« Le livre d'Élie Georges Humbert est d'une aide précieuse pour qui veut apprécier la contribution majeure de Carl Gustav Jung à la psychanalyse freudienne et à la découverte de l'inconscient. Sigmund Freud en avait exploré de larges pans mais refusait d'y introduire le domaine de l'ésotérisme. Jung, au contraire, y voyait une région fertile où s'étaient exprimés, par des littératures spécifiques, les éléments profonds de la psyché humaine. Élie Georges Humbert nous éclaire sur les apports cruciaux de Jung à la question de l'âme humaine et de son parcours dans l'existence. Présentation synthétique et claire, ce texte rend justice au plus célèbre des disciples de Freud, dont Françoise Dolto parlait en ces termes : "Freud soigne les racines, Jung fait fleurir les branches." » HUBERT REEVES En coédition avec La Compagnie du Livre Rouge.
Indissociables dans le traitement de la folie, psychiatrie et psychanalyse ne doivent pas s'exclure l'une l'autre, mais au contraire s'enrichir l'une de l'autre. Telle est l'affirmation de Francesca Biagi-Chai, à la fois psychiatre et psychanalyste.
Au cours d'entretiens menés par deux psychologues, Francesca Biagi-Chai répond à de multiples questions concernant la psychose et sa thérapie. Que sait-on aujourd'hui de ce désordre psychique ? Que nous apprend-il sur notre société et sur nous-mêmes ? Quelles mutations doit accomplir l'hôpital pour prodiguer les meilleurs soins possibles ?
Forte d'une longue expérience clinique, Francesca Biagi-Chai s'adresse, de façon claire et rigoureuse, aux soignants, mais aussi aux patients et à leurs proches. En s'appuyant sur de nombreux cas, elle explique comment fonctionne l'« hospitalisation de jour » qu'elle a mise en place à l'hôpital Paul Guiraud, et qui constitue une avancée majeure. Une hospitalisation qui, paradoxalement, libère le patient de l'enfermement et, tout en respectant sa voie singulière, lui ouvre un « au-delà des murs ».
En septembre 1934, Freud achève un ouvrage qu'il intitule L'Homme Moïse, un roman historique, mais il ne le publie pas. Un mois plus tard, il écrit à Max Eitingon : « Une partie du texte inflige de graves offenses au sentiment juif, une autre au sentiment chrétien, deux choses qu'il vaut mieux éviter à notre époque. » Puis en 1935, il confie à Lou Andreas-Salomé à propos de la figure de Moïse : « Ce problème m'a poursuivi toute ma vie. » C'est dire l'importance de cette réflexion sur la Bible, le judaïsme, et le christianisme pour le père de la psychanalyse.
En conservant - contrairement à son habitude - ce manuscrit autographe, Freud a probablement souhaité laisser des traces sur l'élaboration complexe de son travail sur le monothéisme. Cette version initiale, transcrite ici pour la première fois, nous permet de comprendre pourquoi et comment, alors que le nazisme se répand partout en Europe, Freud a infléchi, voire crypté, sa pensée au fil des années, jusqu'à la publication de son livre testamentaire sur Moïse, paru en 1939.
Par l'originalité de son oeuvre, Erich Neumann est le plus célèbre des disciples de C. G. Jung. Né à Berlin en 1905, il émigre en Palestine dès l'arrivée au pouvoir du nazisme, en 1934.
Liés par une profonde amitié, les deux hommes entretiendront dès lors une correspondance - où les considérations sur les Juifs et le judaïsme tiendront une place majeure - jusqu'à la mort de Neumann, en 1961. C'est cette correspondance passionnante, interrompue par les années de guerre, mais qui reprendra dès 1945, que nous proposons aujourd'hui aux lecteurs français.
On y voit Jung et Neumann discuter longuement de l'inconscient collectif - et alors que sévit l'antisémitisme -, de la psychologie des Juifs, de leur histoire et de leur place dans le monde occidental. On y voit également Jung soutenir la parution de La Nouvelle Éthique, écrit pendant la guerre, et où Neumann tente de tirer les conséquences de la tragédie.
Coédition avec La Compagnie du Livre Rouge (Bertrand Eveno).
Traduit de l'allemand par Véronique Liard.
Quels démons, quelles pulsions nous poussent à saccager avec outrance la terre-mère jusqu'au tréfonds de ses entrailles, au risque de voir disparaître une grande partie du règne végétal, animal, voire humain ? Quelles résistances tenaces, quels dénis, en dépit de l'évidence, nous maintiennent dans l'aveuglement meurtrier qui détruit notre planète ?
Dénonçant notre rapport irresponsable à la nature, et pour comprendre ce qui se joue dans la crise écologique que nous traversons, Cosimo Schinaia analyse les soubassements psychiques d'une telle attitude. À partir de son expérience personnelle mais aussi de cas cliniques portant notamment sur le gaspillage, la pollution sonore ou lumineuse, il montre que ce qui nous pertube au niveau collectif se révèle également dans notre mal-être intime.
Face à ce malaise dans la civilisation, constatant la parole trop rare de sa discipline sur la question écologique, Cosimo Schinaia nourrit aussi sa réflexion en s'appuyant sur la philosophie, la sociologie et la littérature, et appelle, pour renouer avec l'espérance, à la fondation d'une « psychanalyse écologique ».
Après la naissance du premier enfant, de nombreuses femmes, profondément perturbées,- physiquement et psychiquement - par l'accouchement, rencontrent de réelles difficultés dans leur couple. Le passage à l'état de mère, la " traversée maternelle ", entraîne très fréquemment la perte du désir, le refus, voire la peur de relations sexuelles. Cette désaffection provient-elle du surgissement d'interdits nouveaux ? Pourquoi la mère, en quelque sorte comblée par l'enfant, devient-elle indifférente au plaisir ?
Après une expérience de sage-femme, Danielle Bastien, devenue psychanalyste, a recueilli les propos de jeunes mères sur leur vie amoureuse et sexuelle, puis a confronté son enquête au discours de la psychanalyse sur la féminité. Elle décrit ainsi l'effritement, la disparition ou la délicate renaissance du désir et, avec subtilité, nous introduit au coeur d'un sujet quelque peu tabou, celui de la sexualité à l'oeuvre dans la maternité.
Enfant surdoué, adolescent génial, aventurier ambitieux, Arthur Rimbaud constitue, surtout en raison de sa soudaine rupture avec la création survenue à l'âge de vingt et un ans, un véritable mythe dans notre littérature et demeure au panthéon intime de bien des écrivains. Ses multiples fugues, son soutien à la Commune, ses relations tumultueuses avec Verlaine, sa recherche de la voyance par « le dérèglement de tous les sens », en font l'ancêtre des révoltés de notre temps.
En psychanalyste, soulignant le rôle du père absent et le lien à la mère, Gérard Pirlot remonte à l'origine du chagrin d'Arthur, aux sources de sa rage de vivre, et montre l'inéluctabilité de l'aboutissement tragique :
Le désintérêt de la poésie, l'expatriement dans de lointaines contrées, le reniement de soi - puis le cancer et l'amputation.
Qu'appelle-t-on « fantôme » ? Que désigne ce mot dans les croyances populaires et dans notre psyché ? Dans bien des contrées, dans certains pays d'Afrique par exemple, le temps du deuil s'étale sur une année entière, durant laquelle le défunt est un fantôme errant, et demeure dangereux jusqu'à ce qu'il soit accueilli dans le royaume des ancêtres où, cette fois bienfaisant, il veillera sur les vivants.
S'appuyant sur de nombreux cas cliniques mais aussi sur les travaux d'Abraham et Török, Claude Guy nous montre que le « fantôme », en chacun d'entre nous, peut se révéler lors de symptômes d'effondrement ou de décompensation et se rattache souvent à un accident très ancien dans l'histoire familiale : un drame, une catastrophe, un acte traumatisant qui se transmet depuis des générations, sans que celles-ci n'aient rien pu ou, parfois, rien voulu en savoir.
Ainsi bien des années après, resurgit une souffrance, celle qui n'a pas été entendue, celle qui a été niée, et qui amplifie de façon disproportionnée le vécu douloureux du patient, soudain « hanté », aux prises avec un passé dont il ignorait tout. « Le mort saisit le vif », qui se retrouve alors contraint de supporter, sur le plan psychique, le poids accablant de l'héritage.
En 1934, Erich Neumann quitte l'Allemagne nazie pour la Palestine. C'est alors qu'il élabore, en correspondance avec C. G. Jung dont il est un fervent disciple, et en marge d'une longue méditation sur le hassidisme, ce texte fondamental sur Jacob et Esaü.
À partir de Bereshit (Genèse) et des midrasch, les jumeaux ennemis sont décrits comme un couple d'opposés. L'un, Jacob, introverti et lunaire, représente le monde intérieur et sacré ; l'autre, Esaü, extraverti et solaire, le monde extérieur et profane, celui de la puissance. L'un, Jacob, représente le peuple juif, et même la « quintessence du juif », l'autre, Esaü, le domaine des nations. Cependant, chacun constitue l'ombre de l'autre, son bouc émissaire mais aussi son complémentaire, et leur réconciliation porte la promesse d'une totalité recouvrée.
À travers deux grandes figures bibliques, Erich Neumann montre ainsi que la psychologie analytique - à la différence de la psychanalyse, et grâce au concept d'inconscient collectif - permet de comprendre de façon non réductrice la culture et la religion d'un peuple. Cet ouvrage doit être considéré comme une incitation remarquable à la redécouverte du judaïsme.
Le Séminaire analyse les visions (texte et images) d'une jeune Américaine. Il montre un Jung simple, spontané et ouvert au dialogue. Le propos est étincelant d'intelligence et d'érudition et porte sur les mythes du monde entier, les cultes antiques, le christianisme, les spiritualités orientales, les sociétés primitives et contemporaines. Jung scrute les images surgies de l'inconscient, et leur applique sa méthode d'amplification et d'imagination active.
Les quatre-vingt-six chapitres de l'ouvrage peuvent se lire séparément. De nombreux cas cliniques sur les névroses, les délires et les psychoses de patients traités par Jung sont décrits avec précision. Lors de ses séminaires, Jung s'exprime en anglais dans un langage simple ;
C'est pourquoi le livre constitue une excellente introduction à la richesse de sa pensée ainsi accessible à tous.
En outre, l'ouvrage apporte un éclairage de première main sur l'état d'esprit de Jung, dans les années 1933-1934, vis-à-vis de l'Europe marquée par le pacifisme alors que l'Allemagne bascule dans le nazisme. Une pièce importante (à décharge) au dossier des polémiques récurrentes visant le grand psychologue.
En Italie, les expressions " C'est toi, l'Amnésique de Collegno ? " ou " Qui es-tu, Bruneri ou Canella ? " font partie de la langue courante. C'est dire si le cas judiciaire de Giulio Canella fit - et continue de faire - grand bruit dans l'opinion publique, cas judiciaire dont s'emparèrent d'ailleurs des auteurs comme Leonardo Sciascia ou Luigi Pirandello.
Durant la Première Guerre mondiale, Guilio Canella, blessé à la tête, tombe entre les mains de l'ennemi le 25 novembre 1916. Après le choc physique, le trauma : Canella perd la mémoire. Il est déplacé de camp en camp entre la mer Noire et Constantinople. À la fin de la guerre, alors que la vie reprend ses droits, Canella passe du statut de prisonnier à celui de clochard. Ayant tout oublié - son nom, sa patrie, sa famille, son passé - il erre et vit d'expédients. Après des années de vagabondage, en 1926, il est arrêté en Italie par des carabiniers : confus, suicidaire, il est hospitalisé dans un asile psychiatrique. Au bout d'un an, son médecin lui propose de passer dans les journaux sa photo avec une annonce : " Qui le connaît ? " C'est alors que commence l'Affaire. Tout d'abord reconnu par sa famille, il est ensuite qualifié de vulgaire simulateur dans une lettre anonyme : Canella n'est pas le brillant professeur de philosophie, mais un malfrat, recherché par la police, et familier des pseudonymes.
Se basant sur le journal intime tenu par le patient à l'hôpital psychiatrique de Collegno mais aussi sur les archives et les témoignages de la famille, Christine Dal Bon, spécialiste de l'amnésie d'identité, reprend les éléments du dossier et nous narre au plus près l'étonnant imbroglio dans lequel Canella et sa famille furent pris au piège des années durant.
Ne pouvoir vivre que dans l'ombre ou le désir de l'autre, éprouver le besoin de rester caché, d'être invisible - en ne supportant pas même d'exposer son corps aux regards - avoir le sentiment de n'être pas présent au monde, ou la conviction de n'être rien, constituent pour maints individus une véritable souffrance. Cet ensemble de troubles relatifs à l'identité, à l'mage de soi, dérive, selon Tamara Landau, d'une expérience originaire oubliée, celle d'une difficile, voire d'une impossible, naissance.
Ayant observé la pathologie de l'enfant enclavé chez de nombreux patients - notamment à travers leurs dessins et sculptures - l'auteur introduit une passerelle entre la psychanalyse et les neurosciences et retrace, tant sur le plan biologique que fantasmatique, les différents stades de l'évolution dans le lien mère-enfant, depuis la vie intra-utérine jusqu'à la petite enfance. Les fantasmes « une vie pour deux », « un corps pour deux », décelables dans de nombreux comportements, révèlent la persistance inconsciente et très préjudiciable de cette relation fusionnelle.
Après sa rupture avec Freud, Jung élabore, de 1913 à 1916, par l'écriture et le dessin de ses rêves, son expérience de l'inconscient. Les Sept Sermons aux morts, petit livre énigmatique, furent le point d'émergence de cette activité créatrice, suivi de l'extraordinaire Livre Rouge qui ne sera publié que longtemps après sa mort.
Le présent ouvrage explore la face cachée de la pensée du grand thérapeute.
Il montre que les Sermons aux morts constituent le noyau du Livre Rouge, mais aussi un texte-programme et une clef pour la compréhension de l'oeuvre théorique et des concepts spécifiques au clinicien.
Nous guidant dans les arcanes du Livre Rouge, Christine Maillard repère les traces de diverses religions - le christianisme, l'hindouisme, le bouddhisme -, et relève l'influence de plusieurs mystiques - Jacob Böhme, Maître Eckhart, Angelus Silesius. En nous plaçant au coeur actif de l'imagination, elle met ainsi en lumière l'élaboration de la vision du monde et la recherche du mythe personnel de Jung.
Ce livre n'est pas un ouvrage théorique mais nous offre une réflexion fondée sur une clinique quotidienne. Certes, le corps a donné lieu à de nombreux ouvrages psychanalytiques, mais c'est à la question de la transmission inconsciente sous la forme d'une atteinte physique - un symptôme, une maladie, une pulsion - que le présent ouvrage s'attache plus particulièrement.
Dans le propos de Claude Guy, le corps, en deçà de la conscience, porte la marque des générations antérieures. Il hérite des manques et des dysfonctionnements, mais aussi des secrets, et devient pour le thérapeute et son patient une inscription à déchiffrer. Tout ce non-dit, cet " insu ", tisse l'inconscient à même la chair et fait de la généalogie une énigme à résoudre dont les maux qui nous frappent constituent autant d'indices.
Le texte fourmille de cas où l'analyse devient enquête et, parfois, révélation. Et sans négliger la pathologie psychique, Claude Guy esquisse, à travers l'évocation des organes corporels et de leurs fonctions, une sorte de physiologie fantasmatique où chacun peut retrouver en miroir un aspect de sa propre problématique.
C'est dans les traumatismes subis par le foetus, et la transmission intra-utérine des fantasmes de la mère et de la grand-mère, que Tamara Landau décèle les causes de l'anorexie et de la boulimie.
La sensation de transparence, cette impression d'être sans corps que l'on retrouve dans ces pathologies alimentaires, reposent sur la difficulté de venir au monde. Anorexiques et boulimiques, par leur rapport singulier à la nourriture, éprouvent la nécessité tout à la fois de ne pas naître et de se faire exister. Car si manger est le moyen de prendre corps, cette incarnation les expose au risque de mourir.
Ingurgitation ou privation, gavage ou diminution drastique des besoins constituent deux stratégies pour se maintenir entre la vie et la mort. Cet ouvrage passionnant sur ces étranges funambules, personnages d'un drame oublié qu'ils ne peuvent saisir, est né d'une longue écoute : clinique, il détaille avec minutie des parcours qui peu à peu nous font progresser dans la compréhension de comportements déconcertants et destructeurs; théorique, il propose une réflexion audacieuse, qui nous ramène en deçà de la naissance, et confronte sans cesse les intuitions aux dernières avancées de la science.
Les analyses de Tamara Landau sur l'impossible naissance - contenues dans son précédent livre, L'Impossible naissance ou l'Enfant enclavé - se trouvent ainsi prolongées de façon magistrale.
Un charme étrange se dégage de ce récit de Wilhelm Jensen, dont la montagne et les ruines d´un mystérieux château forment le cadre romantique. Sur fond d´amour absolu et de poésie, le passé ressurgit chez le narrateur à travers une série de réminiscences parfois teintées de troubles hallucinatoires.
On reconnaît là les thèmes de la Gradiva, du même auteur, oeuvre à laquelle Freud consacra, en 1907, une remarquable étude. Mais alors que la femme représentée sur un bas-relief de Pompéi bouleversait le coeur d´un timide archéologue cherchant à esquiver une réalité oppressante, ici c´est une jeune fille bien vivante qui occulte l´image d´une autre porteuse d´ombrelle rouge, aimée autrefois, morte à dix-huit ans, et que le héros croyait avoir oubliée...
Ce texte n'avait jamais été traduit depuis sa parution en 1892. Jean Bellemin-Noël présente au lecteur français et commente, à la lumière de la psychanalyse, ce roman célèbre en son temps mais injustement méconnu aujourd'hui.
Au XXe siècle, le génocide perpétré par le nazisme a révélé au monde le mal radical. , et les contes merveilleux décrivent avec une grande précision la menace terrible qu'il fait peser sur l'humain. Anna Griève - en s'appuyant surtout sur les contes de Grimm, mais aussi ceux de Perrault, d'Afanassiev, et d'autres encore... - met au jour une étonnante " science du mal " surgie du fond des temps et transmise par la tradition orale. Certains contes relèvent d'un mal transformable, intégrable, peut-être même parfois structurant, et source de métamorphoses, à l'image du crapaud se transformant en prince.
D'autres décrivent l'affrontement à un mal destructeur, un mal sacrificiel, un mal dont on ne peut que se préserver, et dont il convient de se libérer, telle Blanche-Neige luttant contre les désirs meurtriers de sa marâtre. Les contes merveilleux - où se joue la quête de l'humanité la plus haute, parfois contre la volonté perverse de détruire l'humain en l'homme - s'avèrent ainsi, comme le pensaient les romantiques, de géniales expressions de l'âme humaine. Anna Griève est normalienne et agrégée d'allemand. Elle consacre ses recherches au romantisme allemand.
La peur a bien mauvaise réputation. Collective, elle serait à l'origine de nombreuses dérives : racisme, xénophobie, délires paranoïaques ou obsessions sécuritaires. Individuelle, la voici dénoncée comme un symptôme d'immaturité et réduite à une faiblesse honteuse. Pourtant, souvent fondée, n'est-elle pas aussi bonne conseillère et, en ce sens, proche d'une certaine sagesse ?
Dans cet ouvrage, historiens, psychologues, anthropologues, et spécialistes de littérature, de cinéma et de musique, analysent la peur, ses manifestations et ses représentations. Peurs infantiles ou pathologiques, mais aussi crainte de Dieu ou hantise du monde de demain...
Ainsi se trouve revisitée, sous divers points de vue, cette expérience mal vécue et communément partagée que Lovecraft considérait comme l'« émotion la plus forte et la plus ancienne de l'humanité ».
L'adaptation à la réalité se construit pour l'essentiel au cours des sept premières années de la vie.
Toutefois une situation intenable peut avoir des conséquences dramatiques sur ce processus et, par défense, engendrer un refus de la réalité.
L'enfant, avec ses moyens limités, se protège de l'insupportable, et tout d'abord de la perversité de l'autre - la mère ou le père - dont il dépend. sa volonté d'éviter la souffrance l'engage dès lors dans de fausses attitudes qui le tourmenteront jusqu'à l'empêcher de vivre.
L'objet de cet ouvrage, qui prolonge les analyses de souffrances d'enfance, est de mettre au jour ces problématiques inconscientes à la source de nos pathologies les plus profondes et des difficultés que rencontrent nos sociétés - maltraitance, pédophilie, délinquance. cependant, cette réflexion sur notre identité n'est pas sans espoir. elle montre aussi qu'il est possible de changer, que notre culture porte en elle les ressources nécessaires pour favoriser une perception plus juste de soi-même et une relation apaisée avec le monde.
L'affaire Portal a suscité des centaines d'articles entre 1973 et 1975, plusieurs couvertures de Paris-Match, d'innombrables reportages. Elle a fait l'objet de plusieurs débats à l'Assemblée nationale.
Une famille de nobles du Sud-Ouest, désargentée, refuse d'être expulsée de son domaine, suite à une vente par adjudication, et se retranche dans son manoir. Anna Portal, sa fille et son fils, resteront deux ans, armes à la main, autour du cercueil du père, à tenir tête aux forces de l'ordre. Finalement, dans la nuit du 10 janvier, le château est pris d'assaut par soixante-dix gendarmes d'élite : le fils est tué, la fille et la mère internées dans un hôpital psychiatrique, puis relâchées en raison de la réaction scan- dalisée de l'opinion publique.
L'ouvrage relate l'affaire en détail : la vie des Portal sous le feu des médias, les dysfonctionnements de la Justice et de l'institution psychiatrique, et le portrait psychologique de personnalités hautes en couleur au coeur de cette très singulière histoire.
À la mort de son père, en 1896, Freud entreprend de collecter les« blagues » juives. Cet intérêt pour le mot d'esprit, à l'époque de sonauto-analyse, révèle son souci de s'approprier alors son histoire et dese confronter à son identité, intérêt qui se traduira par la parution del'ouvrage, Le Mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient, en 1905.Le médecin viennois ne reviendra plus sur ce sujet et, en 1908, defaçon étonnante, brûlera son recueil de bons mots. Mais en 1927, ense livrant à l'étude de cet humour juif qu'il a hérité de son père, Freuddécouvre, caché derrière ce dernier, le personnage tout-puissant dela mère, des Mères.Jean-Pierre Kamieniak, en scrutant avec attention l'oeuvre et la cor-respondance de Freud, nous dévoile un nouveau visage du père dela psychanalyse, toujours entouré de femmes, depuis sa mère Amalia,sa nourrice Nannia, à sa fille, sa très fidèle Anna.
Longtemps considérés par les seuls mythologues et poètes, les récits antiques n'ont cessé, depuis la naissance de la psychanalyse, de révéler la richesse de leurs significations. A la suite de Freud et de Jung, James Hillman affirme la nécessité de renouer avec notre imagination inconsciente, ce monde "imaginal" malmené par le rationalisme occidental et bien représenté par l'extraordinaire complexité des mythes grecs.
Ainsi, nous dit l'auteur, le grand Pan n'est pas mort et son absence peut devenir oppressante. Refoulé par deux mille ans de christianisme, déformé, effrayant, démoniaque, le dieu n'en finit pas de se manifester au coeur même de nos complexes pathologiques, dans certains comportements sexuels, dans nos angoisses, dans nos paniques, dans nos cauchemars. La reconnaissance de cette part maudite de notre psyché, en réconciliant la nature et l'âme, contribuerait à restaurer notre intégrité, à soulager le malaise de l'homme moderne.
A travers un exemple précis et par l'exploration de notre "Grèce intérieure", le grand psychologue renouvelle ici, de façon stimulante, notre compréhension des phénomènes de l'âme.
Longtemps considérés par les seuls mythologues et poètes, les récits antiques n'ont cessé, depuis la naissance de la psychanalyse, de révéler la richesse de leurs significations. A la suite de Freud et de Jung, James Hillman affirme la nécessité de renouer avec notre imagination inconsciente, ce monde "imaginal" malmené par le rationalisme occidental et bien représenté par l'extraordinaire complexité des mythes grecs.
Ainsi, nous dit l'auteur, le grand Pan n'est pas mort et son absence peut devenir oppressante. Refoulé par deux mille ans de christianisme, déformé, effrayant, démoniaque, le dieu n'en finit pas de se manifester au coeur même de nos complexes pathologiques, dans certains comportements sexuels, dans nos angoisses, dans nos paniques, dans nos cauchemars. La reconnaissance de cette part maudite de notre psyché, en réconciliant la nature et l'âme, contribuerait à restaurer notre intégrité, à soulager le malaise de l'homme moderne.
A travers un exemple précis et par l'exploration de notre "Grèce intérieure", le grand psychologue renouvelle ici, de façon stimulante, notre compréhension des phénomènes de l'âme.