Les neurosciences cherchent à mettre en relation le psychisme avec le fonctionnement cérébral et s'intéressent aux processus inconscients. Dans ce cadre, on ne peut ignorer le travail précurseur de Freud.
Comment reformuler le concept de refoulement à la lumière de ce que l'on sait sur la mémoire ?
Que disent les neurosciences sur la construction du moi ?
Le concept de psychose élaboré par Freud, et développé par l'école lacanienne, est-il encore pertinent pour aborder les maladies neurodéveloppementales, comme la schizophrénie et l'autisme, quand les progrès de l'imagerie cérébrale et de la génétique montrent que des troubles affectant certains réseaux neuronaux sont à l'oeuvre ?
Cette confrontation nécessaire permet de mesurer le champ des connaissances ouvert par Freud, mais aussi de remettre à jour certains concepts fondateurs.
Que cherche un patient qui vient consulter un " psy " ? il s'épanche, il se plaint, il dit vouloir changer.
Mais comment faire ? c'est la question que se pose tout thérapeute, mais également chacun de nous, dès qu'il est confronté à une grande douleur, à une perte, dès qu'il en a assez. s'agit-il de chercher une écoute, une consolation pour mieux patauger dans nos " problèmes " ? non, répond françois roustang. il faut au contraire en finir avec la plainte, sortir de notre moi chéri, que nous cultivons à coups de jérémiades.
C'est seulement à cette condition que nous pourrons refondre notre existence afin de nous ouvrir enfin au monde et aux autres.
Du théâtre de Shakespeare, on retient des phrases cultes, et on ne connaît souvent que certaines grandes pièces. Or c'est un trésor inépuisable - que des lectures peuvent renouveler. Celle de Daniel Sibony le déploie ici intégralement, l'analyse pièce par pièce et révèle sa richesse percutante.
Étonnant Shakespeare, qui évoque si puissamment les questions d'amour et de pouvoir qui nous hantent, et qui récuse nos visions binaires de l'humain, du genre?: vrai ou faux, juste ou injuste, bon ou mauvais, homme ou femme, citoyen ou étranger. Il montre qu'entre les deux, c'est le jouable qui importe.
Pour Shakespeare, «?le monde entier est un théâtre?»?: la réalité, qu'il creuse avec des nuances infinies, ne vaut que si elle peut être jouée, de même pour nos vies. Il nous révèle toujours déjà engagés dans le jeu d'exister, face à l'infini des possibles.
À travers ses personnages d'un autre temps, nous retrouvons tous les thèmes qui nous occupent aujourd'hui, épurés, symbolisés. Et de revivre à distance, transfigurées dans le comique ou le tragique, les impasses où nous nous débattons, ne serait-ce pas un moyen d'y trouver une issue??
Et si Shakespeare, poétiquement, nous aidait à trouver le chemin d'une libération??
"Chacun d'entre nous rêve, et probablement de quatre à cinq fois par nuit. Mais un rêve qui s'évanouit est comme un fruit qu'on n'a pas cueilli. Un rêve qui n'est pas interprété est comme une lettre qui n'a pas été lue.Toi qui rêves, mon frère, ne raconte pas ton rêve à un inconnu; ne laisse pas quelqu'un dont tu ignores les intentions énoncer des vérités sur toi à partir de ton rêve. Car le rêve se réalisera à partir de la parole de l'interprète.J'ai voulu écrire ce livre comme un guide d'interprétation des rêves, pour aider chacun d'entre nous dans les moments difficiles qu'il nous arrive de traverser.Ce livre est constitué de ma propre expérience de thérapeute, au cours de laquelle il m'est souvent arrivé, comme à la plupart de mes collègues, d'interpréter des rêves. Formé à la psychanalyse, j'ai toujours été convaincu que le rêve appelait par nature une interprétation. Rêver, c'est toujours et partout recevoir une interprétation!J'ai également cherché, dans ce livre, à croiser les données les plus récentes des disciplines les plus variées comme la neurophysiologie du rêve, la psychophysiologie, l'anthropologie sur le traitement traditionnel du rêve dans différentes cultures, la psychanalyse, mais aussi la mythologie" T.N.Une toute nouvelle interprétation des rêves.
Comment la psychiatrie occidentale peut-elle aider les populations immigrées ? pourquoi échoue-t-elle dès lors qu'elle sort du cadre culturel qui lui a donné naissance ?
Lorsqu'il s'agit de soigner des malades issus d'afrique, du maghreb, des antilles, les " guérisseurs ", malgré l'irrationalité de leurs pratiques, sont bien plus efficaces que les médecins armés de leur " science ".
Tobie nathan montre comment, sans sacrifier l'exigence scientifique qui doit habiter le médecin, celui-ci peut s'inspirer de démarches traditionnelles pour vraiment aider des patients venus d'une autre culture.
François Roustang a travaillé à cet abécédaire jusqu'à la fin. Dans cet ouvrage, on retrouve les grands thèmes qui lui sont chers comme l'harmonie, le rire, la liberté, le silence, ou encore le geste, l'impersonnalité, le mouvement.
Le lecteur est invité à se laisser porter d'un mot à l'autre ; il retrouve ainsi, peu à peu, la force de la pensée éclairante, sereine, parfois incisive, de François Roustang.
Sylvie Le Pelletier-Beaufond est médecin-psychothérapeute, hypnothérapeute, thérapeute de famille et de couple à Paris. Elle intervient dans le champ professionnel ou universitaire sur le thème de l'hypnose. Sa pratique clinique s'inspire de la pensée de François Roustang. François Roustang (1923-2016), thérapeute dissident de la psychanalyse, a mené une réflexion radicale sur les conditions du changement. Cela l'a conduit à redécouvrir l'hypnose pour produire une modification profonde de notre regard sur nous-mêmes et de notre rapport au monde. Il est l'auteur de livres majeurs parmi lesquels : La Fin de la plainte, Il suffit d'un geste, Savoir attendre. Pour que la vie change, publiés chez Odile Jacob.
Autonomes et dépendants, individualistes et fascinés par le groupe, péremptoires et sujets au doute, les adolescents sont les champions du paradoxe. Comment cerner leurs « mille visages » et les aider à franchir cette étape cruciale de leur vie ?
Comment ne pas abuser de son autorité sans devenir un parent complice ? Quand s'inquiéter des manifestations anxieuses ou dépressives ? Qu'est-ce qu'un adolescent « à problèmes » ? Que faire face au danger de la drogue, au risque du sida ?
Depuis sa première parution, ce livre est devenu un classique. Il fournit des données épidémiologiques approfondies et propose une vision nouvelle de la dépression à l'adolescence et des relations entre l'adolescent et sa famille.
Loin d'être le premier philosophe, Socrate n'est-il pas le premier vrai thérapeute ? N'est-il pas celui qui a le mieux compris les effets qu'il faut produire pour modifier son rapport à soi et au monde ? C'est l'hypothèse qu'explore ici François Roustang. Ce livre est d'abord une patiente tentative pour retrouver la véritable originalité de Socrate à travers les textes qui s'en font l'écho. Mais cette quête prend aussi une dimension qui nous touche directement : pour le thérapeute qu'est François Roustang, il s'agit de nous faire comprendre comment il est possible de produire une modification de l'existence en acte et pas seulement en pensée. La leçon de Socrate pour "aller mieux" ?
Un épisode inconnu de l'histoire de la psychanalyse Au cours d'un séminaire de psychanalyse en 1965-1966, une violente controverse éclate entre Lacan et Conrad Stein. Il porte sur une question fondamentale : celle de l'objet de la psychanalyse, et témoigne de conceptions de la psychanalyse radicalement antagonistes.
Danièle Brun reprend à son compte dans cet ouvrage cette question majeure et cherche à définir en quoi consiste la psychanalyse, telle que Freud l'a pensée et telle que l'on devrait aujourd'hui encore la pratiquer.
Ce livre nous invite à remonter aux débuts de la psychanalyse, et à retrouver la liberté avec laquelle on lisait dans les années 1960 les textes fondateurs de Freud.
Avec la confusion introduite par Lacan entre l'enseignement universitaire et la cure analytique, on a perdu, selon Danièle Brun, cette liberté d'interprétation. Il est pourtant de première importance de la retrouver.
Danièle Brun et l'auteur notamment d'Une part de soi dans la vie des autres et de La Passion dans l'amitié, elle est psychanalyste, membre d'Espace analytique et professeur émérite de l'université Paris-Diderot, où elle a fondé en 2001 le Centre de recherches en psychanalyse, médecine et société. Elle est présidente de la Société de médecine et psychanalyse.
La dépression touche un Français sur cinq.
Que sait-on aujourd'hui de l'origine, des mécanismes et de l'évolution de ce trouble longtemps marginalisé ? Quel rôle joue la chimie du cerveau dans son déclenchement ? De quelle manière affecte-t-il le corps dans son fonctionnement habituel ? Pourquoi certains individus semblent-ils moins vulnérables que d'autres ? Et surtout, quel traitement envisager ? S'appuyant sur les dernières avancées en psychiatrie comme en neurosciences, Henri Lôo et David Gourion répondent ici avec clarté et précision à toutes les questions que vous vous posez : les signes qui annoncent un début de maladie, les facteurs de risques, mais aussi l'efficacité des différents antidépresseurs ou l'action des psychothérapies.
La dépression atteint de plus en plus de gens, femmes ou hommes, jeunes ou moins jeunes, mais on peut désormais l'anticiper et la soigner. A condition d'agir sans tarder et de réagir efficacement !
?Depuis la mort de Freud, la psychanalyse a connu un développement répondant à l'extension de ses indications. Il s'est ensuivi certaines avancées qui ont correspondu à des conquêtes nouvelles, mais aussi à de nombreuses désillusions, généralement passées sous silence dans les écrits des psychanalystes. S'appuyant sur une étude théorique fouillée, André Green propose une vaste investigation clinique qui décrit de nombreux exemples où le travail analytique s'est révélé décevant. Comment expliquer ces déceptions ? Pour lui, elles peuvent être mises au compte des pulsions de mort ou de destruction que Freud a introduites, dès 1920. Le présent ouvrage est l'une des premières évaluations cliniques à tenir compte de sa dernière théorie des pulsions. Il permet ainsi de mieux connaître les causes de ces désillusions et vise à les éclairer, sans pessimisme systématique ni optimisme excessif. La vérité de ce qu'est le travail en analyse expliquée par l'un de ses auteurs majeurs. André Green a notamment publié Narcissisme de vie, narcissisme de mort, La Folie privée, Le Travail du négatif, La Causalité psychique, Les Chaînes d'Éros, Un psychanalyste engagé, La Pensée clinique et Sortilèges de la séduction. Cet ouvrage est son vingt-septième livre.
?L'important, en matière de différence sexuelle, n'est pas la réalité des sexes, qui est incontestable, mais le choix par le sujet d'un désir conforme ou non à son sexe. Mais comment se fait ce choix ? Quels rôles jouent notamment la fonction de la castration et la première identification au père ? Quel est le sens de cette fonction et quelle est la portée de cette identification ? Ne faut-il pas voir dans la phase phallique, plutôt qu'une théorie infantile, un fantasme du langage ordinaire, par opposition aux langages formalisés ? Sur tous ces sujets, Moustapha Safouan s'interroge, analyse, propose. Une fois le livre refermé, on mesure à quel point, soucieuse de la transmission des biens, notre société promeut une morale sexuelle totalement fondée sur la méconnaissance de ce qui est au coeur de tout un chacun : le désir.
Moustapha Safouan est psychanalyste. Formé au sein de la Société psychanalytique de Paris, proche et fidèle de Jacques Lacan, il a été membre de l'École freudienne de Paris jusqu'à sa dissolution. Il a publié Études sur l'oedipe, La Parole ou la Mort, Pourquoi le monde arabe n'est pas libre : politique de l'écriture et terrorisme religieux.
Connais-toi toi-même ? Facile à dire. L'ambition de ce livre est de nous aider à le faire. Il s'inspire de la philosophie : connaître nos affects et nos émotions permet de les contrôler davantage et d'être moins passif vis-à-vis d'eux. De Spinoza à la psychanalyse, l'auteur propose une sorte de continuité où la connaissance de soi devient une manière de se rendre plus libre et prend une dimension éthique.
En s'appuyant sur les neurosciences, ce livre expose et justifie une méthode qui peut être appliquée par un psychanalyste au cours des séances ou utilisée par le patient seul dans un contexte d'autoanalyse, en complément d'une analyse en cours ou pour prolonger une analyse achevée.
L'argumentation est illustrée par des exemples de cas et vise un objectif concret : grâce aux fiches pratiques fournies dans l'ouvrage, aider le patient, adulte ou enfant, à se passer de l'analyste. Cette méthode permet de ne plus subir passivement nos émotions, de nous les représenter clairement et distinctement, afin de gagner en autonomie et de (re)devenir l'acteur de notre vie.
Voici un livre précieux pour chacun, jour après jour, un vade-mecum pour la connaissance de soi. S'il ne promet pas le bonheur, il peut, plus modestement, contribuer à réduire la souffrance.
Anthropologue de grand renom, Marc Augé a toujours été préoccupé par la question de l'autre : l'autre individu, l'autre société, l'autre culturel, l'autre géographique. Dans ce livre, il entraîne son lecteur des stades des grandes villes aux lagunes de la Côte d'Ivoire ; il s'interroge sur le sens du cannibalisme, les rêves des Indiens du Venezuela ou la fonction des héros des séries américaines. Après plus d'un demi-siècle d'observations, il revient ici sur les relations entre le même et l'autre, telles qu'elles existent au sein de populations africaines ou amérindiennes, et telles qu'elles se dessinent de nos jours, dans le contexte de la mondialisation.
L'art, la ville et son expansion galopante, mais aussi les nouvelles mobilités et l'essor des prosélytismes religieux, acquièrent, sous le regard de l'anthropologue, un sens inédit. Il faut savoir pratiquer "l'art du décalage" et se tenir au "carrefour des incertitudes" si l'on veut échapper à l'uniformité, à la fatalité qui voudrait que l'on soit tous les mêmes.
Depuis la mort de Freud, la psychanalyse a connu un développement répondant à l'extension de ses indications.
Il s'est ensuivi certaines avancées qui ont correspondu à des conquêtes nouvelles, mais aussi à de nombreuses désillusions, généralement passées sous silence dans les écrits des psychanalystes. S'appuyant sur une étude théorique fouillée, André Green propose une vaste investigation clinique qui décrit de nombreux exemples où le travail analytique s'est révélé décevant. Comment expliquer ces déceptions ? Pour lui, elles peuvent être mises au compte des pulsions de mort ou de destruction que Freud a introduites dès 1920.
Le présent ouvrage est l'une des premières évaluations cliniques à tenir compte de sa dernière théorie des pulsions. Il permet ainsi de mieux connaître les causes de ces désillusions et vise à les éclairer sans pessimisme systématique ni optimisme excessif. La vérité de ce qu'est le travail en analyse expliquée par l'un de ses auteurs majeurs.
Dans Le Songe d'une nuit d'été, les sortilèges d'Obéron font que le filtre extrait d'une fleur, quand il est enduit sur les paupières d'un dormeur, rend amoureux de la première personne aperçue au réveil, ce qui conduit à des situations cocasses: la reine Titania s'amourache d'un âne.
Dans Antoine et Cléopâtre, la reine d'Egypte séduit Marc Antoine après la mort de Jules César et exerce sur lui une influence telle que ses entreprises tournent à la catastrophe et au suicide des amants. Dans La Tempête, Prospero, sorcier et magicien, se venge de ses ennemis, avant de donner sa fille Miranda en mariage. Dans " Le Phénix et la Colombe ", l'animal mythique déploie les sortilèges du surnaturel.
Dans toutes ces oeuvres, on peut identifier différentes sortes de sortilèges de la séduction. Le théâtre et la poésie n'y jouent pas le moindre rôle. Amoureux de Shakespeare, André Green met ici ses dons d'interprète au service de celui qui a su saisir à quel point l'illusion est essentielle à la psyché humaine.
Qu'est-ce qui ne va pas quand ça ne va pas ? Et que faire de son malaise ? L'effacer, chercher à s'en débarrasser par tous les moyens ? La psychanalyse ne croit pas cela possible. Elle propose, au contraire, d'en faire une ressource, une force de vie. Dominique Miller nous raconte ici quelques itinéraires d'hommes et de femmes, venus consulter avec le sentiment de faire fausse route, de passer à côté de leur existence. À travers l'histoire de Martine, Sophie, Michel ou Thomas, elle nous montre comment la psychanalyse peut aider chacun de nous à se construire sur ce qu'il a de plus singulier, c'est-à-dire sur ses manques et ses faiblesses. Et si la psychanalyse, loin de nous entraîner dans un monde imaginaire, nous ramenait à la vie ?
Psychologue clinicienne, psychanalyste, directrice du Collège freudien, Dominique Miller enseigne à l'université Paris-VIII.
La curiosité est un puissant moteur de vie, surtout chez l'enfant. Elle est aussi un formidable levier d'action. Qu'est-ce qui la favorise ou au contraire la bride ? Comment la développer ou la remettre en marche lorsqu'elle est "rouillée" ? Cet ouvrage interactif vous invite, à partir de petits exercices, à réveiller votre curiosité et à explorer ainsi le fonctionnement de votre esprit. Car la curiosité est aussi une vertu thérapeutique aux pouvoirs transformateurs.
Découvrez comment rester curieux et ouvert aide à surmonter les peurs, la déprime et les conflits relationnels. Une ouverture sur le mieux-être.
?Pourquoi l'addiction, l'envie de détruire ? Pourquoi l'ennui, pourquoi la dépression ? Alors que nous recherchons le bonheur, c'est très souvent le contraire que nous produisons. Est-ce parce que des forces psychiques inconscientes nous poussent à agir exactement à l'opposé de ce que nous voulons, à aller vers ce que Freud désignait comme l'au-delà du principe de plaisir ? Peut-on identifier dans le cerveau des mécanismes neurobiologiques spécifiques nous permettant d'expliquer cette tendance chez l'homme ? En somme, avons-nous, en nous, la capacité d'aller vers le plaisir et le bonheur, ou bien cela nous échappe-t-il totalement ? Pour la première fois, un psychanalyste et un neurobiologiste se sont réunis pour nous aider à comprendre le mécanisme du plaisir et du déplaisir.
François Ansermet est psychanalyste, professeur de pédopsychiatrie à l'Université de Genève, directeur du Département universitaire de psychiatrie et chef du Service de psychiatrie d'enfants et d'adolescents aux Hôpitaux universitaires de Genève.
Pierre Magistretti est médecin et neurobiologiste, directeur du Brain Mind Institute de l'École polytechnique fédérale de Lausanne et du Centre de neurosciences psychiatriques de l'Université de Lausanne. Il a été titulaire de la chaire internationale du Collège de France (2007-2008) et président de la Fédération des sociétés européennes de neurosciences (2002-2004). Ensemble, ils ont déjà publié À chacun son cerveau. Plasticité neuronale et inconscient, qui fait désormais autorité.
?Non, la psychanalyse n'est pas un dogme figé ! Non, les psychanalystes ne sont pas fermés à toute discussion ! Depuis les textes fondateurs de Freud, c'est même l'inverse que l'on constate : la psychanalyse a toujours été l'objet de débats souvent féconds, parfois houleux. Quatre exemples sont racontés et scrutés ici par d'éminents spécialistes : les grandes controverses autour de l'enfant entre Anna Freud et Melanie Klein, en 1943 ; les dialogues du Rio de la Plata, en 1972, autour du lacanisme et du kleinisme ; la discussion de 2000, entre Daniel Widlocher, Jean Laplanche et Peter Fornagy, sur l'attachement et la sexualité infantile ; le débat de 2004 sur l'avenir de la psychanalyse, entre Daniel Widlocher et Jacques-Alain Miller. La connaissance n'appartient ni à un individu ni à une communauté ; elle progresse par échanges, discussions, recherches. Cette culture du débat n'est pas étrangère à la psychanalyse ; c'est même son avenir.
Daniel Widlocher est psychiatre, psychanalyste, ancien chef de département à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière et ancien président de l'IPA. Il a notamment publié Les Nouvelles Cartes de la psychanalyse et La Psychanalyse en dialogue.
Avec la collaboration de Frédéric Advenier, Alain Braconnier, Dominique Cohou, Nicole Delattre, Bertrand Hanin, Luis Maria Moix, Michel Musiol.
Daniel Widlöcher est l'un des derniers " grands " de la psychanalyse française, réputé et respecté dans le monde entier. A propos de lui, Alain Braconnier écrivait : " Sa vie s'identifie à la psychanalyse telle qu'il aime la définir : tout autant une pratique culturelle qu'une pratique thérapeutique, elle ne donne pas une vérité, elle ouvre une voie. " C'est cette voie qu'explore cet ouvrage, construit autour de moments clés de sa vie qui furent aussi des noeuds pour sa pensée, des carrefours pour la psychanalyse autant que des occasions de débats. Notamment, il retrace sa rencontre, puis sa rupture avec Jacques Lacan et restitue le sens de son action à la tête de l'Association psychanalytique internationale. Au fil des instants phares de ce retour sur soi, une interrogation plus profonde court : que retenir de ce parcours ? Que transmettre ? Qu'est-ce véritablement que la psychanalyse et que doit-elle être ?
Qu'est-ce que la neuropsychanalyse ? Un vocable accrocheur, emprunté aux Anglo-Saxons ? Un mélange hybride, et forcément réducteur, entre deux genres a priori incompatibles ? Ou bien, plus positivement, une tentative d'articulation théorico-clinique entre deux disciplines, longtemps maintenues éloignées, alors qu'elles ont tant à s'apporter sur le plan théorique que le plan pratique ?
Loin de signer la faillite d'une psychanalyse en quête de lettres de noblesse scientifiques, la recherche de convergences et la mise en place d'échanges effectifs doit être vue comme un moyen de mieux comprendre la vie psychique, depuis le langage, la conscience, la représentation de soi et d'autrui, la personnalité, jusqu'à la psychopathologie.
De même que l'apport des neurosciences vient enrichir la pratique des cliniciens et fait avancer la thérapeutique, la psychanalyse pourrait bien, comme l'affirme Eric Kandel, offrir le champ le plus intéressant pour les recherches neuroscientifiques du futur...
?« Le rire est la cascade sonore par laquelle on reprend son souffle après quil a été coupé, légèrement, par une surprise agréable, un trait (desprit mais pas toujours), une différence vivace, un entre-deux qui, nous ayant un peu ouvert, nous a permis dentrecouper le ronron, le sérieux-sériel du travail, la longue continuité avec soi-même. Le rire libère ou plutôt décharge une curieuse charge signifiante dont on a reçu le choc » D. S.
Cest ainsi que Daniel Sibony, tout en intégrant les approches de Bergson sur le rire de situation, de Freud sur la levée du refoulement, et de Baudelaire sur le grotesque, donne au rire une dimension et une portée symboliques, transmetteuses de vie, qui engagent notre rapport à lêtre, aux autres, à nous-mêmes. En quoi son approche est nouvelle. En passant il prend appui sur un vaste éventail dexemples, de Devos à Woody Allen, du rire dAbraham aux Marx Brothers, de lhumour juif ou anglais au rire de la joie ; et il le fait avec la finesse du psychanalyste.
Daniel Sibony a notamment publié Don de soi ou partage de soi ?, Lectures bibliques et un roman, Marrakech, le départ.
Pourquoi les psychanalystes hésitent-ils tant à revoir leur pratique et à prendre en compte l'évolution des moeurs ? Pourquoi restent-ils à ce point attachés au divan quand ils constatent l'impasse de certaines cures ? Et que peuvent-ils proposer à ces hommes et ces femmes, toujours plus nombreux, dont la vie est faite de souffrance et de mal-être ? Au terme de quarante années de pratique, Raymond Cahn montre sans concessions qu'un véritable travail de psychanalyse est possible et efficace quels que soient le rythme et le cadre des séances, la durée de la cure ou la nature des troubles rencontrés.
Et si c'était pour n'avoir pas osé adapter les règles de son art à la réalité d'aujourd'hui que la psychanalyse peinait à trouver la place qui lui revient ?