Entre l'âge de 8 et 17 ans, Fernando Pessoa a vécu en Afrique du Sud ; il lui en restera une parfaite maîtrise de la langue anglaise. S'appropriant cette langue qui n'est pas la sienne, il la réinvente à sa façon (un peu à la manière de Beckett écrivant en français). Si, de son vivant, il n'a publié sous son nom qu'une seule oeuvre en portugais, sont par contre parus quatre recueils en anglais, plus de nombreux fragments, rassemblés dans ce livre. Dans une grande rigueur d'expression, Pessoa y atteint les sommets de la poésie métaphysique, notamment dans Antinoüs et dans les Trente-cinq sonnets, qui comptent parmi ses plus grands chefs d'oeuvre.
Charme.
De la rive lunaire des songes, Je tends vers toi mes mains jointes, O toi qui descendis d'autres fleuves, Que ceux que l'oeil espère voir !
O couronnée des rayons de l'esprit !
O spiritualité voilée !
Mes rêves et mes pensées abaissent, Leurs oriflammes à tes pieds.
O ange qui naquis trop tard, Pour rencontrer l'homme déchu !
Sous quelles neuves espèces sensibles, Nos vies jumelles connaîtront-elles, la douceur ?
De quel nouvel émoi dois-je, Rêver pour te croire mienne ?
De quelle pureté du désir ?
Toi qui te vrilles comme une vigne, Autour de ma foi caressée !
O vin de l'esprit pressé en rêve !
Elle est noire. La quarantaine. Féline divine. Puissante. Elle gueule. Cri de femme. Femme-enfant. Femme-mère. Femme fatale. Femme aux mots qui percent. Acérés. Lisette Lombé - du moins son héroïne - dévoile son cul, sa dentelle, ses fantasmes. Sans pudeur. Une venus ardente dans sa cité, une chatte brûlante et moite qui raconte ses quarante années. Son corps de femme. Les doigts qui effleurent, les doigts qui serrent, les doigts qui montrent, les doigts qui écrivent, les doigts qui pleurent à poings fermés. Et tu te retrouves, toi, dans cette danse syncopée, dans ces couvertures souillées de soir d'été, dans ces fantasmes inavoués, dans ce corps blessé de machine à téter, dans ces ébats cachés de puberté. Ce livre, c'est l'histoire de toutes les femmes. De tous les clitoris de la terre. (Nastasja Caneve)
Vesdre est le récit poétique d'une tragédie, la mise en mots d'un traumatisme pour la mémoire de ceux qui périrent, et pour ceux qui luttent encore dans les vallées meurtries.
De cette puissance qui oscille entre langue et silence. De ce ciel qui passe et nous traverse comme nous traversons la vie. Si les blessures se lisent à l'intérieur, l'aube approche en patience. Doucement. Sans brusquerie. Il reste l'acte d'écrire, la poésie en repère sur laquelle s'appuyer et rebâtir. Il reste de ce rêve, ce feu en nous, cette place qui se redessine où c'est désormais désert. Écrire les traces, témoigner de l'insaisissable, voler des regards, c'est ce que réalise avec brio Florence Valéro dans ce murmure de l'écho. Dans cette conscience aussi que rien ne passera jamais par les bons mots. Écrire ce qui se brise et élève. Avec acharnement. - Ludivine Joinnot
Écrire de la poésie depuis plus d'une quinzaine d'années et parcourir en long et en large sa production littéraire, c'est comme effectuer un périple en train - de Moscou à Cap Town. Vous traversez des bourgades de mille âmes, des mégalopoles, des forêts, des prairies, des landes, des espaces désertiques... Vous entrevoyez toutes sortes de nuages. Des animaux chevauchant la savane. Des éoliennes. Des cimetières. Des églises. Des gares désertes et paumées par-dessus le marché. Des cockpits soudoyés par le soleil. Des restaurants à trois sous l'assiette. Des montagnes enlacées par les eaux. Des usines à l'abandon. Des ponts suspendus. Des cars de camping. Il en ressort de ce voyage de l'émerveillement, de la déraison et de la fatigue, mêlés aux questions existentielles.
Ce livre occupe une place particulière dans mon parcours. S'il reprend les thèmes que j'affectionne, il contient également des germes de rupture. Il est mon tout premier ouvrage à s'inspirer de manière directe de la tradition orale luba. Je puise dans la spiritualité de ce peuple dont je suis issu. J'évoque sa marche vagabonde à travers le passé. Je réanime les us et coutumes et tisse des liens avec le Kasala, genre littéraire oral. C'est un retour au pays natal, après une dizaine de vies en Europe.
Black Words, avant d'être le livre que vous tenez en main, a été une performance mélangeant le slam, la danse, les musiques électroniques et la photographie.Réflexion sur les représentations que nous avons du corps des femmes noires, elle bousculait aussi les codes d'une certaine poésie érotique. Devenu livre, Black Words poursuit ce déboulonnage des stéréotypes liés à la femme noire, casse les codes de la pensée clivante et sonne le glas des sourds héritages.
« Nous sommes fiertés. Nous sommes claques. Nous sommes braises », nous dit Lombé, qui écrit, qui colle et qui slame pour que ses enfants, dit-elle, n'oublient pas de quel ventre ils sont nés.
Leçon de vie et d'indépendance, Black Words nous propose avant tout un pari, celui de la vitalité, en opposant aux tristes et aux atrabilaires le seul discours qui vaille, un discours fait de joie et de lucidité : « Méfie-toi des adultes grincheux et peureux qui ne te donnent pas envie de grandir ! Développe ton intelligence interculturelle : lis, voyage, amuse-toi, fais-toi des amis de tous bords ! Le monde est beau ! Méfie-toi des solutions simplistes et toutes faites ! Le monde est beau mais très complexe ! Et quand tu entendras que les étrangers sont des parasites, qu'ils volent le travail des Belges ou qu'ils sont dangereux, souviens-toi de notre conversation, de la poésie qui ne connaît pas les frontières et de la manière dont je t'ai regardé droit dans les yeux ! »
"Carte pour le monde à venir" est le cinquième livre de l'auteure amérindienne Joy Harjo, l'une des plus importantes poétesses américaines. Publié en 2000 chez W.W. Norton and Company, il alterne poésies et récits.
En entretissant poèmes et courts récits, modulant des histoires qui se font mutuellement écho, Joy Harjo nous emmène dans un voyage aux multiples facettes. Voyage à travers l'histoire, en lien avec les migrations des Amérindiens et le déplacement de sa tribu, les Creeks. Voyage à travers le monde : des terres amérindiennes natales à Hawaï, en passant par l'Italie, l'Inde ou l'Égypte... Voyage intérieur, enfin, grâce au pouvoir du rêve et de la mémoire. En voyageuse infatigable, Joy Harjo tisse entre les êtres - proches et lointains - des liens inattendus. Ses mots content la violence, l'inimitié, l'exploitation des plus faibles et la douleur des séparations, mais aussi la force de l'amour, du soleil et de la bonté de certains êtres, une force qui persiste au-delà du danger et de la mort. L'expérience urbaine et contemporaine croise le passé historique et mythique amérindien dans un heureux mélange de réalisme et d'éléments oniriques. Le monstre des eaux emmène le père loin de sa famille. Le sage corbeau dialogue avec les hommes et l'araignée les intègre dans la trame de l'histoire. Ciselés comme des contes, ces textes continuent de résonner longtemps après les avoir lus, tant ils parlent à cette part essentielle de nous-mêmes : la part poétique, méditative et profondément humaine.
N'attendez pas d'histoires, de boniments. Nous vivons encore est un livre à l'os. Poésie pure, il raconte l'éclat, la fissure, ce qui reste quand on pense avoir tout perdu, l'espoir qui se relance ailleurs, sur de nouveaux chemins. La grâce, voilà le sujet de ce livre. Dans le fond comme dans la forme, le texte brille. Comme si Ludivine Joinnot entendait ce que les mots ont de plus précieux à nous dire. Et ce qui en ressort, c'est qu'il existe un lieu, dans cet espace fragile où nous nous débattons, pour la beauté et le sens, pour le combat, le rire, un lieu pour continuer à embrasser et à chérir ce qui en vaut la peine. La grâce. La tendresse et la rage. Ainsi qu'une humanité folle, qu'à notre tour nous avons envie d'embrasser, de chérir. Il est précieux, ce Nous vivons encore, première publication de Ludivine Joinnot.
Un recueil de poèmes habité par la violence et le désir d'émancipation des femmes.
Révélée avec Parler étrangement, qui racontait son exil entre deux langues (le français et l'arabe libanais), Ritta Baddoura nous revient avec un texte qui dit l'écartèlement, la frontière. Mais il s'agit maintenant de l'espace entre dehors et dedans, l'appartement et la rue, les rêves et la réalité. Et dans ce lieu, les pensées flottent, tout s'inverse ; l'arbre du dehors se retrouve de ce côté de la vitre. L'appartement, la ville, les passants, les soldes, les travaux. Et la forêt, les champs, la montagne. Tout est à l'intérieur. Depuis toujours, tout est là, présent à la mémoire. Ce livre raconte l'histoire d'une femme qui, comme le dit Ghérasim Luca, parvient à « s'en sortir sans sortir », une femme, bloquée chez elle, qui fait renaître le monde en ses murs, avec une poésie qui fait du bien.
Mes hamsters, rec¸u par la Poste un jour de novembre, est un e´blouissement. Il se lit comme une autobiographie - ce qu'il est - mais il en e´vacue le superflu pour ne se concentrer que sur quelques the`mes obse´dants : le milieu d'origine, le poids de la religion, le jardin derrie`re la maison, mais aussi ces fameux hamsters, indissociables des souvenirs de l'auteure. Autant de the`mes qui font tourner la petite roue de la me´moire avec tout le grinc¸ant qu'il faut. Car l'e´criture de Ve´ronique Roelandt n'est pas sage. Elle semble l'e^tre. Mais a` coups de touches mordantes et ironiques, elle tient davantage de William Cliff et de son Autobiographie que du carnet de cate´chisme. « Mon dernier hamster portait un nom de dessin anime´, ce qui ne l'a pas empe^che´ de crever », peut-on lire par exemple. Chef d'oeuvre de concision, ce texte a le gou^t d'un album de photos de famille, a` ceci pre`s qu'ici, les photos ont la voix, elles parlent ! C'est la` la grande re´ussite du projet. En nous parlant de nous, ces photos nous e´meuvent et re´activent la roue de nos propres souvenirs.
Convoquant les puissances de la vie cosmique chère à Kérouac, Claude Donnay ouvre ici un temps susceptible de redonner son rythme et ses pulsations à notre existence soumise à des régimes toujours plus drastiques ; marqué par les drames qui secouent la planète et sensible à l'érosion des jours, il « brûle des bâtonnets de mots » pour hisser haut l'air vif d'une parole capable d'entendre la question que lui pose, par ses bruits et son silence, la transe douce de l'univers. - Pierre Schroven
Pierre Coran est ce´le`bre de par le monde comme poe`te pour la jeunesse et fabuliste. Voici en ce livre un autre regard, un autre chemin, celui d'un homme qui e´crit a` l'aube, au milieu de sa fore^t, un peu comme autrefois Lu Yu ou Po Chu Yi, « loin des affaires » et « n'en faisant qu'a` sa te^te » mais pour une ode a` la vie. En souriant, je l'appelle souvent « mon poe`te chinois ». Ces aubes sont avant tout mosai¨ques, e´clats de sens, courtes fugues, rimes le´ge`res, saisons d'e´corces comme de peau. Mais nul repli et pas seulement le poe`me pour «mettre sa nuit sur la table», comme le disait Cocteau. Pierre Coran y voit pluto^t «un horizon sans a^ge dont les ciels se partagent encore au gre´ des jours a` nai^tre» (Carl Norac)
Lente de´rive de sa lumie`re parcourt les saisons avec au coeur le pressentiment de la perte. Traverse en de´clinant les murmures et les brouhahas d'un monde e´reinte´. Paysage fuyant des visages, pre´textes ou re^veries. Et pourtant il y a cette lumie`re, un oce´an de choses, le plaisir cru ou diffus, toujours offert. Cette volupte´ renouvele´e qui devenue beaute´ nous aide a` repriser le fil du temps, de la vie. Que resterait-il sans le lien, sans cet amour ? Sur la page, les mots tombent sans rythme, une pluie silencieuse, un soleil rature´, le flottement des embruns immole´s de feux vespe´raux. Nous sommes reste´s dans la chambre, adosse´s aux murs, avec l'odeur du cendrier et, contre notre toit, le tintement des gouttes de pluie. L'amour qui se devine a` la lecture des quatre saisons du pre´sent recueil, nous l'observons par le trou d'une serrure. (N. Molamba)
Du particulier vers l'universel, l'incessant cheminement de l'e^tre humain vers plus d'humanite´. On le lira, dans ce texte, je suis parti du point de vue du cre´ateur, homme seul s'il en est, pour l'ouvrir et l'objectiver vers la cre´ation, et le regard des autres sur cette cre´ation, c'est-a`-dire ce qu'il est de coutume d'appeler art. Pour constater en chemin que seul le capital, hier et aujourd'hui, a les moyens de consacrer une cre´ation en art, par le passe-passe de la marchandise, et d'imposer au public sa conception de ce qui est l'art. Pour affirmer enfin qu'une autre cre´ation, qu'un autre art sont possibles, et pas seulement dans les marges du marche´.
Vivre au vingt et unième siècle est un texte unique en son genre : récit poétique interrogeant notre utilisation massive des nouvelles technologies, il se présente comme une plongée, une descente dans le tourbillon de ce quotidien ultra-connecté qui est le nôtre. Un quotidien où nous nous approchons sans nous toucher, où nos rencontres amoureuses se font en ligne et où nous partageons nos voeux d'anniversaire, le plus naturellement du monde, sur des messageries virtuelles. Mais ce qui est saisissant ici, c'est l'approche, ni technophile ni technophobe, mais bien plutôt ultra sensible : on est là, avec l'auteur, et l'on sourit parce que l'on se reconnaît dans ces tableaux qu'il peint, et parce que ces êtres sans repos, happés par ces lueurs et ces écrans, c'est nous, voilà, c'est nous en ce moment même, ici et maintenant. En se penchant sur un sujet a priori dénué de poésie, le tour de force d'Edgar Kosma est précisément de nous montrer que ce drôle de monde où nous vivons, n'en est pas moins rempli de beauté, de raisons de se réjouir et de tomber amoureux. Telle est la grâce d'un livre qui parlera à chacun d'entre nous : nous faire ouvrir les yeux sur ce que nous ne voyons plus, nous faire prendre un peu de hauteur et nous rappeler quelques vérités essentielles. Avant que tout ne cesse et ne s'efface, qui sait.
Ce recueil, c'est de la poe´sie contemporaine, mais moins dans la forme que dans le choix des sujets et la fac¸on de les traiter. Par exemple, Karel Logist e´crit directement sur son smartphone. Comme pour s'assurer que dans leur saisie me^me, ses mots parlent du monde tel qu'il est, tel qu'on l'habite. Mais surtout tel que lui l'habite. Car c'est bien un autoportrait qu'il nous offre, le portrait de quelqu'un qui a voue´ sa vie aux mots et qui regarde le monde depuis un e´tonnement jamais passe´. Certes, on sent de la lassitude et de la tristesse. Certes, bien des choses emmerdent le poe`te. Mais la grande force de ces 69 selfies flous est de ne jamais verser dans la de´sespe´rance. Au contraire, ils nous rappellent que la vie a «besoin d'e^tre aime´e et envie d'e^tre de´sire´e, de prendre le vent de face, de sentir et de consentir, de se savoir surprise». En ces temps incertains, qui n'y souscrirait pas?
Troisième livre de Doina Ioanid édité à l'Arbre à paroles, Histoires du pays des babouches est une nouvelle petite merveille d'inattendu. Comme dans ses précédents recueils (Rythmes pour apprivoiser la hérissonne et Coutures), l'auteure ausculte le monde de sa langue délicieusement désuète, et nous le donne à voir comme jamais on ne le voit. Mieux, elle nous le donne à goûter, à ressentir, à vibrer. Mais attention, dans ce Pays des babouches, les grandes choses n'ont aucune place. Mieux, elles n'existent pas. Ici, c'est le petit qui compte, le détail, ce que d'habitude on ne remarque pas. Oignons. Citrons. Violettes. Sel et poivre. Voilà ce qui intéresse Ioanid, voilà ce qui la titille. « Prendre le chemin du poivre et du sel. Leurs histoires te rassemblent comme les doigts d'une main. Et de nouveau cette musique d'un tram qui ramène des souvenirs sur ses rails. Sel et poivre, le chemin de tes pas sur le plancher blanc. » Plus que jamais, l'auteure tisse des micro-fictions à base de dentelle et de souvenirs. Plus que jamais, elle relance les dés du réel et le rejoue ailleurs, sur ces terres où - et c'est la force de toute littérature authentique - la vie peut être vécue différemment, avec une intensité différente, avec fantaisie, avec audace, avec douceur et nostalgie. Ce pays des babouches, c'est le pays du conte.
En des termes poignants, Pierre Dancot décrit magistralement les états d'âme d'un amour qui lui échappe. Branché sur la fréquence du désir et de la fête des sens, chaque mot de ce livre fait battre le coeur et s'apparente à un cri dont les ondes n'ont pas fini de se propager autour de nous.
Je vous salue / mes compagnons de route et de déroute / passants d'anonymes partages de mon voyage sans boussole / frères obscurs des passages secrets / Qu'on ne me cherche plus de ce côté de l'eau / dans un rang sur une scène ou dans la loge sept / Je me mets entre parenthèses / je prends le large / je déserte ma rue / ma cour ma demeure ma chambre / ma femme mon enfant et mes bêtes / pour donner corps aux quelques rêves / que je perds trop souvent de vue / pour un autre versant du monde / plus juste plus honnête / plus transparent sans doute / où j'apprends à me supporter...
J'habite une planète improbable dans un pays improbable près d'un fleuve ça s'appelle la Terre la Belgique et la Meuse ça sent les frites l'usine la betterave c'est souvent l'automne il y a une centrale nucléaire aussi juste à côté si ça explose tout le monde est mort
Aujourd'hui j'ai bu un verre de vin. Ce que tous ces écrits nous laissent c'est deviner ce qui est invisible, ce qui n'est pas encore advenu, le périple de notre planète dans le proche immédiat, cette circulation circulaire de l'espace, l'ensemble des rouages, l'imbrication des roues dentées des galaxies, les mondes multiples qui «s'engrenagent» à l'infini. Cette matière noire indécelable qui occupe plus d'espace que ce que nous connaissons. Ces écrits disent ce qui n'est pas décrit. Je cherche à me débarrasser de ce témoignage de nos faiblesses et les offrir en pâture à ceux qui auront l'envie de les lire. Ce n'est pas vraiment pour la postérité, mais pour témoigner que l'homme fut parfois bon aussi par contraste à son devenir. Derrière ce testament se cache un monde de matière noire de vie, c'est là que je me rends.