La prospective stratégique est une discipline qui consiste à explorer les différents avenirs possibles afin de mieux anticiper les changements, à se prémunir des éventuelles difficultés et se préserver contre des erreurs. Sa finalité est d'aider à agir au présent, en tenant compte des conséquences et de l'impact de nos actions. En bref, son objectif est de contribuer à construire le futur que nous voulons - ce qui pose un redoutable défi cognitif. Comment anticiper le changement climatique ? Comment construire des politiques de recherches pour améliorer nos connaissances de l'espace extra-atmosphérique ? Comment anticiper d'éventuelles ruptures technologiques ? Comment prévoir les futures disruptions de modèles économiques ?Nécessaire à la réalisation de tout projet d'envergure pour les organisations publiques ou privées, la prospective stratégique est d'une certaine façon la science qui vise à améliorer concrètement nos processus de délibération et nos prises de décision avant d'agir. C'est pourquoi elle est de plus en plus enseignée dans les écoles de sciences politiques, d'ingénierie, d'architecture, d'urbanisme, d'aménagement du territoire, de gestion ou de management. Le présent livre se veut à la fois un manuel, qui en présente toutes les méthodes et tous les aspects aux étudiants, et un essai qui questionne la rationalité de nos choix à destination d'un lectorat plus large.
J'écris ce livre parce que j'ai peur. J'ai peur pour mes petits-enfants et pour le temps qui sera le leur. Et qui a déjà commencé. J'écris ce livre pour briser le silence. Celui qui règne sur la montée de l'islamisme, sur ses ravages parmi les jeunes et sur les dégâts qu'elle provoque dans notre école publique. Jusqu'à présent le silence a été la religion de l'école et le célèbre " Surtout pas de vagues ! " le credo de ses administrateurs, pour l'islamisme comme pour d'autres sujets tragiques : la pédophilie hier ou le cyber-harcèlement de nos jours.
J'écris ce livre parce que je suis attaché à la laïcité, parce que je sais que ce principe républicain nous protège et protège nos libertés, celle de croire ou de ne pas croire, celle de changer de convictions, celle de critiquer les religions comme l'absence de religion, celle de confier nos enfants à l'école publique sans crainte qu'ils y soient endoctrinés, celle pour les croyants de pratiquer leur culte sous la protection d'un Etat neutre et fort.
J'écris ce livre parce que le temps presse et qu'il y a maintenant urgence. Urgence à ouvrir les yeux, à voir le monde tel qu'il est et à tenter de comprendre ce qui s'y passe. Et, surtout, urgence à agir.
Nous vivons une époque paradoxale : les extraordinaires progrès scientifiques et techniques des dernières décennies ont bouleversé notre existence, mais, dans le même temps, un fulgurant retour de la barbarie sape nos valeurs laïques fondamentales, héritées des Lumières. Religions et utopies sociales, ces illusions dangereuses constituent la pire malédiction de l'humanité ; elles assaillent notre liberté de penser et de nous exprimer librement. Elles nous imposent leurs critères absolutistes du Bien et du Mal ainsi que leur foi dans un au-delà ou un avenir radieux et chimérique. Leur but est évident : nous empêcher de vivre sereinement et nous priver du bonheur quotidien. Homme ou Dieu ? Raison ou foi ? Plaisir ou ascèse ? Vivre ici et maintenant, ou attendre la vie après la mort ?
Ce livre très documenté n'en est pas moins un ouvrage grand public : écrit dans un style simple et accessible, il se veut un essai-coup de poing, un pamphlet choc et sulfureux pour nous libérer des fausses promesses et des mensonges qui nous emprisonnent.
En 2017, un groupe éclectique s'est réuni avec un objectif modeste : réfléchir autour d'ouvrages tout juste parus portant sur l'évolution économique et sociale de notre société. Actifs, retraités, étudiants, doctorants... toutes ces personnes d'âges et de professions différents ont mis en commun leur expérience : ingénieurs ou cadres, directrice des ressources humaines d'une grande entreprise, syndicaliste, créateur d'entreprises de haute technologie, directeur d'une société coopérative, salarié dans l'administration universitaire, enseignants-chercheurs en sciences de l'homme et de la société, fonctionnaire spécialiste du développement territorial... Les discussions furent animées et de nombreuses réunions ont été nécessaires pour parvenir à une compréhension commune entre le pragmatisme des uns et les réflexions philosophiques des autres, donnant lieu à une une série de conférences en 2019.
Cet ouvrage, très accessible et grand public, est une invitation à participer à la démarche de ce groupe, permettant aux lecteurs de profiter de la compétence des conférenciers et de disposer d'un panorama des réflexions en cours sur l'industrie l'emploi, les entreprises, le secteur universitaire... à partir d'entretiens menés. Ce livre témoigne des évolutions importantes en cours, aussi bien dans le secteur associatif ou coopératif que dans les petites et grandes entreprises.
Que se passe-t-il au moment du décès et des funérailles des personnes sans domicile ? La mort des sans-abri est en effet un point aveugle des politiques publiques. Statistiques imprécises et rareté des études concourent à l'invisibilité des sans-abri jusque dans leurs obsèques. Pourtant, des rites funéraires variés accompagnent le décès des sans-abris, mis en place par leur entourage de la rue, et qui ont beaucoup à nous dire sur la façon dont les communautés humaines savent prendre soin de leurs morts. Basé sur une enquête de plusieurs mois auprès des SDF, le présent ouvrage explore à la fois l'anthropologie des rites funéraires des sans-abri et, sous un jour nouveau, la sociologie des inégalités.
Avant la pandémie de Covid-19, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait placé le refus vaccinal au rang de l'une des trois plus grandes urgences de santé publique mondiale. L'OMS a constaté une chute régulière de la couverture vaccinale contre la rougeole et une recrudescence des épidémies dans le monde. Dans le même temps, les sites Internet antivaccin ont proliféré et ont fait de nombreux adeptes en usant de désinformation et de théories du complot. Ces « antivaccin », du parent au militant, se rejoignent sur un point : la peur des effets indésirables des vaccins. Plus spécifiquement, ils ont peur de voir leurs enfants développer une forme d'autisme à la suite de l'inoculation du vaccin. Cette croyance, à présent tenace, a pourtant une origine scientifique qui explique pourquoi elle s'est diffusée à ce point dans le monde entier et a fait le lit de la défiance actuelle d'une frange de la population vis-à-vis des vaccins anti-covid. Cet ouvrage vise donc à retracer la chaîne des événements qui a mené à cette catastrophe mondiale de santé publique. Afin de comprendre comment la science a pu alimenter nombre de fausses croyances sur la vaccination, les points de vue de scientifiques, de journalistes et de citoyens sont ici examinés tour à tour.
Au regard des défis de l'anthropocène et du réchauffement climatique, de la crise de la relation au vivant, est-il encore pertinent de parler de développement durable, une notion promue depuis plus d'un tiers de siècle par un large spectre d'acteurs - institutions, associations, entreprises, collectivités... ? Ne faudrait-il pas lui préférer définitivement celle de transitions (écologique, énergétique...) sinon de bifurcations ? Le lecteur trouvera des éléments de réponse dans ce recueil, qui montre à quel point Cerisy a contribué, au fil de colloques, à révéler le potentiel de cette notion de développement durable, quitte à en pointer aussi les limites et en suggérer parfois le dépassement.
En ce XXIe siècle, le vivant est une question vive : que ce soit au niveau de la recherche en sciences et technologie, en éducation, dans la société et lors des débats sur l'érosion de la biodiversité ou la transformation du vivant, par exemple. Cet ouvrage, rapprochant la recherche et l'enseignement, arrive à point nommé pour l'Année de la biologie. Les divers chapitres abordent, sous des perspectives tantôt épistémologique, éthique, scientifique et citoyenne pour une éducation au vivant, différents enjeux qui gravitent autour de la question du vivant et de ses controverses. D'autres chapitres proposent des pistes de réflexion et des pratiques éducatives sur des sujets variés, dont la biodiversité, le statut des primates, la représentation des microorganismes et la légalisation du cannabis au Canada. Le volume contribue à ouvrir de nouvelles perspectives en résonance avec les défis actuels qui se posent au vivant comme question socialement vive.
La culture est consubstantielle à l'humanité, mais la grande variété de ses manifestations empiriques rend problématiques la comparaison et l'évaluation de celles-ci en toute neutralité et toute probité.Quand les sectateurs de l'anti-universalisme (anti-spécistes, racialistes, communautaristes, culturalistes radicaux et déconstructionnistes de tout poil) font grand tapage médiatique et que certains thuriféraires du relativisme voudraient imposer leurs oukases dans les universités, il nous paraît opportun de rappeler, sans dogmatisme, mais sans faiblesse, la solidité des fondements de l'humanisme libéral, mais aussi les vertus pratiques de ses déclinaisons institutionnelles. Par sa réflexivité critique, il autorise et encourage - contre les préjugés ethnocentristes - l'acceptation de la pluralité des cultures humaines ; par sa défense de certaines valeurs universelles, il met en garde contre le risque de transformer l'acceptation de l'altérité en promotion de l'enfermement identitaire et en apologie du repli sur soi culturel.
Les obsessions identitaires sont multiples et se répandent partout. Toutes nos identités collectives sont touchées et se dissolvent dans des revendications diverses : être femme ou homme ou non-binaire, être noir, blanc ou asiatique, être français ou européen, être juif, musulman, chrétien ou sans religion... La « race », le genre, le sexe sont des identités sans cesse troublées, questionnées, affirmées ou refusées. On dénonce ici une identité qui serait soumission à un pouvoir symbolique, là une autre identité qui serait acceptation d'un état de fait.
Cette crise de nos identités, dont les causes peuvent être recherchées dans la mondialisation ou dans ce qu'autorisent les avancées scientifiques et technologiques, signifie une profonde crise de notre humanité, de notre humanisation. C'est aussi une crise de la transmission de ce que signifie être humain.
Avec les contributions de :
Houria Abdelouahed, Laurence Croix, Bernard Ferry, Roland Gori, Jean-Michel Hirt, Rhadija Lamrani Tissot, Jean-Pierre Lebrun, Céline Masson, Jean-Jacques Moscovitz, Jean-Jacques Rassial, Jacqueline Schaeffer.
Basé sur des études de psychologie et de sociologie du travail, ce livre soutient que nos démocraties ont mal, non à l'identité, mais au travail. Il inscrit les dernières mutations du travail dans une histoire des relations entre travail et vie. Non seulement notre force de travail et nos données biologiques sont utilisées comme sources de valeur, mais aussi notre existence même : données numériques, aspirations au mieux-être, émotions, relations sociales, loisirs, soins que nous recevons (domaine des professions les plus précarisées).
Le travail n'est pas une valeur incontestable, il ne doit pas, seul, conditionner le revenu, et sa définition, pas plus que celle de ses fonctions, n'est exempte de choix politiques. Le mal-être au travail, dû à l'urgence, au stress ou à la réorganisation constante, ne peut être atténué que par une rupture avec le nouveau management, une réflexion sur la démocratie au travail, et surtout, une reconquête du temps de bien travailler - qui a tant manqué aux soignants pendant la pandémie. Ce qui n'implique aucun allongement du temps de travail (en fin de semaine ou avant la retraite), mais une redéfinition de la place prise dans nos vies par le triptyque travail-production-consommation, en considération de nos besoins, des inégalités de richesses, et de la préservation du vivant.
Dans ce bref essai, Pierre-André Taguieff s'interroge sur le devenir de l'antiracisme, qu'il analyse comme un ensemble de croyances et de pratiques oscillant entre le pôle des valeurs universalistes et celui des valeurs identitaires ou différentialistes. Soumettant les discours antiracistes contemporains à un examen critique, il analyse la tentation croissante du relativisme culturel radical alimentée par le déconstructionnisme et le constructivisme social, la racialisation de tous les problèmes de société, la sacralisation des « minorités » érigées en victimes et la séduction exercée par ce qu'il appelle le néo-antiracisme, c'est-à-dire un antiracisme réhabilitant l'idée de race ou d'identité raciale, faisant ainsi surgir, par un retournement paradoxal, un antiracisme racialiste, voire raciste. Nourrie de slogans et de mots de passe (« racisme systémique », « racisme d'État », « intersectionnalité », « privilège blanc », etc.), une nouvelle langue de bois pseudo-antiraciste s'est diffusée dans le champ des sciences sociales, ainsi que deux grands dogmes idéologiques : la principale forme de racisme serait aujourd'hui représentée par l'« islamophobie », et le racisme serait toujours et exclusivement le fait des « Blancs », légitimant dès lors ce qu'il faut bien appeler un racisme anti-blanc. Face à ces dévoiements inquiétants du néo-antiracisme, seule l'exigence d'universalité peut permettre de penser une fraternité qui ne soit pas tribale et une solidarité qui ne soit pas sectaire.
Il y a toujours eu des fausses nouvelles. De simples erreurs, des canulars ou, plus sérieusement, de la désinformation. Mais le phénomène se présente aujourd'hui sous un nouveau jour. À cause de la prolifération des messages que permettent les réseaux sociaux, l'effet est viral. Comment, dans cet univers en réseau, les citoyens peuvent-ils s'assurer de la véracité des informations qui leur sont transmises ? Les mécanismes qui permettaient leur validation dans le monde des médias traditionnels semblent appartenir à une autre époque. Les journalistes doivent-ils repenser leur rôle ? Peut-on faire confiance à Facebook qui dit multiplier les efforts pour débusquer les faussetés sur sa plateforme ? Que faut-il attendre des chercheurs ? L'État a-t-il un rôle à jouer ? Comment les critères du vrai et du faux se définissent-ils ? Bref, comment déterminer la valeur de l'information dans les sociétés démocratiques ? C'est la question essentielle que pose le problème des fausses nouvelles.
De nombreux bouleversements climatiques affectent maintenant toutes les régions du monde. Le bien-être des populations est ainsi mis en péril, car ces changements s'attaquent aux fondements de la santé publique par leurs répercussions sur l'air, l'eau, les denrées alimentaires et le logement, tout en augmentant les risques de maladie. Peu d'importance a été accordée jusqu'ici à l'échelle internationale aux impacts sur la santé, les services de santé ou les services sociaux, non plus que sur les coûts engendrés pour la société.
Pourtant, l'Organisation mondiale de la santé promeut depuis plusieurs années une participation plus active du monde de la santé en changements climatiques, vu la grande menace qu'ils posent à la santé publique. Ce livre met en lumière Les nombreux impacts des changements climatiques sur la santé. En parallèle, il propose des mesures d'adaptation et de soins pour atténuer et prévenir les incidences dans le domaine de la santé, ainsi que dans d'autres domaines connexes.
Les professionnels de la santé et des services sociaux pourront approfondir le rôle étiologique du climat en matière de santé. De même, des professionnels d'autres secteurs, tout comme le grand public averti, pourront se familiariser avec ces sujets pour lesquels leurs interventions s'avèrent souvent cruciales.
Au cours des dernières décennies, de nombreux changements économiques, politiques et culturels ont bouleversé la nature du travail, la manière de l'organiser ainsi que la relation d'emploi. Ces transformations nécessitent de revoir, de critiquer et d'actualiser les principaux concepts à partir desquels la sociologie analyse le monde du travail. Dans cet ouvrage, les concepts revisités sont les suivants : salariat, précarité, informalité, conflit, contrôle et organisation du travail, qualification et compétence, rapport au travail, parcours professionnel, insertion professionnelle, temporalités. Chacun des concepts retenus est analysé selon une perspective critique, qui consiste à remettre en question les assises théoriques et empiriques de ceux-ci, et une perspective analytique, qui vise à arrimer ces concepts fondamentaux aux nouvelles réalités du monde du travail.
A travers l'oeuvre de trois e crivains des i les antillaises de la Martinique et la Guadeloupe, Corina Crainic dresse ici un portrait saisissant et mouvant de l'identite de ses habitants. C'est principalement la figure des marrons, ces esclaves fuyant la plantation pour la liberte dans la fore t, qui signe la trace de ces re cits. L'identite des Martiniquais et des Guadeloupe ens est particulie rement complexe. Elle a oscille entre une origine africaine dont l'expe rience coloniale a oblite re la filiation, une inte gration a la France d'outre-mer jamais comple tement consentie, et une insertion socioe conomique sur un territoire qui suinte encore la douleur de l'esclavage.
S'e loignant des figures de la ne gritude, comme de celles de la cre olite , le marron, le seul ve ritable he ros antillais de crit dans ces travaux d'e crivains re cents, s'ouvre sur l'ame ricanite . Une ame ricanite qui prend ses distances face a l'appartenance et au sens pour une identite de relations a l'autre, une identite du recommencement. L'acceptation de l'appartenance au continent n'est pas pour autant de nue e de troubles identitaires et de violences propres a ces lieux de liberte et de commencement.
Le lecteur que be cois trouvera dans cet ouvrage des complicite s identitaires certaines. De ja , au cours des anne es 1960, les oeuvres de Frantz Fanon sur la de colonisation et d'Aime Ce saire sur la ne gritude avaient nourri nos imaginaires. Les e crits de Simone Schwarz-Bart, E douard Glissant et Patrick Chamoiseau, lus a l'aune de l'ame ricanite , ne sont pas sans faire e cho a nos propres de bats sur notre appartenance continentale.
C'est l'enthousiasme que l'on éprouve pour les sciences et la technologie qui nous amène à la carrière et qui nourrit le désir de contribuer au grand projet de l'éducation scientifique de la société.
En tant que gardiens des sciences et de la technologie, notre travail consiste à étendre la culture scientifique, à la bâtir, à la rapprocher de la réalité qu'elle cherche à comprendre et à l'éloigner du sens commun, à révéler sa nature construite, à faire connaître son histoire, à développer un esprit scientifique et d'authentiques compétences en science et technologie.
Puisant abondamment dans l'épistémologie, la didactique, les sciences cognitives et les neurosciences, l'auteur rappelle qu'il est possible, pour une même quantité d'énergie déployée, de favoriser des apprentissages d'une meilleure qualité et plus durables, pour davantage d'élèves. L'ouvrage fournit quelques rappels synthétiques importants et informe des résultats de réflexions et de recherches empiriques récentes, inspirantes et utiles. Pour une fois, on n'invite pas les enseignants à en faire davantage, mais plutôt à tenter de faire mieux, en faisant peut-être autrement.
Quelles que soient leurs convictions politiques, religieuses ou leurs orientations philosophiques, les auteurs de ce livre se sont rassemblés pour travailler autour d'une même idée : croire en la construction d'une société plus juste.
À l'aube d'élections décisives pour la France, plongée dans un lourd climat d'incertitudes, cet essai conclut avec enthousiasme qu'il existe, à portée de main, une vision et un projet de société à même de répondre aux grands défis auxquels nous faisons face, des dérèglements de l'économie mondiale à ceux de notre planète. Les auteurs égrènent, au terme de deux années de réflexion commune et de travail, trente propositions, trente idées, pour tendre vers une société plus juste. Ce projet repose sur l'Homme et sur ce qui nous relie. Aucun lien économique, aucun truchement technologique ne pourra remplacer l'amitié fraternelle entre chaque femme et chaque homme, reconnus dans leur égale dignité.
Notre monde est rempli de paradoxes, dont une bonne partie pourrait se résumer par l'idée que c'est un monde qui est à tous et à personne. Il y a de plus en plus de choses qui nous affectent tous, mais dont personne ne peut, ou ne veut, assumer la responsabilité. Quelle est la différence entre ce qui appartient à tous et ce qui n'est pas gouvernable ? Quelle est la différence entre la responsabilité partagée et l'irresponsabilité généralisée ?
Pour comprendre cette nouvelle constellation, le philosophie espagnol Daniel Innerarity propose la métaphore du retour de la piraterie à l'ère globale. Comment penser et gouverner un monde fait de menaces partagées et de souverainetés débordées ? Comment se protéger dans des espaces sans limites claires, dans un monde fait de réseaux, de flux et de connexions ?
En quelques années, la pratique du selfie s'est multipliée, banalisée, popularisée ; les concerts, les expositions et même des événements solennels ou médiatiques - comme l'enterrement de Nelson Mandela ou la cérémonie annuelle des Oscars - sont devenus l'occasion d'une production massive d'images de soi. Aucun espace et aucun temps n'échappe désormais à cette pratique photographique. Or, même si elle touche plusieurs classes d'âge, la mode du selfie est souvent présentée comme une spécificité juvénile. Dans ce contexte, comment comprendre que des selfies soient produits par des adultes chaque jour et que cette pratique photographique reste dans l'imaginaire une affaire « d'ado » ? En analysant la relation fondamentale entre identité, image et représentation de soi d'un point de vue esthétique, psychologique et socioanthropologique, cet ouvrage montre comment une pratique apparemment juvénile peut devenir révélatrice, dans le contexte contemporain, d'un travail nécessaire sur soi et pour soi...
Dimension fondamentale de l'existence incarnée, la finitude évoque au premier abord l'expérience négative des limitations qui cernent l'être humain. Mais en quel sens l'expérience de la finitude est-elle porteuse d'une signification positive ?
Les contributions ici réunies, dans leur diversité et leur complémentarité, abordent cette question à la lumière de la pensée d'Edith Stein.
La compréhension steinienne de la finitude humaine est inséparable d'une lecture critique de la philosophie de l'existence de Heidegger, dans la mesure où Edith Stein a cherché à penser le désaccord qui l'opposait à l'analytique de l'être-pour-la-mort. Tout en désignant la personne humaine comme un être essentiellement limité et temporellement mortel, la finitude, telle qu'Edith Stein la conçoit, est positivement liée à la liberté entendue comme la capacité pour un individu de répondre à ce qui le précède et l'appelle : les valeurs, autrui, et ultimement le Tout-Autre. Profondément incarnée, la signification steinienne de la finitude est également liée à l'expérience de la blessure, solidaire d'une réflexion sur la vulnérabilité et la relation à l'altérité dont les implications s'avèrent d'une étonnante modernité.
Conformément à la dynamique d'une ascension vers le sens de l'être qui sous-tend le rapport entre être fini et être éternel, Edith Stein va jusqu'à envisager la finitude humaine dans la perspective de « la relation de l'âme avec Dieu ».
Ce volume offre enfin une étude comparative sur Edith Stein et Franz Rosenzweig.
Avec les contributions de : Sophie Binggeli, Soeur Jean-Edith Ginot, Emmanuel Cattin, -Bénédicte Bouillot, Bérengère Guérin, Éric de Rus, Félix Resch.
Gilles Clément a consacré sa vie à porter haut la pratique du jardinier, tout en lui donnant une portée philosophique et politique d'une ampleur et d'une exigence radicalement nouvelles. C'est donc à sa figure, et plus précisément à la dimension politique de son travail, que cet ouvrage est consacré.
Le jardin concentre notre rapport au monde et fait écho à notre conception de la nature - ou du moins d'un idéal de nature. Il est le réceptacle des dérives comme des utopies de nos sociétés ; en cela, il est bien le reflet aigu de nos questionnements et de nos tâtonnements, âmes et corps engagés.
Cet ouvrage rassemble des écrits et témoignages de paysagistes, artistes, militants, écologues, gestionnaires d'espace, élus, rassemblés en 2016 autour de Gilles Clément, dans le cadre de la troisième décade cerisyenne consacrée aux jardins.
Face à l'urgence climatique et écologique, à ses conséquences sociales dont témoignaient les Gilets jaunes ou les citoyens de la Convention pour le climat, peut-on envisager l'avenir de la démocratie autre qu'écologique ? Alors que différentes pathologies de la démocratie, montée des populismes, tentations d'un retour à la décision autoritaire, rejettent la participation et la délibération, le colloque de Cerisy de mai 2019 s'est attaché à établir la chance que l'écologie offre à la liberté et la démocratie de se réinventer.
À l'initiative de la Commission nationale du débat public, cette réflexion ne pouvait qu'être indisciplinée : la démocratie écologique se définit à partir de conflits, de ruptures, d'expérimentations et de débats. La constitution de publics démocratiques, les institutions délibératives, les expériences locales, les nouvelles formes de vie plus respectueuse de l'écologie et de la justice environnementale sont explorées dans cet ouvrage croisant éclairages philosophiques, approches juridiques, travaux de sciences sociales et études d'acteurs engagés.
Dior, Balmain, Lanvin... Si l'Histoire a retenu le nom de ces grands couturiers français pour leur apport considérable à la haute couture, elle a négligé leur rôle dans les relations internationales de l'après-guerre. Cet ouvrage entend lever le voile sur cet aspect méconnu en montrant de quelle façon le gouvernement français, ses diplomates et l'industrie textile ont réussi à exercer une influence mercatique aux États-Unis par le truchement de la haute couture. Réalisant le potentiel de ce secteur, ces acteurs ont fait appel aux couturiers parisiens entre 1946 et 1960 pour stimuler les exportations vers les États-Unis et promouvoir le prestige de l'Hexagone. Pour permettre de bien apprécier la réussite de cette entreprise, ce livre mobilise les statistiques douanières françaises et américaines, peu étudiées dans l'histoire de la mode, ainsi que les archives de l'ambassade de France aux États-Unis, ouvrant un nouveau champ en histoire des relations internationales et en études de la mode.