Freud est l'incarnation même d'une révolution. Avec l'avènement de la psychanalyse, c'est toute une vision du sujet humain qui est remise en question. Même si on parle aujourd'hui du déclin de la psychanalyse, la figure de Freud suscite les débats les plus passionnés, même aujourd'hui.
Le but de cet ouvrage est de vulgariser la pensée de Freud à travers les éléments biographiques qui ont jalonné son existence. Il permet au lecteur de (re)-découvrir ou comprendre Freud et la psychanalyse, et surtout pourquoi cette science ne peut être remplacée par les dérives neuroscientifiques (notamment la prescription abusive médicamenteuse).
La notion de culpabilité est centrale dès le début de la psychanalyse. La honte, plus tardivement explorée et prise en compte, intéresse désormais les psychanalystes de façon fondamentale.
Après en avoir dressé une approche descriptive, les auteurs s'attachent à modéliser la notion de « travail » de la honte et de la culpabilité, en rapport avec les contextes traumatiques.
Les auteurs éclairent la perspective intersubjective de ces affects : la honte comme la culpabilité témoignent de souffrances de et dans l'intersubjectivité ; leurs sources se trouvent dans le lien à l'objet. Ils décrivent les effets et les destins de ces affects, ainsi que les enjeux du travail qu'ils supportent, quant au lien à autrui. Certaines caractéristiques du lien sont précisément éclairées : incestualité, haine, analité, grandiosité, tyrannie.
Ces notions et ces processus sont explorés à partir de contextes cliniques particuliers : atteinte somatique, handicap, inceste. Les auteurs interrogent également le rôle de ces processus dans la création artistique. Ils analysent enfin la place de la culpabilité et de la honte dans l'intimité du travail de soin psychique ainsi que dans le quotidien des équipes soignantes.
La peau est l'enveloppe du corps, tout comme le moi tend à envelopper l'appareil psychique. Les structures et les fonctions de la peau peuvent donc fournir aux psychanalystes et aux psychologues des analogies fécondes pour les guider dans leur réflexion et leur technique.
Une part essentielle du travail de soin psychique concerne l'approche des aspects bébés de tout patient. Cela car la souffrance la plus intolérable, car la moins pensable, est relative non seulement aux aspects infantiles du soi - ce qui est communément admis - mais plus particulièrement aux aspects bébés du soi.
Albert Ciccone donne une représentation de cette « part bébé du soi ». Il met en évidence l'aide que peut apporter à toute pratique de soin psychique l'expérience auprès des bébés. Il illustre l'écoute de ces aspects bébés dans la clinique et décrit la « parentalité » soignante.
Les contributions des différents auteurs éclairent ensuite ces idées, font travailler ces modèles chaque fois dans des contextes cliniques singuliers : toxicomanie, addiction aux jeux, errance extrême, anorexie, inceste et violences sexuelles, maltraitance et traumatismes précoces, schizophrénie, maladies somatiques, fin de vie... Les cliniques concernent des enfants, des bébés, des adolescents, des adultes de tout âge, des familles, des équipes soignantes. Chaque fois est mise en évidence l'utilité d'écouter et de prendre en compte la part bébé du ou des patients, ou des différents protagonistes.
Les auteurs des contributions sont tous psychologues, praticiens confirmés du soin psychique, psychanalytique.
Dérivé du Moi-peau, le concept d'enveloppe psychique promu par Didier Anzieu s'est largement imposé dans la pratique. Défini comme un véritable processus de contenance (au sens de Bion) par Didier Houzel, il est ici étudié dans sa singularité.
Ancré dans le corporel et déterminé par l'intersubjectivité, ce concept « biface » permet de penser la clinique aussi bien en psychanalyse qu'en psychiatrie, dans le domaine médical ou éducatif, l'insertion ou le monde du travail.
Se déclinant aux différents niveaux de l'intersubjectivité, ce concept « intrapsychique », né au sein des relations précoces, se situe au fondement des ensembles intersubjectifs, des couples, groupes, familles, équipes, institutions ou mouvements sociétaux.
Caractérisé par tout un réseau dense et associatif, ce concept, qui mêle des niveaux très différents et archaïques de représentations, sensations, mouvements ou images, se décline selon différentes voies psychopathologiques, dynamiques pulsionnelles ou existences du Self.
Mis au travail dans une très grande variété de dispositifs, en prévention, soin ou thérapie, ce concept implique l'aménagement d'un cadre pour prêter attention aux souffrances les plus primitives des sujets, les contenir et les interpréter.
À une époque où nous sommes entourés de multiples sollicitations, préoccupations et possibilités d'intervention, cet ouvrage peut nous aider à donner du sens à des éléments épars et envisager aussi la complexité du monde que l'on habite.
Cet ouvrage s'inscrit dans la continuité des travaux sur les aspects infantiles et bébés : La Psychanalyse à l'épreuve du bébé, La Part bébé du soi, et fait suite plus particulièrement aux ouvrages collectifs Les Traces des expériences infantiles et Les Expériences ludiques infantiles.
Les ouvrages précédents étaient centrés sur les traces des expériences infantiles, heureuses ou traumatiques, dans la subjectivité et dans les contextes cliniques ou psychopathologiques. Cet ouvrage explorera le devenir des expériences infantiles dans les liens entre les sujets. Comment s'exprime l'infantile dans les liens sociaux, groupaux, familiaux ? De quelle manière les liens que tissent deux ou plusieurs personnes sont-ils tributaires des expériences qu'elles ont connues dans leur enfance et leur petite enfance ? Comment ces liens traitent-ils les effets, plus ou moins traumatiques ou plus ou moins heureux, de ces expériences de l'enfance ? Qu'est-ce que le lien contient, travaille, transforme pour chacun et pour l'ensemble, qui a trait à ces expériences ? Qu'est-ce que les sujets mettent en commun, en partie consciemment mais pour une grande part à leur insu, dans un lien intersubjectif ?
Les co-auteurs s'attachent à mettre en évidence les traces des expériences infantiles dans l'espace social, politique, institutionnel, et dans le champ groupal, familial, conjugal.
Au terme d'un long parcours de recherche et jusqu'à ses plus récents travaux, Paul-Claude Racamier propose l'exploration d'un domaine clinique ancien comme le monde et cependant nouveau : l'inceste.
Inverse de l'oedipe, dérivé malencontreux de la séduction narcissique et de l'antoedipe, charnière entre psychose et perversion, et secret de tant de pathologies troublantes et mal comprises, l'incestuel complète les avancées originales de l'auteur dans la clinique et la théorie psychanalytique de l'individu et de la famille.
« L'incestuel, c'est un climat : un climat où souffle le vent de l'inceste, sans qu'il y ait inceste. Le vent souffle chez les individus ; il souffle entre eux et dans les familles. Partout où il souffle, il fait le vide ; il instille du soupçon, du silence et du secret ; il disperse la végétation, laissant cependant pousser quelques plantes apparemment banales, qui se révèlent urticantes.»
Au moment où les états dépressifs constituent un des grands problèmes - non seulement pathologiques, mais aussi sociaux - de notre temps, ce livre a été le premier à confronter les approches théoriques et les expériences cliniques de psychiatres et de psychanalystes français et étrangers.
De fait, l'intérêt porté aux états-limites (borderline) correspond à une de ces situations exemplaires où la psychiatrie et la psychanalyse s'enrichissent mutuellement. L'objectif de ce recueil est double : nous éclairer tout d'abord sur les formes et les origines de la vague actuelle de dépressivité ; mais aussi concevoir des articulations meilleures entre individu et socioculture. Il montre en effet que l'augmentation des manifestations individuelles ou collectives de statut dépressif traduit la difficulté des rapports existants, au niveau narcissique, entre l'inconscient personnel et la socioculture environnante, alors même que celle-ci entend justifier sa prétention à l'universalité.
Réunissant des spécialistes de renommée internationale, cet ouvrage, réalisé dans le cadre de la coopération franco-québécoise, apparaît bien, par la diversité et la qualité des contributions rassemblées, comme un dossier fondamental sur la situation des recherches cliniques dans le champ des borderline.
C'est une triple rencontre avec lui-même comme sujet de ses désirs, de sa continuité et de ses ruptures que l'être humain - animal « critique », c'est-à-dire voué à la crise dans sa vie intérieure comme dans sa vie sociale - se risque lorsqu'il s'engage dans une psychanalyse.
L'objet de cet ouvrage est d'analyser les processus intrasubjectifs, interpersonnels et groupaux mis en jeu par l'expérience d'une rupture dans la continuité de soi. C'est aussi d'établir quel cadre théorique et méthodologique et quel dispositif technique sont aptes à instituer certaines fonctions (de conteneur et d'espace transitionnel principalement) susceptibles à leur tour d'enclencher un travail de la rupture.
Le Groupe et l'Inconscient est le livre le plus important écrit sur la réalité psychique des groupes humains. Paru en 1975, traduit en plusieurs langues, vendu en France à des milliers d'exemplaires, il constitue l'ouvrage de base de la recherche française en matière de psychanalyse groupale.
Didier Anzieu centre son propos sur la notion d'imaginaire groupal : le groupe a sa psychologie propre, différente, sous certaines conditions et à certains moments, de celle des individus qui le composent. Pour élucider cette psychologie, l'auteur part de l'analogie du groupe et du rêve. Elle conduit à décrire et à situer plusieurs processus imaginaires qui sous-tendent la vie des groupes : l'illusion groupale, le groupe-bouche, les fantasmes de casse, le groupe machine, la résistance paradoxale autodestructrice, les perturbations entraînées par la prévalence de l'imago paternelle ou du surmoi... Des « organisateurs psychiques inconscients », tels que les fantasmes originaires ou l'image du corps propre, sont ainsi dégagés qui structurent l'imaginaire groupal.
L'ouvrage s'ouvre sur un riche avant-propos dû à René Kaës qui fait la synthèse de la recherche psychanalytique groupale. Un dernier chapitre expose et illustre la notion de « moi-peau groupal », due à Didier Anzieu.
Avec Le Groupe et l'Inconscient Didier Anzieu apporte aux chercheurs, aux praticiens, voire aux usagers des groupes formateurs, thérapeutiques et naturels, le panorama de la vie groupale inconsciente.
Ce livre, unanimement considéré comme un classique, met en lumière l'emprise du pervers-narcissique sur « l'autre », à la fois victime et complice inconscient. Il montre chez les deux personnages la poursuite d'une lutte désespérée visant à éloigner la douleur, le sentiment de vide et la confrontation à la vérité. Le pervers-narcissique cherche-t-il auprès de celui qu'il assujettit la flamme pouvant rallumer son esprit trop asséché ? Qu'est-ce qui inspire sa démarche si perspicace et l'amène à déployer des arguments parfois censés dans un langage enjoliveur ?
Afin de cerner ce dispositif mis au service de l'autovénération chez le pervers-narcissique (magnétisme, induction, imposture, cynisme, prédation, vampirisme), A. Eiguer réexamine le concept de narcissisme et son repérage méthodique dans la pratique analytique. Le champ d'observation habituel de la cure est ici modifié : les méfaits de la mégalomanie sont repérables, au-delà du sujet, au niveau de l'autre, éventuellement de l'analyste, dans son contretransfert.
Toutes les pathologies s'avèrent concernées par le narcissisme dysfonctionnel. Cette thèse, étayée par un abondant matériel clinique, éclaire sous un autre jour la personnalité autoritaire, celle du prédateur sexuel, du toxicomane ou du psychotique, de même que le transfert masochiste et la réaction thérapeutique négative.
Dépassant la nosologie classique, elle ouvre des perspectives théoriques et thérapeutiques qui concernent tous les praticiens.
Hier comme aujourd'hui les humains manifestent du mépris de l'autre, inconnu ou différent. Ils peuvent le dévaluer, discriminer, négliger, haïr. Le sujet haï peut s'identifier à celui qui le rejette en attaquant son moi. Alors, son amour pour soi, sa croyance en soi et son narcissisme déclinent.
Mais pourquoi le regard d'autrui devient-il aussi vital au point que l'identité de la personne en est tributaire ? Et pourquoi le sujet ne réussit-il pas à développer un regard intérieur autonome ? Les liens premiers seraient-ils à l'ordre du jour, et la haine de soi, l'écueil majeur ?
Alberto Eiguer met en lumière les ressorts de la haine de soi et de l'autre, ses conséquences psychiques et psychosociales, autour de 4 axes :
- Haine par l'autre : l'identité de celui qui opère la haine peut beaucoup nous affecter, par son degré d'amitié ou sa place d'autorité, tutélaire. La haine est sans nuances, sans appel.
- Haine de l'autre : elle est moins personnalisée que la haine par l'autre ; c'est la haine qui fait mal, pas autant l'acteur.
- Haine par soi : il s'agit là d'une prise en compte intime d'être dans l'erreur, d'avoir commis une offense, d'avoir une prédisposition mauvaise et, de ce fait, d'être « nocif » envers le monde ou soi-même.
- Haine de (pour) soi : elle est alimentée par la haine d'autrui. Le sujet ne parvenant pas à exprimer son hostilité envers l'autre, il la détournerait sur soi.
Ce live décortique les méandres complexes de la haine de l'autre et de soi, et propose une analyse éclairée et accessible à la fois avec un abondant matériel clinique. Les cliniciens y trouveront des éléments pour affûter leur diagnostic et leur prise en charge pour faire évoluer le regard du stigmatisé sur lui-même : du sentiment de honte à la pudeur ; de la culpabilité à la responsabilité ; du narcissisme blessé au narcissisme trophique ; du souhait de vengeance à la revanche.
L'étoffe dont est tissé le conte est triple : s'y croisent les fils de la réalité psychique, la trame de l'intersubjectivité, la chaîne des formations culturelles et sociales. Les contes sont des modalités d'accomplissement du désir au même titre que le rêve, la fantaisie éveillée ou le cauchemar.
Leur surgissement dans la cure est toujours l'avènement d'un jeu dans le penser, la mise en oeuvre de la culture comme tiers. Le conte est aussi produit social : quelles sont alors ses fonctions dans le jeu et l'apprentissage des enfants de nos sociétés industrielles ? Comment, lorsqu'un trait nouveau vient se greffer sur un conte bien établi, peuvent se révéler les relations nouées entre imaginaire et réalité sociale ?
Cet ouvrage, devenu un classique, met l'accent sur les fonctions médiatrices du conte dans la vie psychique. Ces fonctions sont l'effet des qualités structurales du conte, qui toujours propose une figuration d'un dérèglement ou d'une crise psychique et les voies de leur dépassement.
Elles sont aussi l'effet de son utilisation dans des dispositifs qui visent à rétablir des processus de liaison intrapsychique là où ils sont défaillants ou en difficulté. Dans ces fonctions, les contes merveilleux jouent un rôle irremplaçable.
Cet ouvrage propose, dans une perspective psychanalytique, une démarche didactique du bilan psychologique avec l'enfant et l'adolescent.
Il répond à un double objectif. D'une part, il illustre la démarche clinique présentée dans Le bilan psychologique avec l'enfant : clinique du WISC-V (Dunod, 2021). Ces études de cas mettent en évidence l'approche clinique qui, à l'inverse des tentatives réductrices, prend en considération l'ensemble des données cliniques pour approcher l'enfant dans sa globalité. Sont ici abordés : la demande initiale, l'entretien avec les parents, la demande de l'enfant, les données issues du WISC-V, tant du point de vue des aptitudes évaluées que des apports cliniques, les données issues des méthodes projectives et les comptes rendus, oraux et écrits.
D'autre part, il a pour objectif de mettre en évidence la complémentarité entre les apports du WISC-V et l'analyse des méthodes projectives (Rorschach, CAT, TAT). À travers quatre cas d'enfants et d'adolescents très différents, tant par leurs âges que par leurs problématiques, l'analyse détaillée et conjointe des données du WISC-V et des méthodes projectives permet une compréhension plus fine et approfondie des résultats du bilan psychologique.
Issu de la pratique clinique personnelle de l'autrice, cet ouvrage est un outil indispensable pour les psychologues qui souhaitent approfondir l'approche clinique du bilan psychologique avec l'enfant et l'adolescent, et pour les étudiants en psychologie clinique et psychopathologie désireux de s'y former.
« Le mot d'ordre La honte doit changer de camp peut paraître violent, mais il faut comprendre qu'il correspond à la violence que la victime a subie, et aussi à la violence de la colère qui lui a permis de survivre aux traumatismes de honte.
Car la honte ne tue pas toutes les émotions qui ont accompagné la situation traumatique inaugurale, comme je l'avais initialement pensé. Il existe au moins une émotion qui non seulement n'est pas tuée par elle, mais qui au contraire s'en nourrit, c'est la rage. » Serge Tisseron Unanimement salué depuis sa première parution, ce livre propose une lumineuse et passionnante analyse d'un des sentiments humains les plus fréquemment éprouvés.
Cet ouvrage présente quatre épreuves parmi les plus utilisées en psychologie clinique auprès des enfants de 3 à 12 ans : une épreuve de jeu (le scéno-test) et trois épreuves verbales (CAT ou Children Apperception Test, PN ou Aventures de Patte Noire, TAT ou Thematic Apperception Test).
Il s'adresse aux futurs psychologues et praticiens qui s'intéressent au fonctionnement normal et pathologique de l'enfant et à la façon dont son psychisme s'organise jusqu'à l'âge de 12 ans.
Ce livre explore les logiques et les enjeux du lien tyrannique. Quelles sont les figures du lien tyrannique, quels fantasmes et quels contenus psychiques suppose-t-il ? Comment se déploie la tyrannie et quels sont ses effets dans le monde interne, dans le lien intersubjectif, dans l'espace familial, groupal, social ? Quelle est l'histoire du lien tyrannique, quel héritage du sujet traite-t-il ? Quelles sont la place et la fonction de l'objet dans l'émergence et le déploiement de tels liens ? Comment le transfert est-il travaillé par le lien tyrannique ?
Albert Ciccone étudie le contexte des enfants qui « poussent à bout », et met en évidence les processus de genèse et de développement du lien tyrannique. Salomon Resnik explore la tyrannie des objets internes, en particulier dans la psychose. René Kaës décrit la tyrannie de l'idéologie et développe la notion de « position idéologique ». Yolanda Gampel évoque le contexte de la violence sociale et envisage les destins des expériences traumatiques qu'elle génère. Gilles Catoire examine les phénomènes de provocation. Donald Meltzer, dans un texte fondateur, explore les processus de tyrannie interne ainsi que leur transposition dans le social, et dégage les angoisses et les fantasmes que traitent de tels liens. Albert Ciccone prolonge ces réflexions en présentant l'évolution de la pensée de Meltzer sur la tyrannie-et-soumission.
Comment identifier, penser, soulager la souffrance psychique qui prend souche dans les fondements de tout lien institué ? Toutes les contributions de cet ouvrage sont traversées par cette question et proposent quelques principes méthodologiques et éthiques de « l'intervention » institutionnelle.
Les six chapitres de ce livre tentent de répondre aux interrogations suivantes : comment et à quelles conditions entendre et écouter les actes et les paroles qui disent la souffrance ? Quels dispositifs cliniques mettre en oeuvre pour rendre possible un traitement de cette souffrance pathologique et pathogène ?
Les contributeurs de ce livre sont des praticiens de l'intervention dans les institutions de soin et de formation. Leur approche fondée sur les références de la psychanalyse, les conduit à mettre l'accent sur le travail psychique des alliances et pactes inconscients (R. Kaës), sur les aspects économiques des processus de déliaison des liens institutionnels (J.-P. Pinel), les « noyaux » psychotiques et spécialement l'évolution paranoïaque latente de toute institution (O. Kernberg), sur l'hypertrophie de la mémoire (A. Correale), le travail de la mort (E. Diet), enfin sur l'originaire et les achoppements de la figurabilité (B. Duez).
Dans le prolongement de ses recherches sur le Moi-Peau, D. Anzieu a élaboré le concept d'enveloppes psychiques, qui intègre et complète des apports psychanalytiques antérieurs.
Le présent ouvrage jalonne les développements de ce concept. D. Houzel en retrace l'origine chez Freud et en précise les fonctions et variétés. D. Anzieu propose de réunir les représentations de configurations spatiales sous le terme de « signifiants formels » dont les altérations caractérisent les états-limites et dont la structure est différente de celle du fantasme. A. Missenard étudie le rêve comme enveloppe permettant l'échange entre le Moi et l'autre, voire les autres (la famille, le groupe). M. Enriquez examine les failles de l'enveloppe de mémoire et ses modifications pendant la cure analytique. La contribution d'É. Lecourt porte sur l'enveloppe sonore. A. Anzieu dégage les particularités paradoxales de l'enveloppe hystérique. J. Guillaumin procède à une description originale des enveloppes du psychanalyste. T. Nathan rapporte quelques rêves de Moi-Peau faits par des analysants. J. Doron enfin s'intéresse à l'enveloppe psychique du créateur. Une importante introduction rédigée par J. Doron replace cet ouvrage, devenu classique, dans l'histoire des idées en psychoclinique et en psychanalyse.
Cet ouvrage dégage les notions de base et retrouve les lignes de fond de la théorie et de la pratique lacaniennes. Il s'efforce aussi de pénétrer dans l'étrange langage lacanien, fardé de préciosités et bardé d'hermétismes.
Qu'est-ce qui dans le traitement psychanalytique a des effets de soin ? Deux idées fondamentales sont défendues. La première consiste à dire que la psychanalyse se doit d'être ouverte : aux disciplines connexes qui la « bordent », aux discours autres qui l'interrogent, aux pratiques qui parfois s'y réfèrent mais qui souvent la questionnent. Elle doit accepter et soutenir la contradiction. C'est une condition pour sa survie. La seconde idée est que la marge n'est pas « marginale », mais essentielle. C'est le lieu primordial du soin. Une telle considération ouvre aux dimensions interdisciplinaires et transdisciplinaires, qui seront particulièrement explorées. Cet ouvrage présente une approche psychanalytique mise au service de sujets, de contextes, de problématiques très variées, par des praticiens chevronnés convaincus que la psychanalyse est vivante et utile à tous, notamment à tous ceux qui ne pourront jamais bénéficier des dispositifs classiques.
L'ensemble des travaux des co-auteurs s'appuie en particulier et entre autres sur les conceptions de René Kaës, depuis celles relatives aux « formations intermédiaires » jusqu'à celles démontrant la nécessité d'une « extension de la psychanalyse ».
Les institutions sont actuellement aux prises avec un mouvement de délégitimation, dans le même temps où elles sont appelées à incarner la fonction de garant du « bien commun ». C'est en effet à l'échelon de l'institution que s'articulent notamment le « vivre ensemble », le politique et le psychique.
Cet ouvrage se propose d'aborder les grands enjeux du travail psychanalytique en institution, en dépassant les antagonismes entre le primat du social et le primat de l'intrapsychique. Il permet au lecteur :
- d'en appréhender les articulations « sociales-historiques », politiques et psychiques ;
- de se saisir d'une modélisation épistémologique et méthodologique ;
- de mettre en perspective de nombreuses situations cliniques issues du champ du soin, mais aussi du social et de l'éducatif, dans leurs différentes temporalités et contextes.
Dans le prolongement des travaux de l'école française de psychanalyse de groupe, cet ouvrage fournit les grands repères théoriques, méthodologiques et techniques de l'intervention psychanalytique en institution.
« Les auteurs de cet ouvrage ont choisi de subordonner leur manuel de cliniques institutionnelles à un exposé à plusieurs voix sur ce qu'est le travail psychanalytique en institution : sur son histoire qui en retrace les conceptions et les pratiques [...]. C'est pourquoi je veux saluer leur travail comme l'une des meilleures approches psychanalytiques de l'institution [...]. »René Kaës Public : Professionnels des institutions, psychologues, psychiatres, psychanalystes, responsables et cadres d'établissements et de services, infirmiers, travailleurs sociaux, étudiants en psychologie, en psychiatrie, en soins infirmiers et en travail social.
Après avoir exposé dans ses grandes lignes le modèle freudien de l'appareil psychique, cet ouvrage présente les différentes méthodes projectives en décrivant les procédures d'analyse et d'interprétation. Il rend compte également des perspectives offertes par ces méthodes en psychopathologie dans le cadre de processus thérapeutiques.