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Mort à crédit
Louis-Ferdinand Céline, Jacques Tardi
- Futuropolis
- Bibliotheque Futuro
- 5 Novembre 1991
- 9782737627040
«Mort à crédit c'est l'histoire d'un gamin solitaire, dans le Paris d'avant la Grande Guerre, élevé par des petits-bourgeois qui n'étaient ni riches ni intelligents ni ouverts au monde en marche, et qui se gonflaient pour paraître, pour avoir l'air de, pour ressembler aux riches qu'ils révéraient. Ce petit monde a été décrit par Céline avec une férocité, une truculence et un humour incomparables, qui sont des constantes de toute son oeuvre. On y trouvera la démonstration du fait qu'il était incapable de dissocier la représentation de la vacherie des hommes du besoin qu'il avait d'en rire, passant tout naturellement de l'horreur au grotesque de cette manière si française, dénoncée par Beaumarchais, de prendre au sérieux les choses futiles et les vraies tragédies le plus comiquement possible. On y trouvera aussi l'ineffable portrait de Raoul Marquis, dit Henri de Graffigny, ingénieur, aérostier, inventeur, écrivain prolixe, faux marquis et vrai mythomane, dont Céline a fait le très rocambolesque Courtial des Pereires. Chacun connaît le talent et la manière de Tardi, son trait si particulier et la façon dont il a déjà rendu l'atmosphère tragi-comique de Voyage au bout de la nuit et de Casse-Pipe. Il était l'homme qu'il fallait pour illustrer ce livre dans lequel Céline, à force d'outrances, a donné de la société française de son temps une image plus vraie que nature, dans ce langage vivant, moderne et vert, qui a fait scandale, mais qui vaut à Mort à crédit, bientôt sexagénaire, de n'avoir pas pris une ride et de demeurer l'un des grands romans français du XX? siècle.» François Gibault.
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Lorsque Lou
Philippe Djian, Miles Hyman
- Futuropolis
- Bibliotheque Futuro
- 16 Octobre 1992
- 9782737627569
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Le héros de Portrait du Joueur est né à Bordeaux où il revient visiter les lieux de son enfance. Maisons et jardins détruits, remplacés par un supermarché agressif, égalisation et transformation partout, il ne reconnaît plus rien, sauf ses souvenirs brûlants d'autrefois, ceux des vignes et de la lumineuse douceur de vivre, «sudiste». Ce roman est d'abord celui de la mémoire. C'est aussi, grâce au personnage de Joan, une journaliste de vingt-deux ans, la confrontation cruelle et comique entre deux générations, celle «de 68» et celle «d'après 68». Là encore, tout a changé : références, moeurs, langage. Triomphe du cynisme et de la confusion médiatique imposée par le «Nord», drôlerie grinçante du temps. Mais le personnage central, discret, subversif, est une jeune femme de vingt-huit ans, Sophie, médecin à Genève. Sa rencontre avec le narrateur fait basculer le récit dans une expérience érotique très singulière qui nous est minutieusement racontée. Il s'agit d'une communicatoion exclusivement physique à travers des scènes construites à l'avance, et décrites, par Sophie elle-même, dans des lettres, d'un érotisme verbal poussé à l'extrême, qu'on lira sans doute avec stupeur. Martin Veyron, spécialiste de l'Amour Dessiné est un voyeur privilégié. Ses dessins nous montrent - et nous cachent - les tiroirs du grand jeu de Philippe Sollers.
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Le double
Fedor Dostoïevski, Jean-claude Götting
- Futuropolis
- Bibliotheque Futuro
- 3 Novembre 1989
- 9782737626692
«Le Double, c'est moi.» Goliadkine n'en doute pas, Dostoïevski non plus. À cette étrange histoire d'un homme qui rencontre son ombre jumelle, l'auteur répond par un poème pétersbourgeois. Nulle folie ne semble, en apparence, traverser l'esprit de Dostoïevski. Ce n'est pas un jeu de miroirs, bien au contraire:«Je n'ai jamais rien lancé dans la littérature de plus sérieux que cette idée...» Pour preuve la fiction ne joue qu'avec son double, la réalité. Bien sûr, Goliadkine et Dostoïevski ne font qu'un. Pour toujours. Le Double devient alors la clef, le passage obligatoire à l'oeuvre de Dostoïevski. Livre de la déraison ouvrant pourtant toutes les portes de l'univers dostoïevskien.Un double s'imagine souvent plus qu'il ne se voit. Il reste au-delà des murs, masqué par un solide principe de réalité. Le trait de Jean-Claude Götting met au défi cette ombre maléfique en donnant un corps, un visage à ce double. Le Double, par l'entremise du dessin, a trouvé un autre double. Le jeu n'en devient que plus excitant.
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Casse-pipe ; carnet du cuirassier Destouches
Louis-Ferdinand Céline, Tardi
- Futuropolis
- Bibliotheque Futuro
- 3 Novembre 1989
- 9782737626678
Casse-pipe, c'est le temps de l'enfermement, devenu interminable. Témoin la longueur de cette première nuit, qui occupe toute la première séquence, mais la suite est à l'avenant. L'agressivité du monde et des hommes y prend la forme de la nuit, du froid, de la pluie, de chevaux échappés qui courent dans tout cela, et un visage que Courteline et d'autres avaient déjà fait connaître en littérature, celui des gradés et des sous-officiers, d'autant plus charognes qu'ils sont eux-mêmes plus terrorisés.L'étonnant est que, du spectacle de tant d'écrasement, qui ne cesse pas d'être sensible, naisse ligne à ligne tant de comique. Céline est ici dans toute la maîtrise de ses moyens. Le discours et l'argot militaires sont un morceau de choix pour cette rencontre de langages qui est pour lui le commencement du style.De cette transposition du vécu en mots, Tardi fait à son tour une transposition visuelle, avec la même fidélité à la sensibilité célinienne dont il avait déjà fait preuve dans son illustration de Voyage au bout de la nuit.Henri Godard.
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Le procès-verbal
J. M. G. Le Clézio, Baudouin
- Futuropolis
- Bibliotheque Futuro
- 3 Novembre 1989
- 9782737626715
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«C'est un beau titre, La Guerre des boutons, pour un joli livre. L'histoire des gosses de deux villages qui se font la guerre, comme au Moyen Âge entre voisins. On oublie vite pourquoi. Ils sont susceptibles, les mômes. Et puis surtout, ils ont besoin de s'occuper, de s'entraîner. Comme ils n'ont pas de chevaux, ces moujingues (un mot de l'époque) qui se prennt pour des Chevaliers, et qu'on leur a pas encore appris à tuer, ils piquent les boutons, tout simplement... que les falzars dégringolent... L'humiliation ! La honte...
Piquer les bretelles, les boutons ! Pour prendre moins de risques el jouer le jeu jusqu'au bout, ils se battent à loilpem... les couilles à l'air. Grande hardiesse en 1912... la date du livre ! Et puis les gros mots... Alors ? Un ouvrage pour enfants, La Guerre des boutons ?... Faut voir... Un certain malentendu... On le colle, à présent, dans les anthologies scolaires. Ce qui est sûr, c'est qu'il est un Iivre de nostalgie. Nostalgie de l'enfance... de la terre natale... du langage aussi. Un livre délibérément franc-comtois, avec des tas de mots qu'on ne connaît pas, expliqués en bas de page. C'est ça qui m'amuse aussi. Ni de l'argot ni du patois... Des mots de tous les jours, au ras des mottes, entendus à table, dans la ferme, parmii les labours et les jachères. Pergaud, il s'en goberge ! Nous aussi. Qu'est-ce que c'est un livre pour enfants ? Pinocchio ?... Poil de Carotte ? Alice ? Pantagruel ? Voire, disait Panurge, justement. Louis Pergaud, je pense, l'a écrit pour son plaisir. Un bon critère ! Et la guerre, la vraie, est arrivée. Il y est allé, Pergaud... Il avait écrit aussi des histoires de bêtes, De Goupil à Margot, la pie, le renard... On lui a donné un flingue. Qu'il aille défendre la patrie, loin de la Franche-Comté... là-bas dans la Meuse. En 1915, il s'est fait étendre. Mort pour la France. Était-ce bien utile... indispensable ? À ce roman début de siècle qui a tout le charme rétro qu'on veut, mais pas une ride, les dessins de Florence Cestac donnent un sacré coup de jeune. Ils ont un comique propre, une dynamique d'humour exceptionnelle. Les personnages, avec leurs gueules bien expressives de tapir, leurs yeux ronds et leurs bouches ouvertes, rendent tout à fait le mouvement du récit et son ambiance. À se tordre !» Alphonse Boudard.