Filtrer
Les Presses Du Reel
-
Première monographie consacrée à l'oeuvre du jeune peintre français. Centrée sur de récents travaux produits entre 2016 et 2018, la publication propose des vues d'expositions et un riche ensemble de reproductions. La documentation visuelle s'accompagne d'un texte de Frédéric Valabrègue, qui nous mène jusque dans l'atelier de l'artiste, et d'un entretien réalisé par Alain Berland.
Tout prendre. Ne rien lâcher. Faire peinture avec et contre tout. Renouveler sa spontanéité dans le champ des possibles picturaux : classicisme, expressionnisme, figuratif, abstrait, print painting, bad painting, all-over, matièrisme. Pour Julien des Monstiers, chaque peinture constitue un ensemble dont les différentes manières de faire se comprennent par un tout qui leur donne sa signification. Une peinture holistique, qu'on ne peut réduire à la somme de ses parties et qui échappe à toute définition pré-établie. Des formes et des gestes empruntés, sans aucune hiérarchie, aux grands récits du médium : de Diego Velasquez à Jean-Baptiste Oudry, de Robert Rauschenberg à Gerhard Richter, de Lucio Fontana à Sigmar Polke, mais aussi à l'histoire de ses motifs, celle des scènes de chasse, des décors floraux, des tapisseries. Une oeuvre peinte sur toile ou sur bois, au sol ou au mur, selon les nécessités, dans d'incessants allers-retours. Des empreintes par transfert, comme il le fait toujours, mais aussi des gestes précis, lents ou rapides, faits avec des pinceaux, bien sûr, mais aussi des outils divers, des bâtons et pourquoi pas, si l'envie lui vient, des billes. Tout est à saisir pour l'artiste qui considère le châssis comme un objet sur lequel on peut construire, à l'aide d'emprunts et d'inventions, son propre territoire.
Des peintures faites de couches constamment contrariées, des strates si étroitement superposées qu'on ne peut les différencier. Un « non style », riche de surcharges, de dissonances colorées, d'empâtements qui devient paradoxalement « un style ». Disparate parfois, pour le regardeur et peut-être même pour son auteur, car riche de sensations ambiguës, d'impressions qui vont du rejet à la félicité. Une oeuvre, sans aucun soucis de sérialité, la composante la plus appréciée de nos jours, puisqu'elle permet au monde de l'art, et surtout à son marché une identification immédiate. Une peinture qui n'est pas une fenêtre ouverte sur le monde, mais une somme de portes qui conduit aux espaces où gît la matière de la création. Peut-être celle, toujours, à la fois, lointaine et proche des grottes primitives qu'invoque, si souvent, l'artiste. Des lieux magiques où nos ancêtres composaient avec les saillies et les retraits de la roche, mais aussi avec leur environnement, les lumières mouvantes, les accidents et les trajectoires manquées.
Alain Berland Publié à l'occasion de l'exposition « Maison, Sarcophage, Allumettes », galerie Christophe Gaillard, Paris, du 8 septembre au 13 octobre 2018.
-
Paru en 1971, publié dans plus de vingt langues, mais indisponible en français depuis 1974, Design for the Real World est, bien plus qu'un classique de l'histoire du design, le livre-manifeste de tout design politique et écologique. Il vise l'inclusion sociale plutôt que le profit monétaire, lutte contre l'asservissement des besoins au marché, prône le respect de l'environnement plutôt que l'exploitation illimitée de la nature et de ses ressources. Cette réédition critique de la traduction française, accompagnée d'essais d'Alison J. Clarke et Emanuele Quinz, offre un aperçu du programme de Victor Papanek : confier au design une mission révolutionnaire, qui, aujourd'hui plus que jamais, révèle son étonnante pertinence.
-
Catalogue « bio-monographique » éclairant la démarche de l'artiste, sculptrice et céramiste Valentine Schlegel, dont la pratique, intimement liée à son quotidien, répond à une logique certaine : celle de créer ses propres conditions de vie. Réalisé par l'artiste Hélène Bertin suite à une recherche sur Valentine Schlegel, édité par Hélène Bertin et Charles Mazé & Coline Sunier.
Née en 1925, Valentine Schlegel a développé une pratique plastique quotidienne entre Paris et Sète. À l'image d'un couteau suisse, elle maîtrise plusieurs techniques pour réaliser des objets usuels aux corps sculpturaux: couverts en bois, vases en céramique, sacs en cuir, cheminées en plâtre. Conçu sans hiérarchie, souvent en collaboration avec ses amis, ce corpus est fait d'objets de différentes dimensions et aux usages tantôt fantaisistes, tantôt quotidiens. Valentine Schlegel a également réalisé nombre d'éléments architecturaux en plâtre destinés aux intérieurs. Ces sculptures à vivre sont aussi, par leur caractère indéplaçable, la raison pour laquelle son travail est resté méconnu.
Valentine Schlegel: je dors, je travaille par Hélène Bertin est un catalogue « bio-monographique » réunissant une nouvelle iconographie et des documents d'archives. Des notices biographiques séquencent le livre et éclairent la démarche et la vie de Valentine Schlegel.
Grâce à une iconographie riche et précisément sélectionnée, cette monographie de référence permet notamment de documenter l'ensemble des cheminées que Valentine Schlegel a réalisées chez des particuliers - une centaine de 1959 à 2002. Les autres pans de son travail sont également abordés afin de saisir l'ensemble de sa pratique, intimement liée à son mode de vie, où les questions d'autonomie de production et d'amitié sont centrales.
«je dors» et «je travaille» sont deux énoncés peints sur une pancarte réversible accrochée à la porte de l'atelier sétois de Valentine Schlegel. Ils correspondent à deux temps différents de ses journées, invitant à l'isolement ou à la compagnie. Ces deux «activités» ne sont pas à prendre comme des opposés mais comme indissociables l'une de l'autre: elles servent de structure à l'édition en rendant perceptible les choix de modes de vie personnels et professionnels de Valentine Schlegel.
De par le déroulé chronologique, chaque page du livre peut être perçue comme un moment d'une journée, où la fabrication d'un ustensile de cuisine, la pratique de la sieste dans une couchette spécialement conçue à cet effet, la création d'une cheminée en plâtre pour la maison d'un collectionneur ou d'un sifflet en forme de sirène pour un cadeau à une amie sont les témoins d'une pratique totale et quotidienne, sans ordre hiérarchique mais répondant à une logique certaine: celle de créer ses propres conditions de vie.
Publié à l'occasion de l'exposition « Cette femme pourrait dormir dans l'eau - Valentine Schlegel par Hélène Bertin » au CAC Brétigny, du 30 septembre au 09 décembre 2017.
Hélène Bertin (née en 1989 à Pertuis, vit et travaille à Paris) traverse doucement la France en suivant les cours d'art appliqués au lycée en Avignon, de l'École des beaux-arts de Lyon puis de l'École des beaux-arts de Paris-Cergy. À la fin de ses études, elle s'installe à Paris et à Cucuron, son village natal. Elle développe une pratique qui met en mouvement le travail d'artiste, de curateur et d'historienne. Ses objets de sculptrice ont des qualités usuelles qui se dérobent à l'espace du white cube. Ils se vivent dans l'intimité de la sphère privée, comme l'espace de l'atelier, de la maison, et en extérieur. Hélène Bertin travaille aussi en collectif avec Plafond, avec qui elle partage des moments de réflexion et des expositions. Avec l'aménagement de son atelier à Cucuron, le « workshop culinaire » est l'un de ses terrains d'expérimentation collective où des artistes se regroupent autour de mets qu'ils confectionnent, mangent et digèrent ensemble. Investie dans son village, c'est dans un vignoble de vin naturel qu'elle a récemment organisé sa première exposition collective. Depuis plusieurs années, elle réalise des recherches autour de Valentine Schlegel qui, comme une guide, lui a ouvert sa pratique originale et libre de l'art.
-
Flore des friches urbaines
Audrey Muratet, Myr Muratet, Marie Pellaton
- Les Presses Du Reel
- 18 Novembre 2022
- 9782378963644
Un catalogue raisonné des herbes folles : nouvelle édition augmentée de la flore de référence, fruit de 20 années d'études et de relevés floristiques sur une multitude de friches urbaines, permettant, à travers 600 photographies et 800 dessins originaux, de reconnaître et de nommer quelque 300 plantes silencieuses que nous croisons tous les jours. Un herbier méthodique des terrains vagues qui constitue un véritable guide de la biodiversité, beau et ludique, accessible et rigoureux.
Cette flore expose la biodiversité des friches urbaines. Elle documente les paysages et les végétations ; elle invite à reconnaître et nommer les 299 plantes les plus communes qu'elles abritent ; elle peut agir comme un jeu ; elle mène vers un nouvel univers de sens et de savoirs.
Les friches sont un monde, un refuge. Elles donnent asile à une prodigieuse diversité d'espèces végétales et animales en milieu urbain. Les zones postindustrielles désaffectées, les vergers à l'abandon, les terrains délaissés le long des voies ferrées ou des cours d'eau sont des espaces d'expériences sensorielles d'une intensité ignorée.
Sautant les barrières qui les en séparent, le flâneur, le lecteur plongent alors dans une nature généreuse, exubérante, fébrile. La ville n'y est plus que rumeur, un bruit de fond.
« Ce livre s'adresse à tous ceux qui, assis dans le train, font flotter le regard sur les plantes accrochées aux vieux ballasts. A ceux aussi qui, calés sur la banquette arrière de la voiture, remarquent du coin de l'oeil la verdure des terrains vagues. [...] Due à la botaniste Audrey Muratet, au photographe Myr Muratet et à la dessinatrice Marie Pellaton, cette compilation explique les mécanismes de survie, et même de prospérité des plantes, dans ces milieux qu'on croit inhospitaliers. L'ouvrage est la première flore qui leur est consacrée, et la seule du genre. [...] Un ouvrage méthodique, systématique, scientifique et pourtant poétique. » Sibylle Vincendon, Libération Nouvelle édition augmentée de l'ouvrage publié aux éditions Xavier Barral en 2017. -
Théories du design, une introduction
Claudia Mareis
- Les Presses Du Reel
- 1 Septembre 2023
- 9782378961527
Le design est omniprésent. Il englobe aujourd'hui bien plus que le simple embellissement esthétique de produits de l'industrie de consommation. Les théories du design thématisent plutôt le caractère fondamentalement « fabriqué » de notre réalité et ouvrent ainsi un champ de recherche interdisciplinaire qui va au-delà des définitions traditionnelles du design en tant que pratique artisanale ou industrielle. Cet ouvrage de Claudia Mareis introduit - en partant du design lui-même - les principales théories du design du XXème siècle. Il esquisse des approches et des modèles qui postulent une notion élargie du design et établissent des interfaces interdisciplinaires avec les sciences humaines et techniques, mais aussi avec les questions de société.
-
Initialement paru en 1965, Du tissage retrace le passage de l'artisanat à la production industrielle, soulignant toute l'importance de la matérialité et les innovations créatives apparues à chaque fois que des questions de design ont été résolues à la main.
En plaçant les matériaux et le métier à bras au coeur de sa réflexion, Anni Albers rend compte des limites imposées à la créativité et au savoirfaire par la technologie et la production de masse, plaidant pour un retour à l'ingéniosité humaine aujourd'hui devenu essentiel. Sa prose limpide, captivante, s'accompagne d'une foule d'illustrations dont la grande richesse met en lumière l'histoire du médium : schémas à la main, détails de textiles précolombiens, études réalisées à partir de grains de maïs, de papier ou à la machine à écrire accompagnent de précieuses reproductions de ses propres oeuvres.
Cette édition augmentée, qui place Du tissage à la portée d'une nouvelle génération de lecteurs, substitue aux illustrations en noir et blanc de l'édition originale des photographies en couleur. S'y ajoutent une postface de Nicholas Max Weber et deux essais de T'ai Smith et Ida Soulard qui apportent un éclairage inédit sur l'artiste et sa carrière. -
Construire un Matrimoine de la BD : Créations, mobilisations et transmissions des femmes dans le neuvième art, en Europe et en Amérique
Marys Renné Hertiman, Camille de Singly
- Les Presses Du Reel
- 29 Mai 2024
- 9782378964672
eut-on encore raconter l'histoire de la bande dessinée sans parler des femmes qui y ont contribué ? Pourtant, jusqu'à tout récemment encore, les « Maîtres du neuvième art » étaient des hommes, occultant ainsi l'apport des créatrices.
L'ambition de cet ouvrage est de restituer aux créatrices de BD la place qui leur revient, et de repenser l'histoire du neuvième art en s'attachant à des trajectoires, des sujets et des oeuvres silenciés. S'appuyant sur les recherches menées par le groupe de travail « Les Bréchoises » en 2020-2022, le livre offre de multiples ressources permettant de dégager les contours d'un matrimoine de la BD en Europe et dans les Amériques, depuis le XIXe siècle jusqu'à la période contemporaine. Consacré à l'évolution esthétique, discursive, politique et genrée, il met ainsi en lumière le travail des coloristes, dessinatrices, éditrices et scénaristes ayant contribué à ce médium. Leur présence dans le champ professionnel de la BD en France, en Espagne, au Canada, aux États-Unis, en Allemagne, en Argentine, au Mexique, au Brésil et en Belgique constitue un héritage vaste et complexe dont les composantes, contrairement aux idées reçues, se comptent par centaines. Dès lors, l'ouvrage invite à relire l'histoire de cette forme d'expression dans une approche inclusive et transversale qui traverse les siècles et les espaces. -
Manuel d'écologie urbaine
Audrey Muratet, François Chiron, Myr Muratet
- Les Presses Du Reel
- 21 Juin 2019
- 9782378960872
Ce manuel propose un état des connaissances actuelles sur le fonctionnement de la nature en milieu urbain : son écologie.
Les villes sont des structures complexes qui abritent une disparité de conditions de vie. Elles peuvent générer des viviers de biodiversité comme elles peuvent les détruire. Elles sont elles-mêmes des organismes qui se développent, mutent, périclitent. Ce manuel analyse ces phénomènes. Il affirme quelques principes afin de pallier la cécité écologique des citadins, et parer à l'agonie des écosystèmes urbains.
Ce manuel entend provoquer une prise de conscience. Elle est nécessaire, insuffisante et pourtant indispensable. Chaque être vivant dépend des interactions entretenues avec les milieux et le vivant qui l'entourent, quels qu'ils soient. L'ouvrage souligne par là même les dimensions sociologiques, urbanistiques et politiques induites.
-
d'oú vient cette obsession de l'interactif qui traverse notre époque ? après la société de consommation, après l'ère de la communication, l'art contribue-t-il aujourd'hui à l'émergence d'une société rationnelle ? nicolas bourriaud tente de renouveler notre approche de l'art contemporain en se tenant au plus près du travail des artistes, et en exposant les principes qui structurent leur pensée : une esthétique de l'interhumain, de la rencontre, de la proximité, de la résistance au formatage social.
son essai se donne pour but de produire des outils nous permettant de comprendre l'évolution de l'art actuel : on y croisera felix gonzalez-torres et louis althusser, rirkrit tiravanija ou félix guattari, et la plupart des artistes novateurs en activité.
-
Arts, écologies, transitions : Un abécédaire
Roberto Barbanti
- Les Presses Du Reel
- 4 Juin 2024
- 9782378964856
Réalisé par une cinquantaine d'artistes ou de chercheurs et de chercheures en arts (danse, cinéma, musique et arts sonores, arts plastiques, théâtre, arts numériques, littérature, photographie, performance), et coordonné par un collectif de l'Université Paris 8, ce livre souhaite contribuer au tournant écologique des arts. La notion d'écologie est ici entendue au sens large (dans une perspective guattarienne), et intègre à la perspective environnementale celles des écologies mentale et sociale : les pratiques artistiques se font écosophiques dès lors qu'elles interrogent la notion même d'esthétique, à la croisée de l'aisthétis (le sensible), de l'éthique et du politique. Respectueux de la multiplicité et de la complexité du monde, l'ouvrage est organisé sous la forme d'un abécédaire qui fait état du foisonnement des pratiques artistiques contemporaines en prise avec les enjeux écologiques. Sa forme en est également le reflet, chaque notice assumant sa singularité, du discours académique à des formes d'écritures engagées.
-
Elisée Reclus, les 101 mots
Pauline Couteau, Nicolas Eprendre, Federico Ferretti, Philippe Palletier
- Les Presses Du Reel
- 30 Août 2024
- 9782378965143
L'oeuvre d'Élisée Reclus forme un arbre au sein d'une forêt de thèmes et de projets émancipateurs qui nous paraissent encore pertinents. Ses deux branches maîtresses souvent dissociées méritent d'être réunies sur fond d'actualisation.
La branche géographique a longtemps pâti d'un découpage en prés carrés intellectuels que Reclus s'efforçait pourtant de dépasser. Or la transdisciplinarité s'avère toujours nécessaire car elle permet de rompre avec les pouvoirs institutionnels.
La branche anarchiste, qui a régulièrement porté ses fruits, véhicule aussi certaines approximations qui, souvent venues de l'extérieur, l'enrégimentent dans l'écologie ou se trompent sur sa critique du colonialisme, alors que Reclus se situe dans la mésologie et la géographie sociale.
Le mode de l'abécédaire permet de mobiliser des plumes critiques refusant le conformisme comme l'hagiographie. Les 101 feuilles thématiques de cet arbre reclusien font le point sur des sujets d'actualité, comme la science, le milieu, le genre, la violence, le peuple, la révolution... et offrent des perspectives inattendues, de Saint-Simon et Spinoza au cosmos, comme autant de possibilités de découvertes futures. -
Shock Factory : Culture visuelle des musiques industrielles (1969-1995)
Nicolas Ballet
- Les Presses Du Reel
- 15 Septembre 2023
- 9782378962227
Une vaste étude de la culture visuelle des musiques industrielles au cours de leur développement en Europe, aux États-Unis et au Japon, des années 1970 aux années 1990, culture globale dépassant la seule expérimentation sonore pour croiser différents médias (graphisme, film, performance, vidéo), dans un dialogue étroit avec l'héritage de la modernité et sous l'emprise croissante des technologies.
Le courant des musiques industrielles, apparu au milieu des années 1970, loin de s'en tenir à un phénomène d'expérimentation sonore a produit en quelques années une culture visuelle globale croisant de nombreuses pratiques artistiques (collage, mail art, installation, film, performance, son, vidéo), dans un dialogue étroit avec l'héritage de la modernité et sous l'emprise croissante des technologies. Ce phénomène britannique amorce un mouvement qui connaît un grand développement en Europe, aux États-Unis et au Japon durant les années 1980. Élaboration de synthétiseurs, manipulation et transformation de sons enregistrés issus de bandes audio, recyclées ou conçues par les artistes, les expérimentations sonores déployées par les groupes industriels viennent enrichir un éventail de productions visuelles radicales, prenant leurs sources dans les utopies modernistes de la première partie du XXe siècle. Les sons saturés et dissonants se traduisent en images abrasives, altérées par un détournement des techniques de reprographie (Xerox art) qui investissent des thèmes ambivalents, pour le moins polémiques pour l'époque : contrôle mental, criminalité, occultisme, pornographie, psychiatrie et totalitarisme, notamment.
Ce livre entend inscrire le projet visuel de la culture industrielle dans une histoire générale de l'art en analysant la dissidence d'une scène qui anticipe les problématiques actuelles autour des médias et de leur pouvoir coercitif. -
Variations Fassbinder : Images d'Allemagne, désirs de cinéma
Armelle Talbot, Guillaume Sibertin-Blanc
- Les Presses Du Reel
- 22 Mai 2024
- 9782378964221
Les expérimentations du cinéaste dans les codes du cinéma de genre - film criminel, mélodrame, SF - y sont envisagées comme autant d'issues cherchées à un cinéma d'Allemagne impossible, tendu entre une industrie culturelle nationale sortie du IIIe Reich radicalement discréditée et l'empire exercé par les États-Unis sur le marché du film et la fabrique des imaginaires. Puisque c'est à Hollywood qu'est né le désir de cinéma de Fassbinder dans la RFA de l'après-guerre, que faire, sinon tenter d'en autochtoniser les images, risquer des films de gangsters allemands, des mélodrames d'immigrés et de déclassés munichois ? Et dans quelles images parvenir encore à machiner son désir dans la nouvelle conjoncture sensible imposée par l'Automne allemand et l'emprise de la communication médiatique ? Pour qui n'a pas de moyens d'expression propres mais seulement des langues étrangères à la fois incontournables et inappropriables, la citation se révèle le geste par excellence d'un cinéma mineur, voué à travailler dans des images d'emprunt, et à acclimater impossiblement les manières de vivre qu'elles prescrivent aux corps censés les incarner.
-
Les abstractions concrètes d'Anni Albers (1899-1994) : Une histoire textile de la modernité
Ida Soulard
- Les Presses Du Reel
- 11 Octobre 2024
- 9782378964467
Née à Berlin en 1899, Anni Albers, artiste, designer et éducatrice, s'est rapidement heurtée aux préjugés de genre qui régnaient dans l'Allemagne des années 1920. Pourtant, elle sut tirer parti de toutes les contraintes pour en faire une force au service de la construction d'un art qu'elle rêvait intemporel. Entre deux continents et deux modernités, du Bauhaus, en Allemagne, au Black Mountain College aux États-Unis, elle a révolutionné l'art du tissage et redéfini les frontières entre l'art et le design. Encore liées, au début du XXe siècle au travail des femmes et à ce qu'on pourrait nommer une « sensibilité féminine », artisanat domestique, art d'ameublement, d'ornement et de surface, les pratiques de tissage reposent sur des systèmes de règles et de codes. Anni Albers invente un langage tactile-textile, abstrait, fonctionnel et sensuel, échappant aux classifications traditionnelles.
Cette première monographie d'ampleur consacrée à l'oeuvre textile d'Anni Albers apporte un point de vue nouveau sur une histoire de l'art moderne au prisme des créations et pratiques textiles. Pourquoi s'intéresser aujourd'hui à cette histoire moderne des formes textiles ? Précisément parce qu'à une époque de profondes transformations culturelles elles offrent une multiplicité de bifurcations possibles et de chemins historiques non empruntés. À la fois portrait détaillé d'une artiste majeure du XXe siècle et essai dense et charpenté, ce livre constitue une porte d'entrée essentielle pour quiconque souhaite explorer l'univers fascinant d'Anni Albers, sa contribution à l'art et au design moderne, et la richesse de son héritage artistique. -
Steeped in nostalgia, this beautiful, diverse and definitive collection features posters from over 20 countries with work by over 150 art directors and illustrators.
The most comprehensive overview of movie posters ever published, 1001 Movie Posters is a definitive coffee-table volume from world authority on the art form, Tony Nourmand. Spanning more than a century of global imagery, the book celebrates the most arresting, aesthetically powerful examples of the genre, including a number of posters that have never been published before.
There has always been a raw immediacy to film posters: provoking and enticing, shocking and seducing audiences across the threshold of the movie theater. The artists tasked with communicating that have been at the forefront of design: groundbreaking visionaries such as Saul Bass and Paul Rand; Eastern European artists using poetic, surreal and often disturbing imagery in highly original and subversive concepts. Other poster artists have woven contemporaneous movements in art and popular culture into their designs, creating a time capsule of the obsessions and concerns of a different era.
Iconic posters for films such as Metropolis, The Man with the Golden Arm, Breakfast at Tiffany's and Goldfinger sit alongside more unexpected and lesser-known artwork for films such as 2001, Star Wars, Taxi Driver and The Birds. Nearly all cinematic movements are included, from early silent masterpieces through German Expressionism, film noir of the 1940s, 1950s science fiction, the psychedelic imagery of the 1960s, the gritty violence and retribution of the 1970s and 1980s, and then onward into the 21st century, where the stripped-back graphics nod back to the Bass minimalism of the 1950s.
An extraordinary visual compendium, 1001 Movie Posters is the final word on movie posters and a must for film lovers and anyone interested in the power of advertising and design. -
L'architecture selon Gordon Matta-Clark
Roula Matar
- Les Presses Du Reel
- 12 Janvier 2022
- 9782378962074
Les propositions architecturales de Gordon Matta-Clark.
Figure majeure de l'art américain des années 1970, Gordon Matta-Clark (1943-1978) a produit, pendant les dix années que compte sa brève carrière, un corpus d'oeuvres d'une grande diversité. Expérimentations sur la matière, installations, performances, découpes architecturales, dessins, films, photographies, ou photomontages témoignent de cette multiplicité de démarches et de mediums explorés. C'est au travers de ses découpes (cuttings) et dissections de bâtiments qu'il s'est fait d'abord connaître, en intervenant sur des immeubles abandonnés et voués à la démolition. Ces spectaculaires découpes ont longtemps prévalu dans les analyses, et ont le plus souvent été considérées comme des attaques portées contre l'architecture.
Pourtant, architecte de formation, Gordon Matta-Clark a surtout cherché à expérimenter, selon ses termes, « les usages alternatifs d'espaces qui sont les plus familiers ». Sur la base de documents d'archives, cet ouvrage propose de lire ses travaux depuis ce point de vue venant de l'architecture, en envisageant les mouvements de sa pensée spatiale et ses enjeux architecturaux, dans tous les lieux singuliers explorés. Que ce soit en découpant les murs, planchers et plafonds de bâtiments abandonnés ; en créant une perspective implicite sous une dalle funéraire ; en installant un abri dans un arbre ; en dessinant des maisons-paniers mobiles ; en construisant un mur à partir de déchets trouvés dans la rue ; en voulant grimper au ciel avec une échelle en corde ou en voulant habiter dans un immeuble ballon, que disent ses projets de son idée d'architecture ?
-
Travailler, lutter, diffuser : archives militantes du Centre Grisélidis Réal de documentation internationale sur la prostitution, Genève
Collectif
- Les Presses Du Reel
- 21 Octobre 2022
- 9782378963224
Pendant plus de trente ans de lutte et de mobilisation pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe, Grisélidis Réal, écrivaine, peintre et « courtisane révolutionnaire », a recueilli méthodiquement tout ce qui avait trait de près ou de loin aux métiers du sexe, en Suisse et dans le monde entier. Articles de presse, correspondances, travaux de recherche, rapports, prises de position, comptes rendus de séminaires, de colloques ou de congrès, affiches, pamphlets, manifestes... Son ambition était de créer, chez elle, un « Centre international de documentation sur la prostitution ». À l'aide de sa photocopieuse, elle confectionnait des dossiers thématiques qu'elle mettait ensuite à disposition de toute personne intéressée par la thématique du travail du sexe. Pour Grisélidis, il était primordial que la réalité quotidienne et le vécu des travailleuses et travailleurs du sexe puissent être entendus.Cette collection basée à Genève est unique en Europe et couvre de larges zones géographiques, de San Francisco à Milan, de Londres à Genève, de New York à Paris. La publication contient un riche appareil iconographique, accompagné de textes proposant des perspectives variées, sur l'histoire du combat autant que sur la question de l'archive et du document dans un contexte contemporain. Elle souligne la dimension militante du fonds et son rôle dans la naissance du mouvement international pour les droits des TdS.Elle met également en valeur les pièces les plus emblématiques des archives et leur potentiel graphique, avec quelque 200 reproductions des images les plus importantes de la mobilisation des TdS depuis les années 1970, affiches originales, cartons d'invitation ou flyers provenant du monde entier. Les reproductions mettent en lumière le réseau et la solidarité internationale des TdS et de leurs allié.e.s dès la naissance du mouvement de lutte pour leurs droits, ainsi que la genèse et la création des premières associations de défense et de syndicats de TdS. Ces documents permettent d'illustrer le dynamisme de cet engagement, les avancées, mais aussi les difficultés et les souffrances de la lutte ainsi que la montée de politiques répressives, sous l'influence d'organisations abolitionnistes très puissantes que Grisélidis et ses pair.e.s n'ont cessé de combattre.L'ouvrage propose un regard international sur l'histoire de cet engagement avec l'intervention de différent.e.s auteur.e.s, chercheur.se.s, acteur.rice.s et militant.e.s. Parler de travail du sexe aujourd'hui, c'est évoquer les problématiques de migration, de droit du travail, des luttes LGBTQI+, des femmes dans l'espace publique, au centre des débats actuels.
-
Palimpsestes africains : Primitivisme littéraire et avant-gardes (Paris, 1901-1924)
Jehanne Denogent
- Les Presses Du Reel
- Oeuvres En Societe
- 28 Août 2024
- 9782378964825
Alors que le primitivisme est devenu un jalon incontournable des manuels d'histoire de l'art, l'intérêt des écrivains d'avant-garde pour les cultures extra-occidentales a longtemps passé inaperçu. Ce livre s'attache à éclairer un faisceau de pratiques et de réflexions que les avant-gardes historiques ont associées aux cultures africaines dans les années 1901-1924. Le premier quart du xxe siècle est marqué en effet par la diffusion d'une culture coloniale en Europe, qui touche les écrivains autant que les artistes. De Guillaume Apollinaire à Tristan Tzara, en passant par Blaise Cendrars, Jean Cocteau ou Yvan Goll, nombreuses sont les avant-gardes à s'intéresser aux arts dits « nègres ». Aucune ne s'est rendue toutefois sur le continent africain. L'Afrique, dans leurs écrits, est une construction textuelle, fabriquée à partir de sources multiples. Cette enquête dégage les différentes strates de représentations convoquées puis transformées dans ce processus de resémantisation, et met en lumière la teneur discursive du primitivisme qui élabore une Afrique palimpseste. Par un examen historique précis et critique, elle révèle la présence d'un moment africain des avant-gardes littéraires francophones.
-
L'Art dans la vie : Le constructivisme soviétique dans les textes
Valérie Pozner
- Les Presses Du Reel
- 8 Octobre 2024
- 9782378960353
Au début des années 1920, en Union soviétique, le constructivisme invente un art pour le plus grand nombre, tourné vers le futur, concret, fonctionnel, en lien direct avec la vie, à rebours des courants qui le voyaient comme un univers autonome offert à la contemplation. La peinture de chevalet doit céder la place à l'affiche, la littérature à la presse, le théâtre aux actions de masses.
Ce recueil rassemble manifestes, écrits d'artistes et de théoriciens parfois déjà connus en français, donnés ici dans une nouvelle traduction, ainsi que de très nombreux textes inédits, collectés au fil d'années de recherches. Il ne se cantonne pas aux formes d'art les plus étudiées, mais investit des champs négligés comme le mouvement ou la musique, et met en valeur des textes de femmes jusque-là ignorées pour leur apport théorique. Il importe aussi de restituer la dimension utopique du mouvement, y compris dans ses expressions les plus radicales. L'iconographie montre comment les théories évoquées s'animent et s'incarnent dans la pratique. Chaque section est introduite par un spécialiste du champ considéré. L'important appareil critique et les nombreuses illustrations permettent d'accompagner le lecteur dans l'univers foisonnant de cette période unique pour l'histoire mondiale de l'art.
Cette contribution majeure à l'étude des avant-gardes soviétiques témoigne d'une diversité plus grande qu'on ne l'imaginait, d'une inventivité et d'une soif de changement qui ont ensuite été écrasées par le stalinisme. -
K. B. W. : La bibliothèque Warburg, laboratoire de pensée intermédiale
Philippe Despoix
- Les Presses Du Reel
- Perceptions
- 12 Octobre 2023
- 9782378963385
Les enjeux de la bibliothèque et de la collection photographique mises en oeuvre par Aby Warburg, en tant que « laboratoire » de recherches collectives sur les formes de transmission des images depuis l'Antiquité. Une étude de cas exceptionnel, traversée par la question : quel a été l'impact de la photographie dans le tournant que Warburg marque dans l'histoire de l'art et de la culture ?
La Kulturwissenschaftliche Bibliothek Warburg fonctionna, dans les années 1920, comme un véritable laboratoire de recherche sur les formes de transmission des images depuis l'Antiquité. Si son fondateur Aby Warburg (1866-1929) en fut la figure centrale, cette bibliothèque pionnière fut toujours imaginée comme une entreprise collective, et serait impensable sans l'apport essentiel d'autres personnalités (Fritz Saxl et Gertrud Bing notamment) dont l'importance commence enfin à être reconnue. Laboratoire à la croisée des disciplines, la KBW fut aussi et avant tout un espace de pensée intermédiale, où se conjuguent autant de gestes techniques : photographier et collecter, cartographier et mettre en série, construire des voisinages, projeter, exposer enfin. Seuls ces modes de visualisation autorisent à comprendre toute la portée des concepts warburgiens connus (« formule de pathos », « vie posthume », « migration des images »...). C'est l'articulation dynamique de ces opérations, au coeur desquelles se trouve la reproduction photographique, qui distingue la Bibliothèque et sa collection d'images en tant que dispositif plurimédial de connaissance. Sa reconstruction détaillée explicite ici les conditions de possibilité de l'« espace de pensée » ouvert par l'instrumentaire warburgien, la singularité de son anthropologie visuelle, ainsi que son potentiel toujours critique. -
L'art et ses agents ; une théorie anthropologique
Alfred Gell
- Les Presses Du Reel
- 14 Mai 2009
- 9782840662525
La traduction française du livre majeur de l'anthropologue anglais Alfred Gell, l'une des toutes premières tentatives anthropologiques de définition de l'art, un ouvrage fondamental, tant pour les historiens de l'art que pour les anthropologues, et dont le concept principal (agency, « agentivité ») a depuis longtemps été repris par maints théoriciens.
Plutôt que de penser l'
-
Concepts itinérants : Comment se déplacer dans les sciences humaines
Mieke Bal
- Les Presses Du Reel
- Esthetique:critique
- 5 Octobre 2023
- 9782378963873
Un guide à travers les concepts pour refonder l'interdisciplinarité dans les sciences humaines et l'analyse culturelle.
Les sciences humaines constituent aujourd'hui un territoire gigantesque dont aucune cartographie ne serait en mesure de fournir un relevé définitif. S'y engager malgré tout n'est donc pas sans risques, et peut en dérouter plus d'un. Après quarante ans d'itinérances, Mieke Bal propose ici son guide du routard pour ce voyage au pays de la théorie.
Celle qui a, par ses propositions audacieuses, tour à tour chamboulé la narratologie, la littérature comparée, les études bibliques, l'histoire de l'art et les études féministes, nous livre ici des carnets de voyage qui sont autant d'incitations à prendre le large. Le fil que suit le livre est celui d'une aventure des concepts : le sens, la métaphore, la narration et le mythe sont autant de concepts qui n'appartiennent à aucune discipline mais voyagent entre celles-ci. Suivre leurs transports, c'est emprunter des chemins de traverse qui transgressent allégrement les clôtures entre les savoirs. L'oeuvre a-t-elle une intention ? Le cadre détermine-t-il le contenu ? Une représentation redouble-t-elle la réalité ou bien la fait-elle advenir de manière performative ? Les réponses à ces questions n'émergent que progressivement, au fil de fascinants échantillonnages. S'orienter dans les sciences humaines, explique Mieke Bal au fil de ses explorations à travers champs, c'est apprendre à se mouvoir au gré des rencontres avec les objets. Apprendre à se déplacer équivaut alors à accepter de se laisser déplacer. -
Les artistes et le textile
Anne-Marie Minella, Jean-Yves Bosseur
- Les Presses Du Reel
- 16 Avril 2024
- 9782378964313
Depuis le début du XXIe siècle, les artistes qui travaillent fil et tissus ont su s'affirmer dans le monde de l'art contemporain. Ils sont présents dans les grandes manifestations internationales et des foires leur sont dédiées sur tout le continent américain, en Europe aussi bien qu'en Asie.
L'ouvrage évoque nombre d'artistes qui se sont emparés de ce medium depuis la fin du XIXe siècle de manière innovante et singulière et dresse le portrait de créateurs qui l'ont choisi pour accompagner leur démarche politique, économique, sociale ou écologique. Il montre que l'art textile reste subversif : il efface la frontière entre beaux-arts, arts appliqués et design, entre tradition et modernité. Il met en valeur les identités et les cultures « périphériques ». En questionnant les catégories du « féminin » et du « masculin », il brouille les genres et met à mal les conventions.
-
P.O.L : futur, ancien, actuel
Stéphane Bikialo, Maryline Heck, Dominique Rabaté, Collectif
- Les Presses Du Reel
- 8 Mars 2023
- 9782378963774
1983-2023 : depuis quarante ans, les éditions P.O.L ont affirmé leur place dans le champ de l'édition française. Une place décisive pour l'émergence et la définition de ce qu'on peut appeler le contemporain en littérature, comme en témoignent les contributions rassemblées dans cet ouvrage, qui réunit des universitaires, des auteurs et autrices, et les responsables de la maison d'édition. Il s'agit de montrer comment P.O.L a pu non seulement refléter mais, plus encore, donner forme au contemporain, en raison de la personnalité et des choix de ses éditeurs, Paul Otchakovsky-Laurens puis Frédéric Boyer, en raison d'un catalogue ouvert qui revendique des choix forts (quant à la place de la poésie et du cinéma en particulier), en raison enfin d'une attention constante aux matérialités (langue, genres, dispositifs) du littéraire et à leur renouveau. « Futur, ancien, actuel », cette formule, qui détourne un titre d'Olivier Cadiot, invite à comprendre une des fabriques majeures de la littérature aujourd'hui.
Publié suite au colloque international éponyme organisé à l'Université de Poitiers et à l'Université Paris Cité en 2022.