Le concept d'irritation amène à travailler la problématique de l'autorité avec Foucault, Luhmann et Lacan. Lacan, comme Socrate, « taon de la cité », rejoint Freud lorsqu'il manifeste son irritation face à Nordau et Viereck. Freud en vient à postuler la pulsion de mort comme fondamentale, tandis que Lacan, irrité-irritant, moins « auteur » que tisseur, passe de la logique du signifiant au temps (« taon ») biologique des pulsions.
L'urgence concerne le temps. Or, on dit de l'analyse qu'elle prend du temps. Est-ce que cela met la psychanalyse à contre-courant de notre époque qui a vu généraliser l'homme pressé ? Il s'agira de démontrer comment depuis Freud la psychanalyse aborde la question de l'urgence au point que Lacan la met en connexion avec ce qu'on peut espérer d'une analyse menée à son terme, soit la satisfaction de fin. Ce livre porte donc sur l'efficacité de l'analyse, soit le passage de l'urgence subjective, à la production d'une satisfaction inédite.
Dans notre société, les individus subissent des pressions constantes pour faire mieux et plus vite que les autres, à la fois dans le travail et dans la vie personnelle et pourtant, on a souvent l'impression de courir sur place. À travers des histoires de la vie de tous les jours, ce livre illustre comment l'idéologie du néolibéralisme affecte nos vies : en augmentant nos anxiétés, en déclenchant de nouveaux symptômes, en modifiant notre conception du travail de l'éthique, de l'amour, de la parentalité, de la génétique, et donc ce qui engage notre futur.
La tension entre désir de cohérence et nécessité de faire place au manque et à la faille organise la vie psychique dans tous ses aspects. Les pathologies narcissiques s'y alimentent, autant que les réalisations de la culture. De Romain Gary au Malade Imaginaire en passant par Franz Kafka, le livre explore toute la fécondité du registre narcissique.
Cet ouvrage collectif porte sur la place primordiale que Lacan donne aux termes du langage et de la langue, puis au néologisme qu'il a forgé : lalangue. Douze analystes, chacun dans leur style, abordent des distinctions essentielles sur l'enseignement de Lacan. Ainsi, le signifiant, la lettre et la langue permettent de cerner ce que l'inconscient fabrique comme savoir. On pourra extraire de ce texte une conséquence majeure qui porte sur la politique du psychanalyste dans l'expérience analytique et dans un monde qui pousse à l'effacement des différences propres à la langue de chacun.
« Je viens du silence » retrace le parcours singulier d'une femme, l'auteur elle-même, qui traverse l'existence sans rien comprendre ni à la froideur de sa mère et des siens ni à son propre mal-être. Jusqu'au jour où elle entreprend une psychanalyse. Un acte fondateur qui, en l'aidant à mettre des mots sur l'enfer très discret qu'on lui fait endurer, la sauvera de l'enlisement auquel elle était destinée.
La découverte de l'inconscient que permet le trajet d'une analyse est le coeur de ce livre. Cette rencontre fortuite de l'inconscient et ses effets ont bouleversé la vie de l'auteure et dévoilé un traumatisme infantile. Ce livre témoigne du parcours analytique qui a permis la résolution de ce traumatisme. Marianne Pascal montre comment pour elle la psychanalyse et l'art révèlent les mécanismes inconscients qui nous fondent.
Ce livre porte sur les conditions d'émergence de la psychanalyse, de sa réception et de ses conséquences. On pourra suivre à la fois le contexte politique de l'Europe, ainsi que les débats scientifiques qui ont préparé la découverte freudienne et son accueil. L'auteur retrace de façon minutieuse comment Freud s'est détaché des préjugés de son époque dans son abord de la sexualité et ce qui l'a amené à introduire des concepts fondamentaux pour la psychanalyse comme le refoulement, l'inconscient, le transfert, la pulsion.
Cet ouvrage qui porte sur notre époque, la plus récente et la plus factuelle, celle des masques sur le visage, démontre comment elle a fait ressurgir une dimension fondamentale dans l'humanité, celle de la présence de la voix. Mais notre époque est celle aussi d'autres voix, qui comme celle des migrants, appellent désespérément sans être entendues, c'est la voix de l'errance. Ces formes de la voix sont à distinguer de la voix de la conscience. Ce livre prend appui et développe l'approche de Lacan de la voix, pour mettre en évidence comment la voix, dans toutes ses manifestations, témoigne de l'humanité de l'homme.
Ce livre porte sur la pratique de la psychanalyse, sur ce qu'un sujet peut savoir et comment il peut s'en servir. Il démontre que l'expérience d'une analyse n'est pas l'application d'un protocole technique. Néanmoins, il est possible d'accéder à ce qui pour chacun constitue son noyau le plus opaque. Le savoir-faire après l'analyse concerne la façon dont chacun fait avec son symptôme. Quel est l'apport du psychanalyste dans le savoir-faire de chacun ? Ce livre éclaire l'usage des symptômes après l'analyse et les conduites qu'un sujet se forge à partir du transfert.
À partir de l'expérience analytique, ce livre aborde ce qui distingue la parole, la langue et le langage. Il s'agira ainsi de démontrer que dans la psychanalyse non seulement la parole mais plus fondamentalement la langue donne accès à ce que Lacan a pu avancer sur l'écriture, et mieux à différentes écritures. Pour cela, l'auteur prend appui sur Freud et Lacan afin de mieux cerner ce que nous enseigne la pratique de la psychanalyse. On pourra ainsi saisir que l'écriture n'est pas sans effet sur ce qui est attendu d'une analyse.
Neuf analystes témoignent de nos jours de ce que leur expérience analytique avec Lacan a été pour eux. Il s´agira, dans cet ouvrage collectif, de suivre la façon dont chacun d´entre eux a été marqué par cette rencontre, et ce qui reste de décisif pour chacun pour leur propre pratique de la psychanalyse. Un fil se dégage au fur et à mesure, c´est le style de Lacan, et ce livre est une véritable contribution à éclairer sa pratique. Chaque auteur, dans sa singularité, tente de rendre compte ce qui a changé définitivement dans leur vie à partir de l´analyse avec Lacan.
Déjà, du vivant de Lacan, un mouvement s'est créé dans le monde autour de son enseignement. Cela n'a pas cessé et la propagation de ce discours reste pas seulement vivant mais en plus il est devenu décisif pour s'orienter dans la psychanalyse. Ce livre le démontre. Des auteurs témoignent de l'incidence d'une transmission, et de ce qui fondamentalement a changé pour eux, dans les différents pays, à partir de la rencontre avec la lecture de Lacan. Du Japon à l'Argentine, en passant par la Chine, le Moyen Orient et l'Europe, on pourra saisir l'effet Lacan dans le monde.
Mai 1942. À Paris, l'ambassade d'Allemagne fête le général Oberg, chef suprême des SS. Les soutiens de la Collaboration ont été invités. C'est le banquet des vainqueurs, tandis qu'à Montmartre, inquiet du sort de sa famille, en Pologne, un fourreur juif partage son repas avec monsieur Roland, son voisin de palier. L'ordre nazi serre la France à la gorge.
Saint-cyrien, affecté à Berlin en 1933, le capitaine Tremblé fait de ses rapports autant de cris d'alarme. Entré dans la clandestinité, dans Paris occupé, il entend les sanglots de ceux qu'emmène le peloton d'exécution. Chroniques de l'ombre, ses mémoires recréent la présence de ceux que la passion de la liberté conduit à tous les sacrifices.
L'auteur explore la place du hasard dans la vie quotidienne, son rapport à la croyance et à la superstition. Il prend appui sur la conception freudienne du hasard, sur le lien qu'a ce dernier avec l'inconscient, et démontre ce qui change dans le rapport au hasard au cours de la cure analytique. Dans ce cheminement, l'auteur montre les affinités électives entre le jeu et la psychanalyse, en s'appuyant sur les travaux de Freud, Winnicott et Lacan. Il examine le lien entre le hasard et la contingence, dans la pratique analytique et dans sa finalité.
Ce livre porte sur un sujet d'actualité, celui de l'identité sexuelle. Relève-t-elle de l'anatomie, de la culture, du discours ? Quelle est la part du choix du sujet par rapport à l'identité assignée ? Il s'agit, dans cet ouvrage en français, de la version augmentée du livre Transgender Psychoanalysis, paru en 2017 aux États-Unis. Au moment où l'on assiste à des bouleversements de société concernant le sexe et les transformations du corps, ce livre constitue une contribution fondamentale au débat sur la norme sexuelle. Il prend appui sur des questions qui traversent la société américaine et il aborde, à partir des récits cliniques, la place de la psychanalyse avec des patients dits « trans ».
Douze analystes, chacun avec sa singularité, tentent de rendre compte de ce qui fait pour eux l´essence de la clinique lacanienne. Ce livre a une portée internationale et témoigne de l´expansion du discours analytique dans le monde. Ainsi, à côté des analystes français, on trouvera des analystes d´Espagne, d´Italie et d´Australie. Chacun, avec son propre style, explique comment ils sont venus à faire le choix de l´orientation lacanienne en psychanalyse, en quoi consiste cette spécificité et ce qui change par rapport aux autres pratiques de la psychanalyse. Un fil se dégage à travers ces différents textes: une véritable contribution à l´actualité de la psychanalyse dans le contexte de notre époque.
Ce livre porte sur Naples, ses couleurs, ses fêtes, ses contrastes et ses énigmes : c´est ce qui fait son charme et sa puissance. Pour l´auteur, Naples est plus qu´une ville. C´est là où il faut aller, comme le disait Flaubert. C´est le lieu où se célèbre la vie et où la loi des institutions ne peut rien contre celle de l´amour. Mais surtout, ce livre porte sur les Napolitains et sur la rencontre amoureuse, celle de l´auteur. On pourra ainsi rencontrer une autre Naples, plus authentique, plus vraie et plus juste que celle qu´on a pu rencontrer jusque-là . Dans ce sens, au-delà des descriptions passionnantes, ce livre est un véritable hommage à l´esprit napolitain.
En prenant appui sur Joyce, sa vie et son oeuvre, ce livre explore notamment l'hérésie dans la religion, la politique et la littérature. L'auteur suit un fil qui croise constamment ce que Derrida et Lacan avancent sur Joyce, et il reprend, à partir de Spinoza, Saint Thomas, Giordano Bruno, ce qu'il convient d'appeler le choix hérétique. C'est à travers ce parcours que sont élucidées des questions cruciales pour la psychanalyse.
Le crime ne concerne que l´être humain. Quelle est la cause de cette sorte de malédiction ? La psychanalyse met au premier plan du désir inconscient le parricide et l´inceste pour donner la première place dans l´ordre de la causalité à l´angoisse de l´inceste. La racine infantile du crime reste inconsciente et « refoulée ». On ne veut rien savoir du désir incestueux. Ce livre porte sur l´angoisse de l´inceste maternel, le trauma sexuel de l´inceste paternel, et enfin l´inceste avec la soeur, le plus méconnu, qui sera l´objet d´une attention particulière. Enfin les conséquences criminelles seront examinées : elles ne sont qu´une lentille grossissante d´une culpabilité toujours à l´oeuvre.
Ce livre démontre pourquoi la psychanalyse a pris appui sur la peinture, la sculpture et l'architecture, pour élucider la théorie analytique en rapport avec sa pratique. Il s'agira de reprendre de façon exhaustive, l'ensemble des auteurs auxquels Freud et Lacan font référence concernant l'art. Par exemple, les oeuvres de Bosch, Goya, Léonard de Vinci, Caravage, Palladio, Holbein, Vélasquez, Munch, Dali, Magritte, permettront de saisir ce que l'art enseigne à la psychanalyse, notamment en ce qui concerne la distinction entre l'acte pictural et l'acte analytique.
Ce livre concerne l´usage du concept de jouissance dans la théorie et l´expérience analytique. L´auteur reprend un certain nombre de notions chez Freud, comme le plaisir, l´excitation, la libido, pour démontrer comment Lacan construit sa théorie sur la jouissance. Ce cheminement comporte une interrogation décisive sur l´interprétation faite par les auteurs post-freudiens, mettant ainsi en lumière les divergences entre les différents courants analytiques. L´orientation de cet ouvrage fait apparaître les conséquences de ce débat pour la pratique de la psychanalyse à notre époque.
La psychanalyse s'est toujours intéressée à des actes presque imperceptibles, qui se présentent à l'Autre comme manqués, que personne ne prend au sérieux et qui pourtant ont des conséquences, du moins pour celui qui les a commis. Ce sont des actes subtils, ils se révèlent seulement si nous affinons notre perception de ce qu'est l'action de l'homme : ce qui dans son énonciation, ses conduites et ses affections n'est pas un simple mécanisme, mais aussi une prise de position qui d'habitude ne passe pas par la conscience.
L'analyse n'a pas d'autre visée que celle de réviser nos choix les plus intimes, souvent figés depuis longtemps, soutenus par le désir inconscient qui insiste et nous appelle parfois de façon directe et incompréhensible, dans l'urgence de l'angoisse, et plus souvent indirectement, dans la culpabilité inconsciente qui se chiffre dans nos symptômes.
Cet ouvrage se propose de questionner les différents statuts qu'on peut donner à la malédiction sur le sexe, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Il y a tout d'abord la fonction de la civilisation qui au XIXe siècle voulait légiférer, dans la prostitution, ce qui faisait malédiction.
Nous nous appuierons sur des exemples de la littérature et de la psychanalyse. Après Freud, Wilhelm Reich redoublait la malédiction sur le sexe dans sa théorie sur la révolution sexuelle.
Quant à Simone Weil, elle l'approchait dans la souffrance au-delà du sexe dans l'expérience mystique. La perversion, avec Sacher-Masoch et Sade, en a fait un autre destin : celui d'être bien dans le mal. Quelle est alors la malédiction sur le sexe dans la névrose avec Stendhal et Flaubert ?