«Le soleil se leva derrière eux, et alors... brusquement, ils découvrirent à leurs pieds l'immense vallée. Al freina violemment et s'arrêta en plein milieu de la route. - Nom de Dieu ! Regardez ! s'écria-t-il. Les vignobles, les vergers, la grande vallée plate, verte et resplendissante, les longues files d'arbres fruitiers et les fermes. Et Pa dit : - Dieu tout-puissant !... J'aurais jamais cru que ça pouvait exister, un pays aussi beau.»
«- Roulez à trente à l'heure, ordonna l'homme d'une voix tendue, anxieuse. Je vous indiquerai le chemin. Quand nous serons arrivés, il faudra descendre de voiture et courir jusqu'au mur. Le projecteur sera braqué sur l'endroit où vous devez passer ; tenez-vous immobiles dans le rayon lumineux. Dès que le faisceau sera déplacé, commencez à grimper. Vous aurez quatre-vingt-dix secondes. Vous monterez le premier, dit-il à Leamas, et puis ce sera au tour de la fille.» Roman de la guerre froide et de la trahison, roman du cynisme et de la raison d'État, prix Somerset Maugham, best-seller mondial adapté au cinéma avec Richard Burton, L'espion qui venait du froid est un chef-d'oeuvre absolu qui a révolutionné le roman d'espionnage.
«- Qu'est-ce qu'il a en lui, papa ? demandai-je. - Un peu de blanc, un peu de rouge et un peu de noir. - Indien, blanc et nègre ? - Oui. - Alors qu'est-ce que je suis ? - Quand tu seras grand, on dira de toi que tu es un homme de couleur, répondit-elle. Ensuite, se tournant vers moi avec un sourire moqueur, elle demanda : - Vous n'y voyez pas d'inconvénient, Monsieur Wright ?»
«... ils commencèrent à prendre de l'altitude en direction de l'Est, semblait-il ; après quoi, cela s'obscurcit et ils se trouvèrent en pleine tempête, la pluie tellement drue qu'on eût cru voler à travers une cascade, et puis ils en sortirent et Compie tourna la tête et sourit en montrant quelque chose du doigt et là, devant eux, tout ce qu'il pouvait voir, vaste comme le monde, immense, haut et incroyablement blanc dans le soleil, c'était le sommet carré du Kilimandjaro. Et alors il comprit que c'était là qu'il allait.»Douze nouvelles d'Ernest Hemingway, prix Nobel en 1954.Un grand film avec Gregory Peck et Ava Gardner.
«- Parlez-moi un peu de vous, Mr. Marlowe. Enfin, si vous trouvez ma demande acceptable. - Qu'est-ce que vous voulez savoir ? répondis-je. Je suis détective privé, et depuis pas mal de temps. Je suis un loup solitaire, célibataire, bientôt entre deux âges et fauché. Je me suis retrouvé en taule plus d'une fois et je ne m'occupe pas d'affaires de divorce. J'aime l'alcool, les femmes, les échecs et quelques autres petites choses. Les flics ne m'aiment pas, mais j'en connais deux avec lesquels je m'entends bien. Je suis un fils du pays, né à Santa Rosa, mes parents sont morts ; je n'ai ni frère ni soeur, et si un jour je me fais assommer au fond d'une impasse, comme ça pourrait arriver à n'importe qui dans mon métier, comme d'ailleurs à des tas de gens dans d'autres métiers ou même sans métier, personne ne se dira que sa vie a perdu son sens.» The Long Goodbye.
Jody, petit garçon rêveur et solitaire, vit dans un ranch de Californie, avec ses parents et Billy Buck, le garçon d'écurie, son ami. Sa vie est paisible, entre l'école et les travaux de la ferme. Un matin, Jody découvre dans la grange un poney rouge, un cadeau de son père. Aidé par Billy Buck, Jody entreprend de dresser Galiban, le poney. Et peu à peu arrive le moment où, pour la première fois, Jody va pouvoir monter Galiban ! Mais le poney tombe malade...
Les aventures de Nick Adams forment un cycle composé de nouvelles, publiées de façon éparse dans des revues ou réunies, pour certaines, dans des recueils de contes comme Dix Indiens, Paradis perdu ou Cinquante mille dollars, qui constituent une autobiographie romancée de Hemingway. Rassemblées ici, pour la première fois, dans leur ordre chronologique et augmentées de plusieures inédits retrouvés dans les papiers de l'auteur après sa mort, elles font apparaître avec une netteté qui lui manquait l'une des figures les plus attachantes du monde de Hemingway:le jeune Nick Adams. Depuis l'enfance dans le Michigan, en passant par l'expérience de la Grande Guerre, jusqu'aux réflexions de l'écrivain sur le rôle de l'écriture, c'est toute la formation d'un homme qu'on voit se dérouler. Le fil discontinu du récit ne nuit pas à l'homogénéité du recueil, où l'on reconnaît les grands thèmes qui ont hanté la vie et l'oeuvre de Hemingway:l'amour de la nature, de la pêche, de la chasse, la fascination de la guerre, la place de l'homme dans le monde.
Stella Rode, femme d'un professeur de Carne, une prestigieuse école privée pour jeunes gens de l'élite britannique, a été assassinée.
Quelques jours auparavant, elle avait envoyé une lettre dans laquelle elle disait craindre pour sa vie et accusait son mari... Retiré de l'Intelligence Service, George Smiley, à la demande de l'une de ses amies, se rend à Carne pour aider la police. Le milieu enseignant est un petit milieu où tous se connaissent, se jalousent, s'espionnent... Difficile de s'y faire accepter. Pourtant les langues se délient peu à peu jusqu'à faire jaillir une vérité qui est bien loin des convenances.
Une panne oblige les voyageurs d'un autocar à passer la nuit dans une station-service, sur la grande autoroute de Californie. La panne réparée, un nouvel incident immobilise pendant des heures les voyageurs en pleine montagne. De chacun des naufragés de l'autocar, Steinbeck trace un portrait étonnant, dévoilant le drame ou la comédie de son existence entière. Chacun des voyageurs perd la tête, est assailli par des tentations sexuelles, nous livre un instant son âme secrète.
«Comme il se tenait là, avec la mitraillette dans sa main gauche, jetant un regard circulaire avant de refermer le panneau à l'aide du crochet terminant son bras droit, le Cubain qui était allongé à bâbord et qui avait reçu trois balles dans l'épaule se mit sur son séant, visa soigneusement et lui envoya une balle dans le ventre.» Harry Morgan, un Américain installé à Cuba, gagne sa vie en organisant des croisières de pêche pour les touristes. Lorsqu'on lui propose de transporter des hommes et des marchandises clandestines, sa vie bascule dans le crime. Ce roman a été adapté au cinéma par Howard Hawks dans Le Port de l'angoisse et par Michael Curtiz dans Trafic en haute mer.
Samuel Fennan a été retrouvé mort, une lettre de suicide près de lui. Ce membre du Foreign Office avait été accusé de travailler pour les communistes, mais il était sorti blanchi de l'enquête dont il avait fait l'objet. George Smiley, venu présenter ses condoléances à sa veuve, décroche par hasard le téléphone qui sonne et intercepte un appel pour Fennan. Or, quand on appartient aux services secrets britanniques, le hasard n'existe pas.
Un bagnard libéré cherche son ancienne amie ; mais quand l'ex-convict mesure deux mètres, pèse cent vingt kilos, s'habille comme un clown, jongle avec les gens comme avec des oranges et que tous les autres personnages sont à l'avenant, les choses peuvent se compliquer... et se compliquent en effet.
Quel secret cache la jolie Jelka derrière ses grands yeux noirs et son sourire toujours tendre et impassible ? Comment la frêle et maladive Emma s'y prend-elle pour obliger son mari à rester dans le droit chemin ? Qui est cette femme mystérieuse qui veut acheter un serpent à sonnette ? Et Mama Torres, une veuve à la poigne de fer, qui voit son fils devenir un homme ?
Dans un monde d'hommes, rude et impitoyable, quatre portraits de femmes fortes par l'auteur des Raisins de la colère.
Dans une petite ville de Californie, un jeune militant s'apprête à vivre pour la première fois l'épreuve de la violence : comment va-t-il résister à la peur et à la souffrance ? En bavardant avec un rémouleur ambulant, une femme dans la force de l'âge, mariée à un fermier sans imagination, ressent un soudain désir de vivre, de voir du pays, de s'évader ; un instant, un même sentiment érotique de la terre la relie au voyageur ; mais l'évasion dont elle a rêvé se transformera en une sortie banale à Salinas, la ville voisine...Treize nouvelles, dont le célèbre «Poney rouge». Mais un seul livre, dont l'unité est l'amour de Steinbeck pour la grande vallée californienne de Salinas. La vallée où se passent les choses les plus ordinaires du monde - les plus grandes -, le pays où vivent les gens les plus simples, les plus mystérieux des hommes.
«Le Kilimandjaro est une montagne couverte de neige, haute de 19 710 pieds, et que l'on dit être la plus haute montagne d'Afrique. La cime ouest est appelée en langue masai Ngaje Ngai, Maison de Dieu. Tout près de la cime ouest il y a une carcasse gelée et desséchée de léopard. Nul n'a expliqué ce que le léopard allait chercher à cette altitude.» Ainsi commence l'une des plus célèbres et des plus belles nouvelles d'Ernest Hemingway, adaptée au cinéma avec Ava Gardner et Gregory Peck.
«Dans la ville, on raconte l'histoire d'une grosse perle - comment elle fut trouvée, puis perdue à nouveau. On raconte l'histoire de Kino, le pêcheur, de Juana, sa femme, et de leur bébé, Coyotito. Et comme l'histoire a été si souvent racontée, elle est enracinée dans la mémoire de tous. Et, comme pour tous les vieux contes qui demeurent dans le coeur des hommes, on n'y trouve plus que le bon et le mauvais, le noir et le blanc, la grâce et le maléfice, sans aucune nuance intermédiaire.Si cette histoire est une parabole, peut-être chacun en tirera-t-il sa propre morale et y lira-t-il le sens de sa propre vie. Quoi qu'il en soit, on raconte dans la ville que...»
Jody, petit garçon rêveur et solitaire, vit dans un ranch de Californie, avec ses parents et Billy Buck, le garçon d'écurie, son ami. Sa vie est paisible, entre l'école et les travaux de la ferme. Un matin, Jody découvre dans la grange un poney rouge, un cadeau de son père. Aidé par Billy Buck, Jody entreprend de dresser Galiban, le poney. Et peu à peu arrive le moment où, pour la première fois, Jody va pouvoir monter Galiban ! Mais le poney tombe malade...
Edwin Topliss écrit des romans porno en série. Mais un jour, il tombe en panne de fantasmes. Ses quinze pages quotidiennes et besogneuses se transforment en règlement de comptes avec lui-même et sa vie minable...
D'une plume économe qui claque dans les dialogues, Burnett boucle en 300 pages l'irrésistible ascension d'un petit truand habité par l'hubris, devenu caïd en peu de temps et redescendu de son piédestal sans avoir vraiment compris ni pourquoi, ni comment. Rico Bandelli, truand narcissique, impassible et buveur de lait, a pris la place de Sam Vettori, puissant chef d'un gang italien de Chicago, en maniant sans trembler son automatique et en faisant preuve d'un sang froid peu commun en toute circonstance. Rien ne l'atteint. Bientôt il agrandit son territoire en prenant le contrôle de la contrebande d'alcool, du jeu et de la prostitution dans tous autres les secteurs de la ville. Rien ne lui résiste, à part un policier irlandais décidé lui faire payer la mort d'un de ses collègues à l'occasion d'un hold-up mouvementé. Ce qui fait l'originalité de Little Caesar, c'est que l'action est décrite du point de vue des criminels dans un style dépourvu de tout habillage psychologique et néanmoins à l'écoute des sentiments humains.
Une banlieue américaine, un mois d'août de l'après-guerre. Joe Keller, grâce à son usine d'armement, affiche une réussite sociale emblématique du « rêve américain ». Mais son fils Tom, pilote, est porté disparu. Et Kate, sa mère, attend son retour. Quand leur second fils, Chris, décide d'épouser Anne, la fiancée de Tom, tout bascule, et la triste vérité éclate enfin : la réussite de Joe Keller est fondée sur un crime.
Reflet du climat social et économique de l'après-guerre, Ils étaient tous mes fils possède déjà tous les ingrédients qui feront la réussite des pièces ultérieures d'Arthur Miller. Derrière la banalité quotidienne d'une famille américaine typique, le dramaturge nous fait entrevoir la tragédie.
« Je sais que tu n'es pas pire que les autres, mais je te croyais meilleur parce que, pour moi, tu n'étais pas un homme, tu étais mon Père. » Arthur Miller
«Allons, maintenant ! Dégagez ! Circulez ! Ne restez pas sur la chaussée ! cria le flic. Puis il dit à Hannegan : - Je ne crois pas que votre camion ait beaucoup de mal. Vous pouvez repartir quand vous voudrez. - Je me taperais bien quelque chose avant. - Vous ne rechargez pas ces caisses ? Trois longues caisses étaient tombées. Hannegan se baissa pour les examiner. - Qu'est-ce qu'il y a dedans ? demanda le flic. - Des spaghettis. - Des spaghettis ? - À moins que ce soit des macaronis.» Hannegan avait soulevé la latte d'un côté et regardait fixement à l'intérieur, les yeux horrifiés. Ce qu'il regardait, c'était un pied nu, un pied humain qui dépassait de la caisse.
Fruit des amours teigneux d'une Irlandaise coriace et d'un tueur italien, Buck Saliotte a gravi tous les échelons de la police new-yorkaise. Il en est devenu une célébrité. Un incontournable. La figure du système. Le jour où il décide de raconter en une impitoyable confession ce qu'il connaît, observe et pratique tous les jours depuis des années, la belle et propre vitrine des apparences éclate. Divisé en quatre volumes, comme l'Apocalypse, son récit est une plongée au coeur de la corruption, du chantage, de la trahison et du meurtre.Violent et amoral, ce livre offre une vision désespérée de l'ambition humaine. Un classique inoubliable.
La plus fantastique chasse à l'homme du siècle...
Confusion indescriptible... véritable ruée de volontaires... une prime de 500 dollars... recherchée par le ebi, la police de 23 etats et autant de gangsters notoires, la ravissante et déjà célèbre caroline tchoutchou se serait enfuie presque nue dans les marais... toute la région participe aux recherches... décidément, on ne s'ennuie pas à la campagne et, s'il y a des ploucs, ils gagnent à être connus...
Finley le prédicateur azimuté... gimerson qui pleure ses cochons... le shérif qui devient fou... et l'oncle sagamore ! celui-là, dans son genre, il confine au génie... ce n'est peut-être pas pour rien si tout se trame sur ses terres... de quoi faire pleurer les z'honnêtes gens... mais allez prouver quoi que ce soit... !
C'est la passion trouble d'un père pour celle qu'il croit être sa fille et le drame qu'elle engendre qui constituent le sujet de ce livre, et c'est chez les montagnards du Kentucky que l'auteur a situé son action. Un petit garçon est kidnappé à cause d'une mystérieuse tache de naissance ; la tragédie dégénère en vendetta, mettant à feu et à sang un misérable hameau et bouleversant l'existence de ces êtres lents, terriblement instinctifs, et prompts à tuer lorsque le désir et l'alcool de contrebande leur enflamment le sang...