Dans ces conférences où Freud prouve une fois de plus son talent à exposer ses idées, nous sommes guidés au coeur de la révolution psychanalytique : le moi n'est pas maître chez lui. Rien d'obscur ou de désincarné ici, mais le mouvement même de la psychanalyse, les phénomènes qu'elle prend en compte (rêves, lapsus, symptômes), les problèmes majeurs qu'elle aborde (interprétation des rêves ou théorie de la névrose), et les notions qu'elle a forgées (libido, transfert, inconscient, etc.).
En cas d'amour : que faire ? Axe autour duquel tourne toute vie : aimer, être aimé. Avec toutes ses déclinaisons : reconnaissance, peur d'être abandonné, mesure de la jalousie, désir de possession, envie, délivrance, haine, détachement, paix.
L'événement de l'amour est au coeur de ce livre. Depuis les histoires imaginaires que l'on se forge quand on est amoureux jusqu'au désir de vengeance de celui qui est quitté en passant par la jalousie, la fascination, la fusion amoureuse, la relation fraternelle, la dispute, le livre explore différentes figures de la passion et des blessures de l'attente amoureuse.
On y rencontre l'écoute attentive et les désarrois d'une psychanalyste recueillant dans la chambre des secrets les mots de ceux qui viennent déposer là leur espérance.
Toute mère est sauvage. Sauvage en tant qu'elle fait serment, inconsciemment, de garder toujours en elle son enfant. De garder inaltéré le lien qui l'unit à lui. Ce serment se perpétue, secrètement, de mères en filles et en fils. L'enfant doit rompre ce serment pour devenir lui-même, accéder à sa vérité, à son désir. Cet essai expose au grand jour le versant noir de la maternité. Il cherche à cerner, à travers des séances de psychanalyse ou des oeuvres littéraires, ce noyau inconscient de la transmission maternelle et ses conséquences sur le psychisme humain.
L'amour qu'une mère donne à son enfant est-il quantifiable ? Pourquoi une mère devrait-elle être " suffisamment " bonne ? Trop d'amour est-il nuisible ? Trois textes du célèbre pédiatre et psychanalyste anglais - " La préoccupation maternelle primaire " (1956), " La mère ordinaire normalement dévouée " (1966) et " La capacité d'être seul " (1958) - pour évoquer la curieuse folie qui prend toute mère enceinte lorsqu'elle fusionne avec son bébé ; la nécessité, pour que l'enfant devienne autonome, de le frustrer ; et les bienfaits qu'il peut retirer d'un peu de solitude.
La majeure partie de l'oeuvre de Donald W. Winnicott (1896-1971) est publiée aux Éditions Payot, et notamment Le bébé et sa mère, Conseils aux parents, Déprivation et délinquance, L'enfant et la guerre, ou encore Agressivité, culpabilité et réparation.
La solitude nous angoisse, et pourtant nous avons tous besoin d'être seuls pour nous ressourcer. C'est l'un des paradoxes de l'être humain. Winnicott est le premier psychanalyste à s'être penché sur cette question. Dans La capacité d'être seul (1958), il montre comment le petit enfant , pour mûrir affectivement, fait l'expérience de la solitude bien que sa mère soit à ses côtés. Dans De la communication et de la non-communication (1963), il souligne l'importance de respecter le besoin d'isolement des patients pour leur permettre de revivre l'expérience infantile d'une solitude accompagnée et apaisante. Par son empathie et sa sollicitude, Winnicott est sans conteste le psychanalyste le plus actuel. Ce livre, qui replace au premier plan le rôle du corps, montre aussi que le bien-être mental peut passer par une simple présence physique.
Rédigé entre 1930 et 1933, pendant les terribles années de crise en allemagne, ce classique de wilhelm reich (1897-1957) demeure une contribution capitale à la compréhension du fascisme.
Refusant d'y voir l'idéologie ou l'action d'un individu isolé, rejetant de même l'explication purement socio-économique avancée par les marxistes, reich considère le fascisme comme l'expression de la structure caractérielle irrationnelle de l'individu moyen, dont les besoins et les pulsions primaires, biologiques, ont été réprimés depuis des millénaires. aussi, toute forme de mysticisme organisé, dont le fascisme, s'explique-t-elle par le désir orgastique insatisfait des masses.
En 1934, après avoir traversé une grave période de dépression à la suite de la mort accidentelle de l'un de ses fils, Melanie Klein fait au Congrès de Lucerne une conférence où elle formule pour la première fois sa célèbre théorie de la «position dépressive», que certains, tel Winnicott, placeront au même rang que la découverte par Freud du complexe d'Oedipe. Complété en 1940 par un autre, également publié ici, ce texte qui décrit avec une violence extrême la formation du psychisme de l'enfant est la pierre angulaire de tout le système conceptuel de Melanie Klein.
Ce texte fondamental de Sandor Ferenczi, l'un de ses plus célèbres, est d'une terrible actualité. Car en décrivant deux processus névrotiques essentiels chez l'enfant - l'identification à l'agresseur, la prématuration psychique face à la folie adulte et au terrorisme de la souffrance -, il signe le retour en force de la théorie de la séduction, une séduction liée aux pratiques violentes et passionnelles des parents face aux besoins de tendresse physique émanant des enfants.
Que veut la femme ? Sur le plaisir et la sexualité des femmes, sur la bisexualité, sur la différence des sexes, sur la féminité même, voici, pour la première fois réunis en un recueil, et dans une traduction inédite, les quatre principaux essais de Freud : « Quelques conséquences psychiques de la différence des sexes », « Un cas d'homosexualité féminine », « De la sexualité féminine », « La féminité ». Le père de la psychanalyse, souvent critiqué, s'y montre aussi « un penseur de l'émancipation et de la liberté » (E. Roudinesco). Avec une préface de Pascale Molinier, professeur à l'université Paris 13 et auteur, chez Payot, des «Enjeux psychiques du travail», «Qu'est-ce que le care ?», et «L'Enigme de la femme active».
A lire la correspondance que les deux hommes échangèrent pendant plus de trente ans, on se dit que Zweig est vraiment le fils que Freud aurait aimé avoir : il apprécie en lui sa "modestie intérieure", tout en étant séduit par l'écrivain, si proche à bien des égards d'Arthur Schnitzler qu'il considérait comme son "frère jumeau".
A Zweig, Freud confie ce brevet de ressemblance : "Votre type est celui de l'observateur, de celui qui écoute et lutte de manière bienveillante et avec tendresse, afin d'avancer dans la compréhension de l'inquiétante immensité". De son côté, Zweig sera l'un des rares écrivains viennois, le seul peut-être à discerner d'emblée le génie de Freud, à le proclamer et à le situer dans la lignée de Proust , Joyce et Lawrence. "J'appartiens, lui écrit-il, à cette génération d'esprits qui n'est redevable presque à personne autant qu'à vous en matière de connaissance."
Le nom de Pierre Janet (1859-1947) est aujourd'hui surtout connu en raison d'une querelle qui le rattache à Freud, querelle qui a pour épisode central le xviie Congrès international de médecine de Londres de 1913 (section psychiatrie), où Janet a présenté un rapport impitoyable sur « La Psycho-Analyse » . L'intervention de Janet serait, selon une historienne de la psychanalyse, le « manifeste historique le plus complet de l'anti-freudisme scientifique 'à la française'», parce qu'elle condenserait tout ce qu'on a pu penser de négatif sur la théorie freudienne en France pendant la période d'avant-guerre, en particulier l'idée selon laquelle Freud aurait emprunté toutes ses idées à Janet.
Les Mille et Une Nuits ont-elles un inconscient ? Oui, selon Malek Chebel, qui propose une interprétation sexuelle de ces contes arabes d'origine indo-persane, rédigés anonymement il y a dix siècles. Il a fallu aux femmes réinventer le monde à leur mesure pour le maîtriser : cloîtrées dans leur harem, en proie à l'ennui et à l'intransigeance du sérail, elles racontent des histoires dont elles sont les acteurs principaux.
Sous leur inspiration, Les Mille et Une Nuits deviennent une initiation aux mystères de la chair. Chebel décrypte l'oeuvre au travers de ses thèmes (désir, ruse, merveilleux, transgressions sexuelles, orgie paradisiaque, jeunesse, etc.), mais aussi de son système de valeurs (péchés, vertus, violence, etc.). Il porte un regard nouveau sur la jouissance et la féminité - et sur les hommes aussi, qui ne sont certes pas absents de ces pages !
"Ce qui importe, dans un groupe, c'est essentiellement l'idée que l'on s'en fait." (Robert Neuburger).
Toutes les familles s'inventent des rituels ou se les transmettent de génération en génération. Pourquoi ? Quelle est la signification familiale de ces comportements trop souvent mésestimés ? Ne sont-ils que des contraintes ? Comment une famille ou une société qui perd ses rituels peut-elle s'en trouver stérilisée ? Ces questions, et bien d'autres, comme celle des normes familiales et sociales ou celle de notre rapport au temps, sont abordées par Robert Neuburger qui en tire des propositions d'aide concrètes pour les familles confrontées notamment à la psychose, à la toxicomanie, ou à l'anorexie.
" Lacan est un stratège qui n'avance pas sans intentions précises, ou encore c'est un rhéteur qui cherche à persuader.
Il importe donc de se demander à chaque instant d'où il est parti et où il veut conduire son lecteur ou son auditeur. La difficulté de le comprendre vient le plus souvent d'une hâte à retirer de ses affirmations quelque profit, ou d'une habitude à se laisser aller au jeu des associations à partir de ce qui est lu ou entendu. En réalité, Lacan est explicite ; encore faut-il savoir l'entendre. " François Roustang.
Dans ce livre, erich fromm développe sa réflexion sur la liberté, le sadisme, le masochisme et la destructivité, établissant une distinction entre certains types d'agressivité, au service de la vie, et une forme maligne de destructivité, la nécrophilie, véritable amour de la mort.
« Enfin un livre sur les relations hommes-femmes qui ne fait pas croire que cette association va de soi et qui montre comment l'amour côtoie la haine. » (Psychologies Magazine) Que se cachent les gens qui s'aiment ? Souvent la haine. Ce qui fait qu'à force d'éviter cette haine, de ne pas la penser, un couple devient vite un cadre formel où deux célibataires cohabitent. Deux célibataires dont l'union n'est plus intime, mais sociale. Dès lors, comment accepter d'aimer et d'être aimé, de prendre du plaisir avec son partenaire, de ne pas céder devant ce que l'on ne veut pas, de cesser de souffrir par amour, tant il est vrai que celui-ci peut aussi être synonyme de joie ?
Quelle différence y a-t-il entre prétendre dire le réel avec des concepts, l'écrire avec des nombres et le montrer avec des artifices imaginaires ? L'utilisation de la topologie par Jacques Lacan dans les années 1960 constitue une tentative de saisir le réel par des moyens imaginaires, voire fantasmatiques. Ce très court ouvrage en explique, schémas à l'appui, les tenants et les aboutissants.
Précision : Une version différente de l'Introduction à la topologie de Jacques Lacan constituait en 1987 la troisième partie du livre de J.-D. Nasio Les Yeux de Laure. Ce dernier ouvrage ayant reparu en 2009 aux Éditions Payot dans une nouvelle édition profondément remaniée qui ne comprend pas ce texte, il a semblé utile de permettre au lecteur intéressé de pouvoir disposer à nouveau de cette Introduction, qui reparaît là aussi dans une version remaniée.
Le psychanalyste qui écrit est soumis à l'empire d'une seule loi : il faut qu'il parle de son expérience avec une parole qui fasse expérience, qui suscite chez le lecteur un acte singulier, celui de dire à son tour.
Ce lecteur trouvera ici des exposés d'enseignement sur certains concepts fondamentaux de la théorie lacanienne, et des essais consacrés à l'interprétation et au travail du psychanalyste.
" Mon cher Giacomo, sans vous je n'en serais jamais venu à des réflexions que je ne soupçonnais même pas, et à la découverte de points de vue nouveaux sur quelques questions qui hantent ma vie : l'incertaine différence entre les individus, les obscurités de la séduction, la trop manifeste homosexualité, le besoin de subvertir toutes les valeurs.
Surtout je voudrais vous remercier de m'avoir fait rire. C'est un peu de mon impayable sérieux que j'ai dû abandonner à votre contact. " François Roustang.
Mon intérêt pour l'adolescence s'est réveillé sous la poussée d'événements étrangers au divan du psychanalyste.
Il s'est trouvé ranimé par les " bruits de la rue ", par l'agitation manifeste et croissante des adolescents, agitation qui s'exprime de moins en moins sous des formes individuelles et de plus en plus par des formations de groupes. les problèmes psychologiques de l'adolescent d'aujourd'hui diffèrent-ils de ceux qui se posaient à son semblable il y a deux ou trois générations ? dans quelle mesure la façon dont il exprime ces problèmes a-t-elle changé avec la structure sociale de la société ?.
Daniel Paul Schreber est mort en 1911, il y a cent ans.
Ce président de la cour d'appel de Dresde, auteur des célèbres Mémoires d'un névropathe (1903), se croyait persécuté par Dieu et prétendait avoir pour mission de se changer en femme pour engendrer une nouvelle race. Freud ne l'a jamais rencontré, mais il s'est appuyé sur les Mémoires pour rédiger la seule étude de cas qu'il ait jamais consacrée à un patient psychotique. Publié en 1911, Le Président Schreber a suscité de nombreuses réactions.
En 1955, Lacan lui consacre une partie de son séminaire et élabore deux concepts majeurs : la forclusion et le nom-du-père.