Algernon Charles Swinburne est né en 1937 à Londres et mort en 1909.
C'est un devoir de mémoire que d'honorer l'oeuvre de ce grand poète francophile qui plaçait Hugo, Balzac et Baudelaire au faîte du panthéon de la littérature. Héritier des Romantiques anglais, Swinburne est le maillon qui fait passer la poésie britannique dans la modernité. Souvent blasphémateur et provocateur par son comportement en ses jeunes années, il persista à faire oeuvre de transgression tout au long de sa vie par son maniement de la forme poétique et l'exploration décisive des ressources du signifiant.
Il n'eut de cesse, en effet, de s'acheminer vers ce que l'on ne peut qu'appeler l'expression totale du verbe: faire parler et, surtout, chanter le désir, trouver les formes disant le corps aussi bien que la pensée et l'émotion, telle fut l'intention de Swinburne et la signification profonde de ses audaces créatrices si peu comprises par ses contemporains. Il s'agissait pour lui de toucher cette pointe extrême de l'intensité poétique faisant sentir à son lecteur la sublimité de l'être humain dans son rapport à la langue.
Les textes de ce recueil non seulement offrent une vue cohérente des aspects principaux de son oeuvre abondante, mais ils s'attachent aussi à faire sentir cette constante de son écriture. Les traductions inédites à la fin de l'ouvrage contribuent à faire redécouvrir aux lecteurs la pertinence de sa vision critique et l'étrange beauté de sa vision poétique.