Aubier
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De l'angoisse a la methode dans les sciences du comportement
Devereux Georges
- Aubier
- 2 Novembre 1998
- 9782700721867
La subjectivité inhérente aux chercheurs dans les sciences de l'homme est, pour l'auteur, une pierre angulaire de toute science du comportement, et non un obstacle à la connaissance. Ouvrage publié chez Flammarion en 1980.
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Si la religion est omniprésente dans la réflexion de Freud, l'islam en est absent. On mesure à ce constat la richesse de la perspective ouverte ici : mettre au jour les refoulements constitutifs de la religion islamique.
Partant de la crise contemporaine de l'islam et de son symptôme le plus visible qu'est l'islamisme, ce livre entreprend d'explorer les origines de l'islam. Pour interpréter cette «césure du sujet de la tradition» qui prend la forme d'un désespoir de masse, Fethi Benslama relit les textes fondateurs, gardés par un long règne d'interdit de penser. L'altérité féminine y apparaît comme la nervure centrale du refoulement propre à l'islam. Face à un dérèglement profond de la relation entre le réel et les formes symboliques que trahissent les extrémismes, l'analyse conduit alors vers des questions demeurées impensées, telle l'affirmation coranique selon laquelle Dieu n'est pas le père.
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Il y a ceux qui redoutent les serpents, ceux qui craignent la nuit noire, ceux qui ne supportent pas les portes fermées, ceux qui haïssent l'avion, ceux que la perspective d'un lien amoureux effraie, ceux pour qui le plaisir sexuel est impossible, ceux qui se révèlent incapables de traverser les ponts, ceux qui évitent systématiquement d'emprunter les autoroutes... Chacun de nous apporte sa contribution à la liste infinie des phobies.
On réduit souvent la phobie à la peur de certains objets. Explication un peu courte, souligne Irène Diamantis, parce qu'elle manque l'essentiel: le vertige du sujet phobique, qui, au mépris de toute logique, s'installe dans un monde de suppositions où tout devient possible. Car la phobie est véritablement une maladie de la séparation. Alors que le sujet se construit en se séparant de sa mère, la phobie le ramène à un état fusionnel, hors du temps, qui lui interdit de penser.
Illustré de nombreux cas cliniques, un regard très novateur sur les phobies ordinaires et moins ordinaires.
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Livre mythique, le Freud de Ralph Steadman, fruit de longues années de recherches, fut salué lors de sa parution - voilà plus de quarante ans - comme l'un des livres illustrés les plus intelligents et les plus originaux de son temps.De remarquables illustrations scandent cette biographie pas comme les autres, qui s'apparente à une véritable expédition au royaume de la fantaisie. Steadman se fonde sur les faits avérés de l'existence de Freud - qu'il connaît admirablement -, mais pour mieux les interpréter, en échafaudant des théories parfois délirantes. De la petite enfance de l'inventeur de la psychanalyse jusqu'à sa mort, chaque scène de cette vie est transformée en situation comique et analysée avec humour selon les critères du mot d'esprit exposés par Freud lui-même.Il en résulte un véritable festival freudien:calembours visuels et verbaux, lapsus, contrepèteries, descriptions désopilantes de Freud à l'armée ou chez son barbier...Derrière le Freud amer, tyrannique et obsédé par la sexualité de l'imagerie classique, le désir de montrer un Freud humain, qui rit, qui aime, qui doute et qui souffre.
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Psychanalyse de l'informe ; dépersonnalisations, addictions, traumatismes
Sylvie Le poulichet
- Aubier
- 9 Janvier 2003
- 9782700724318
L'informe désigne en psychanalyse ce qui se joue quand les identités vacillent - un visage qui ne se reconnaît plus dans le miroir, un corps vécu comme un cadavre. Face à ces processus limites où se brouillent les frontières entre le moi et l'objet, le dehors et le dedans, l'animé et l'inanimé, quelle sera l'écoute de l'analysteoe en vue de quel secours?
S'appuyant sur une riche expérience clinique, Sylvie Le Poulichet présente certaines énigmes suscitées par l'informe et montre qu'elles sollicitent plus que jamais l'analyste dans sa capacité à entendre l'inouï. Ainsi se dessinent des itinéraires singuliers au terme desquels le patient peut s'inventer une nouvelle "résidence dans le corps".
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Du bon usage érotique de la colère ; et quelques-unes de ses conséquences...
Gérard Pommier
- Aubier
- 21 Décembre 1993
- 9782700721850
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Un mystère plus lointain que l'inconscient
Alain Didier-weill
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 24 Avril 2010
- 9782700704099
Qu'y a-t-il dans le regard étonné que le nouveau-né pose sur le monde? dans le "pourquoi" insistant de l'enfant? dans la sidération de l'adulte à l'écoute d'une note, d'un rythme, d'un trait d'esprit inouïs? dans le vol suspendu du danseur? Le surgissement d'un nouveau radical qui va bien au-delà du renouveau lié à la remémoration d'un signifiant refoulé, tel que Freud l'avait formulé.
Il est la clé d'un lieu auquel le mot ne donne pas accès et que Lacan situait " plus loin" que l'inconscient. Mais comment s'approcher d'un tel lieu? L'acte de création semble y mener lorsqu'il offre à notre perception de quoi appréhender l'invisible, l'inouï. Et n'y a-t-il qu'une réponse à cet étonnement? Quelles instances psychiques met-il en jeu? Pour répondre à ces questions, la religion offre une piste intéressante: le choix inconscient que provoque le nouveau radical sera celui de l'hérétique (qui veut que l'étonnement subsiste) ou celui de l'inquisiteur (qui veut le voir abdiquer).
C'est ainsi que certains philosophes contemporains -tel Alain Badiou - sont conduits, au nom du dogme chrétien inventé par saint Paul, à ne voir qu'une imposture dans l'étonnante universalité des lois de la Parole données par Moïse. L'étonnement est ce qui cesse avec le dogme: lorsqu'il est la voie par laquelle le sujet entre en résonance avec la loi et l'outrepasse; lorsqu'il rend le complexe d'OEdipe plus complexe en le renvoyant à son ancêtre Dionysos, dieu de ce qui sonne et résonne; lorsqu'il donne accès au nouveau absolu délivrable par le réel.
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La psychanalyse face à ses détracteurs
Vannina Micheli-rechtman
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 7 Novembre 2007
- 9782700701135
Plus d'un siècle après sa naissance, la psychanalyse
est toujours l'objet de controverses et d'attaques
virulentes. Lorsque le gouvernement français montre, à
partir de 2003, une volonté de réglementer l'exercice
de la psychothérapie et de la psychanalyse, c'est
l'ensemble du milieu psychanalytique et intellectuel
qui s'engage dans un vif et large débat, témoignant de
l'importance de cette discipline. Ses détracteurs mettent
en cause sa pertinence, son efficacité, son actualité
même, usant d'arguments souvent polémiques et peu
constructifs. L'histoire de la psychanalyse est ainsi
jalonnée de batailles et de remises en question qui
montrent la nécessité d'examiner sa place dans
la société, d'interroger son épistémologie, afin de
maintenir vivants son développement et sa transmission
en sortant d'une position essentiellement défensive.
Les détracteurs contemporains puisent dans les
dogmes modernes de la science les éléments de
leur contestation, mais Freud en avait déjà anticipé les
principales tendances. En développant une généalogie
de l'interprétation, un des concepts clefs de la théorie
et de la pratique psychanalytique, l'auteur entreprend
de resituer les différentes critiques dans leur contexte
historique. La psychanalyse est ici en débat avec
l'herméneutique (en montrant comment le freudisme en
modifie son histoire), avec la science (en partant de la
querelle entre les sciences de la nature et les sciences de
l'esprit), enfin avec la philosophie du langage (puisque
Wittgenstein se présentait comme un «disciple» de Freud).
Trois temps, trois débats, trois perspectives théoriques
dont les racines permettent de renouer le fil d'un conflit
moderne des paradigmes.
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Rêver avec Freud ; l'histoire collective de l'interprétation du rêve
Andreas Mayer, Lydia Marinelli
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 6 Novembre 2009
- 9782700703986
Histoire de«L'interprétation des rêves»de Freud. Etudie son élaboration, sa réception par les spécialistes et le public, la prise en compte des commentaires de ses lecteurs dans les modifications successives de l'ouvrage, les échanges de Freud avec le mouvement pychanalytique à Vienne, etc.
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Les chimères du corps ; de la somatisation à la création
Sylvie Le poulichet
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 11 Septembre 2010
- 9782700704129
Depuis plusieurs années, Sylvie Le Poulichet explore la dynamique de phénomènes qu´elle a dénommés « processus limites », à l´oeuvre chez des patients ordinairement désignés comme borderline. Ces patients souffrent d´une difficulté à « habiter » leur corps, à repérer les limites entre le vivant et le mort et à s´approprier leur histoire.
Le déploiement de la vie paraît chez eux tombé sous le coup de condamnations parentales, émanant d´événements traumatiques et de fantasmes inconscients, qui se transmettent de génération en génération. Ces sujets en viennent à sacrifier inconsciemment certaines zones de leur corps ou des aspects de leur identité sexuelle. Et des somatisations, des dépressions, des addictions (la boulimie, par exemple), des états de figement affectent souvent leur devenir.
Dans cet ouvrage, on voit se déployer les mouvements de la démarche analytique : l´auteure relate des séquences de cure où l´analyse de rêves et la traversée de fantasmes permettent de recomposer les figures du corps en souffrance.
Des scènes insoupçonnées apparaissent, ayant le pouvoir de construire de nouvelles versions de la venue au monde du sujet. Et c´est lorsque s´animent les images du corps pensées par le langage du rêve que se produisent de nouvelles prises de corps. C´est lorsque sont analysées les chimères du corps - ces étranges assemblages fantasmatiques de plusieurs corps, vivants ou morts, en un seul, qui vont jusqu´à menacer la continuité d´existence - que tous les symptômes douloureux disparaissent.
Ce livre montre quels sont les modes d´interprétation qui permettent de dissoudre les fantômes, de dénouer les forces traumatiques et de mettre en jeu des processus créateurs qui laisseront enfin surgir un nouveau champ de regard, de présence, de jeu et de désir.
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Quinze témoignages de lacaniens reconnus, tous anciens analysants de Lacan, s'interrogent ici sur leur filiation et posent les questions de l'enseignement, de la transmission de la théorie et de la pratique lacaniennes et celle du transfert inhérent à la personnalité du maître.
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La voix sur le divan ; musique sacrée, opéra, techno
Jean-michel Vives
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 5 Avril 2012
- 9782700724448
La voix recèle une double vocation : elle est pacifiante mais peut aussi déchaîner les passions.
La musique et le chant impliquent la recherche d'une satisfaction pulsionnelle, et amènent à inventer des dispositifs de diffusion visant à proposer et à borner une jouissance esthétique. Jean-Michel Vives s'attache à déceler les enjeux de jouissance liés à la voix, à la matérialité du son, à travers l'histoire et l'analyse de trois pratiques musicales : la musique religieuse, l'opéra, la musique techno.
Il repère la place qu'occupe cette activité particulière, la musique, au sein de la dynamique psychique d'un sujet, d'un groupe, voire d'une société.
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L'enfant qui s'était arrêté au seuil du langage ; comprendre l'autisme
Henri Rey-Flaud
- Aubier
- La Psychanalyse Prise Au Mot
- 16 Avril 2008
- 9782700700527
Ce livre est dédié aux parents et aux soignants qui accompagnent dans la vie un enfant autiste. L'auteur a voulu éclairer la route tourmentée sur laquelle ils sont engagés, en montrant que cette affection n'est pas un déficit mental irréversible. Les observations les plus récentes des cliniciens lui ont permis d'établir que les autistes sont en réalité arrêtés au stade primordial de la vie, dominé par les sensations, stade où déferlent en permanence sur le nourrisson des flots d'excitations anarchiques et insensés. Pour émerger de cet état primitif et accéder à l'espace plus élaboré des perceptions, l'autiste attend seulement d'être relancé dans la dynamique du langage à laquelle les autres enfants sont introduits spontanément, sans difficultés majeures. Le défaut de communication, expression la plus manifeste de l'enfermement de l'autiste, révèle alors qu'il peut être corrigé et le contact avec l'entourage restauré. Mais il faut pour cela avoir reconnu la nature des processus psychiques qui régissent normalement les premiers échanges entre le nourrisson et les parents, afin d'identifier le type de court-circuit qui, à un moment donné, a coupé l'enfant de la possibilité du partage. Redonner leur sens aux conduites aberrantes et souvent rebutantes des enfants autistes et, à partir de là, comprendre pourquoi ils ont échoué dans la relation vitale à autrui est aujourd'hui l'approche la plus respectueuse des sujets prisonniers de cette condition douloureuse, en même temps que la seule véritablement susceptible de les réintégrer dans la communauté humaine.
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Aux confins de la philosophie, de la clinique et de l'iconographie, l'auteur aborde la mélancolie à travers les moments historiques susceptibles de conjoindre l'apport des trois disciplines. Définissant la mélancolie comme une trop grande proximité avec la vérité, l'auteur montre comment la construction d'un univers esthétique est une forme de défense pour le sujet mélancolique.
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Vienne, 26 avril 1921, dans le cabinet du professeur Freud.
Allongée sur le divan, Anna G. lui déclare: "Je vous aime d'une façon si indescriptible, comme jamais auparavant je n'ai aimé quelqu'un." Cette jeune femme de vingt-sept ans est entrée en analyse il y a un mois. Elle a quitté Zurich pour la capitale autrichienne, laissant derrière elle son fiancé, sa famille et le Burghölzli, la clinique où elle exerce le métier de psychiatre. Après sept ans de fiançailles vécues dans l'ambivalence et le doute, son mariage est annoncé pour l'automne.
Cependant, Anna G. continue d'hésiter. La découverte posthume de deux cahiers d'écolier, dont Anna G. n'avait jamais parlé et qu'elle ne destinait pas à la publication, jette une lumière inattendue sur Freud : une partie des séances et des propos échangés y sont consignés. À l'écoute des rêves, des associations, des fantasmes sexuels de son analysante, Freud, alors en pleine maturité, explique, interprète, provoque, sonde.
Et il évoque ses propres théories: le complexe d'OEdipe, le transfert, le cas Dora, le fantasme de l'enfant battu (que sa fille, prénommée Anna elle aussi, lui a inspiré)... La petite-fille d'Anna G., Anna Koellreuter, docteur en philosophie et analyste à Zurich, a dirigé l'édition de cet ouvrage, paru en 2009 en Allemagne. Elle a convié des historiens et des psychanalystes allemands et anglo-saxons à réagir à ce document exceptionnel, témoignage aussi de la façon dont une jeune femme peut, par l'analyse, sortir d'une souffrance affective et se découvrir un nouveau destin.
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La correspondance (1907-1939) de Sigmund Freud avec ses cinq premiers enfants, Mathilde, Martin, Olivier, Ernst et Sophie ? Anna, la cadette, ayant fait l'objet d'une publication séparée ? permet de découvrir quel père a été l'inventeur de la psychanalyse et d'observer l'homme à distance de sa théorie et de sa pratique analytique.
Freud n'était pas un père au quotidien, et son activité professionnelle l'éloignait de ses enfants. Mais il veillait à rester pour eux un soutien inaliénable, alors même qu'ils étaient devenus adultes. Il manifestait à leur égard une humanité profonde et palpable, une générosité débordante. Jamais il ne leur opposait une attitude moralisante. Au-delà de l'aide bienveillante, financière, psychologique et médicale, il contrebalançait son autorité par une écoute, une compréhension, une souplesse constantes. En patriarche, il avait « un besoin urgent à la vie à la mort » du sentiment que ses enfants « aient ce qu'il leur faut ». Au risque peut-être de les maintenir dans la dépendance.
Certains traits de la pensée scientifique de Freud s'éclairent de ce jour nouveau. La même franchise face aux questions d'argent ou de sexualité, le même attachement à comprendre l'autre, la même tolérance envers l'humain... Aucune autre source que ces paroles paternelles n'exprime mieux la cohérence qui existe entre la personne de Freud et son oeuvre.
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Les enfants de l'indicible peur ; nouveau regard sur l'autisme
Henri Rey-Flaud
- Aubier
- La Psychanalyse Prise Au Mot
- 17 Octobre 2010
- 9782700704020
Ce livre met en lumière un visage inconnu de l´enfant autiste. Si cet enfant n´est jamais entré dans le « monde des gens », c´est qu´il a été frappé d´une indicible peur devant son étrangeté et médusé par sa beauté. Cette révélation rend la figure du petit garçon ou de la petite fille hors du temps et hors d´atteinte tout à coup moins énigmatique.
C´est non seulement cette rencontre manquée avec l´Autre que Henri Rey-Flaud nous fait découvrir, mais encore les stratégies savantes mises en oeuvre par l´enfant pour ne pas être submergé par le réel, ni emporté par la dynamique du langage : ainsi Sarah accrochée à son coquillage-fétiche ou Antonio maniant son miroir, lieu de sa disparition et de sa renaissance. Que ces défenses soient insuffisantes à contenir sa peur, c´est ce dont témoigne la façon qu´il a de murer son regard, sa voix et son corps. Une rétention, quelquefois totale, difficile à soutenir pour les parents. Mais la forteresse dans laquelle il se replie n´est pas vide : un guetteur veille en permanence, attentif à l´Autre redouté et, on ne le sait pas, souvent attendu. Son visage « partagé par le milieu », selon la formule d´un patient, un oeil tourné vers l´intérieur et l´autre vers le monde, exprime cette contradiction. Le lien subtil ainsi maintenu avec la communauté des hommes montre que de telles conduites de retrait ne sont pas l´effet d´une incapacité mais d´un refus résolu qui invalide la mise en cause brutale des parents, avancée par les premiers spécialistes.
L´enfant autiste présente une figure inédite du « non-agir » promu par les sagesses orientales, qui détermine son rapport paradoxal à la « normalité » et montre que la guérison, dans son cas, signifie rompre le charme, lever l´enchantement qui le tient prisonnier.
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Les États généraux de la psychanalyse se sont tenus du 8 au 11 juillet 2000, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. Événement d'une originalité et d'une ampleur inédites, ils rassemblaient plus de mille deux cents psychanalystes venus de trente-quatre pays et entourés de leurs invités, parmi lesquels Jacques Derrida et Armando Uribe. Ce livre regroupe les contributions inaugurales de cette réflexion collective autour de l'état général de la psychanalyse dans le monde et de ses enjeux décisifs à l'orée du XXIe siècle :
L'état de sa pratique, les modes de transmission de son expérience, ses institutions, mais aussi les rapports de la psychanalyse avec le social et le politique, avec la philosophie, l'art, la littérature, le droit, les neurosciences, la biologie et la génétique.
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Le temoin interne - trouver en soi la force de resister
Chiantaretto J-F.
- Aubier
- 13 Avril 2005
- 9782700724394
Où un être humain puise-t-il la force d'affronter ce qui peut
le détruire dans sa personne, son identité ou sa culture oe
Comment réussit-on à survivre à la solitude, la détresse, la
menace de mort oe
Journal, autobiographie ou témoignage, les oeuvres d'Anne
Frank, Amadou Hampâté Bâ, Claude Vigée et Primo Levi sont
autant de lieux de survie : à la clandestinité pour Anne Frank ;
à la disparition de sa culture d'origine, orale et nomade,
pour le Peul Amadou Hampâté Bâ ; à l'extermination par
les nazis de sa famille et de sa communauté, juive alsacienne,
et à l'exil pour Claude Vigée ; au camp d'Auschwitz
pour Primo Levi.
Dans l'oeuvre de chacun se dévoile une figure commune,
un semblable en soi auquel le Je s'adresse, un «témoin
interne», qui leur permet de faire oeuvre de résistance
intérieure. Anne Frank s'invente une amie, Kitty, à laquelle
elle se confie. Pour sauver le passé de l'effacement,
Claude Vigée et Amadou Hampâté Bâ convoquent les
récits familiaux, les voix de leurs proches. Et Primo Levi
témoigne de l'importance du dialogue intérieur, d'une relation
à soi quand les nazis tentent d'abolir toute relation à
autrui, de détruire en chacun le sentiment d'appartenance
à l'espèce humaine.
Mais ces figures exemplaires vont bien au-delà d'elles-mêmes
: elles montrent que le dialogue intérieur avec le
«témoin interne» est un enjeu psychique fondamental
pour chacun, car c'est lui qui nous donne le sentiment
d'exister et d'appartenir à l'espèce humaine. C'est ce
que démontre avec beaucoup de profondeur et de sensibilité
Jean-François Chiantaretto, qui formalise ainsi un
nouveau concept.
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L'enfant donné pour mort ; parent, comment vivre une guérison
Danièle Brun
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 27 Avril 2013
- 9782700704471
Aucun enfant ne grandit sans qu'à un moment ou à un autre ses parents ne craignent pour sa vie. Lorsque la peur de perdre un enfant s'impose comme une échéance, à la suite d'une maladie grave comme le cancer, le traumatisme de la perspective de la mort est souvent difficile à surmonter.
Dans ce livre, écrit à l'appui d'une expérience de psychanalyste en cancérologie de l'enfant, il est question du bouleversement durable que crée cette peur et des relations que les mères entretiennent avec leur enfant à travers le filtre de l'image qu'elles s'en sont fait depuis l'annonce de la maladie : celle d'un enfant donné pour mort. Danièle Brun met l'accent sur l'ambiguïté de cette image et sur le risque qu'elle représente pour l'enfant si la mère n'y reconnaît pas la reviviscence de ses propres peurs.
On ne peut pas comprendre les effets traumatiques liés à l'annonce de la mort et à la guérison sans prendre en considération l'image de cet enfant né du fantasme de ses proches, tout particulièrement de sa mère. Cette image, taboue, marque et encombre le retour des enfants à la vie. Mais il est possible de s'en libérer. On en trouvera dans ce livre de nombreuses illustrations.
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Le monde du rêve, le monde des enfants
Conrad Stein
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 11 Septembre 2011
- 9782700704136
Il y a deux manières de lire Freud. Celle du savant bien sûr, mais aussi celle du poète, c'est-à-dire celle de l'enfant, plus ou moins maltraité, étouffé, qui est en nous. Le grand apport de Conrad Stein est là : avoir montré combien, dans la situation analytique, il importe, pour l'analysant comme pour l'analysé, d'écouter l'enfant :
« Le tout petit enfant semble vivre hors de toutes contingences. Il est véritablement un prince des nuées. On peut dire qu'il se rit des tempêtes dans la mesure où les tempêtes lui sont étrangères et les archers encore plus. Lorsqu'il revient parmi les hommes, c'est-à-dire lorsqu'il revient à la réalité de l'existence humaine, il est vrai que ses ailes de géant l'empêchent de marcher. » Une belle métaphore qui porte en elle la situation analytique : interpréter, nous dit Stein, c'est pour l'analysant retrouver sa propre enfance. L'oeuvre inaugurale de la psychanalyse, L'Interprétation des rêves, dans laquelle l'enfance se noue au mythe d'Oedipe, ne révèle pas autre chose. Et c'est ainsi, nous dit Stein, que « les séances du patient ont les meilleures chances de lui permettre de faire sa psychanalyse si, pour le psychanalyste, elles sont un lieu privilégié de la poursuite de la sienne ».
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Homme/femme, masculin/féminin, hétérosexualité/homosexualité, les mêmes vocables continuent de désigner ce que Freud appelle le «destin anatomique» des êtres, comme si la différence sexuelle s'offrait d'emblée à la perception, au simple constat. L'insistance du discours actuel sur le corps ou sur la dualité et la complémentarité des sexes n'est elle-même qu'un recours déguisé à la nature, un naturalisme qui n'ose s'affirmer ouvertement.
Des philosophes - dont Nietzsche, Bataille, Blanchot, Levinas et Derrida -, auxquels veut précisément donner voix cet ouvrage, n'ont pas hésité à dénoncer, sous le mode du récit ou de l'essai, l'impérialisme de la pensée dualiste et à substituer à la logique du même une pensée de l'altérité irréductible, de la différence non oppositive et de la singularité plurielle.
Passion du non-savoir où s'annonce, non sans effroi, ce qui excède le discours, la psychanalyse n'en continue pas moins, quant à elle, à hésiter entre sens et non-sens ; c'est pourtant du côté du Réel hors langage, et non de la réalité immédiate, que se loge, pour Freud comme pour Lacan, le secret à jamais secret du sexe. Mais est-ce bien là le dernier mot de la psychanalyse ?
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Psychanalyste, l'auteur étudie les rapports entre l'éthique et la psychanalyse.