GALLIMARD
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Surveiller et punir ; naissance de la prison
Michel Foucault
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 20 Février 1975
- 9782070291793
Peut-être avons-nous honte aujourd'hui de nos prisons. Le XIX? siècle, lui, était fier des forteresses qu'il construisait aux limites et parfois au coeur des villes. Ces murs, ces verrous, ces cellules figuraient toute une entreprise d'orthopédie sociale. Ceux qui volent, on les emprisonne ; ceux qui violent, on les emprisonne ; ceux qui tuent, également. D'où vient cette étrange pratique et le curieux projet d'enfermer pour redresser, que portent avec eux les Codes pénaux de l'époque moderne ? Un vieil héritage des cachots du Moyen Âge ? Plutôt une technologie nouvelle : la mise au point, du XVI? au XIX? siècle, de tout un ensemble de procédures pour quadriller, contrôler, mesurer, dresser les individus, les rendre à la fois «dociles et utiles». Surveillance, exercices, manoeuvres, notations, rangs et places, classements, examens, enregistrements, toute une manière d'assujettir les corps, de maîtriser les multiplicités humaines et de manipuler leurs forces s'est développée au cours des siècles classiques, dans les hôpitaux, à l'armée, dans les écoles, les collèges ou les ateliers : la discipline. La prison est à replacer dans la formation de cette société de surveillance. La pénalité moderne n'ose plus dire qu'elle punit des crimes ; elle prétend réadapter des délinquants. Peut-on faire la généalogie de la morale moderne à partir d'une histoire politique des corps ?
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La liberté est l'engagement américain par excellence, mais, comme le soutient Timothy Snyder, nous avons tant perdu de vue ce qu'elle signifie que cela nous conduit à une crise. Trop d'entre nous considèrent la liberté comme l'absence de pouvoir de l'État : nous pensons que nous sommes libres si nous pouvons faire et dire ce que nous voulons, et nous passer de l'autorité du gouvernement. Mais la véritable liberté n'est pas tant sa provenance, son fondement, que sa destination, sa visée - la liberté de prospérer, de prendre des risques pour l'avenir que nous choisissons en travaillant ensemble. La liberté est la valeur qui rend toutes les autres possibles. De la liberté nous emmène dans un voyage intellectuel passionnant. S'appuyant sur les travaux de philosophes et de dissidents politiques tels qu'Edith Stein, Simone Weil, Vaclav Havel, Leszek Kolakowski, Henry David Thoreau, et sur des conversations avec des penseurs contemporains comme Tony Judt à une époque d'exceptionnalisme américain, Timothy Snyder identifie les pratiques et les attitudes - les habitudes de pensée - qui nous permettront de concevoir un mode de gouvernement dans lequel nous et les générations futures pourrons nous épanouir en reconnaissant l'importance des traditions (défendues par la droite), mais aussi le rôle des institutions (domaine de la gauche). Intime mais ambitieux, ce livre contribue à forger un nouveau consensus ancré dans une politique d'abondance, de générosité et de grâce.
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Chronos : L'Occident aux prises avec le Temps
François Hartog
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 1 Octobre 2020
- 9782072893070
«Omniprésent et inéluctable, tel est Chronos. Mais il est d'abord celui qu'on ne peut saisir. L'Insaisissable, mais, tout autant et du même coup, celui que les humains n'ont jamais renoncé à maîtriser. Innombrables ont été les stratégies déployées pour y parvenir, ou le croire, qu'on aille de l'Antiquité à nos jours, en passant par le fameux paradoxe d'Augustin : aussi longtemps que personne ne lui demande ce qu'est le temps, il le sait ; sitôt qu'on lui pose la question, il ne sait plus.Ce livre est un essai sur l'ordre des temps et les époques du temps. À l'instar de Buffon reconnaissant les «Époques» de la Nature, on peut distinguer des époques du temps. Ainsi va-t-on des manières grecques d'appréhender Chronos jusqu'aux graves incertitudes contemporaines, avec un long arrêt sur le temps des chrétiens, conçu et mis en place par l'Église naissante : un présent pris entre l'Incarnation et le Jugement dernier. Ainsi s'engage la marche du temps occidental.On suit comment l'emprise du temps chrétien s'est diffusée et imposée, avant qu'elle ne reflue de la montée en puissance du temps moderne, porté par le progrès et en marche rapide vers le futur.Aujourd'hui, l'avenir s'est obscurci et un temps inédit a surgi, vite désigné comme l'Anthropocène, soit le nom d'une nouvelle ère géologique où c'est l'espèce humaine qui est devenue la force principale : une force géologique. Que deviennent alors les anciennes façons de saisir Chronos, quelles nouvelles stratégies faudrait-il formuler pour faire face à ce futur incommensurable et menaçant, alors même que nous nous trouvons encore plus ou moins enserrés dans le temps évanescent et contraignant de ce que j'ai appelé le présentisme ?»François Hartog
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Départager l'humanité : Humains, humanismes, inhumains
François Hartog
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 14 Novembre 2024
- 9782073015112
Créer, disent les grands textes fondateurs, c'est partager et départager : entre des mortels et des immortels, entre des humains et des bêtes, entre un Dieu éternel et des êtres éphémères, entre un corps périssable et une âme immortelle... Ce geste premier lance toute l'enquête. Scruter les façons dont ces partages ont été repris, transformés, contestés, rejetés au cours des siècles : tel est son objet. Ce sont donc autant de figures historiques de l'homme qui sont, un chapitre après l'autre, interrogées : l'anthrôpos grec, l'homo humanus romain, l'homo christianus, puis l'homme des humanistes, celui aussi qui fait sien le «je suis homme et rien d'humain ne m'est étranger», avant que la proclamation «l'homme est un Dieu pour l'homme», elle-même bientôt suivie par l'annonce de «la mort de l'homme», ne débouche sur la récusation d'un «propre» de l'homme et de tous les dualismes qui, au cours des siècles, ont jalonné son histoire. Humains, humanismes, inhumains : le sous-titre précise encore le cadre historique. En se conjuguant et en s'opposant, les trois termes font système. Les humanismes, en s'attachant à départager l'humain de l'inhumain, ont recherché des voies pour que les humains, au moins certains d'entre eux, le soient plus ou mieux. Ce qui ne les a pas toujours empêchés, il s'en faut, d'être aveugles à l'inhumain. Aujourd'hui, c'est l'humanitaire qui, face à l'inhumain, revendique d'agir au nom d'un propre de l'homme : sa dignité. Parcourir ce grand arc qui mène de la formation d'anthrôpos à sa dissolution n'implique ni que ce chemin fût tracé d'avance ni qu'il doive déboucher sur une quelconque apocalypse. En revanche, c'est montrer comment le moment présent, celui d'une désorientation généralisée, s'inscrit dans une histoire longue. Et, du même coup, aider à le mieux comprendre.
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Histoire de la sexualité Tome 1 ; la volonté de savoir
Michel Foucault
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 17 Novembre 1976
- 9782070295890
Nommé au Collège de France, Michel Foucault a entrepris, durant la fin des années soixante-dix, un cycle de cours consacré à la place de la sexualité dans la culture occidentale : l'Histoire de la sexualité, articulée en trois volumes (La volonté de savoir, L'usage des plaisirs et Le souci de soi). Il y prolonge les recherches entreprises avec L'archéologie du savoir et Surveiller et punir, mais en concentrant ses analyses sur la constellation de phénomènes que nous désignons par le «sexe» et la sexualité. L'axe de cette entreprise n'est pas de s'ériger contre une «répression» de la sexualité afin de la «libérer», mais de montrer comment la vie sexuelle a enclenché une volonté systématique de tout savoir sur le sexe qui s'est systématisée en une «science de la sexualité», laquelle, à son tour, ouvre la voie à une administration de la vie sexuelle sociale, de plus en plus présente dans notre existence. Foucault fait ainsi l'archéologie des discours sur la sexualité (littérature érotique, pratique de la confession, médecine, anthropologie, psychanalyse, théorie politique, droit, etc.) depuis le XVIIe siècle et, surtout, au XIXe, dont nous héritons jusque dans les postures récentes de «libération sexuelle», l'attitude de censure et celle d'affranchissement se rencontrant finalement dans le même type de présupposé : le sexe serait cause de tous les phénomènes de notre vie comme il commanderait l'ensemble de l'existence sociale.
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Le culte des saints musulmans : Des débuts de l'islam à nos jours
Catherine Mayeur-Jaouen
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 5 Septembre 2024
- 9782072984884
Souvent considéré comme marginal, le culte des saints musulmans est aujourd'hui un sujet brûlant qui écrit l'histoire religieuse de l'islam sous un nouvel angle. Né dans le riche terreau de l'Antiquité tardive, lié au culte des morts et au processus d'islamisation, ce culte puise dans la mémoire des prophètes antéislamiques, du djihad et de la vénération du Prophète et de ses descendants. Tout un ensemble de croyances et de pratiques adressées aux saints et à des lieux sacrés apparaît en pleine lumière au IXe siècle. Visites pieuses et pèlerinages aux sanctuaires réclament une intercession ici-bas et dans l'au-delà, aux hommes de Dieu et à de rares femmes. Du Maroc à l'Indonésie, le culte des saints s'ancre aussi dans celui des ancêtres et dans la fréquentation de lieux sacrés en affirmant une identité désormais musulmane qui participe à la compétition entre chiisme et sunnisme. Le phénomène encouragé par les dynasties successives devient massif au XIIe-XIIIe siècle, avec l'essor des confréries soufies, le culte du Prophète, et de nouvelles vagues d'islamisation. Il domine le paysage dévotionnel musulman jusqu'aux attaques du wahhabisme au XVIIIe siècle, puis jusqu'à celles du réformisme et enfin du salafisme actuel. Au XXe siècle, les États indépendants privent confréries et descendants saints de leur pouvoir pour déplacer le culte vers celui des héros et des martyrs. D'impressionnants renouveaux s'affirment à la fin du XXe siècle, avant de nouvelles ruptures au XXIe siècle, imposées par l'urbanisation, les migrations, Internet et le règne de l'image, la mondialisation et la sécularisation.
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La révolution culturelle nazie
Johann Chapoutot
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 19 Janvier 2017
- 9782070117697
Pour les nazis, la «culture» était à l'origine la simple transcription de la nature : on révérait les arbres et les cours d'eau, on s'accouplait, se nourrissait et se battait comme tous les autres animaux, on défendait sa horde et elle seule. La dénaturation est intervenue quand les Sémites se sont installés en Grèce, quand l'évangélisation a introduit le judéo-christianisme, puis quand la Révolution française a parachevé ces constructions idéologiques absurdes (égalité, compassion, abstraction du droit...).
Pour sauver la race nordique-germanique, il fallait opérer une «révolution culturelle», retrouver le mode d'être des Anciens et faire à nouveau coïncider culture et nature. C'est en refondant ainsi le droit et la morale que l'homme germanique a cru pouvoir agir conformément à ce que commandait sa survie. Grâce à la réécriture du droit et de la morale, il devenait légal et moral de frapper et de tuer.
Avec ce recueil d'études, Johann Chapoutot parachève et relie le projet de deux de ses livres précédents, Le National-socialisme et l'Antiquité (2008) et La Loi du sang : penser et agir en nazi (2014). En approfondissant des points particuliers, comme la lecture du stoïcisme et de Platon sous le IIIe Reich, l'usage de Kant et de son impératif catégorique ou la réception en Allemagne du droit romain, il montre comment s'est opérée la réécriture de l'histoire de l'Occident et par quels canaux de telles idées sont parvenues aux acteurs des crimes nazis.
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Histoire de la sexualité Tome 2 ; l'usage des plaisirs
Michel Foucault
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 15 Juin 1984
- 9782070700561
Dans ce deuxième volume, Foucault poursuit son enquête historique sur les sources de notre sexualité occidentale. Il a dû infléchir son projet initial pour s'intéresser aux sources antiques, grecques et surtout romaines.La recherche se développe selon tous les aspects concernés par la sexualité et prend ainsi les dimensions d'une anthropologie générale du plaisir. Foucault ne néglige pas non plus l'économie de la sexualité et son inscription dans un cadre social et juridique, et il étudie le statut du mariage, ainsi que l'organisation des foyers. Enfin, l'ouvrage se conclut sur un traité d'érotique et une réflexion sur ce que serait l'amour véritable.
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La loi du sang ; penser et agir en nazi
Johann Chapoutot
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 9 Octobre 2014
- 9782070141937
Devant l'ampleur et le caractère inédit des crimes nazis - qu'ils soient collectifs ou individuels -, les historiens butent sur la causalité profonde, qui reste obscure.
Ces comportements monstrueux s'appuient pourtant sur des fondements normatifs et un argumentaire juridique qu'il faut prendre au sérieux. C'est ce que fait ici Johann Chapoutot dans un travail de grande ampleur qui analyse comment les philosophes, juristes, historiens, médecins ont élaboré les théories qui faisaient de la race le fondement du droit et de la loi du sang la loi de la nature qui justifiait tout : la procréation, l'extermination, la domination.
Une profonde intimité avec une immense littérature publique ou privée - correspondances, journaux intimes -, avec la science et le cinéma du temps, rend sensible comment les acteurs se sont approprié ces normes qui donnent un sens et une justification à leurs manières d'agir. Comment tuer un enfant au bord de la fosse peut relever de la bravoure militaire face à l'ennemi biologique.
Si le métier d'historien consiste à comprendre et non à juger, ou à mieux comprendre pour mieux juger, ce livre jette une lumière neuve et originale sur le phénomène nazi.
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Montaillou, village occitan de 1294 à 1324
Emmanuel Le Roy Ladurie
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 23 Avril 1982
- 9782070209514
En 1320, Jacques Fournier, évêque de Pamiers, plus tard pape d'Avignon, enquête comme inquisiteur sur un village de haute Ariège à 1 300 mètres d'altitude : Montaillou, 250 habitants, petite communauté occitane et pyrénéenne de montagnards et de bergers.
Simple épisode de la lutte contre le catharisme ? Mais la conscience ethnologique et policière de l'enquêteur est telle que, Maigret avant la lettre, il finit par déterrer tous les secrets du village, petits ou grands. Et Dieu sait s'il y en a ! Rien n'échappe à cet évêque fureteur, ni la vie intime et ambulatoire du berger Maury, ni les nombreux amours du truculent curé de la paroisse, mouchard paillard et cathare, ni les passions romantiques de la châtelaine Béatrice de Planissoles.
Mais ce sont aussi les drames et la vie quotidienne de Montaillou, opprimé par un clergé dominateur et par le clan tyrannique des Clergue, qui forment la trame de cette étude à la fois monographique et globale ; l'enfance et la mort, la culture et la famille, les luttes des mafias paysannes, l'obsession du salut et la magie, l'irréligion et l'hérésie rustiques, la morale et le crime, le folklore, les mythes et les revenants.
Utilisant cet extraordinaire document qu'est le " registre d'Inquisition " de Jacques Fournier, sorte de roman vrai du petit peuple du xtve siècle, ce Montaillou ressuscite, dans l'esprit des méthodes historiques et ethnographiques les plus actuelles, la réalité cathare et occitane d'il y a six cent cinquante ans, avec la fraîcheur et le tremblement du vécu.
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La Gloire de Notre-Dame : La foi et le pouvoir
Maryvonne de Saint-Pulgent
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 7 Décembre 2023
- 9782072925627
Retransmis en direct par la planète médiatique, l'incendie du 15 avril 2019 suscite une émotion mondiale qui atteste de la gloire universelle de Notre-Dame de Paris, célébrée depuis le XII? siècle par les textes, les images et les musiques. L'audace de son architecture fait de Notre-Dame l'archétype du sanctuaire chrétien et le symbole de l'élégance parisienne dans les enluminures médiévales. Elle est jusqu'à la Renaissance l'un des grands foyers intellectuels européens par son école doctorale où a enseigné Abélard, d'où est sortie l'Université de Paris et où s'est inventée la musique occidentale. Victor Hugo enrichit sa légende d'une dimension littéraire et fantastique qui inspire à son tour les modernités artistiques des XIX? et XX? siècles. Édifiée en même temps que s'affirme la dynastie capétienne, Notre-Dame est un lieu de pouvoir partagé entre le roi et l'évêque, rivaux en puissance temporelle mais unis contre les ambitions impériales des papes. Les premiers états généraux que Philippe le Bel réunit en 1302 à Notre-Dame pour proclamer l'indépendance de l'Église de France face à Rome en font le lieu fondateur du gallicanisme. Par sa dimension sacrée, elle est aussi le lieu de légitimation de la monarchie, qui y célèbre évènements dynastiques, funérailles des rois et des héros, victoires militaires et traités de paix. Puis elle trouve sa place dans la liturgie du pouvoir républicain. La cathédrale classée par l'Unesco est celle léguée par la restauration de Viollet-le-Duc : le débat sur sa flèche disparue pendant l'incendie montre qu'il faut réévaluer cette grande figure de la modernité.
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Histoire de la sexualité Tome 3 ; le souci de soi
Michel Foucault
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 15 Juin 1984
- 9782070273829
Le troisième et dernier volume de l'histoire de la sexualité est consacré à la formation de l'individu telle qu'elle a été développée à travers des textes souvent peu analysés - Artémidore, Galien, le Pseudo-Lucien -, mais déterminants dans la mise en place d'une finalité générale de la culture qui culmine dans l'émergence d'une personnalité singulière, capable de faire le meilleur usage de son corps et de son esprit harmonieusement éduqué pour le rendre à même d'assumer les fonctions politiques auxquelles il est d'emblée destiné. La formation du corps, la perspective du mariage, les relations avec la femme comme celles avec les autres garçons, les représentations du plaisir s'inscrivent toutes à l'horizon politique et culturel de la Cité, et toutes se confrontent à l'idéal de la vie bonne.
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Le sabbat des sorcières
Carlo Ginzburg
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 3 Novembre 1992
- 9782070727414
Du XIV? au XVII? siècle, dans toute l'Europe, des femmes et des hommes accusés de sorcellerie ont raconté s'être rendus au sabbat : là, de nuit, en présence du diable, on se livrait à des festins, à des orgies, à l'anthropophagie, à la profanation des rites chrétiens.D'où vient le sabbat ? Les accusés se sont-ils laissé extorquer, souvent sous la torture, le récit que leurs juges attendaient d'eux ? Selon Carlo Ginzburg, pas toujours. Dans quelques cas, l'écart entre les questions des juges et les réponses des accusés laisse affleurer des éléments liés à une couche plus profonde. Partant de ces anomalies, appuyé sur un immense matériel documentaire, il a entrepris de retrouver et de recomposer les pièces dispersées de cette histoire nocturne. L'enquête conjugue plusieurs approches auxquelles correspondent autant d'hypothèses : une approche historique qui, des lépreux aux juifs, aux hérétiques et aux sorciers, dessine à la fin du Moyen Âge la place du complot ourdi en son sein par les ennemis de la chrétienté ; une approche morphologique, qui rassemble les éléments disjoints d'une très ancienne culture à fond chamanique, largement attestée dans le monde eurasiatique ; une dernière hypothèse, plus ambitieuse encore, lie l'identification de formes générales de l'expérience essentielle de la mort et de l'au-delà et les structures élémentaires du récit.Un programme immense, mais aussi une rigoureuse leçon de méthode qui veut, à chaque moment, rappeler les exigences, les limites et les possibilités du métier d'historien.
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Terres de sang ; l'Europe entre Hitler et Staline
Timothy Snyder
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 5 Mai 2022
- 9782072994357
«Au début du XXI? siècle, alors que je concevais ce livre», nous dit Timothy Snyder dans cette postface inédite rédigée à la veille de la guerre en Ukraine, «il n'existait d'expressions familières que pour deux politiques de carnage : l'Holocauste et la Grande Terreur soviétique. Personne ou presque n'avait remarqué que dans les deux cas, les fosses de la mort étaient dispersées sur les mêmes territoires». C'est par ces mots que Timothy Snyder complète le récit de la catastrophe au cours de laquelle, entre 1933 et 1945, 14 millions de civils, ont été tués par l'Allemagne nazie et l'Union soviétique stalinienne. Tous l'ont été sur un même territoire, que l'auteur appelle les «terres de sang» et qui s'étend de la Pologne centrale à la Russie occidentale en passant par l'Ukraine, la Biélorussie et les pays Baltes. Plus de la moitié d'entre eux sont morts de faim. Deux des plus grands massacres de l'histoire ayant précédé l'Holocauste - les famines préméditées par Staline, principalement en Ukraine, au début des années 1930, qui ont fait plus de 4 millions de morts, et l'affamement par Hitler de quelque 3 millions et demi de prisonniers de guerre soviétiques, au début des années 1940 - ont été perpétrés ainsi. Les victimes des deux régimes ont laissé de nombreuses traces. Tombées après la guerre de l'autre côté du Rideau de fer, elles sont restées dans l'oubli pendant plus de soixante ans et ne sont revenues au jour qu'à la faveur de la chute du communisme. Timothy Snyder redonne humanité et dignité à ces millions de morts privés de sépultures et les rappelle au souvenir des vivants.
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Qu'est-ce que l'esclavage ? une histoire globale
Olivier Grenouilleau
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 17 Avril 2014
- 9782070786176
L'esclavage, chacun croit savoir ce que c'est, et pourtant... Les cours pénales elles-mêmes statuent difficilement sur ses formes contemporaines, faute de définition juridique claire. Pour tenter d'en cerner les contours, Olivier Grenouilleau s'est posé trois questions : pourquoi est-il si difficile de le définir ? Comment peut-on néanmoins y parvenir ? Comment les systèmes esclavagistes arrivent-ils à durer ? Comparant l'esclavage aux autres formes d'exploitation de l'homme, il parcourt l'espace et le temps, depuis l'invention même de l'esclavage, au néolithique, jusqu'à nos jours. Associant exemples et analyses au service d'une approche globale, il s'inscrit, au-delà même de son sujet, dans de nouvelles manières de penser l'histoire. Au terme de la démonstration, l'esclave apparaît en tout temps et en tout lieu comme une personne transformée en un autre, susceptible d'être utilisée comme une chose, et dont l'humanité est mise en sursis. Il n'en demeure pas moins un homme, mais un homme-frontière, dont l'appartenance à la société des hommes dépend de la médiation de son maître.
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La traversée des Alpes ; essai d'histoire marchée
Antoine de Baecque
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 20 Mars 2014
- 9782070144426
Le 6 septembre 2009, Antoine de Baecque se lance sur le GR5, un sac de dix-sept kilos sur le dos, pour un mois de randonnée solitaire à travers les Alpes, depuis le lac Léman jusqu'à la Méditerranée:six cent cinquante kilomètres, trente mille mètres de dénivelée, sept à neuf heures de marche quotidienne. De cette aventure, il a tiré un exercice d'histoire expérimentale mêlant études savantes sur les Alpes et l'aménagement de la montagne et recherche personnelle, «par les pieds», attentive au corps. L'auteur raconte la genèse du GR5, tantôt chemin de pèlerinage, tantôt sentier commercial ou de contrebande, draille de la transhumance ou voie militaire. Il montre comment il s'est constitué en emblème, remontant à ses pionniers randonneurs, suivant ses «aménageurs», proposant une typologie de ses usages et une sociologie de ses usagers. De plus, il fait le récit au jour le jour de cette «grande traversée des Alpes» qu'il a désiré éprouver lui-même. Il résulte de cette expérience une forme originale d'écriture de l'histoire, un essai d'histoire marchée. Née de l'avancée du randonneur, celle-ci rend compte de la progression le long d'un sentier et, dans la foulée, plonge dans l'histoire même de ce sentier, les strates multiséculaires laissées par les circulations alpines passées. Ainsi permet-elle au lecteur lui-même de suivre, au rythme de la marche, le chemin qui va dans la montagne.
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Le carnaval de romans : de la chandeleur au mercredi des Cendres (1579-1580)
Emmanuel Le Roy Ladurie
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 1 Février 1979
- 9782070285785
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Le musée, une histoire mondiale Tome 1
Krzysztof Pomian
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 1 Octobre 2020
- 9782070742370
Des accumulations des tombeaux égyptiens ou chinois et des trésors royaux jusqu'à notre Louvre d'aujourd'hui, entre autres lieux, il faudra du temps pour que le musée trouve sa forme et sa fonction de conservation, d'étude et d'exposition des objets. Or, une histoire mondiale des musées, à la fois politique, sociale et culturelle, n'a encore jamais été écrite. La voici : Le Musée, une histoire mondiale, en trois tomes qui paraîtront sur deux ans.
Le premier volume de cette monumentale entreprise, Du trésor au musée, part d'un passé éloigné pour arriver à la création de l'institution appelée «musée», inventée en Italie à la fin du XVe siècle, gagnant toute l'Europe au XVIIIe. Une histoire faite de dons et de marchandises, de vols et de pillages, de guerres et de diplomatie. Et aussi d'architecture, de manière de contempler et de manier les objets, de problèmes juridiques et d'organisation, avant les vastes débats d'exposition, d'éclairage, d'accrochage qui suivront. Une histoire d'art, mais aussi de commerce, de savoirs, de techniques.
La richesse de l'illustration qui s'appuie sur un texte lumineux donneront envie à tout en chacun de retourner enfin dans ce «lieu bien étrange , comme le déclare Krzysztof Pomian en ouverture de son ouvrage : le musée.
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Les images médiévales : La figure et le corps
Jean-claude Schmitt
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 21 Septembre 2023
- 9782073026880
De l'empreinte bouleversante d'une main humaine datée du paléolithique dans la grotte Cosquer (28000 ans avant notre ère) à la pipe peinte en 1929 par René Magritte prévenant que «Ceci n'est pas une pipe», les images ne cessent de nous renvoyer aux mêmes questions essentielles : qu'est-ce que représenter ? Imiter et figurer, est-ce la même chose ? Quel est le rapport entre l'objet ou la personne représentés et leurs images ? Ces questions semblent hors du temps, alors que les images, leurs formes et leurs usages se montrent étroitement dépendants des époques et des cultures particulières qui les produisent. Ainsi en va-t-il dans la chrétienté médiévale, entendue comme une formation sociale et culturelle dont on ne préjuge pas des limites chronologiques, pour souligner au contraire son empreinte durable jusque sur nos comportements et nos représentations aujourd'hui. Au «Moyen Âge», la question de l'image se rapporte toujours, de près ou de loin, à l'Incarnation du Fils de Dieu. Contre l'interdit judaïque de la représentation, la «figure» du Christ donne sens à toutes les autres images. Et par ricochet, son «corps» sacramentel donne corps à la matière (bois, métal, textile, parchemin) des peintures et des statues innombrables et désirables de la Vierge et des saints. Ainsi la fifigure et le corps tracent dans les motifs et la matière des images, des chemins qui, en se croisant, invitent le lecteur à un parcours sinueux dans le temps long de l'histoire.
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Ce saint louis de jacques le goff, c'est la rencontre d'une des figures de proue du mouvement des annales, traditionnellement hostile au culte de la biographie, avec la plus haute figure de l'histoire nationale, le personnage quasi mythologique du roi très chrétien, et même le seul canonisé des " trente rois qui ont fait la france ".
Et pour faire bonne mesure, cette étude approfondie ne se veut - c'est ce qui fait sa puissante originalité - ni la " france de saint louis " ni " saint louis dans son temps ", mais bien la recherche, de l'homme, de l'individu, de son " moi ", dans son mystère et sa complexité. qui fut saint louis ? peut-on le connaître et, joinville aidant, entrer dans son intimité ? peut-on le saisir à travers toutes les couches et les formations de mémoires attachées à construire sa statue et son modèle ? problème d'autant plus difficile que, la légende rejoignant pour une fois la réalité, l'enfant roi de douze ans semble avoir été dès le départ programmé, si l'on ose dire, pour être ce roi idéal et unique que l'histoire en a fait.
Cette somme tient ainsi le pari de fondre dans la même unité savante et passionnée le récit de la vie du roi et l'interrogation qui, pour l'historien, le double, l'habite et l'autorise : comment raconter cette vie, comment parler de saint louis, à ce point absorbé par son image qu'affleure la question provocatrice " saint louis a-t-il existé ? ". les biographes se veulent, en général, neutres et impassibles comme des juges suprêmes.
Ici, le sentiment de la vérité naît au contraire de la tension explicite entre l'historien et son héros : un mélange d'attirance et d'hostilité, d'admiration, de rejet et de déconcertante amitié qui, loin de toute hagiographie, s'épanouit en une contagieuse fascination.
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Le musée, une histoire mondiale Tome 2 ; l'ancrage européen, 1789-1850
Krzysztof Pomian
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 11 Mars 2021
- 9782072924705
Des accumulations des tombeaux égyptiens ou chinois et des trésors royaux jusqu'à notre Louvre d'aujourd'hui, entre autres lieux, il faudra du temps pour que le musée trouve sa forme et sa fonction de conservation, d'étude et d'exposition des objets. Or, une histoire mondiale des musées, à la fois politique, sociale et culturelle, n'a encore jamais été écrite. La voici : Le Musée, une histoire mondiale, en trois tomes qui paraîtront sur deux ans.Le premier volume de cette monumentale entreprise, Du trésor au musée, part d'un passé éloigné pour arriver à la création de l'institution appelée «musée», inventée en Italie à la fin du XV? siècle, gagnant toute l'Europe au XVIII?. Une histoire faite de dons et de marchandises, de vols et de pillages, de guerres et de diplomatie. Et aussi d'architecture, de manière de contempler et de manier les objets, de problèmes juridiques et d'organisation, avant les vastes débats d'exposition, d'éclairage, d'accrochage qui suivront. Une histoire d'art, mais aussi de commerce, de savoirs, de techniques.La richesse de l'illustration qui s'appuie sur un texte lumineux donneront envie à tout en chacun de retourner enfin dans ce «lieu bien étrange , comme le déclare Krzysztof Pomian en ouverture de son ouvrage : le musée.
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Le musée, une histoire mondiale Tome 3 : à la conquête du monde, 1850-2020
Krzysztof Pomian
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 15 Septembre 2022
- 9782072982781
Des accumulations des tombeaux égyptiens ou chinois et des trésors royaux jusqu'à notre Louvre d'aujourd'hui, entre autres lieux, il faudra du temps pour que le musée trouve sa forme et sa fonction de conservation, d'étude et d'exposition des objets. Or, une histoire mondiale des musées, à la fois politique, sociale et culturelle, n'a encore jamais été écrite. La voici : Le Musée, une histoire mondiale, en trois tomes qui paraîtront sur deux ans.Le premier volume de cette monumentale entreprise, Du trésor au musée, part d'un passé éloigné pour arriver à la création de l'institution appelée «musée», inventée en Italie à la fin du XV? siècle, gagnant toute l'Europe au XVIII?. Une histoire faite de dons et de marchandises, de vols et de pillages, de guerres et de diplomatie. Et aussi d'architecture, de manière de contempler et de manier les objets, de problèmes juridiques et d'organisation, avant les vastes débats d'exposition, d'éclairage, d'accrochage qui suivront. Une histoire d'art, mais aussi de commerce, de savoirs, de techniques.La richesse de l'illustration qui s'appuie sur un texte lumineux donneront envie à tout en chacun de retourner enfin dans ce «lieu bien étrange , comme le déclare Krzysztof Pomian en ouverture de son ouvrage : le musée.
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L'individu, la mort, l'amour ; soi-même et l'autre en Grèce ancienne
Jean-Pierre Vernant
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 3 Mars 1989
- 9782070715039
Pour un Grec de l'Antiquité, qu'est-ce qu'être soi-même ? La Grèce des cités a largement ouvert la voie au développement de l'individu dans la vie sociale ; pourtant l'être humain n'y apparaît pas encore comme une personne, au sens moderne, une conscience de soi dont le secret reste inaccessible à tout autre que le sujet lui-même. La religion civique n'a pas non plus doté chaque individu d'une âme immortelle qui prolongerait son identité dans l'au-delà.
C'est que dans une société de face à face, une culture de la honte et de l'honneur, l'existence de chacun est sans cesse placée sous le regard d'autrui. Pour se connaître il faut contempler son image reflétée dans l'oeil de son vis-à-vis.
Parmi les formes diverses que l'autre a revêtues aux yeux des Grecs, il en est trois qu'en raison de leur position extrême dans le champ de l'altérité J.-P. Vernant a retenues pour focaliser sur elles son enquête : la figure des dieux, le masque de la mort, le visage de l'être aimé. Ces trois types d'affrontement à l'autre servent comme de révélateurs pour dégager les traits de l'identité telle que les Grecs l'ont conçue et assumée.
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Penser la Révolution française
François Furet
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 25 Octobre 1978
- 9782070293810
La Révolution française peut être interprétée à la fois comme le produit de ce qu'elle a appelé l'Ancien Régime, et comme l'avènement de la civilisation où nous vivons depuis. Dans le premier cas, elle est le grand spectacle de ce qui s'est passé avant elle ; dans le second, elle inaugure le cours de l'égalité et de la démocratie modernes. Ce livre est une tentative pour la penser sous ces deux aspects, en renouant avec des questions posées par la tradition historiographique du XIXe siècle.