.
Dans ce récit personnel cinglant, l'économiste mondialement connu Yanis Varoufakis nous révèle l'agenda caché de l'Europe, à travers le récit de son combat perdu pour la restructuration de la dette grecque. Que s'est-il alors vraiment passé dans les coulisses du pouvoir ? Quels furent les échanges à huis clos entre les hauts responsables européens ? Ils se révèlent la plupart du temps stupéfiants par leur cynisme, leur mauvaise foi et leur duplicité...
Traduit de l'anglais par Cécile Dutheil de la Rochère avec Abel Gerschenfeld.
Après avoir fustigé notre système agricole mondialisé dans «Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture» (Babel n° 1498), Fabrice Nicolino s'adresse cette fois à une petite fille, pour qui il retrace à grands traits l'histoire de l'alimentation humaine. Et montre comment, en à peine deux siècles, nous avons accepté de donner les pleins pouvoirs à une industrie agroalimentaire uniquement préoccupée de ses profits financiers - au mépris de notre santé et de la planète.
Dans ce livre plein de vie et d'humour, Frans de Waal, éthologue réputé, démontre que l'instinct de compassion n'est pas l'apanage exclusif de l'homme. Il révèle également que l'empathie et la coopération représentent des avantages sélectifs décisifs pour la perpétuation des espèces. Un livre de nature et de science à l'évidente portée politique dans notre société occidentale où règnent la concurrence et l'individualisme.
Dans le clair-obscur des crises politiques naissent les monstres. Les meurtres de masse naissent du vide culturel d'un monde politique sans esprit, d'un monde où les techniques sont devenues folles, d'un monde qui se nourrit des surenchères de la haine et du désespoir. Pourtant, jamais autant qu'aujourd'hui les peuples ne se sont montrés affamés de nouvelles forces symboliques, pour vivre, désirer et rêver ensemble, dans l'attente d'un nouveau pacte d'humanité qui ouvre sur une cohérence politique et poétique.
L'économie est une mythologie qui désenchante le monde : elle pollue le débat public de ses fausses certitudes et empoisonne l'esprit démocratique. Nos mythologies économiques sont des mystifications politiques qui ont pour fonction principale de détourner l'attention des citoyens des véritables enjeux dont ils devraient se soucier et débattre. Dans ce bref ouvrage, l'économiste Éloi Laurent décrypte avec brio quinze mythes contemporains aussi puissants que fallacieux.
Mêlant témoignage personnel, méditations, poèmes et cris, la poétesse libanaise, secrétaire générale du Booker Prize arabe et responsable des pages culturelles du quotidien An-Nahar et du magazine érotique JASAD, nous offre une belle illustration du nouveau féminisme arabe. "Tuer Schéhérazade", c'est à la fois vivre et penser en femme libre, en femme arabe et libre, comme il en existe tant, qu'on s'interdit de voir et d'entendre.
A la rencontre de Simone Weil, philosophe, ouvrière, militante et résistante. De la guerre d'Espagne à l'usine, de l'exil à l'engagement au service de la "France libre", un itinéraire ardent et insoumis.
"Son nom est connu dans un cercle d'initiés qui la considèrent comme une icône de la pensée contemporaine et qui se ressourcent régulièrement dans ses écrits.
Je fais partie de ces personnes qui, par les hasards d'une amitié, à l'adolescence, ont eu la chance de tomber sur La Pesanteur et la Grâce, et, comme bon nombre d'étudiants, je le suppose, j'ai appris par coeur certains fragments qui résonnaient en moi comme des aphorismes de sagesse et de compréhension du monde. Pendant des années ce livre de chevet fut pour moi comme la boussole du marin au milieu de l'océan déchaîné.
Trente ans après, mes recherches sur Hannah Arendt me firent lire ou relire certains textes comme La Condition ouvrière et L'Enracinement. Je fus, de nouveau, frappée par sa profondeur d'analyse, son courage physique et intellectuel, la pertinence de ses propositions, son mystère aussi, ce mystère d'une vie brisée à trente-quatre ans dans le feu de la recherche de la vérité.
Aujourd'hui, nous avons besoin de la pensée de Simone Weil, de sa clairvoyance, de son courage, de ses propositions pour réformer la société, de ses fulgurances, de ses questionnements, de son désir de réenchanter le monde."