Jacques Ellul, penseur indépendant, à l'écart des modes et des fausses querelles, internationalement connu, poursuit avec cet ouvrage paru à la fin de sa vie sa réflexion et son analyse de notre société technicienne foncièrement intolérante.
Au-delà du juriste, du philosophe, du sociologue, du théologien, c'est plutôt l'homme qui bouscule ici les idées reçues concernant tous ceux qui dérangent l'ordre établi (délinquants, malades mentaux mais aussi chômeurs, personnes âgées et tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent produire) et nous engage à changer le cours de choses et à réagir contre l'exclusion, la ségrégation de membres du corps social qui, de plus en plus nombreux, pourraient devenir majoritaires.
Le jeu qui permet de représenter avec des partenaires ce qui n'est plus, ou pas encore, combine subtilement présence et absence, imaginaire et incarnation. Ainsi le psychodrame nous met dans une relation d'échanges directs qui ouvre un champ de recherche sur le fonctionnement psychique individuel et groupal. Ici la parole est toujours au centre de l'activité du groupe, mais c'est une parole qui cherche un partenaire et qui le trouve, même si les messages visent d'autres personnes, d'autres réponses, d'autres situations. Quels sont les processus psychiques qui permettent de dépasser les confins visibles de nos corps pour atteindre le psychisme de l'autre et provoquer des réactions qui à leur tour viennent résonner dans notre propre corps ?
À partir de situations cliniques issues d'un groupe thérapeutique de longue durée, Ophélia Avron livre ici une avancée significative dans l'élaboration conceptuelle du psychodrame. Parallèlement aux constructions fantasmatiques liées à la dynamique libidinale, elle dégage certains processus d'interliaison psychique - qu'elle désigne comme « effets de présence » - qui se réalisent par une mise en activité réciproque des psychismes.
Une réflexion étayée sur des exemples et comportant des outils concrets, respectueux de la spécificité des associations, plébiscitée par les lecteurs, justifie cette édition de poche.
" Les associations, qui avaient rêvé de bénévolat, de gratuité, de générosité et de travail en commun harmonieux, vivent parfois des enjeux de pouvoir, des conflits violents, des identités non reconnues, un sentiment de perte de projet et donc de sens. D'où l'intérêt de cet ouvrage qui se propose de rétablir ce que devrait être un mode d'organisation de plus en plus influencé par le monde de l'entreprise. " Lien social